
cauftique , comme celle de fes congénères.
Voye[ notre L auréole à feuilles de Saule, no.
18 y avec laquelle il paroît avoir des rapports.
2 2 . L a u r é o l e oléoïde ; Dapkhe ole&folia. Daphné
floribus fafcicnlatis fejjilibus terminalibus-,
fo liis lançsolato-oblongis fubtus villofls. N.
ThymeUa çretica oies.folio fubtus villofo.
Tournef. Cor. 41.
Arbùfte rameux , s’élevant à la hauteur d’un
pied ou davantage : il eft nud dans fa partie
inférieure. Ses jeunes rameaux font feuilles,
droits 3> viennent plufieurs enfemble , comme
en faifceau. Les feuilles font éparfes, lancéolées,
oblongues, un peu obtufes àleur Commet, prefque
fefffies , coriaces ,. vertes , lifles, & très-glabres
en-deffus, blanchâtres , velues , & môme un
peu foyeufes en - deflcrns : elles approchent,
pour la forme & la grandeur , de celles de
l ’Olivier. Les fleurs font terminales, felliles,
fafciculées 4 à 6 enfemble , très-velues , &
blanchâtres à l’extérieur. Les rameaux fleuris
font garnis de feuilles jufque fous les fleurs.
Cette efpèce croît naturellement dans l’île de
Candie, le Levant. f? • ( * '.ƒ )
Le Daphné oleoides de Linné ayant les feuilles
glabres , & les fleurs feulement géminées ,
doit être différent de cetté efpèce. C ’eft peut-
être le même que notre ' Daphné falicifolia,
Voye[ Lauréole , no. 1 8.
2 3 . L a u r é o l e fquarreufe; Daphné fquarrofa.
L . Daphné floribus teYminalïbus pedunculatis,
foliis fparfls linearïbus paientïbus mucronatis.
L in. Mill. D iâ . no.. 8.
Tkymelsa capitata lanuginofa , foliis- creber-
rimis minimis aculeatis. Burin. Afr. 134« t.
49. f. 1.
A l’ afpeâ de la figure citée de Burman,.on
croit voir le portrait d’une Gnidienne, ou au
moins d’une Paflerine ; mais puifque Linné ne
la rapporte a aucun de ces genres, apparemment
qu’il en connoît les fruits, q u i, feuls ,
ont pu l’autoriler à en faire un Daphné.
C ’eft au refte un arbriffeau q u i, félon Miller,
s’élève à la hauteur de $ ou 6 pieds , tic fe divifé
vers fon fommet, en plufieurs rameaux droits,
blanchâtres, abondamment garnis de feuilles.
Ces feuilles font petites, étroites, linéaires,
mucronées , éparfes, & ouvertes. Les fommités
des rameaux font terminées par des têtes lanu-
gineufes , defquelles fortent des fleurs blanches,
ramaflees / pédonculées & terminales. Cet
arbriffeau croît au Gap de Bonne-Efpérance. J) .
* Daphné ( f e e t id a ) glabra , floribus termina-
libus congeftis fejjilibus , foliis oppofltis petio-
latis ovato-oblongis acutis. L. F. Suppl. 1 1 3.
* Daphné ( rotundifolia ) hirfuta , floribus
terminalibus congeflis fejjilibus, foliis oppofltis
ellipticis fubpetiolaùs obtufls glabris% L. F.
Suppl, 223.
Obfervation,
Le Laget ( voye{ ce mot) eft un genre particulier
de la famille des Garous, & non de
celle des Chalefs , où nous l’avons rapporté
lui croyant l’ovaire inférieur , comme nous
l’avons dit d’après l’infpeâion d’un mauvais
^exemplaire que nous avions vu 5 mais depuis,
des exemplaires en meilleur é ta t, rapportés de
Saint-Domingue, par M. Jofeph Martin, nous
ont convaincu que nous nous étions trompé. Ainfi,
le Laget, ( Lagetta ) nous paroît maintenant
tres-voifin des Lauréoles par fes rapports 5 nous
penfons feulement qu’on peut l’en diftinguer
comme genre.
