La formule per annos multos, désignant presque
toujours le prince qui occupe le premier rang, sa
présence peut servir à déterminer l’origine des monnaies
, à deux effigies, qui la présentent. Cette même
formule, ayant certainement disparu des monnaies
de l’état, dès le règne de Nicephore-Logothète,
toute monnaie qui la porte ne peut, en aucune
façon, se classer à Léon l’Arménien et à Constantin
son fils.
Enfin, toute pièce offrant un Constantin barbu
et accompagné de la formule per annos multos,
et un’ Léon également barbu, mais sans la formule,
devrait nécessairement s’attribuer à Constantin-
Copronyme, qui l’aurait fait frapper après la mort
de son père.
Il faut donc, par suite des principes précédens,
donner à Léon l’Isaurien et à son fils, les sous d’or
sur lesquels se trouve, au droit, une effigie barbue
de face, tenant une longue croix potencée et un
rouleau avec la légende — d xeon p a m u i . — et au
revers, une effigie également barbue, mais plus jeune,
avec les mêmes attributs et la légende — d cons-
TANUNUS.
Sur d’autres exemplaires, l’effigie de Constantin
est imberbe.
Les tiers de sou portent les mêmes effigies et
les mêmes légendes, mais Léon tient le globe cru-
cigère, tandis que Constantin, son fils, tient la
longue croix potencée; quelques-uns de ces tiers
de sou sont de fabrique barbare, et au revers,
c’est-à-dire autour de l’effigie de Copronyme, on
voit, dans le champ, des lettres ou des étoiles;
sur ceux-ci, les deux princes portent le globe cru-
cigère. Du reste, ces pièces varient extrêmement,
par le plus ou le moins de correction des légendes.
Les monnaies d’argent sont rares et de grand
module ; elles offrent les mêmes types que les sous
d’or, mais elles sont d’une fabrique étrangère,
d’un dessin sec et raide. Sur les unes, l’effigie de
Constantin est imberbe, e t , dans le champ, on
aperçoit les lettres i e ainsi qu’une étoile (cabinet
Soleirol). Sur les autres, les deux effigies ont à la
fois de la barbe; dans-le champ, du côté de Léon,
paraissent les deux lettres h et i. Quant à la formule
per annos multos, elle accompagne toujours
l’effigie du père.
La seule monnaie de cuivre de cette série, à moi
connue, ne diffère que par la taille et l’épaisseur,
des monnaies des règnes précédens. On y voit, au
droit, le buste de Léon tenant le globe crucigère,
et ayant à sa gauche la lettre b : la légende est
malheureusement rognée; au revers, on lit — ..o
con. tan. . . — autour de l’effigie de Constantin-
Copronyme, tenant aussi le globe crucigère (ma
suite).
Il existe d’autres monnaies de cuivre, décrites par
M. Mionnet (pag. 460 et 461) d’après Eckhel et
Tanini, qui conviennent également à Léon l’Isau-
rien et à son fils Constantin-Copronyme. Elles sont
de moyen et de petit module ; le droit porte la
légende — dn x eon p a mue. — autour de l’effigie de
Léon tenant le globe crucigère ; au revers, on lit
— dn coNSTANTiNüs. — autour du buste de Copro-
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