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pulpe blanche , douce, d’un goût agréable. Les
Créoles la lucent avec plaiiîr.
Cet arbre, cro-lt dans les forêts de la -Guiane,
principalement dans celles du quartier de Gaux.
Les ; habit ans de ce quartier le nomment Cèdre
blanc, parce que fon bois eft moins roi gû que
celui qu’ils appellent Cèdre rouge , qui n en eft
qu’une variété. Lorlqu'on entame l’écorce de l’ici-
quier-Ccdre , il en wéconle un fuc balfamique &
réfine ux.
4 * Iciquier ba’ fimîfère, Icica aracouchini.
Aubl. Icica balfam:fera , foliis ternatis & quinato-
pinnatis , racemis finiphcibus. N.
Icica ( aracouchini ) b alfamifera 3 foliis ternatis
, quinaxis. Aubl. Guian. 343. t. 133.
Cet arbre eft de moyenne grandeur; fon tronc
s'élève à douze ou quinze pieds, fur huit à neuf
pouces de diamètre ; lbn écorce èft cendrée, liffe ;
fon bois eft blar.c & caffanr. Il pouffe à fon fommet
des branches rameufes, qui «s’étendent de tous
côtés. Ses rameaux font grêles, & garnis de
feuilles alternes, les unes cernées., & les autres
pinnées à cinq folioles. Çes folioles font ovales ,
acuminées., liftes , vertes & entières; les plus
grandes de ces- folioles ont trois pouces de longueur.
Il naît djins les aiffelles des feuilles des
grappes Amples , folitaires, garnies de fruits pédi-
cellés & alternes. Ces fruits font des c^pfules vertes
, qui s’ouvrent en deux, trois & quatre valves
coriaces. Ils contiennent un pareil nombre d’offe-
lets anguleux 3 enveloppés d’une fubftance blanche
& lücculentç.
Cet arbre croît dans les forêts de la Guiane,
fi tuées au-diffus du faut de la rivière de Courou :
on le tiouve en fruit dans le mois de Juin. Lorsqu'on
entame fon écorce, ou que l’on coupe quelqu’une
de fes branches, il en découle une liqueur
jaunâtre, balfamique, aromatique,, fluide comme
de la térébenthine , & qui conierve long temps
la fluidité. Lès habirans en font un ufage familier
pour guérir 'es bleffares ; ils en ont toujours chez
eux. C’eft particulièrement dans le fruit du petit
Coui ( Calebaffier n°. 1. var. 7. ) , qù’ils confer-
ventee baume que leur apportent les Galibis,qui
le nomment. Aracouchini. Les habitans du pays
en envoient en préfenc à leurs amis , comme quelque
chofe de précieux. Les Caraïbes fe parfument
avec ce baume en le mêlant avec l’huile de Ca-
pa1 a & la fécule du Rocou, mélange dont ils
s’enduifent tout le corps, même les cheveux, pour
£? préfet ver de la pluie, & fe garantir des infectes ,
ne faifant ufage d'aucuns vêtemens.
1- Ici qui ER à trois feuilles , Icica enneandra.
Aubl. Icica fnLis fubternads , racemis compofïtis
axilianbvs. N. ' , _ •
Icica ( enneandra ) foliis ternatis. Aubl. Guian;.
34*>- t- I34* L ’Araou des G a i ib is .
Aublet dit que cet arbre a le même port que le
1 c 1
preceden t , & qu’il n’en 'diffère que parce nue fes:
feuilles font compofées de trois folioles rarement
de cinq , & parce que fes fleurs,ont un calice
a cinq Si fix dentelures, cinq on fix pétales ,.& neuf,
étamines. Mais Aublet n'a pas dû comparer les.
fleurs de cet îciquier à celles du précédent , puif-
qu’il convient ne les avoir pas vues. II. oublie de
citer la- différence qu’offrent les grappes fimples
de VIciquur baljamifère , avec les grappes rameutas
de ¥ Iciquier à troisfeuilles 5 d’ ailleurs dans fes
deferiptions latines y iï dit que le tronc de ce dernier
s’élève à trente.pieds , ce qui eft unehauteur
double de celle du précédent. -
Au refte , M. Stoupynpus a communiqué une
branche de cet Iciquier qu’il a rapportée de Cayenne
, avec beaucoup d’autres plantés : elle nous
fait voir que les rameaux de cet arbre font glabres.
