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. I . I va frutefcent, Ivafrutefcehs. L. Iva foliis
Ianceolaüs , caule fruticojb. Lin. Ainoen. Acad. 3.
-p. 2.5. Mill. D iâ . n°. 2.
P feu do - helickryfum frutefcens Teruvïanum ,
foliis longis ferratisi Morif, Hift. 3. p. ço. n°. 3«
JElickiyfo afjinis peruana frutefcens. Herm. Lugdb.
Afp . p. 666. Agerato a f in i s Peruvianafrutejiens-.
Pluie. Alm. 12. t. 27. f. 1. Cony^a Americanafrutefcens
, foliis fubrotuiidis nervofs , fioribus Jpi-
catis. Toumef. 45.5. Parikenium foliis Ianceolaüs
ferra lis. Lin. Hort. Ciift'. 443. Le faux Quinquina.
C’eft un arbriffeau toujours v ert, &. qui s’élève
à la hauteur de fix ou fept pieds , fur des tiges
droites } frutefcéntes, ràmeui’es dans leur partie
fupérieure.* 31 n’eft point hifpitfe & fcabre comme
V'Jva précédent. Scs feuilles font oppofées , lancéolées
, dentées en foie, pétiolées, vertes , & à
trois nervures longitudinales; elles ont à peu près
la forme de celles de la Bacchante n°. I. Les
rameaux & les.tiges font terminés par des épis
feuilles , longs de cinq à fept pouces. Les bradées
font alternes, étroites-lancéolées, la pluparttrès-‘
entières î elles dépaffent de beaucoup les fleurs
qyi font fituées dans leurs aiffelles. Ces fleurs font
penchées , rougeâtres ,. & ont un calice glabre ,
compofé de quatre ou cinq folioles orales-obtufes,
fe recouvrant par les côtés. Cèt arbrilfeau croît
naturellement au Pérou, & eft cultivé depuis longtemps
au Jardin du Roi. Il fleurit vers la fin du
mois d’Août 5 l’hiver on le tient dans l’Orangerie.
. ( v. v. ) On peut le multiplier par marcottes
ou par boutures.
JUJUBIER , Z i z i p h v s ; genre de plante à
fleurs" polypétalces, d e là famille des Nerpruns,
qui a beaucoup de rapports avec le Paliure, & qui
comprend des arbrilfeaux épineux , à feuilles {impies
& alternes-, 8c à fleurs fituées dans les aiffélles
des feuilles.
Le caractère ejfentiel de ce genre eft d’avoir des
fleurs planes , en étoile -, un calice quinquefide 3
cinq pétales ; cinq étamines ; un difque charnu 3
un drupe à noyau bilôculaire.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
La fleur eft plane , ouverte en étoile : elle
offre 1 . un .calice quinquefide , coloré intérieurement,
à découpures pointues.
2°. Cinq pétales ti ès-petits, concaves, inférés
entre les divi fionsdu calice, plus étroits 8c un peu
plus courts que ces divisons.
30. Cinq étamines oppofc'es aux pétales, & dont ;
les fîlamens un peu ’plus courts que ces pétales ,
portent des anthères arrondies.
En outre, un difçjue charnu , orbiculaife, coloré
, couvrant le milieu de la fleur , & environnant
le piftil.
4 0 . Un ovaire fupéfieur, enfoncé dans le difque ,
& chargé de deux ftyles e n : « = , b ftjgfliate nhmr.
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Le f u i t eft. un drupe ovale ou obrond, contenant
j fous un brou charnu ou pulpeux , un noyau
| bilôculaire, à loges nionofpermes. *
Obfervation.
Les Jujubiers ne diffèrent effentiellement du
Paliure que par le caraâère du fru it, qui eft très-
particulier dans le Paliure ( voye£ ce mot ) . Mais,
j à notre avis*, on ne doit point confondre ni le s’
| Jujubiers , ni le Paliure dans le genre des Nerpruns
, comme lJa fait Linné ; les fleurs des Nerpruns
étant principalement différentes de celles
des Jujubiers y e n ce qu’elles né font point planes,
& qu’elles paroiffent dépourvues de difque-, en-
fuite les fruits de ces mêmes plantes offrant des
baies à trois ou quatre femeneqs non un drupe
à un feul noyau , comme les Jujubiers. Au réfte,
à l’article N e r e r u n , on verra que nous réunifions
"fous un feul genre le Rhamnus,. le Frangula , &
VÀlaternus de Tournefort, qu’ilYeroit minutieux
& peu utile de féparer._
E s p e c e s .
I . Ju j u b i e r commun , Zifiphus vulgaris. Z i[i-
pkus aculeis geminatis , fo liis ovaio-oblongis ferra-
tis leevibus , fruâibus ôblongis. N.
