
nombreufès, difpofees en bouquets denfes aux
aiffelles des feuilles, & portées fur des pédoncules
fort courts, un peu rameux • elles font hermaphrodites
fur certains p i e d s c e font les plus communs;
mais il s’en trouve d’autres qui font fté-
riles , & qu’on peut regarder comme hermaphfo-
dites-males , par l’avortement de leurs piftils.
Les baies font ordinairement rouges dans leur
maturité -, elles font un peu plus grofles que celles
de l'épine blanche.
Cet arbre croît naturellement dans- les climats
tempérés de l ’Europe , aux lieux ombragés, montagneux
& pierreux : on le trouve dans les bois ,
fur les pentes des montagnes , dans les ravines,
les lieux incultes , couverts.,, frais &• graveleux ,
6c rarement dans les plaines ; il fe charge, vers
le milieu de M a i, de quantité de fleurs rainaffées
& comme verricillées autour des rameaux { &
dont l’alpefl eft affez agréable., . ( v, v, ) Son
écorce & fes racines font regardées comme adou-
ciffantes , émollientes 8c réfolutives •, fes baies
font purgatives.
- Le bois de Houx eft blanc , dur, folide , pelant
; le coeur prend une couleur noirâtre qui
s’étend à mefure que l’arbre grofiit. Les Ebén-iftes
en font queîqu’ulage. Ce bois reçoit la couleur
noire plus parfaitement qu’aucun autre bois , &
il prend unfoeau poli..La meilleure glu pour prendre
les oiseaux fe fait avec' l’écorce moyenne du
Houx, Pans quelques endroits (comme Pille de
Corfe ) , on emploie les fèmences du Houx aux
memes ufages que celles du Caféyer ; on les torréfie,
& on les réduit en poudre que l’on jette
dans de l ’eau bouillante , pour en faire un breuvage
analogue à celui du Café, mais qui eft d’une
qualité bien inférieure.
ce. Le Houx eft un des plus beaux arbres que
Pon puiffe employer pour l’ornement d’un Jardin.
Le goût étoit autrefois'-de le mettre dans le's
plates-bandes -, & de le forcer à prendre fous le
cileâu des figures furmontces de petites ordonnances
auxquelles il n’étoit pas propre -, on a enfin
reconnu que la taille v en dégradant les feuilles ,
défiguroit cet arbre. Gn s’éil borné à le mettre
dans des bolquets d’arbres toujours verts, où il
produit l’afpeâ lé plus agréable. On en fait des
paliffades naturelles qui fe garnirent parfaitement,
6c qui prennent une bonne hauteur / on peut lur-
tout en former des haies vives, qui font admirables
par la brillante verdure des feuilles & la couleur
rouge & vive des fruits, qui reftent rendant
tout l’hiver fiircet arbrifTeau. Ces haies font de
longue durée , de peu d’entretien , & de la meilleure
derenfe.Xe Houx ne trace point, il fe:garnit
de lui-même., & nul infèâe ne s’y attache / mais
rien ne contribue tant à l’ornement d’ùn Jardin ,
- que les Houx panachés , dont il y a plus de trente
variétés. ( Voyez la citation des principales , dans
1« Traité des Arbres & Arbuftes de M. Duhamel,
VoL i . p.. 5 9 ,. 6© , 6i. &. 6a. ) Ce: genre, de
cürîûftté a commencé en Angleterre, où le terrain
s’eft trouvé plus propre qu’ailleurs à le favorifer.
Le goût dominant des Anglois pour les arbres
dont les feuilles font bigarrées de plufieurs couleurs
, les a portés à raffembler tous les Houx dont
les feuilles fè font trouvées tachées , rayées,
mouchetées, bordées, veinées, liferées ou de
jaune ou de blanc , ou d’un mélange de blanc &
de' pourpre. Il eft vrai qu’une feuille aufil brillante
que celle du H o u x , lorfqu’elle eft panachée de
-blanc ou de jaune, imite l’éclat de l’argent ou de
l’or. On multiplie ces variétés en les greffant fur
le Houx commun ; c’eft une bigarrure que le
hazard a produite, & que la greffe rend confiante,
' du plutôt c’eft une dégradation , une forte de maladie
occafionnée par l ’infuffifance ou la mauvaife
qualité du terrain.