& anguleux vers leur fommet ; que les feuilles
font compofées de trois folioles ovales,, pointues,,
entières, glabres des deux côtés, veineufes,&
d’un vert clair ; que les pétioles font appiatis en
deltas, & ftrics en deffous;. enfin que les fleurs
font petites-, & difpofées fur de petites grappes
rameufes. 8c axillaires : celles de ces fleurs que
nous avons pu obft-rver , avoient toutes un très-
petit calice à quatre dents , & quatre pétales. Cet
arbre croît dans les forêts de la Guiane. 17 . ( v. ƒ.)
Son lue propre eft réfineux & aromatique.
6. Iciquier decandrique, Icica decandra. Aubl«.
Icica foliis pinnaXo-quinaüs , jloribus panicula-
tis► N.. ,
- Icica. {decandra)foliis pinnato-quinatis. AubL
Guian.. 346. t. 13 5. LeChipa des G alibis.
Le tronc de cet arbre s’élèver a la hauteur de
quarante à Soixante pieds, & acquiert deux ou
trois pieds de diamètre. Son écorce eft rouffeâtre,
ridée , gercée ; fon bois eft blanchâtre ,peu com-
pad. 11 pouffe à fon fommet des -branches rameu-
fes, qui fe répandent de-tous côtés: Les rameaux
tant,garnis de feuilles alternes, pinnées à,deux
rangs de folioles avec une impaire terminale. Ces
folioles font ovales, acuminées, entières, glabres,
fermes, pétiolées:, & verdâtres; les plus
grandes font longues de cinq pouces, fur -deux
pouces de largeur. De l’âiffelre des feuilles & de
l’extrémité des rameaux , naiffem.de longues pani-
eules divifées , rameufes, & chargées de petites
fleurs dont lès pédoncules propres font très-courts..
Ces fleurs ont un calice à cinq dents, cinq pétales,
dix étamines , 8c le ftigmate à cinq lobes. Le fruit
eft une capfule groffe comme une Cèrife, ovale,,
un.peu pointue, verte en dehors ,"rouge en dedans,.
à cinq valves, 8c qui contient cinq ©ffelets enveloppés
d’une pulpe couleur de rofe, d’un goût
agréable. Quelquefois il avorte deux ou trois de
ces offelets*
Cet arbre croît dans les grandes forêts de la
Guiane, à cinquante lieues desbords de la mer.
Lorfqii’on entame fon écorce, il en découle un
J E R
foc réfineux, balfamique , blanchâtre , & d’une
odeur qui approche beaucoup de celle du Citron.
Ce fuc, en fe deffechant, devient une réfine jaune,
tranfparente , qu’on trouve par morceaux plus ou
moins gros fur l’écorce ou au bas du tronc. Cette
réfine eft apportée par les Galibis à Cayenne , où
on l’emploie dans les Eglifes au défaut d’encens.
JÉROvSE hygrométrique, ANASTATXCA
h ie r o c h im t ic a . Lin. Jacq. Hort. t. 58.
T lü a f p i r o fa d e k ie r i c o d iS u v t . M o t i f . Hilr. 2.
p. 32,8. Sec. 3. t. 25. f. a. 3. Tournef. p. 2.13.
R o fa hierochuntea v u lg o d ic ta . Bauh. Pin. 4^4 •
Ilaj. Hift. 17 1 1 . R o fa h ie r i c o n t e a . Lob. Ic. 2.
p. 203. R o f a h ic r i c h u n t i c a . Cam. Hort. t. 41*
R o fa d e H i e r i c h o . Daleeh. Hift. 1796. Vulgairement
la R o f e d e J é r i c o .
C’eft une petite plante de la famille des C r u c if
è r e s (& non une Rofe), qui a de grands rapports
avec les V e lle s 8c les C am e ln i.e s , & qui eft affez
connue par la faculté que fes individus deffeches
ont de s’épanouir ; c’eft-à-dire d’ouvrir 8c d’eten-
dre leurs rameaux à l’humidité ,. & de les con-
traéler prefqu’en forme de boule par 1 effet de la
féchereffe.
Cette plante conftitue un genre particulier ,
dont le earaâère effentie?eft d’avoir un calice de
quatre pièces ; quatre pétales' cruciformes ; fix
étamines tétradynamiqïies , & une filicuie courte,
biloculaire, comine échancrée ou munie de deux
ailes à fon fommet^ avec un ftyle fitué entre ces
ailes. ;
Toute la plante ne s’élève hors denterre qu’à la
hauteur de trois pouces & demi ou quatre pouces.
