prise de cette ville par les Arabes, et par conséquent
avant l’expulsion et la mutilation de Justinien;
et les autres, seulement depuisl a restauration de
Justinien, et après la ruine de Carthage, qui eut
lieu en 690. Cette attribution m’avait semblé devoir
être adoptée, lorsque la rencontre heureuse d’une
surfrappe est venue m’y faire renoncer.
Je possède une monnaie de cuivre carthaginoise de
Constant II, précédemment attribuée à Constantin-
Pogonat, et qui se trouve évidemment surfrappée
sur une des pièces à la légende e n t o u t o n i k a . Ces
pièces sont donc antérieures à Constant, et, par
suite, semblent ne devoir convenir qu’à Heraclius,
pour qui elles auront été frappées à Carthage et en
Sicile, au moment où ce prince -venait de renverser
la puissance de Focas. Il serait intéressant de trouver
de nouvelles preuves de ce fait, que je livre à
l’examen des numismatistes.
Quant à l’effigie du droit, elle se présente avec
les mêmes caractères physionomiques que la plupart
des têtes d’Heraclius. Je ferai de pilus observer que le
B°" Marchant lui-même, en parlant des monnaies
en question, dit en note (lettre 1, p. 10) que sur
l’une de celles qu’il possède, la tête est barbue dans
le genre adopté par Constant, mais avec moins
d’ampleur. Il est impossible de ne pas être frappé
de la convenance de cette effigie à Heraclius.
innées x x r à x x x i , 705 à 712.
JUSTINIEN ET SON FILS TIBEBE.
Les monnaies de cette série sont rares ; l’on n’en
connaît encore que très-peu d’espèces, et seulement
d’or et de cuivre. Beaucoup d’exemples prouvent
que les empereurs ont toujours compté leur règne
à partir de leur promotion à la dignité des augustes,
et non à partir de l’époque où ils se sont trouvés
au premier rang, par la mort,de leur pere. Il résulte,
de l’inspection d’une monnaie de ma suite, sur
laquelle Justinien et Tibere paraissent en société,
que le père a compté, comme années de règne,
les dix années de son exil. Cette monnaie porte
l’année xxv, qui serait, en supputant ainsi, la
première du règne de Tibere. On voit donc qu il
y a désaccord avec la date donnée, d’après Tanini,
par Eckhel (p. 828, t. vm) et M. Mionnet, aux
monnaies de cuivre qui offrent 1 effigie des deux
empereurs. Cette date est celle de 1 annee x x , qu on
ne peut prendre ici pour le chiffre indiquant la valeur
de la monnaie, puisque ce chiffre est donné par
les lettres numérales k ou m du revers.
Dans le cas où l’on ne tiendrait pas compte des
dix années en question, Justinien n aurait plus que
vingt et une années de règne, et celles qui ont vu
son fils sur le trône, seraient comptées a partir de
la quatorzième de Justinien. Dans cette seconde supposition
, la date xx serait seule admissible. L une
des deux dates a donc été nécessairement mal lue,
par suite d’un défaut de conservation des monnaies
étudiées, et je ne crois pas me tromper dans la
lecture de la pièce qui m’appartient.
Je soumets mes doutes aux numismatistes, en
exprimant le regret de ne pouvoir les éclairer, faute
de pièces à comparer.
Voici quels sont les types des monnaies connues,