monnaie de nécessité, frappée soit à Edesse, soit à
Antioche, ou dans quelqu’autre ville, pendant que les
croisés en faisaient le siège ; elle est, du reste, surfrappée
sur une incertaine de Jean-Zimiscès, n° u.
Telles sont les espèces d’Alexis-Comnène, connues
jusqu’à ce jour.
jiprhs 1081.
ALEXIS ET CONSTANTIN-PORPHYROGENÈTE.
Zonaras en racontant que Constantin-Porphyroge-
nète portait les insignes inpériaux, du consentement
d’Alexis-Comnène, qu’il était nommé immédiatement
après lui dans les prières publiques, et qu’il
signait les actes du gouvernement scellés du sceau
d’o r , Zonaras, dis-je, permet de supposer que le
jeune Constantin a pu jouir également des droits
monétaires; cependant il doit paraître surprenant
dans ce cas, que cette prérogative honorifique ait
été omise dans l’énumération de celles qui furent
accordées à ce prince. Quoi qu’il en soit, du
moment qu’Alexis a fait de pareilles concessions au
fils.de Michel-Ducas , on peut admettre qu’il a existé
des monnaies, ou tout au moins des pièces d’honneur,
offrant les effigies réunies d’Alexis-Comnène et de
Constantin-Porphyrogenète.
Ducange, dans ses annotations à l’Alexiade (Hist.
byzant. ; Yenise, 1729, p. 66), a reproduit, d’après
Strada, une monnaie de ces deux princes, offrant
des légendes latines ; c’est malheureusement une
pièce d’invention et même d’une invention très-
maladroite.
J’admettrai donc que jusqu’ici l’on ne connaît
aucun monument numismatique de la série dont
je viens de m’occuper.
Il existe des monnaies concaves d’or et de cuivre
d’un Alexis, et à deux effigies, que je n’ai pas
rencontrées encore dans un assez bon état de conservation
pour pouvoir établir autre chose que des
conjectures sur leur origine. Celle d’or , que j ’ai
publiée dans une notice sur les monnaies des empereurs
grecs du nom d’Alexis (Rev. de la numis.
française, me livr.), sera rapportée plus loin au nom
d’Alexis IV et de son père Isaac-l’Ange, parce que
l’altération de la légende laisse le champ libre aux
hypothèses, et que les types semblent s’accorder assez
bien avec cette classification.
Celles de cuivre, ordinairement frappées en deux
fois, n’ont jamais qu’un seul côté de la légende
qui soit lisible, et le plus souvent n’en ont pas
du tout. Il faudrait donc probablement un très-
grand nombre d’exemplaires pour compléter une
légende, et les monnaies byzantines de cette époque
ne sont pas tellement communes, qu’il soit aisé déformer
une pareille collection de pièces.
Dans la notice déjà citée, j ’ai observé que la
figure de droite, sur les pièces de cuivre , est beaucoup
moins barbue que la figure *de gauche, ce qui
pourrait faire croire qu’elles sont d’Alexis-Comnène,
en société, soit avec Constantin-Porphyrogenète, soit
avec son fils Jean-Comnène. J’ajouterai encore ici que
le personnage nommé Alexis, a la tête allongée comme
Alexis-Comnène , et que c’est une nouvelle présomption
en faveur de l’attribution de la monnaie