Sa racine eft un peu longue, dure, blanchâtre ,
& fibreufe à fa bafe ; elle pouffe une tige courte,
divifée inférieurement en plufieurs rameaux ouverts,
ramifiés , fèïiiliés , longs de deux à trois
pouces, & chargés de poils courts, fafciculés ou
en étoile. Les feuilles font alternes , ovales , fpatu-
lées, un peu obtufès , munies de quelques dents
peu apparentes , & rétrécies en pétiole vers leur
bafe ; elles font longues d’environ un pouce &
demi, en y comprenant leur pétiole , larges de
fix à neuf lignés , d'un vert blanchâtre , & chargées
de petits poils blancs difpofés en étoile,
comme dans les Alyffes. Les fleurs font blanches,
petites , naiffen't fur des épis axillaires , fefliles,
Velus , & fort courts.
Chaque fleur a j ° . un calice de quatre folioles
ovales - oblongnes , droites, concaves, & caduques.
2°. Quatre pétales obîongs, obtus, onguiculés;
& ouverts en croix.
3 • Six étamines tétradyngmiques, dont les fila-
mens tabulés , portent des anthères arrondies,
4°. Un ovaire fupérieur , petit, velu, hifi.de ,
muni d’un ftyle en alêne , a ftigmate globuleux.
^ f e fruit eft une filicuie très-courte , biloculaire
, munie à fon fommet de deux ailes oppofées,
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I arrondies , concaves en leur côté intérieur, & qui
font une produélion de fes valves : entre ces ailes
s’élève une pointe tabulée , un peu oblique , taillante
, Formée par le ftyle perfiftant de la fleur,
qui termine la cloifon de la filicuie. Chaque loge
renferme une feule femence arrondie.
Cette plante croît naturellement dans les lieux
fablonneux & maritimes de la Syrie, de l ’Arab
ie , & aux rivages de la mer rouge : on la cultive
au Jardin du lloi. ©. {v.-v. ) Lorfque la plante
eft parvenue à mûrir fes fruits, toutes fes feuilles
tombent, elle fe defsèçhe entièrement en confer-
vant fes fruits, & alors fes rameaux fe rapprochent
, s’entrelacent , & fe contradent en un peloton
arrondi , un peu moins gros que le poing.
Dans cet état, les vents qui régnent vers le commencement
de l’autoinne , arrachent la plante
entière avec fa racine , & l’emportent fur la mer:,
ou la roulent fur fes rivages. C’eft cette plante
ainfi defféchéè, dépourvue de feuilles, & refferrée
en boule, qu’on apporte en Europe fous le mauvais
nom de Rofe dp Jirico , & comme objet dé
curiofité; Les Charlatans s’en fervent pour abufer
de l ’ignorance des perfonnes crédules auxquelles
ils racontent des fables fur les facultés de cette
plante. Ce qu’il y • a de vrai à fon ta je t , c’eft
qu’elle eft fufceptible de s’ouvrir & d’étendre fes
rameaux, en (e pénétrant d’humidité, & en fuite de
fe refferrer en forme de boule en fe deffechant,
& qu’elle eft même fenfibîe aux imprefiions de
l’a ir, de forte que, par cette faculté , elle fait
en quelque forte l ’effet d'un hygromètre.
Obferv. VAnaflatica Syriaca de Linné étant
une véritable efpèce de Camelîne ( Myagrum ) ,
fetrouve mentionné dans ce Didionnaire à l’article
C am e l în e de Syrie np. 9.
I F , T A X U S ; genre de planté à fleurs incomplètes
> de la famille des Conifères y qui a des
rapports avec les Genévriers, & qui comprend des
arbres toujours verts , dont les feuilles font très-
entières & alternes ou é'parfes , & dont les fleurs
affez petites 8c fans é clat, font difpofées dans les
aiffelles des feuilles.
Le caractère cjfentiel dexe genre eft d’avoir les
fleurs ünifexuelles & monoïques.
Dans les mâles, un calice gemmacé, urcéolé ,
e rubrique ; des étamines nombreutes, à filamens
réunis inférieurement, .& à anthères peltees ,
lobées en leur bord.
Dans les femelles , un calice gemmacc, embri-
que , ovale ; un ovaire fupérieur ; point de ftyle.
Baie monofperme, à chair ouverte au fommet,
dans une efpèce.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
L ’I / Kau moins celui d’Europe, porte des fleurs
: unlfexuelles 1 & certainement monoïques, c’eft-
à-dire es fleurs mâles 8c des fleurs femelles fur
F f ij