
no. 7. Medicago arborea. Kniph. Cent. n°.
C’eft une opinion affez généralement reçue,
d’après desraifons fur lefquelles les bornes de ce
Dictionnaire ne me permettent pas de m’étendre,
que cet arbriffeau eft le Cytife dont il eft afleî
fréquemment parlé dans Virgile. La beauté de
Ion feuillage , qui dure toute l’annce , 8c la.
fucceflion prefque continuelle de fes fleurs ,
doivent Jui mériter une place dans les jardins
des curieux. Il s’élève à la hauteur de huit a
dix pieds, fur une tige droite , cylindrique, rameute,
légèrement ftriée, couverte d’une écorce
grife. Les jeunes pouffes font chargées d’un duvet
court & blanchâtre, qui les rend tomenteufes.
Les feuilles font compofées de trois folioles cunéiformes,
mucronées, obtufes , fouvent comme
tronquées ou même échancrées en coeur au
fommet, entières fur les cô té s, finement den-
ticulées à leur partie fupérieure. Ces folioles
font d’un vert gai en deffus , velues blanchâtres
& un - peu foyeufes en deffous , molles ,
douces au touchér , portées fur un pétiole commun
qui a huit à quinze lignes de longueur.
Celle du milieu eft un peu plus grande^ que
les latérales. On voit , à la bafe du pétiole
commun , deux ftipules lancéolées , aiguës $ entières
, velues , appliquées contre la tige. Les
feuilles ont fouvent une apparence fafciculée ,
produite par des feuilles appartenant a de jeunes
rameaux qui ne fe développent guères. Les
pédoncules font axillaires j & foutienncnt, a
leur extrémité , trois à huit fleurs d un jaune
v i f , pédicellées, éparfes , ramaffées en une efpèce
de tête. Ces pédoncules font tomenteux,
à peu près de la longueur des feuilles, & munis,
au-deffous de chaque pédoncule partiel, d’une
petite bradée fubulée. Le calice eft velu, blanchâtre
comme les pédoncules , 8c d iv ifé, jufqu’à
fa partie moyenne, en cinq dents droites,
ictacées. Les corolles ont prefqu’une fois la longueur
du calice. Il leur fuccède des gouffes
pédicellées , comprimées, à bords entiers, mucronées
par le ftyle përfiftant, & contournées
circulairement fur elles - mêmes , feulement une
fo is , de manière à présenter une forte de croif-
fant dont les cornes viendroient fe rencontrer.
Chacune de ces gouffes renferme trois ou quatre
femences réniformes. Cette efpèce croît naturellement
dans les ifles de l’Archipel, en Sicile
& dans les parties chaudes de lTtalie,
On la cultivé au Jardin de Eotanique de Paris.
T). f v. v. ] . ,
Elle eft fort abondante dans le royaume de
Naples où les chèvres s’en nourriffent, &
donnent un lait dont les habitans font une grande
quantité de fromages. Les Turis fe fervent de
fon bois pour faire des poignées a leurs labres.
On en conftruit encore des lits & d’autres meubles.
2. Luserne de Virginie ; Medicago virginie a,
Medicago caule ereâo ramofifjîmo , flbribus faf-
ciçulaiïs terminalibus» Lin. Spec. Plant. nç , 2.
Gronov. Virg. Ed. 2. p. 109.
Loto affinis trifoliata frutefeens glabra , ex
terra Marianâ. Pluk. Almag. Manr. p. i îo .
Cette efpèce eft droite & très-rameufe. Elle
a , félon Clayton, la tige frutefeente. Les folioles
font blanchâtres , & ramaffées au nombre
de trois fur un. pétiole commun. Les fleurs font
panachées de rouge & de blanc : elles font nom«
breufes , & naiffent aux aiffelles des feuilles depuis
le milieu de la tige jufqu’ à fon fommet.
Il leur fuccède des gouffes petites , comprimées,
mucronéetf, inonofpe’rmes. Les femences font re»
niformes. Cette plante croît naturellement dans
la Virginie. Il en exifte une variété à fleurs
blanches* -i ; -
C’eft vraifemblablement par erreur que Linné
dit les fleurs terminales , car on lit dans Gro-
novius ( à l’endroit c ité ) qu’elles font axillaires.
Il paroît d’ ailleurs , par l’examen des autres
efpèces connues , que c’eft le propre des Medicago
d’avoir les fleurs dilpofees dans les aiffelles.
