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LEON SEUL.
On pourrait s’étonner de ce qu’il existe des monnaies
de Léon-le-Sage seul, puisqu’il eut pour collègue
son frère Alexandre. Remarquons cependant, que
l’autorité de celui-ci semble n’avoir pas existé de
fait et n’avoir été, pour ainsi dire , qu’honorifique,
puisqu’en mourant, Léon ne lui reconnut pas de
droits à la couronne , à ce point, qu’il le choisit
pour tuteur de son fils Constantin-Porphyrogenète ;
cela prouve indubitablementqu’Alexandre ne pouvait
élever aucune prétention à la souveraine autorité.
Il n’est donc pas aussi surprenant qu’il le paraît
au premier abord, que les monnaies de Léon seul,
se rencontrent en beaucoup plus grand nombre que
celles qui le présentent en société, soit avec son
frère Alexandre, soit avec son fils Constantin.
Les monnaies de Leon-le-Sage lui sont attribuées
avec toute raison, et ne peuvent appartenir à aucun
autre prince de ce nom, bien qu’en dise Eckhel
(p. 244)- Ce savant s’étonne de ce que ses devanciers
ont donné à Leon-le-Sage, les espèces qu’il décrit,
en excluant de leur possession Léon l’Arménien ;
mais celui-ci ayant eu constamment son fils Constantin
pour collègue, il serait bien plus étonnant
que les pièces en question lui appartinssent. Du
reste, hâtons-nous d’ajouter que leurs types et leur
style, ne permettent point de doute à cet égard, et
qu’on ne peut, en aucune façon, enlever à Leon-
le-Sage, les monnaies qu’Eckhel n’ose lui assigner
formellement.
Ces monnaies sont d’or, d’argent et de cuivre.
Sur celles d’o r , publiées par Tanini, paraît le buste
impérial avec la légende — lEon En xa bAstLEVs
Rom. — le revers offre le buste du Christ, et puisque
Leon l’Arménien était iconoclaste, la monnaie ne
peut lui appartenir ; force est donc de la laisser à
Leon-le-Sage.
Il en est de même d’un magnifique sou d’or du
cabinet du roi ; au droit on y lit — LEon En x®
bisiLEVS RomEsjn. — autour du buste de L e o n , tenant
le globe crucigère; au revers paraît le buste voilé
de la vie rg e , les deux mains élevées; on lit au-dessus
+ mARiA + à droite et à gauche mr ëv. Cette pièce
qui est extrêmement rare , offre pour la première
fo is , le type de la vierge ; elle a été décrite d’abord
' par P e lle r in , puis par Eckh e l, et enfin par M.
Mionnet.
Celles d’argent portent en inscription dans le
champ Xa ---- lEOn En EVSEbES bASILEVS RomAian. ■—
et au revers — ihsvs x r is t v s niCA. — autour d’une
croix sur des degrés (cab. du roi). Ce type est identique
avec celui que nous avons déjà trouvé sur les
espèces d’argent de Basile le Macédonien ; il sert donc
à confirmer à la fois les deux attributions.
Quant aux pièces de cuivre, elles ne sauraient
être douteuses. Il en est de deux espèces : la première
, sauf les légendes, présente absolument le
même type que les monnaies analogues de Basile,
c’est-à-dire l’empereur assis; la deuxième, n’offre
que le buste de Leon ; mais le revers est semblable à
celui de la première espèce, c’est-à-dire, qu’il présente
en légende dans le champ, les mots — i,Eon En
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