La v a r ié t é e f t fingulière en ce q u e , outre les
épines du bord de fes feuilles, qui eft très-ondulé,
r finué & prefque crépu., la fuperfieie du côté fupé-
r rieur de ces mêmes feuilles eft hériffée de quantité
d’épines. C e Houx eft originaire de l’Amérique fep-
tentrionale. Miller & quelques autres Cultivateurs
prétendent l’avoir élevé 8c multiplié par la graine
fans qu’il perde fon caraélère, ( Voy. lle x echi-
nata , Mil!. D - if t . n°. a. ) Nous-avonsde la peins
a croire néanmoins qu’il ne foir pas une variété
du Houx commun. On en connoît.des fous-variétés
à feuilles panachées ou de blanc ou de jaune.
La variété y eft originaire de rifle minorque ;
fes feuilles font un peu plus larges, planes , non
ondulées , &: bordées de dents médiocrement épi-
neufes^-
Nous avons vu en Hollande la variété J*, que
l ’on y cultive comme variété remarquable par fes
feuilles plus petites & étroites. En effet £ fes
feuilles font lancéolées ou même ctroites-lancéo-
lées , très-pointues, 8c n’ont que quatre à cinq
lignes de largeur. Leurs dents épineufes & leur
fuperfieie lui fan te ne permettent pas de douter,
malgré cela , que ce Houx ne foit une variété
'du Houx commun / il formoit un arbufte rameux,
touffu ou en buiffon , haut de deux pieds 8c demi
ou trois pieds. ( v. v,.)
1 . Houx de Madère , lle x Maderienfis-., H. R-,
Ile.v fo liis Ovato- fuhrotiïndis platiis dentatis 6’
muticis , axillis pAuci fin ris* N.
Peut-être que ; ce Houx n’eft' ëncore qu’une
variété du Houx commun / il ne nous eft pas
pofîible de prononcer definitivement à cet égard;
mais il nous paroît'fi différent , que nous ne pou--
vons nous empocher de le- diftinguer.comme efpè-
( c e , en attendant que des expériences décifives.
aient déterminé ce qu’il eft véritablement.
Il ne forme au Jardin du Roi qu’un arbrifTeau
peu élevé & peu rameux, parce que, comme il
eft fenfiblê au. froid , 8c qu’il exige l’Orangerie
pendant• l’Kiver , on eft obligé de le tenir dans une
I caiffe ,, &. non en: pleine, terre-, où il poufferoit
plus aifément. Ses feuilles font pétîolées,.ovales^
arrondies , larges , planes , non ondulées , nullement
piquantes, & bordées de tres-petites dents
aiguës : elles font fermes , coriaces, glabres , &
ont près de deux pouces de largeur. Les fleurs
font rougeâtres , un peu plus grandes que dans le
Houx commun, portées fur des pédoncules plus
courts que les pétioles , 8z difpofees en petit
nombre ( une à trois) dans les aiffelles des feuilles.
On dit que les baies font groffes & rouges dans
leur maturité. Ce Houx croît dans rifle de Madère
, & eft cultivé au Jardin du Roi. f) . ( Vi v. )
3. Houx à fleurs lâches, l le x laxiflora. lle x
fo liis ovatis Jînuato - dentatis loeviter fpinofis ,
fiipulis fubulatis, pedunculis Iaxis divijis fuprà
axillasfparjîs. N.
Ce Houx3 qu’il me femble que perforine n’a
encore décrit ,4*effenible au Houx commun par la
forme de fes feuilles ; ce qui le fait diftinguer au
premier afpeél du foi vaut ; mafts il diffère fortement
du premier par la difjJofirion de fes fleurs,
6c par les petites ftipules qui fe trouvent conftam-
-ment à la bafe de fes pétioles, & qu’on ne rencontre
jamais dans le Houx commun,
C’eft un arbre de dix-huit- à vingt pieds , rameux
, lâche , à rameaux principaux grisâtres ,
ùn peu tuberculeux dans leur partie fupérieuie par
les cicatrices des anciennes feuilles. Les feuilles
font pétîolées , ovales , finuées:, à dents un peu
épineufes , vertes & liffes en deffus , d’un vert
pâle du très-clair en deffous 5 elles ont deux pouces
ou un peu plus de longueur, fur une largeur
de douze à quinze lignes. Les ftipules font oppo-
fées, très-petites , en alêne , & un peu perfiftan-
tes. Les fleurs font petites, blanchâtres, ne
viennent point dans les aiffelles des feuilles ,
mais font difpoféès latéralement fur des pédoncules
longs de fix ou fept lignes, bifides ou tri-
fides à leur fommet, lâches , & épars fur les
rameaux. Cet arbre eft cultivé en pleine terre au*
Jardin Royal de Trianon , & l ’on prétend qu’il eft
©riginaire de la Caroline. . ( v. v. )
4. Houx à feuilles àe Laurier , l le x cajjine.
L. lle x fo liis ovato-lanceolatis planis rariter argu-
tèque ferratis, pedunculis paniculatis brevibus &
lateralïbus. N.
