revêtue, comme Manuel, du costume offrant une
sorte de pèlerine à trois pointes; au revers paraît le
buste du Christ nimbé et adossé à la croix ; à droite
et à gauche on lit ic xc ; entre les deux grenetis
est un cercle de grosses perles, séparées les unes des
autres. Sur la piècereproduite par le Dr Grote, on
lit au-dessous de ic xc les deux initiales c n , qu’il
traduit avec vraisemblance par „»¿Mf n
Je crois pouvoir ajouter ici la description d’une
autre monnaie d’argent, qui m’appartient, et qui
don être attribuée au même Jean-Paleologue ; elle
est d’un style fortement barbare ; le buste impérial
nest pas nimbé , mais porte le même costume à
pointes que l’effigie de la pièce précédente ; la légende
extrêmement grossière semble se composer des lettres
la o rTA (laavvtif o TlaKu^oyos), mais je n’oserais
assurer que cette lecture est la bonne; au revers
se trouve le buste nimbé du Christ, avec la légende
— ic xc.
La forme de la coiffure du Christ que je retrouve
sur la pièce suivante, ainsi que l’extrême barbarie
du dessin, me décident à la donner à ce Jean-
Paleologue. Au droit on voit, sous un dôme, un
empereur tenant une longue croix de la main
droite et une autre longue croix avec un saint,
q u i, à cause du costume militaire et de l’épée qu’il
porte, doit être saint Demetrius. A gauche de
1 effigie impériale on lit la, et à droite du saint
paraissent quelques traces de légendes, qui pourraient
être prises pour des caractères arabes ; au
revers est placée la vierge à mi-corps, les mains
élevées, avec la légende ordinaire — mp av. —
Cette singulière monnaie est de grand module ,
en cuivre jaune et concave ; elle est malheureusement
fort usée.
Je m’abstiens de parler ici du sceau d’or de Jean-
Paleologue, publié par Gori, dans le Muséum, floren-
tinum, et cité d’après lui par Eckhel et M. Mionnet-
C’est un monument fort curieux, sans doute, mais
qui ne doit pas trouver place dans une suite monétaire.
CONSTANTUYUS-PALÆOLOGUS,
Surnommé D ragases (à cause de son origine maternelle), e t connu sous
le nom de Constantin XIV.
Constantin, quatrième fils de Manuel-Paleologue,
eut en partage, après la mort de son père, les parties
du Pont, contigües au pays des Chazares. Plus tard,
son frère lui donna la souveraineté du Péloponèse.
Lorsqu’en i 44$ Jean-Paleologue mourut sans enfans,
Constantin, le plus proche héritier du trône, ne
voulut point se faire couronner et reconnaître empereur,
parce qu’il était convaincu que, sous son
règne, les Turcs achèveraient d’anéantir les faibles
débris de l’empire grec. Ce pressentiment ne fut pas
trompé: le sultan Mahomet II s’empara de Cons-
tantinople le 24 mars i 4 5 3 , après cinquante-deux
jours de siège. Constantin-Paleologue fut tué sur la
brèche, et sa tête plantée au bout d’une pique fut
promenée dans le camp des Turcs.
En juillet 1428, ce prince avait épousé Theodora,
fille du comte Léonard de Tocco, et petite-fille de
Charles II, comte de Cephalonie et de Zante ; elle