150 CONSTANTIN-COPRONYME.
751 à 775.
CONSTANTIN ET 1EON-CHAZARE.
Constantin avait trente et un ans, lorsqu’il partagea
la couronne avec son fils Léon, à peine âgé
d’un an. Ils ont régné en commun pendant vingt-
quatre années. Les monnaies qui les offrent en société,
doivent donc présenter deux effigies tout-à-fait
différentes ; celle • de Constantin doit avoir de la
barbe, tandis que celle de Léon doit être imberbe,
au moins le plus souvent. L’ensemble de ces deux
effigies ne peut convenir à aucun autre prince,
puisque Copronyme est le seul empereur du nom de
Constantin, qui vers cette époque, ait eu un fils
nommé. Léon. On voit donc qu’il serait impossible
de commettre une erreur, dans l'attribution des monnaies
qui porteraient deux effigies ainsi caractérisées,
en admettant toutefois qu’elles fussent accompagnées
de légendes nominales.
J’ai sous les yeux un triens qui se classe nécessairement
dans cette série ; d’un côté paraît un
prince imberbe, tenant une longue croix, et entouré
de la légende *— leon p a mu. — de l’autre on
voit un prince barbu, tenant le globe crucigère ;
la légende est malheureusement illisible (cabinet
Soleirol). Je ne doute pas que les deux personnages
qui figurent ic i, ne soient Constantin-Copronyme et
son fils Leon - Chazare. Les différences physiono-
miques mises à part, cette pièce se distinguerait
encore de celles de Leon l’Isaurien et de Constantin-
Copronyme, en ce que le père tient le globe crucigère
et le fils une longue croix.
CONSTANTIN- COPRONYME. 151
Jusqu’ici, les monnaies les mieux déterminées de
cette série, sont des sous et des tiers de sou d’o r ,
de fabrique barbare, portant au droit la légende
— const ie o p p . — autour des bustes de face de
Constantin-Copronyme et de Leon-Chazare, dont le
premier seul tient le globe crucigère, au - dessus
duquel paraît une main céleste ; au revers on lit
— viCTOaiA augto. conob. — autour d’une croix sur
des degrés, entre une étoile et la lettre a (cabinet
du roi).
M. Mionnet (p. 462) cite des pièces d’or pâle ou
d’argent, qu’il classe au rang des petits médaillons,
et sur lesquelles on voit Leon-Chazare, au revers
de Constantin-Copronyme. Je ne connais nullement
ces monnaies, et ne puis, par conséquent, que les
indiquer. Très-certainement, si elles sont bien déterminées,
elles viendront à l’appui des remarques
physionomiques, à l’aide desquelles je me suis efforcé
de spécifier les monnaies de Constantin-Copronyme
et de son fils Leon-Chazare.
On rencontre assez fréquemment des pièces qui,
bien qu’elles offrent trois effigies, rentrent cependant,
de toute nécessité, dans la série des monnaies de
Constantin-Copronyme et de Leon-Chazare; je veux
parler de celles qui portent au droit Copronyme et
son fils, et au revers, Leon l’Isaurien, chef de leur
dynastie. Ces monnaies, dont j ’ai déjà dit quelques
mots, sont les premiers monumens qui constatent
l’usage adopté par les princes iconoclastes de la
famille de Leon l’Isaurien, de placer au revers de
leurs espèces courantes, les images de leur père,
de leur aïeul et même de leur bisaïeul, comme nous