
ftipules à la bafe des feuilles nous pafoît fuffi-
fante pour le diftinguer de prefque tous les autres.
11 a des tiges vertes , grêles , îïfTes , légèrement
anguleufes, ou plutôt ailées par la dé-
currence des ftipules , volubiles, & hautes de
quatre ou fix pieds. Les feuilles font alternes ,
en coeur, très - acu minées , & portées fur des
pétioles environ une fois plus courts qu’elles.
Elles font molles , veinées , minces , glabres ,
entières à quelques légères finuofites près , d’un
vert pâle à leur furface inférieure. La pointe qui
les termine fait prefque la moitié de leur lon-
ueur. On trouve à la bafe des pétioles deux
ipules verticales , petites , obtufes , qui\font
décurrentes fur les tiges. Les pédoncules font à
peu près de la longueur des pétioles, le bifurquent
vers leur milieu à la naiffance des^ bractées
qui manquent quelquefois ; & depuis cet
endroit jufqu’à leur fommet, ils prennent plus
d’épaifleur. Les bra&ées font fétacées, & l’on
en apperçoit allez fouvent fur les pédoncules propres.
Les fleurs font ordinairement au nombre
de deux fur chaque pédoncule -, rarement on y en
remarque un plus grand nombre. Vers le haut
de la plante elles font fouvent folitaires. Le calice
eft divifé jufqu’à la bafe en cinq folioles
aiguës. Il eft glabre. La corolle eft petite, à
peine une fois plus grande que le calice : elle
eft fugace, blanchâtre ou couleur de chair. Cette
plante croît en Sibérie où elle fleurit dans les
mois de Juillet & d’Août. On la cultive au Jardin
du Roi, O* tSL V» ) . Selon Pallas, cette plante
eft laiteufe & amère. Elle a le ftigmate capité
à deux lobes.
S i. L i s e r o n -feammoné e f Convolvulus feani-
monta. L.Convolvulus foliis triangularibus fagit-
tatis, pedunculis teretibus , longitudine ftrè du-
plà foliorum 9 fubtrifloris.
Seammonia fyriaca. Bauh. Pin. 294* B.aj". Hift.
p. 72a. Scammonium Jyriacum , antiochemim.
Lob. Icon. 620. Convolvulus fyriacus & Seammonia
fyriaca. Ivlorif. Hift. 2. p. 12. f. I. t. 3■ f* 4*
Tournef. 83. Mill. Icon. t. 101. Sçammonium.
Dod. Pempt. 391. Seammonia fyriaca, flore majore
Convolvulit J. B. a . 163. Convohülus. Mill.
ma. n?. 3.
Les racines de cette plante fourniffent un fuc
purgatif dont les Médecins anciens & modernes
ont fait un grand ufage. Elles font longues,
épaiffes , charnues comme celles de la Bryone,
& remplies d’un fuc laiteux qui s’en échappe
lorfqu’on y pratique des incifions. Ces racines
donner*c naiffance à des tiges cylindriques ,
grêles , très - peu velues , grimpantes , 8c qui
s’élèvent à trois pieds 'on peut-être beaucoup
davantage. Les feuilles font alternes, glabres,
triangulaires, haftées, aiguës, & fupportées par
jdes pétio’es de huit ou dix lignes de longueur.
Les angles poftérieurs font divergens, ont, du
côté interne , une petite dent, & ne font guères
moins allongés que celui du milieu. Elles ont
environ deux pouces ou deux pouces & demi
de longueur , en y comprenant les pétioles. Les
pédoncules font axillaires, cylindriques, folitaires
, écartés de la tig e , environ une fois plus
longs que les feuilles, & ne commencent à le
diviier .qu’à trois ou quatre lignes au - deffous
dé leur extrémité. Ils portent communément trois
fleurs élevees fur des pédoncules propres, affez
courts, & ayant chacun deux petites bradées
fubulées, ouvertes. Les folioles du calice font
obtufes, affez liffes, un peu échancrées.à
leur fommet. Les corolles font grandes, en cloche
bieu ouverte', & d’un blanc purpurin. Cette
plante croît naturellement en Syrie, dans les
campagnes de Myfie 8c autres lieux du Levant.
C ’eft le fuc épailïï des racines de cette plante
qu’on débite dans le commerce' fous le nom
de Scammonée. Les récoltes les plus abondantes
s'en font aux environs de Smyrne & d’Alep.