Zi{iph us.Dod. Pempt.807. Tourn.'éay, Duham«,
Arb. 1.4). 3 7 8 . t. m i . Jujubce. majore? oblongoe.
Bauh. Pin. 446. Zifipha fativa. J. B. I. p. 40.
Z ifp h u s f . jujuba'major. Raj. Hift. 1533- Zifplvüs
rutila. Cluf. Hift. I. p. 2.8. Jujubcz Arabum. Lob.
Ic. 2. p. 178. Zïfp h u s Jujuba. Mill. Diélv n°. 1,
Rhamnus Z i f pkus. lin . Scop. Carn. 2. n°. 265.
Tbunb. Fi. Jap. p. 95»
C’eft un grand arbriffeau , oulnême un arbre ,
dont l’écorce eft brune un peu gercée , 8c la tige
très-rameufe, "tortueufe-, & allez épaiffe. Dans
fon lieu natal, comme les contrées-méridionales
de l ’Europe, il s’élève à la hauteur de quinze à
vingt pieds. Ses rameaux font cylindriques, liffes,
d’un rouge brun, fléchis en z ig - z a g , & très-
piquans ; ils font garnis à chaque noeud de deux
aiguillons inégaux , dont un plus grand , prefque
droit , eft plus long que le pétiole qu’il accompagne,
tandis que l’autre eft plus court, & courbe
en crochet. Les plus petits ou plus jeunes rameaux
font grêles, reffemblent prefqu’à-des pétioles communs
, 8c font chargés de feuilles alternes, ovales*
oblongues , un peu dures pu coriaces , liffes,
vertes, marquées de trois nervures , portées fut
des pétioles courts , •& légèrement dentées fur les
bords; Les petits rameaux feuilles font fouvent
fafciculés aux noeuds'des rameaux ligneux plus anciens.
Les fleurs font petites , axillaires , d’une
couleur pâle ou jaunâtre,,quelquefois folitaires,
plus fouvent ramaffées deux ou trois enferrible,
attachées à des pédoncules fort courts , & portées
fur les petits rameaux feuillife. Les fruits fonç
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ovales-oblôngs, d’un beau rouge dans leur m atu-’
rité , .prefque de là grandeur & de la forme de nos
Olives j la chair qui recouvre leur noyau a une
laveur douce , légèrement vineufe. . •
„ Cet arbriffeau croît naturellement dans le Languedoc,
la Provence , & en général dans lès'con-
trées méridionales de. l’Eurôpe. On le cultive dans
ces régions & même à la côte de Barbarie., pair
rapport à fon fruit, qui eft d’ulage en médecine ;
il paffe, en pleine terre ^dans notre clim a t, & y
fupporte les hivers ordinaires, fur-tout ldrfqu’il eft
placé contre un mur , à une bonne expofition 3
mais il y donne très-rarement du fruit. Ses fleurs
parciffent dans le mois de Juillet. T )u fv ..v . ) Il
quitte fes feuilles tous les hivers.
Ses fruits , qu’ôn nomme Jujubes, font très-
adouciffans , & légèrement diurétiques 5 ils font
propres à calmer les irritations delà poitrine ainfi
que les ardeurs des reins &,de la vefliè. On en fait
des tifannes pedorales & adouciffantes'.
2 . Ju j u b i e r des Lotophages , Zifiphus lotus.
Ziiiphus ài üleis geminatis , fo jiis bvalibus glabris
obj'olctè dentatis, fruBu rotundçto. N.
Z ifp h u s fylveRris.i Tournef., 627. Shaty. Afr.
631 . Jujuba fyihejiris. Bauh. Pin. 446. Z ifp h u s
f . jujuba fylve/iris. Raj.Hift. 1 5 3 4 .0 » .3 . Rhamnus
lotus. Lin. Desfont. A<â. Acad. Inédit. P o iret,
Voyag. Vol. 2. p. 126.
C e Jujubier eft bien diftingué du précédent en
ce qu’il s’élève conftamment beaucoup moins ,
que fes. rameaux ligneux font blanchâtres .& non
d’un rouge jprun , que les feuilles font plus courte
s ,•& que fes fruits font plus petits & prefque
ronds. r ^
Il forme un arbriffeau de quatre à cinq pieds de
hauteur, dont les rameaux font nombreux , recourbés
yers la terre , fléchis en zig-zag , & d’iin
gris blanchâtre. Ces rameaux font garnis à leuts
noeuds de deux aiguillons ou piquans, inégaux.,
dont uh eft droit & un peu plus grand , & l’autre
courbe en crochet. Les feuilles font p e tites, alternes,
ovales , obtufes , oblcurcment dentées, tri-
nerves, glabres , vertes en deffus , d’une couleur
plus pâle en deffous, & portées fur des .pétioles
très-cours relies, n’ont que {jx ou fept lignes de
longueur, fur une largeur d’environ quatre lignes.
