398 NICÉE.
Vatatzes-Ducas-Lascaris. Cette attribution ne me
paraît pas susceptible d’être contestée.
Au droit, on voit l’empereur debout, ayant à sa
gaucbe saint Demetrius placé sur un coussin, et
portant de la main gauche une épée nue ; tous deux
tiennent ensemble une sorte de labarum orné à son
extrémité supérieure, d’une croix entourée d’un
cercle ; la légende est —-©eoa<bPoc a »kac o A noc avmh-
tpoc (sic). — au revers, paraît le Christ assis, avec
les mots ïc xc ïc JïÿÊ que le B°n Marchant a traduits
avec infiniment de sagacité, \n<rovt yjwt* tayypoi
a clgkclçiv (Seigneur donnez la force ou la puissance
à Lascaris).
Le savant auteur de cette notice intéressante,
fait en outre remarquer, à l’appui de l’attribution
qu’il propose, que l’orthographe barbare du nom
Demetrius, exclut l’idée de la fabrication de cette
monnaie à Thessalonique, où le nom de saint Demetrius
était en vénération spéciale et parfaitement
connu par conséquent. Tout porte à croire que saint
Demetrius n’a paru sur les monnaies byzantines,
qu’après l’établissement des empereurs grecs à Thessalonique
; mais cela n’est pas une raison pour donner
la pièce en question à Theodore de Thessalonique,
puisque Jean - Ducas - Vatatzes réunit l’empire de
Thessalonique à celui de Nicée. Son fils, Theodore-
Vatatzes-Ducas-Lascaris, maître de cette ville, pouvait
donc, à bon droit, en faire paraître le saint
patron sur ses monnaies, frappées soit à Nicée, soit
à Magnésie, soit même à Thessalonique.
La monnaie de cuivre décrite par Eckhel, et
offrant au droit le buse de l’empereur et de saint
Michel, suivant cet auteur, a de même été classée
par le Bon Marchant, à Theodore-Ducas-Lascaris.
Je possède cette rare monnaie, mal lue jusquici,
et sa comparaison avec celle d’argent publiée par le
Bon Marchant (lettre xxiv) ne m’a laissé aucun doute
sur l’identité des deux effigies, dont les ornemens
de tête sont parfaitement les mêmes, sur l’une
et sur l’autre monnaie. Voici la description de ce
précieux monument, qui rappelle d une manière
vraiment remarquable, les espèces du siècle de Jean—
Zimiscès. Au droit, on voit le buste de Théodore
ayant une petite croix à la main, et à sa gauche saint
Demetrius nimbé, tenant un glaive et un bouclier j
entre eux est placée sur trois degrés une croix très-
omée ; la légendè est — ©eo a <»poc a e c iio th c o Arioc
a hm h t p . — le revers offre en inscription dans le
champ — ©EOAaPOC AECIIOTHC 0 AkKAC.
Les deux monnaies que je viens de décrirene laissent
aucun doute sur l’emploi monétaire du nom avk«; ,
adopté par Théodore, comme par son père Jean-
Vatatzes. Théodore de Thessalonique a bien aussi
pris le nom de Ducas, mais il ne le faisait passer
qu’en seconde ligne, et après le nom de Comnène,
comme je le ferai voir lorsque je décrirai les monnaies
de l’empire de Thessalonique.
L’historien Pachymère , dans le même passage cité
plus haut,'au sujet du titre des monnaies de Jean-
Ducas-Vatatzes, dit positivement que Theodore-
Ducas-Vatatzes maintint le titre adopté par son père :
a » Kttio tutnov (Jean-Ducas) J'/sT»?i/(Andr. Paleol.,
lib. v i, cap. 8).
On voit que ces deux passages devaient donner