On en connoît diverfes fortes qui ne diffèrent que
par leur état de plus ou moins grande pureté.
On le mêle quelquefois avec certaines fubftances
comme la pulpe de Coings , le So-ufre , &c. ;
& alors il porte les noms de Diagrède cydonié,
foufré, &c. La Scammonée eft une fubftance
gommeufe 8c réfineufè: elle eft amère, un peu
âc re, nauféabonde , & a une odeur virulente.
Les anciens 'la regardoient comme le purgatif
par excellence. Son ufage exige des précautions,
car elle purge très - violemment. Elle eft pré-
cieufe en ce que fon effet eft sûr , & qu’elle
réuiïit toutes les fois qu’il faut exciter de fortes
évacuations avec des fecouffes. Son infullon
aqueufe eft amère & dégoûtante ; c ’eft pourquoi
nous ne l’employons guères aujourd’ hui que fous
forme sèche & pulvérulente. On s’en fert beau-'
coup pour aider l’âdion des autres purgatifs.
Elle eft très - utile dans les maladies de la peau,
en excitant une dérivation falutaire,
82. Liseron d’Adanfon C o n v o lv u lit s A d a n -
f o n i i . C o n v o lv u lu s f o l i i s h a j la t i s U n e a v io n s ; (li~
p u l i s g em in i s fu b f ll i fo rm ib u s ; c a ly c e m u r ica to .
Il a un afpeét qui n’appartient qu’à lu i, oc
des caraélères qui le font bien reffortir parmi
les nombreufes efpèces de ce genre. Ses tiges
font herbacées, foibles, un peu velues, ce
vraifemblablement traînantes : elles font garnies
de feuilles alternes, écartées l’une de l’autre,
pétiolées, linéaires; haftées à la bafe , entières,
Y glabres, & longues de trois à quatre pouces.
On voit à la bafe des pétioles deux appendices
ftipulaires , , très - étroits , prefque filiformes,
qui ont environ un pouce de longueur, f es
pédoncules l’ont^axillaires , à peu près de la
lo n g u e u r
le r t g u e ù r d e s p é t i o l e s , g l a b r e s , & m u n i s v e r s
l e u r p a r t ie m o y e n n e d e d e u x b r a d é e s f o r t p e - ;
t è e s . L e s f o l io l e s d u calice f o n t o v a le s 8c hé- 1
r id é e s d ’ a fp é r i t é s r u b e r c u l e u f e s , f e n f ib le s à l ’oe i l
n u d . L e s c o r o l l e s o n t p r è s d e d e u x p o u c e s , d e
lo n g u e u r . C e t t e e fp è c e a é t é a p p o r t é e d u S é n é g
a l p a r M , A d a n f o n . ( Vr f i n H e r b . D . J u f f . ) .
Dans l’exemplaire que nous avons fous les
yeux , les pédoncules l’ont les uns uniflores ,
les autres biflorës; il y en a de folitaires, de
géminés; en un mot nous appercevons dans
ieur manière d’être une diverlité qui ne nous
permet pas d’augurer comment ils fe comportent
le plus ordinairement.
83. Liseron hériffé ; Convolvulus hirtus. Con-
yolvulus foliis cordatis fubhaftatifque villofis ,
caule petiolifque p ilo fis , pedunculis tnultifloris.
Lin.
C’eft une plante qui ne s’élève pas beaucoup
& qui n’eft pas volubile. La tige & les pédoncules
font hériffés de poils jaunâtres. Les feuilles
font peu velues : celles du bas font en coeur,
«n peu arrondies; on en voit plus haut de cor-
diformes proprement dires; celles qui avoifinent
les fleurs font fouvent haftées. Les pédoncules
font nuds , plus longs que les feuilles : ils fe
divifent en pédoncules propres, alternes , &
munis de petites bradées lancéolées. Cette plante
croît naturellement dans les Indes orientales.
84. Liseron hypocratérifofme ; Convolvulus
■ liypo crate rïfor m i s . Convolvulus foliis cordatis ;
corollâ hypocrateriformi , l im b e quinquejido, latin
iis emarginatis.
