je viens d’énumérer, et le précieux travail de
M. le chevalier Mionnet est venu grouper et
résumer tous les travaux antérieurs. Il serait
superflu de faire ici l’éloge de cet ouvrage qui
est entre toutes les mains, et qui est devenu
le Vade-Mecum indispensable de tous les
numismatistes.
Bien qu’alors l’histoire monétaire byzantine
pût paraître en quelque sorte fixée, les vingt
cinq dernières années ont vu deux hommes
profondément versés dans la science numismatique,
revenir sur certaines attributions
douteuses, contrôler les opinions émises jusqu’à
eux, et jeter souvent une vive lumière
sur des monumens qu’on avait trop long-temps
condamnés à demeurer incertains. J’ai à peine
besoin de nommer MM. Cousinery et Marchant
, dont les sciences historiques déplorent
la perte encore récente. Le premier de ces
deux savans, pendant un long séjour en
orient, avait été à même de recueillir des
faits précieux pour la classification des monnaies
byzantines. En les communiquant au
Bon Marchant, il fit naître en celui-ci un
goût exclusif pour cette branche de la science,
et c’est à ce goût passionné que nous devons
la publication d’une suite de dissertations
pleines d’intérêt et de talent, qui, sans toujours
toucher le véritable but, n’en ont pas
moins frayé la seule voie qui pût conduire
à une répartition rationnelle des monnaies
des empereurs grecs. Personne mieux que le
Bon Marchant n’eût été capable d’exécuter
avec succès un semblable travail ; la mort
est venue le surprendre, lorsqu’il projetait
une seconde édition de ses Mélanges.
A mon tour, je dois à la bienveillance dont
m’honorait le Bon Marchant, l’affection que
je porte aux monnaies byzantines, et c’est en
étudiant avec soin les travaux de ce maître de
la science, que je m’y suis initié quelque peu.
D’abord j’ai tenté de marcher, mais de
bien loin, sur ses traces, et de faibles essais,
accueillis avec trop d’indulgence, sans doute,