3. Luserne rayonnée i Medicagobradiata. Lin.
Medicago foliis ternatis , . leguminibus fubbina-
tis , reniformi-orbiculatis, margine déntato- cilia-
tis. . „ .
Trifolium Jiliqud falcatâ. Bauh. Pm. 33°*
dicago annua , trifolii fade. Tournef. 412. Me-
dica lunata. J. B. Hift. 2 . p . 386- Ral*. Hift*
p. 966. Lunaria radiata Italorum, Medica lunata
five falcata. Lob. Icon. 2. p. 38, 7 r'1^0“
lium feu Medica annua Jïliquâ falcata Jerrata.
JVIorif. Hift. 2. p. 1-58. Se&. 2. Tab. 16. Fig.
3. Medicago radiata. Kniph. Cent. io. np. 5B.
Gærtn. de Fruâ. vol. a. p. 34S. Tab. 155*
La forme plate & orbiculaire de fes gouffes,
mais particulièrement leur largeur , plus confi-
dérable que dans aucune autre efpèce , font re-
connoître cette Luferne au, premier afpech Ses
tiges font herbacées, cylindriques , rameufes ,
couchées à terre dans tous les fens , longues
d’environ un pied. Les feuilles font pétiolées &
compofées de trois folioles ovoïdes , affez petites,
denticulées dans leur moitié fupérieure,
légèrement velues. Les ftipules font aiguës, &
ont leur bord poftérieur lacinié. Les pédoncules
font axillaires, folitaires , un peu moins longs
que les feuilles : ils foutiennent ordinairement
deux fleurs petites , jaunes , pédicellées , & font
munis , vers le tiers fupérieur , à l’endroit ou
ils' fo bifurquent , de deux bradées lubulees,
• très-courtes. Les fruits font des gouffes planes,
orbiculaires , légèrement mucronées obtuies
aux extrémités, & faifant fur elles-mêmes une
feule circonvolution. Ces gouffes font larges,
minces •, membrapeufes , tranfparentes , pref- •
qu’erçtièrement glabres , polyfpermes, & o’nt environ
neuf lignes de diamètre. Leurs parois font
marquées de veines nombreufes , qui vont en
îignes droites 8c divergentes du bord interne
jufqu’aii voifinage du bord externe , où elles
font joliment réticulées. Des deux bords, l’interne
eft court, fearieux, finement frangé : 1 autre
préfente des dents «fétiformes , écartées les
unes des autres, & qui le font paroître comme
cilié. Cette efpèce croît naturellement en Italie
, & eft cultivée au Jardin du Roi. © . (v. f ) .
4. Luserne pinnée j Medicago circinnata. Medicago
leguminibus reniformibus , margine den-
tatis ÿ fo liis pinnatis. Lin. Spec. Plant. n°. 4*
Loto affims filiquis hirfutis circinnatis. Bauh.
Pin. 333. Medicago vulneraris fa c ie , hifpanica.
Tournef. p. 412. Auricula mûris. Camerar. Hort.
Med.' p, 24. tab. 8. J. B. Hift. 2. p. 387. Raj.
Hiftv p. 912. Falcata fo liis anthylloidis. Riv.
209. Loto affinis Ânthyllis leguminofa marina
boetica feu auricula mûris , cam. & falcata
cretica , Park. Morif. Hift. 2. p. 182.. Sed. 2.
t. 17. Fig. 5. 8c 6. Anthyllis lunaria flore lu-
teo italica. Barrel. Icon. 576, Medicago circinnata.
Murr. Prodr. 1 75 *
Æ Eadem , leguminibus margine integris.
Medicago, circinnata. Gærtn, de Frud. vol.
a. p, 348, Tab. 155.
Ceile-ci a tellement le port 8c le feuillage
d’un Anthyllis qu’à la première vue on la croi-
roit une elpèce de ce dernier genre, au voifinage
duquel il feroit peut-être convenable de
la tranfporter. Elle a fur-tout de très - grands
rapports avec Y Anthyllis corniciv.a dont les
gouffes arquées & ntembraneufes au côté externe,
d’après la defeription & la figure que
vient d’en donner M. Cavanilles ( Icon. Plant,
v. I. p. 27. Tab. 39. F ig . 2. ) , la rapprochent
encore davantage.