Aquifolium Carolinienfe , fo liis dentatis, baccis
rubns. Catesb. Car. 1. p. 31. t. 3 T. lle x Caroli-
mana. Mill. Dift. ri0. 3. Vulgairement le Houx
d Akon. * '
x.aaem . eau Le numiLLimo dtffufo . folih
unearibus perangujlis
| : LeHmij- dont iiêftici.queftidh eft fort diftineui
des precedens par fon feuillage ; fon inflorefeener
elt a peu près la même que dans notre Houx'J,
1 =,«-deffus, c’eft-à-dîre que les pédoncule:
ateiaux fans êtrë axillaires ; mais ils fon
ici -pies plus courts , plus rameux & plus ferrés ,
formant, fur-tout dans le pays natal de ce Houx ,
dès bouquets nombreux & épais autour des
rameaux.
Cet arbriffeau s’élève à la hauteur de dix-huit
ou vingt pieds, fur un tronc droit & rameux.
L’écorce du tronc & des grofles branches eft de
couleur brune / mais celle des jeunes rameaux
eft verdâtre. Ces rameaux font veloutés , mais
prefqû’imperceptiblement, vers leur fommet ; ils
font garnis de feuilles alternes-, pétîolées, ovales-
lancéolées, planes , lauriformes , pointues,
non finuées , munies dans leur partie fupérieure
de dents rares, petites ; aiguës fans être épineufes
: ces feuilles font glabres, vertes , & ont trois
& quelquefois quatre pouces de longueur, fur
une largeur d’environ un. pouce & demi. Les
ftipules font très-petites, à peine apparentes , 6c
caduques. Les pétioles font légèrement veloutés
ainfi que les pédoncules. Ceux-ci font longs de
trois à cinq lignes , très-rameux , paniculés , mul-
tiflores , nombreux, & épars latéralement fur les
rameaux'entre les feuilles. Les fleurs font fort
petites , & blanchâtres; elles font hermaphrodites
ou polygames, 8c produifenc de petites baies qui
deviennent rouges,dans leur maturité. Cet arbril-
feau croît dans la Caroline , 8c eft cultivé au
Jardin du Ro i, ainfi que la variété $ , qui a des
feuilles une fois plus étroites, • ( v, v. )
La plante y , que nous avons vue au Jardin
Royal de Trianon , nous a paru bien fingulière
par fa petiteffe , & fur-tout par fes feuilles , qui
font aufii étroites & même plus étroites que celles
du Phyllinea angujlifolia. Nous prefumons que
c’eft une efpèce conftamraent diftinéle , mais nous
n’avons pas ofé la donner pour telie , ne l’ayant
pas vu fleurir. Elle forme un arbufte d’environ
deux pieds , très rameux , en buiffon diffus , mais
peu épais. Ses rameaux font grêles , feuilles ,
imperceptiblement veloutés vers leur fommet. Les
feuilles font alternes, un peu pétîolées, linéaires
aiguës , étroites , bordées de quelques dents
aiguës & diftantes. Ces feuilles font longues de
douze à quinze lignes, fur une ligne & demie de
largeur -, elles font glabres, vertes en deffus fans
être luifantes ( ce qui les diftingne de celles du
Houx commun à feuilles étroites ) , & d’un vert
clair ou pâle en deffous. Ce Houx eft originaire de
l’Amérique feptentrionale. v f)
5. Houx d’été , l le x oefivalis . H. R. lle x fo liis
lanceolato-ovalibus planis muticis fupernè crena-
tis , pedunculis unifions lateralïbus.
C’eft un arbufte d’environ deux p ieds, rameux,
glabre , & qui paroît avoir beaucoup de rapports
avec les Prinos ( les Apalanches ). Ses rameaux
font menus , garnis de feuilles alternes , pétio-
lées , ovales ou laneéoléês-ôvaleS , rétrécies vers
leur pétio le, terminées par une pointeémoûffée,
& munies dans leur moitié fupérieure de crêne*
T ij