769 à 780.
LEON-CHAZARE ET IRENE SEULE.
Il pourrait à la rigueur exister des monnaies qui
rentrassent dans cette série, néanmoins il est, je
crois, permis de supposer que les recherches pour
les retrouver seront vaines. En effet, on connaît
déjà bon nombre de pièces sur lesquelles paraît Irene
l’Athénienne, mais pas une seule qui la présente
avec son époux ; il y a donc lieu de penser que, malgré
son couronnement, elle n’a réellement joui des
honneurs monétaires, qu’après la mort de Leon-
Chazare, et lorsqu’elle fut régente de l’empire, au
nom de son fils Constantin. Il est vraisemblable que
ce fut à cette époque, où elle eut une action directe
sur les affaires de l’état, qu’elle fit frapper, pour
la première fois, des monnaies à son nom. Nous
verrons qu’à partir de ce moment cette femme ambitieuse
n’a plus renoncé au droit d’effigie, et
qu’après s’être débarrassée, par un crime odieux,
de son fils, maître légitime de la couronne, elle
imagina de se faire placer au droit et au revers des
espèces courantes, pour n’avoir plus rien de commun
avec la dynastie de Léon l’Isaurien.
776 à 780.
LEON-CHAZARE ET SON FILS CONSTANTIN.
Ici l’incertitude d’attribution cesse , et nous trouvons
bon nombre de monnaies, qu’il faut de toute
nécessité, donner à ces deux princes. Elles présentent
quelquefois quatre effigies, et rentrent alors
dans la classe des monnaies imaginées par l’icono%
claste Copronyme, et sur lesquelles paraissent des
princes morts depuis long-temps. Nous allons les
passer en revue, en étudiant d’abord celles qui ne
portent point les effigies des ancêtres de Leon-
Chazare.
Ces monnaies, attribuées jusqu’ici à Léon l’Arménien
et à Constantin son fils, ont une grande
analogie avec les pièces de même fabrique de Ni-
cephore-Logotbète et Staurace ; elles doivent donc
être presque contemporaines. O r , il ne s’est écoulé
que vingt-deux ans de Leon-Chazare à Nicephore-
Logothète, tandis qu’il s’en est écoulé soixante et un
de Léon l’Isaurien au même Nicephore; ce prince
est donc exclu de leur possession. Il ne peut dès-
lors y avoir de doute, qu’entre Leon-Chazare et
Léon l’Arménien, puisqu’il ne s’est passé que deux
ans depuis Nicephore jusqu’à Léon l’Arménien.
Comme le style de ces monnaies devient toujours de
plus en plus barbare, comme celles qui m’occupent
actuellement, sont moins mal dessinées que celles
de Nicephore et Staurace, et que celles-ci, à leur tour,
sont moins mauvaises que celles de Michel-Rhangabé
et Theophylactus, jé p^pse qu’il y a quelque raison
d’attribuer à Leon-Chazare et au jeune Constantin
son fils, les pièces qui offrent la réunion de deux
princes de ce nom. Je me hâte toutefois d’ajouter
que ce motif est bien faible et n’est pas suffisant,
pour que je me croie autorisé à donner cette classification
comme non douteuse.
Au droit de ces monnaies, on voit une effigie impériale
avec de la barbe, tenant une longue croix,
et autour de laquelle on lit — jleo ou ie®n. —