Elle eft toute chargée de' poils doux, mollets
, affez abondans. Les tiges font cylindriques,
rameufos , foibles , couchées à terre, longues
de huit à dix pouces, ou même d’un pied, fur-
tout dans les individus cultivés. Les feuilles font
grandes , pinnées avec une impaire, & compo-
lées de cinq à fept folioles , rarement plus ou
moins , rangées alternativement & folfiles fur
un pétiole commun. Ces folioles font ovales-
oblongues , obtufes , mucronées , fouvent un
peu ovoïdes , rrès-entières ( ce qui n’arrive dans
aucun autre Medicago ) légèrement charnues
comme les feuilles du Pourpier*, & la terminale
, beaucoup plus grande, a communément
deux & quelquefois même trois pouces de longueur
, tandis que les autres n’ont que de trois
à huit lignes. On remarque affez fouvent que
les folioles latérales font très-fenfiblement plus
petites d’un côté du pétiole commun que du
. côté oppofé. Il n’y a point de ftipules dans
cette efpèce, à moins qu’on n’appelle ainfi les
deux folioles latérales inférieures, qui font ordinairement
un peu diftantes du point d’infer-»
tion de la feuillg. Les fleurs font jaunes , pédicellées
, environ une fois plus grandes que
celles du Medicago radiata , & ramaffées , ordinairement
trois enfomble , à l’extrémité d’un
pédoncule axillaire, folitaire , à peu près de la
longueur des feuilles. On voit au fommet de
ce pédoncule une braéiée monophylle ( rarement
trip h y lle ), lancéolée 9 feffile , auffi longue
que les fleurs. Les pédoncules partiels font fore
courts. Les calices font velu s, & dîvifés, juf-
qu’au-deffous de leur milieu , en cinq dents féta-
cées , qui s’avancent jufqu’à peu de diftance de
l’extrémité de la corolle. Les ovaires deviennent
des gouffes comprimées , orbiculaires, faifant
un feul tour fur elles-mêmes, un peu épaiffes
à leur milieu , tranfparentes à la circonférence,
8c bordées de dents écartées, fouvent bifides
ou trifides au fommet. Cette planre crôît en
Ita lie, en Efpagne, & dans les parties auftrales
de la France. Elle eft cultivée au Jardin du Roi.
BBSMm 11
On la dit un peu âcre & légèrement fialago-
gue. Camérarius propofoit de l’employer fur les
ulcères putrides. La racine a une foveur douce,
analogue à celle de la Régliffe.
La variété ô. ne m’offre de différence que
dans fes gouffes dont les bords font entiers.
y. Luserne îupuline *, Medicago lugulina. Medicago
fpicis ovalibus, leguminibus reniformibus
mono [permis 9 caulibus procumbentibùs. Lin. Spec,
Plant, no. 7.
Trifolium pratenfe luteUm , capitula breviore.
Bauh. Pin. p. 318. Melilotus çapfulis renifimi-
libus , in capitulum congeflis. Tournef. 407* T r ifolium
pratenfe , luteum , mas y fo r e minore, f e -
mine multo. J. B- Hift. 2. p. 380. Trifolium
arvenfet Tabern. Icon. 523. Trifolium pratenfe
luteum. Fuchs. Hift. 819. Melilotus minortrag.
Raj. Hift. pag. 952. Melilotus minima. Riv. t.
I J I . Melilotus minima lutea hirfitaprocumbens ,
fpicâ breviore denfijjîmè difpofitâ ; feminis pericar-
pio renali nigro* Moris. Hift. 2. p. 162. S eâ . 2.
Tab. 16. no. 8. Medica caule dijfujo , capitulis
hemifphsricis , filiquis reniformibus. Hall. Helv.
n°. 380. Medicago fpicis axillaribus , ovatis , j ï -
liquis monofpermis , rugojis. Scopol. Carniol. Ed.
I . pag. 529. Ed. 2. no.' 940. Medicago lupulina.
Crantz. Auftr. 433. Gmelin. Tub. p. 131. Pol-
lich. Pal. no. 714. Mattufch. Sil. n“. 549. Doer.
Naff. p. 151 . Kniph. Cent. 11. no. 68. Medica
lupulinai Fl. Fr. 590. no. 4.
Toute la plante eft légèrement velue , principalement
à fes fommités. Il part du collet de fa
racine beaucoup de tiges herbacées , menues,
un peu anguleufes, rameufes, étalées à terre en