358 ALEXIS-L’ANGE III.
presqu’aussitôt fini que commencé. Le bas titre de
la monnaie est une raison de plus de la classer ainsi,
puisqu’Alexis-l’Ange (III), succédant à son frère Isaac
qui avait trouvé un moyen d’avoir de l’argent en
altérant les monnaies de l’état, n’aura pas manqué
de suivre cet exemple pernicieux, parce que lui-
même il se jeta dans des dépenses tellement folles,
qu’il eut, en bien peu de temps, dissipé tous les
trésors de l’empire. Cette monnaie de mauvais argent,
est la seule connue jusqu’ici d’un métal supérieur.
Mon honorable ami M. Faure, de Ville-Franche-sur-
Saône, possède une pièce complètement analogue ,
mais de cuivre jaune.
Les autres monnaies de cuivre que je crois devoir
attribuer à ce prince, sont de petit module, cisaillées
et planes. Sur les unes on lit — a a e x AEcn. —
autour du buste de face d’Alexis, tenant un sceptre
et le globe crucigère ; au revers paraît le buste
du Christ, avec îc xc.
Il est à remarquer ici que le Christ n’est pas
nimbé, qu’il est adossé à la croix, et que celle-ci est
cantonnée de deux croissans aux angles supérieurs.
Ce type se retrouvant exactement sur une pièce qui
semble appartenir aux empereurs latins, on pourrait
croire que l’Alexis qui paraît ici est Alexis-Ducas-
Murtzuphle, si le règne d’Alexis-l’Ange-Comnène
n’était pas aussi rapproché de celui de Baudouin Ier.
D’autres présentent au droit la légende — aae a .—
autour du même buste ; au revers, une croix porte
à ses extrémités les lettres aa ki> , qui se lisent dans
cet ordre, en suivant la méthode grecque de faire le
signe de la croix. Ou bien il faut les traduire par
ALEXIS-L’ANGE IV. 359
AAi%io< AyytAof Ki/f/o4>/Ao<1 OU bien par Kvçn «tuAairat
AAt%iu AyyiKu. Il n’y a contre cette lecture que
le fait de l’abandon du nom AyytKot, par l’empereur
Alexis, qui voulut prendre le nom de Comnène.
Une seconde pièce offrant le même buste, mais
orné du manteau impérial, est anonyme au droit.
Au revers paraît une double croix sur des degrés,
accompagnée de quatre lettres disposées ainsi et
qui présentent évidemment le même sens que sur
la monnaie précédente.
Ces monnaies étant d’un Alexis, ne peuvent convenir
qu’à Alexis-l’Ange (III).
Quant à la pièce de cuivre décrite par Ducange
et Banduri, au nom d’Alexis III, je la citerai plus
loin au nom d’Alexis-Bucas-Murtzuphle, auquel
toutefois il n’est pas certain qu’elle appartienne.
ALEXIUS- ANGELUS,
Connu vulgairement sous le nom d1 A le x i s IV.
Alexis, fils d’Isaac-l’Ange et de sa première femme
dont le nom n’a pas été transmis par l’histoire, s’enfuit
d’abord en Allemagne, à la cour de Philippe Ier,
pour se soustraire au sort que son oncle lui réservait.
En i 2o3 , l’armée franco-vénitienne des croisés
ayant consenti à lui prêter son appui, s’empara de
Constantinople et remit Isaac-l’Ange sur le trône.
1 Ducange (Fam. by?,, p, 137) a fait graver un énorme médaillon
offrant le buste de la vierge et dont la légende est — ©KE BOHQEI
NlKHfOPil Î’IAOXPISTil AESnOTH T i l BOTANEIATH- — On
voit donc qu’il n’y aurait rien de bien étrange à rencontrer l’expression
analogue xji/uov ou xv/noipi\os.