360 A L EX IS -L ’ANGE IV.
Son fils Alexis fut couronné solennellement à Sainte-
Sophie le i " août I 2 o 3 , et partagea avec Isaac la
souveraine puissance. Alexis se fut bientôt complètement
aliéné le coeur de ses sujets. Le 25 janvier 1204,
il s’éleva une violente sédition, et le peuple grec
proclama empereur un jeune patrice nommé Nicolas-
Kanabé, en déclarant Isaac et Alexis déchus de
l’empire. Le protovestiaire Alexis-Ducas-Murtzuphle
profitant de ces troubles, se fit de son côté déclarer
empereur, s’empara d’Alexis, le jeta dans un cachot,
et après avoir tenté deux fois de l’empoisonner sans
y réussir, le fit étrangler le 8 février. Isaac-l’Ange,
qui était moribond, succomba presqu’aussitôt à la
douleur que lui causa le meurtre de son fils.
Il ne peut donc exister de monnaies d’Alexis-
l’Ange (IY), que de I 2 o 3 à i 2o4 > et sur ces monnaies
le jeune empereur doit paraître en commun
avec son père.
1203 à 1204.
A LE X IS -L ’ANGE IV ET ISAAC SON PEEE.
Sans aucun ' doute, les monnaies de cette série
peuvent et doivent exister : le tout est de les retrouver.
Plusieurs fois déjà j ’ai cité une notice sur
quelques monnaies des Alexis, insérée dans la Revue
d e là numismatique française; dans cette notice,
j ’ai publié, pour la première fois, une magnifique
monnaie concave d’or, au droit de laquelle on lit
— a a e x i s ) Æcn — Mais malheureusement le
reste delà légende n’a pas porté sur le flan. Deux
figures impériales sont debout et tiennent ensemble
AL EX IS -L ’ANGE IV. 361
semble une longue croix. Celle de gauche ou d’Alexis
est revêtue du manteau impérial, et tient un volume
roulé. Celle de droite est en robe impériale, et
nimbée : toutes deux ont de la barbe ; au revers
on l i t f- ke BOH0EI ic xc — autour du Christ
debout et nimbé.
On peut supposer, mais seulement supposer, que
cette belle monnaie est d’Alexis-l’Ange (IV) et de
son père Isaac-l’Ange. Ejjé aurait été frappée vers
l’époque du couronnement d’Alexis qui paraît effectivement
en manteau de ¡cérémonie, dont l’autre
effigie, qui est nimbée, ne se trouve pas revêtue:
c’est cette seconde figure nimbée dont la main se
trouve placée au-dessus, sur la hampe de la croix ; c’est
donc là le personnage le plus élevé des deux. On voit
que l’attribution de cette pièce à Alexis-l’Ange (IV) et
à son père, explique assez naturellement les diverses
particularités du type. Toutefois, tant qu’on n’aura
pas étudié un exemplaire offrant une légende complète,
il sera impossible de rien établir que des
conjectures ; car la monnaie peut également convenir
à Alexis-Comnène ( I ) avec Jean son fils, ou avec
Constantin-Porphyrogenète, fils de Michel-Ducas,
ou à Jean-Comnène, avec son fils Alexis. Espérons
qu’un jour le hasard fera surgir du sein de la terre
quelque pièce semblable, assez bien conservée pour
dissiper tous les doutes.
J’ai parlé également aux articles d’Alexis - Comnène
(I) et de Jean-Comnène, des monnaies concaves
de cuivre, qui offrent, avec celle que je viens de
décrire, une très-grande analogie de types et de
fabrique; je n’y reviendrai plus ici.