Les fleurs font petites , d’un blanc pâle un peu
jaunâtre, & difpofées une à.quatre enfemble dan?
es aiffelles des feuilles , fur des1 pédoncules com-
des drupes prefque ronds,
louffeâtres dans leur maturité , de la groffeur des
runelles, & qui offrent, fous une chair pulpeufç,
une faveur agréable, un noyau glôbuleux , oflèux
« bilôculaire.
Cet arbriffeau croît naturelleme.nt dans le Royau-
de T u n is , & principalement aux.environs de
petite Syrthe, od il eft fort abondant, 8c où
côt ,es5 >ntain.es > dans le féjour qu’il a fait à la
e «e Barbarie , a eu occafion de i’oblèrver. Il
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fleurît dans le mois de M a i, & fes fruits font mûrs
dans le courant d’Août 8c de Septembre, f) . (y.J'.)
M. Desfontaines , ,dans «^Mémoire qu’ il a lu
à l’Académie, 8c qui eft imprimé dans le Journal
de Phyfique f Oélobre 1788. )", a donné une def-
i criptiop détaillée cie cet arbriffeau 3 8c il a prduvé
que efetoit le vrai Lotus des Anciens. Le Doéleur
Shaw l’avoit dit auparavant, mais fans en donner
aucune preuve. A la vérité, Clufius 8c Jean Bauhin
avoient déjà penfé que le Lotus des Anciens étoic.
un Jujubier car l'un 8c l’autre ont rapporté à la
fuite du Jujubier dont ils traitent , r di vers paffages
tirés des Ouvrages des anciens, qui confiaient 1er
fondement de leur opinion. Mais M.D,esfontaines
en citant ees mêmes paffages & quelques autres ,
a prouvé non-feulement que ce Lotus des Anciens
étoit un Jujubier ; mais que c’étoit le Rhamnus
lotus de Linné, c’ eft-à-dire une efpèc e de Jujubier
tres-diftinâe de la précédente , comme on vient
de le voir plus haut.
Les habitans de la petite Syrthe, 8c fu^tout
ceux de l'Ifie Gerbi, étpient nommés anciennement
Lotophages 9 parce .qu’ils/fe nourriffoient .
avec les fruits du Lotus, ou Jujubier dont il vient
d’être queftion 3 & l’ Ifle Gerbi portoit le nom
de Lotophagite y parce que ce Lotus y croiffoit en
abondance.
« Théophrafte, dit M. Desfontaines , raconte
que le J^otüs étoit fi commun dans l’Ifle Lotopka-
gite y & fur-tout fur le Continent adjacent , que
l’Armée d’Orphellus' ayant manqué de .vivres en
t-raverfant l’Afrique pour fe rendre à Carthage',
le nourrit des fruits de cet arbre pendant plufieurs
jours; »'
Polybe nous apprend la manière dont on pré*
paroit anciennement le fruit 'du Lotus ; "torique
le Lotus eft nous dit-il , les Lotophages le
recueillent, le broyent & le renferment dans^des
vales. Il ne font aucun choix desfruits qu’ ils def-
tlnent à la^ nourfiture-des elclaves, mais ils chôi-
fifient ceux qui font de meilleure qualité pour les
hommes libres ; ils les mangent préparés de cette
maniéré.-Leur faveur approche de celle des Figues
ou des Dattes 3 on en fait aufîi du vin en les écra-
fant ou en les mêlant avec.de l’eau : cette liqueur
eft très-bonne, à boitte 3 mais elle ne: fe conferve
pas au-delà de dix jours.
cc Aujourd’hui, dit M. Desfoptaines, les habi- •
tans d^s bords de, la Syrthe & du voifinage du
défert, recueillent encore : les fruits du Jujubier
que je prends pour le Lotus ,* ils les vendent dans
tous les marches publics , leslnangent comme autrefois,
8c en nourriffent même leurs beftiaux. Us
en font aufîi de la liqueur en les tritûrarjc avec de
1 eau. Il y a plus , c’eft que la tradition que ces
fruits fefypi^n.t anciennement de nourriture aux
hommes , s eft même confervée parmi eux. »
3. J u j u b i e r de Chine , Z i f p h u s S in e n f i s . H.
R * Z ï f i j h u s r am u l i s a n n o l in i s a c u le a t i s p u b e f e e n -