1 avons dit plus haut, le lendemain même de cette
cérémonie. Tibere lui avait fiancé sa fille Constantina,
dont le mariage eut lieu peu de temps après l’avéne-
ment de Maurice au trône. Ce prince avait quarante
trois ans lorsqu il fut fait empereur. Il régna vingt
ans, trois mois et quelques jours, et périt victime de
l’ambition de Focas qui lui fit trancher la tête, en
même temps qu a ses fils. Cet horrible assassinat eut
lieu le 27 novembre 602.
Constantina, enfermée ainsi que ses trois filles
dans un monastère, en fut tirée, trois ans après,
par les ordres de Focas et subit, avec ses filles, le
sort qu’avait subi Maurice.
Les enfans de Maurice et de Constantina furent :
Flavius-Theodosius né en 5 8 5 , créé césar à l’âge
de deux ans et décoré du titre impérial, le jour
de pâques (26 mars). 590; son père lui avait donné
pour femme, la fille du patrice Germanus. Theodose
eut la tête tranchée par les ordres de Focas, quelques
jours après son père, et sa femme mourut avec
Constantina et ses filles;
Tiberius qui eut la tête tranchée, sous les yeux
de son père; Petrus, Paulus, Justinius, Justinianus;
Anastasia, Theoctiste, Cleopatra, qui périrent avec
leur mère; enfin Sopatra et Maria.
Tous les numismatistes ont entendu parler des sous
et tiers de sou d’or, frappés au nom de Maurice,
a Marseille et â Vienne, villes dans lesquelles cet
empereur n’exerçait plus aucune autorité.
Une dissertation de M. Bonamy, insérée dans les
Mémoires de l’académie des inscriptions et belles-
lettres , attribue ces monnaies à Gondovald Ballomer,
bâtard de Clotaire, venu à Marseille avec la
protection de Maurice, et maître, pendant près de
trois ans, de plusieurs provinces méridionales de
la France. Cette explication paraît réunir de très-
grandes probabilités et j ’ai pensé ne pouvoir mieux
faire que de l’adopter.
Le Boa Marchant, en publiant une monnaie de
cuivre qu’il attribuait au roi lombard Autharis, a
commis une erreur de classification, due à la mauvaise
conservation du specimen qu’il avait entre les
mains. Cette monnaie est de Maurice; on lit sur les
exemplaires bien conservés — dn maricius — à l’exergue
, md s différent de Milan ; au revers n h ; à
l’exergue, l’indice x.
Les monnaies de Maurice sont très-faciles à classer,
et d’après ce que nous venons de dire, il est
évident que l’on peut en rencontrer des séries suivantes
:
Années i à xx, 582 à 602, Maurice seul,
viii à xx, 590 à 602, Maurice, Constanline et Theodose,
vm à xx, 590 à 602, Maurice et Theodose.
Années i à xx, 582 à 602.
MAURICE SEUL.
Je ne reparlerai pas ici des tiers de sou d’or
frappés par Tibere-Constantin et au revers desquels
paraît le nom de Maurice. Je ne dois pas non plus
m’occuper des sous et tiers de sou frappés à Marseille,
et qui se classent, avec raison, dans la suite
monétaire des rois Mérovingiens. Il me reste donc à