Maintenant , nous foupçonnons que notre
Laureile dé Malabar eft unë fécondé efpèce
du genre Laget , & que le Kada Kandel de
VHort'us Malabaricàs (v o l. 6. t. 3 7 ) eft une
troifième efpèce du même genre. Nous reviendrons
par la fuite fur ces objets.
LAURIERS, ( l e s ) Famille de plantes à
fleurs incomplettes, qui a des rapports avec
celle des Garous' , tic qui comprend plufieurs
genres parmi lefquels on place celui des Lauriers
, proprement d its , d’où çlle a reçu fon
nom.
Les plantes de cetté famille font des arbres
à feuilles Amples , alternes , ou quelquefois
imparfaitement oppofées , & dépourvus de fti-
pules. Leurs fleurs font-petites , fans éclat,
axillairès ou terminales, incomplettes, & fou-
vent à fexes féparés. Ces fleurs iont un calice
divifé, plus ou moins profondément, en 3 à
6 découpures} 6 à 1 1 étamines, dont les anthères
font adnées aux filamens ; tic un ovaire
fupérieur, qui fe change en un fruit Monofperme.
On ne connoît , quant à préfent, qu’un petit
nombre de genres, qui- peuvent fe rapporter à
cette famille 5 tels^font les fuivans -, encore a-
t-on lieu de foupçonner que l’Ajouvé tic l’Ôcoté
font des Lauriers & non des genres propres.
Le Laurier....................... Laurus.
L’Ajouvé................. . Ajovea.
L’O c o t é ......................... Ocotea.
Le Mufcadier. . . . . . . Myriftica.
L’hernandier.. . . . . . . Hernandia. Ex Juif.
LAURIER; L a u r u s . Genre de plante à
fleurs incomplettes, de la famille du même
nom, tic qui comprend des arbres & des ar-
brifleaux à feuilles fimples, communément alternes,
& à fleurs petites , dîfpofées, foit par
bouquets axillaires , foit en panicule terminale.
Ces arbres tic arbrifleaux font la plupart
aromatiques,
atfjmatiqucs ^ tic plufieurs d’entr’eux font
‘très-précieux , & intéreflent par leur utilité &
par l’ufage qu’on en fait foit dans l’économie do-
meftique, foit dans la Médecine. '
Le caractère ejfentiel de ce genre eft d’avoir
un calice partagé en 4 à 6 découpures ; 6 à
j2 étamines , dont trois' des intérieures font
fouvent munies de deux glandes à leur, bafe :
un drupe fupérieur 8c monofperme.,
C A R A C T E R E GÉNÉRIQUE.
Les fleurs font hermaphrodites ou dioïquès,
félon les efpèces. La fleur hermaphrodite offre
I®. un calice quelquefois caduc , quelquefois
perfiftant, tic divifé profondément en 4 à 6
découpures.
2,0. Six à douze étamines fituées fur plufieurs
rangs concentriques, ayant des anthères adnées
dans la- partie fupérieure de leurs filamens, tic
dont trois des intérieures Iont fouvent munies
à leur bafe de deux glandes portées fur un
pédicule fort court.
3P. Un ovaire fupérieur, ovale, chargé d*un
ftyle fimple, à ftigmate obtus.
L e fru it aû un drupe ovale, acuminé, fouvent
enveloppé à fa bafe par le ca lic e , qui
reflemble alors à une capfule : ce drupe eft uniloculaire
, tic contient un noyau monçfperme.
Obfervation. Nous penfons que le genre dont
nous faifons ici l’expofition, devra être par la
fuite, divifé en 1 ou 3 genres particuliers , qu’il
fera alors plus ailé de caractériler ; mais nous
n’avons pu eflayec. ici ce travail.
E S P e c e s.
* Feuilles a trois nervures%
t. L a u r i e r c à n ç l l i e r ; Laurus cinnamomum. L .
Laurtls fo liis fuboppojitis ovato-oblongis triner-
viis tranjversè venojis , panicula terminait. N.
Cinamomum f . Canella [ eylanifa. Bauh. Pin.
408. Raj. Hift. 156.1. Canella f . cinnamomum
vulgare. J. B. I. p. 446. Cannella. Pif. Mant.
Aromat. p. 165. CaJJia cintiamomea f . cinnamomum.
Herm. Lugdb. t. 655 & 656. Cinnamomum
foliis latis oyatis, frugiferum. Burm. Zeyl.
