en verrons un exemple, sous Constantin et Irene
l’Athénienne. Il est évident que des monnaies, frappées
à cette époque, présentant d’un côté un prince
du nom de Léon, et au revers, un Constantin avec
de la barbe, ayant à sa gauche un prince imberbe, du
nom de Léon, ne peuvent convenir qu’à Léon l’Isau-
rien, Constantin-Copronyme et Leon-Chazare. Or,
Léon l’Isaurien est mort en 7 4 1 ; Leon-Chazare est
né en 75 o seulement; il faut donc reconnaître que
ces pièces, puisqu elles existent, ont été frappées par
Copronyme et Léon -Cbazare, de 75x à 7 7 5 , et dix
ans au moins après la mort de Léon l’Isaurien , leur
père et aïeul. Voici la description des variétés de
types de ces curieuses monnaies.
Les sous d’or portent, au droit, le buste de face
de Léon l’Isaurien, tenant une croix dans la main
droite. Il est bien désigné par la légende — D leon
p a mue. — au revers, on lit — constantinus s leon
0 NE0S. — autour des bustes de face de Constantin-
Copronyme et ’de son fils Leon-Chazare (cabinet
du roi). .
Les autres monnaies de cette série sont de cuivr
et de petit module; les unes, frappées évidemment
hors de Constantinople, offrent, d’un coté, la légende
— aeon aec (pour a k » v dW «™ ) — autour
de l’effigie de Léon l’Isaurien, tenant une longue
croix potencée; au .revers, paraissent deux personnages
dont l’un, ayant de la barbe, est désigné par
l’initiale k du nom koveiarrivot, et 1 autre, îmber e ,
par le nom aeon. Il n’y a donc aucun doute ic i, et
ces pièces appartiennent réellement à Constantin-
Copronyme et à son fils.
D’autres pièces anonymes, et très-probablement
frappées à Constantinople, montrent deux princes
au droit, l’un avec de la barbe, et l’autre imberbe ;
au revers, est une effigie impériale placée sur une
traverse et tenant une longue croix ; à sa gauche,
dans le champ, on voit une autre croix; sous la
traverse, paraît l’indice monétaire m, ayant entre
ses jambages la lettre numérale a , et à droite et à
gauche, les deux initiales x n des mots ÿji<net r/Kamp.
Ces pièces appartiennent également à Constantin-
Copronyme et à son fils, et l’effigie du revers est
celle de Léon l’Isaurien, chef de la dynastie.
769 à 778.
CONSTANTIN-COPRONYME , LEON-CHAZARE, EÜDOCIA, CHRISTOPHE
ET NICEPHORE.
L’existence des monnaies, offrant la réunion des
personnages que je viens de citer, est tout-à-fait
possible; mais jusqu’ici elle est encore hypothétique,
et l’on ne connaît aucun monument de cette série.
Le B°n Marchant (lettre m) a cru retrouver les
effigies de ces princes sur une rare pièce de cuivre,
qui fait aujourd’hui partie de ma collection, et
dont je me suis occupé dans une notice particulière,
publiée il y a quelques années (Observations nu-
mism. n°x). Cette pièce muette, en tout semblable
à une superbe monnaie d’or qui porte des légendes
décisives, ne peut plus être refusée à l’impératrice
Irene l’Athénienne et à son fils Constantin. J’en
parlerai plus au long, lorsque j ’aurai à m’occuper
de cette princesse.