JOANNES-CANTACÜZENÜS,
Surnommé dans les proclamations publiques, A ngelus-C omnenus- P aleo-
l o g u s , et connu sous lé nom de J ean VI.
IRENE.
jean , fils de Cantacuzène, préfet du Péloponèse,
et de Theodora-Paleologina, fut élevé à la dignité
de grand-domesticus, par Andronic le jeune. Il avait
sü captiver l’affection de ce prince, aü point que
celui-ci eut un moment le projet de le prendre pour
collègue, et finit par lui léguer en mourant la tutelle
de ses enfans. J’ai dit plus haut que l’impératrice
mère et Jean-Cantacuzène étant devenus ennemis,
Jean sortit de Constantinople, vint à Didymothèque,
prit le titre d’empereur et le diadème, et déclara la
giierre à Jeanne de Savoie et à son fils Jean-Paleo-
logue. Le 8 janvier i 347> il prit Constantinople par
trahison, se reconcilia avec l’impératrice et avec Jean,
auquel il fit épouser sa fille Helene-Cantacuzène, fut
de nouveau proclamé empereur, le 8 février i 347>
et fiit couronné le i 3 mai suivant dans la basilique
de Blachernes, en présence de Jean-Paleologue et
de sa mère. Bientôt Jean-Cantacuzène usurpa le
premier rang dans les proclamations publiques et
les cérémonies,' et à ce sujet les deux empereurs
renouvelèrent leurs querelles. La guerre civile ayant
donc éclaté de nouveau en 1354 > Jean-Cantacuzène
donna le titre d’empereur à son fils Mathieu, qui
fut couronné en i 355. Dans la même année, Jean-
Paleologue parvint à forcer les deux Cantacuzène à
renoncer à l’empire. Jean prit alors l’habit monacal
et entra dans le monastère de Mangane, sous le
nom de Joasaph. On ignore l’époque de sa mort,
mais en i 375 il vivait encore. Ce prince a écrit
lui-même l’histoire de son règne et du règne de
Jean-Paleologue , en style élégant mais diffus.
Il avait épousé Irene, fille du protovestiaire An-
dronic-Asanes. Celle-ci, après ^abdication de son
époux, suivit son exemple et prit le voile sous le
nom d’Eugenie. ^ « i •
De ce mariage naquirent plusieurs fils: Mathieu,
Thomas, Manuel et Andronic-Cantacuzène, dont
l’aîné seul reçut le titre d’empereur.
Des faits qui précèdent, il résulte qu’il peut exister
des monnaies des séries suivantes :
De 1347 à 1354, Jean-Cantacuzène et Jean-Paleologue,
1355 > Jean et Mathieu-Cantacuzène.
Le règne des deux Cantacuzène laisse encore une
fâcheuse lacune dans les suites numismatiques byzantines.
Il est probable cependant que des monnaies
auront été frappées à Constantinople, au nom de ces
deux princes, mais jusqu’ici elles sont complètement
inconnues.