62, t. 27. Cinnamomum. Blackw. t. 354.L a iriis.
Lin. Fl. Zeyl. p. 61. n°. 145. Laurus cinnamomum.
Mill.’ Diél. n6. 11. Jacq. Amer. p. 117.
Vulg. le Canellier de Ceylan.
C’eft un arbre aromatique, fort intéreflantj
précieux même par fon utilité-; très rameux,
d'iin port-élégant , tic qui s’élève à 18 ou 20
pieds de hauteur : fon tronc acquiert julqu’à
pied & demi de diamètre ; il eft recouvert
d’une écqrce; d’un brun-grisâtte à l’extérieur ,
mais l’écorce5intérieure , qui eft d’ufage, prend
line couleur rougeâtre ou d un jaune-rougeâtre
Botanique, Tome I I I .
avôfc le temps. Les rameaux font cylindriques,
glabres, feuillés, nombreux. Les feuilles font
prelqu’oppofces, c’eft-à-dire, oppofées imparfaitement,
l’une étant toujours inferée à un point
un peu plus haut que l’autre, qui lui çorreipond :
•elles font pétiolées, ovales ou ovaks-oblongues,
obtufément acuminées , entières , coriaces ', glabres
des deux côtés,vertes &luifantes en-deflus,&
d’une couleur pâle blanchâtre & terne en-deffous.
Ces feuilles ont tr-ois (quelquefois cinq) nervures
longitudinales, qui partent en divergeant , de
la bafe même de chaque feuille , s’évanouiffene
ou. difparoiflent un peu avant d’avoir atteint fon
fommet; tic entre ces nervures on apperçoit des
veines riombreufes tic trani’verles. Les feuilles dont
il s’agit , font longues de 3 à 5 pouces , fur
une largeur d’un pouce & demi ou deux pouces *
tic ont une odeur tic une faveur de ÇanePe, fort
agréables. Les fleurs font petite s, nombreufes,
jaunâtres intérieurement , blanchâtres tic un peu
veloutées en-dehors , tic difpoîees en panicule
terminale : elles viennent par petits bouquets
ou en petites ombellules, qui terminent les ramifications
des pédoncules communs. Sous les divi-
fions des pédoncules, on obierve de très-petites
braétees oppofées & caduques. Les fleurs dont
ils s’agit iont dioïquès : les mâles font difpo*
fées en panicule nue; elles ont un calice à fix
divifions,.& neuf étamines, fituées fur plufieurs
rangs. Les femelles viennent communément en
panicule moins garnie, & fouvent feuillée ou
accompagnée de quelques feuilles , leur calise
eft pareillement à fix divifions : après la fleur ,
ce calice enveloppe la baie d’un drupe ovale,
long de 4 à 5 lignes, glabre , d’un brun bleuâtre,
dans fa maturité. -
Cet arbre intéreflant croît nàturellemenc
dans l’île de Ceylan ; on le cultive , depuis
quelques années , à l’Ifle de France , à
Cayenne , dans les Antilles, tic depuis peu au
Jardin du R o i, de pieds rapportés de l’Ifle de
France , par M. Jofeph Martin ; il eft toujours
vert, & fleurit en Février ou en Mars. Jj • ( v. v. )
C’eft la féconde écor,ce de cet arbre qu’on vend
dans les boutiques fous le nom de Canelle , tic
qui conftitue une épice d’une faveur tic d’une
odeur fort agréables , & qui eft prefque- géné-f
râlement connue par i’ufage qu’on en fait. Cette
écorce, telle qu’on nous l’apporte, eft roulée
en petits cylindres ou tuyaux, longs de fix pouces
ou davantage ; elle eft uq peu mince , ligneufé ,
fibreulé , d’un jaune rougeâtre, d’un gont âcre ,
piquant, mais agréable tic aromatique, tic d’une
odeur fuave ,8c pénétrante.
Les Çanelliers doivent avoir un certain nombre
d’années avant qu’on enlève leur éçorce ; fuivant
même le terroir , la culture tic l’efpèce, ils
donnent la Canelle plus ou moins promptement.
Ceux .qui t^roiflent dans des vallées ,* dans un
fable menu , font propres à être écorcés au bou$
O