renonçant à celui que quelques historiens ne lui
ont probablement imposé que par abréviation. Nous
avons vu en parlant d’Heraclius, que ce prince avait
adopté un monogramme particulier dont la connaissance
est fort précieuse , par la vive lumière que
sa présence jette très - souvent sur les monnaies
d’origine douteuse ; pour la satisfaction des numis-
matistes, Constant, a comme son aïeul, employé le
monogramme | , composé de trois lettres de son
nom. A la seule vue de ce monogramme, dont
Constantin - Pogonat s’est également servi, l’incertitude
de l’attribution de plusieurs pièces, se trouve
fortement restreinte, puisqu’il en résulte immédiatement
qu’elles sont postérieures au règne de Constant.
On peut remarquer ici que ce prince s’est attaché
à copier, avec une affectation marquée, les types
monétaires que son aïeul Heraclius avait innovés;
airs de tête, costume, monogramme, rien ne manque
pour que l’imitation soit aussi complète que possible.
On en jugera en lisant la description des types qui
furent en usage sous Constant.
Les monnaies sur lesquelles se trouve l’effigie
isolée de ce prince, sont assez nombreuses, et ont
besoin, je crois, d’être groupées avec plus de soin
qu’elles ne l’ont été jusqu’ici. Remarquons que Constant
n’avait que onze ans lorsqu’il fut fait empereur,
et qu’il n’en avait pas douze lorsqu’il se trouva seul
maître de l’empire, ce qui eut lieu vraisemblablement
au mois de décembre 64-1 • Ce fut en 654
seulement que ce prince eut un collègue dans son
fils Constantin ; il avait donc passé sur le trône treize
années entières , sans qu’une deuxième effigie virile
pût paraître sur les monnaies de l’état. Il avait alors
vingt-cinq ans ; il est donc tout-à-fait raisonnable
de croire qu’il y eut des monnaies de ce prince,
frappées graduellement avec les cbangemens que
l’âge dut opérer dans sa physionomie. En résumé,
si nous admettons qu’en 6 5 4 , a cessé l’émission
des espèces impériales à une seule effigie, il n’en
demeure pas moins vrai qu’on doit trouver une série
de monnaies de Constant I I , offrant toutes les transitions
de Constant enfant, à Constant homme fait.
Cette série existe réellement, mais pour la compléter
il faut enlever à Constantin - Pogonat, une bonne
partie des pièces de cuivre qu’on lui a données à
tort, je crois, d’après l’autorité d’Eckhel.
Ces pièces portent au revers, les unes le différent
de Carthage, écrit ainsi krtg , et l’indice monétaire
xxxx ou x x , dont les deux x sont séparés par une
croix ; les autres, le même nombre xx et la croix,
avec les deux lettres c i. Or, sur ses monnaies,
Constantin-Pogonat, en dépit de son nom, porte
une barbe fort médiocre; celles que je viens de citer
montrent, au contraire, un prince dont la physionomie
devient de plus en plus caractérisée par sa
barbe ; il est donc prudent de les restituer à Constant
II.
Une pièce de cuivre inédite et de ma suite, présente
la même tête jeune et la légende — constantinus
pp A. — au revers, l’indice m, anno m, et ray,
différent de Ravenne. Constantin-Pogonat, lorsqu’il
comptait la troisième année de son règne, était
encore enfant, il est vrai, mais il était sur le trône
avec son père Constant, qui n’a pas cessé, pendant