Nous avons trouvé , parmi les plantes que
nous a données M. Sorînerat, des échantillons
imparfaits de celle dont il eft ici qùeftion , &
qui nous paroît ê tre , ou de ce genre, ou de
celui des Quamoclits. Çe font des bouts; de, rameaux
ligneux, cylindriques , & garnis, fur - tout
vers leur fommet, de feuilles alternes , rapprochées
, & qui fe détachent aifément. Ces feuilles
font glabres, coriaces, en coeur, à peine pointues,
d’un pouce ou environ de longueur, 8c
portées fur des pétioles anguleux, un peu moins
longs qu’elles. Elles ont dans leurs aiffelies un
©11 deux pédoncules uniflores , s’épaiffiffant vers
leur fommet, à peu près de la longueur des
pétioles, & munis’ au - deffus de leur milieu de
deux bradées linéaires , lancéolées, s’étendant
■ s peu près jiilqu’à la partie fupérieure du calice.
Les fleurs font environnées de calices courts ,
a cinq folioles ovales & obtufès. Les corolles
font droites & hypocratériformes : elles ont un
tube étroit, long de près de deux pouces; &
leur limbe , bien plane, a au moins un pouce
oc demi de diamètre. Nous n’avons pas les
ftigmates de cette plante. Les étamines font
fiptanique. Tome IU ,
enfermées dans la tube , 5c s’avancent jufqu‘â
fon entrée. Cette el’pècé croît dans les Indei
orientales. T? • ( v. f . ). Nous en avons suffi ob-
fervé un rameau en feuilles dans l ’Herbier d«
M. de Juffieu.
85. Liseron à larges fleurs; Convolvulus lad»
florus. Convolvulus foliis cordatis glabris ; pedunculis
fubtrifloris ; corollâ kypocraterijbnni maxi-
md.
Convolvulus amplifflmo folio , cordiformi, flore
albo maximo. Plum. Çat. p. I. Tournef. 83.
Convolvulus flore albo maximo , feu Quamoda
flore maximo albo. Plum. Mff. v. 1 . t. 52.
Les fleurs de cette efpcce font remarquables ,
non-feulement p â le u r , grandeur , mais encore
en ce qu’elles font compofées d’un tube pref-
qu’égal dans toute fa longueur , & d’un limbe
applatf, fort large. Ses tiges font très - longues,
très-volubiles, 8c garnies de feuilles alternes,
cordiformes •, acu minées-, grandes, minces, glabres,
d’un vert gai , & portées fur de longs
pétioles c^analiculés. Les pédoncules font axillai-"
res> folkaires * plus ipais que- les pétioles , cy lindriques,
au bas, & un peu anguleux vers l’endroit
où ils fe, divifent : ils font ordinairement
chargés de deux ou tr^ois fleurs, 8c quelquefois
uniflores. Les calices font petits , compofés de
cinq folioles, dont les trois extérieures font plus
longues & pointues, & les deux intérieures
ovales 8c obtufes. Les corolles font très - blanches,
hypocratériformes , à tube long, étroit 8c
verdâtre , à limbe très - ample , & ii évafe qu’il
eft prefque plane. C e l im b e a près de cinq pouces
de diamètre, eft légèrement finué fur les bords ,
& offre l’empreinte d’une étoile d’un blanc verdâtre.
Le fruit eft membraneux , turbiné, p r e f que
de la groffeur d’une noix , & r e n f e rm e trois
ou quatre femences». Les heurs font éphémères :
elles s’épânouïffcnt le matin , & fe flétritTcnc
vers le milieu du jour. Cette efpèce fe trouve
aux Ifies de.Saint-Domingue & de la.Martinique.(
v. f. In H e r b . D. Juff. ).
8é. Liseron turbith ; Convolvulus turpe-
thum. L. Convolvulus foliis cordatis apgulatis ,
caule membranaceo qimiràngulari , pedunculis
multiflorisi FL Zeil. 74;,
Turpetum repens foliis althcoe, vel indienm.
Bauh- Pih. 149. Convolvulus indieus alatus maximes
, foliis ' ibifeo nonnih.il Jitnilibus angulofis,
Turbith officirîis. Herm. Lugd. 1 7 7 . t . 1 7 8 . I 7 9 .
Burm. Zeil. 7 1 . Tournef. 84. Turpetum verum
feu album cleycri. Plukn. Mantiff. p. 53. Tur-
j bith ofjicinarum 6’ Gard a atque Acofte. Breyn.
Prod. 2. p. 101. Tiraflawalu. Mul. Zeil. p. 26,
Convolvulus indieus amplifflmo fubrotundo folio ,
carile alato , Turbith feu Tiguar Garde qnibuf-
. dam putatus, Raj. Suppl, p. 3 73. Turbith. CluJi
B b b b