
J W a . Caraell. Ic. I S. Raj, Suppl. Lui. p. 1%-
xï0. 3. îridips Jaca. Commerf. Herb. 8c le. Vulgairement
le Jaquier y le Jaque , le Jak. jaquier a.
ïii fl . des Voy. Vol. 11. p. 651. b g. v
à. E a de ni ramulis pétioles fo.Uifque fublirfutis.
S accus arborais minor. Ruropîi. Amb, 1. p. 107.
t. 31. Ariocarpus inte.grifolia. L. F. Suppl. 4T2>
jladeniachia in egra. Thunb. A cl. Holrn. Vol. 3 6?
; ’ V V Lj ■
.Selon les rameaux que nous pofledoris de 1 Herbier
de M. Sonnerat, ainfi que,ceux qui fe trouvent
dans l’Herbier de Commerfon , ce Jaquier
p.aroit être afTçz diflingué du précédent -, il s’èn
rapproche néanmoins par tant de rapports., qu’on
pourroic le foupçonner de n’en être-qu’une variété,
quoiqu’il ait toutes fes feuilles très-entières.
Au refie, c ’efl un aflez grand arbre dont la
cime efl fort rameufe , & dont l’écorce eft épaifle
8c pleine d’un fuc laiteux qui en découle lorfqu’on
l’entame. Ses rameaux font garnis de feuilles
alternes , pétiolées , ovales, ,toutest‘rès-entières ,
glabres , coriaces f|néryeufes en defîous , 8ç longues
de trois à cinq pouces , fur deux pouces ou
deux pouces & demi de largeur. Les çbatons mâles
font pédoncules , droits, fol it aires,, ovales-cylint
d iques , kngs à peine de deux pouces, & fi.tués
fur les rameaux dans les aiflèiles des feuilles fupc-
rieures. Les fruits font extrêmement gros , fort
pef.ns , ovales-oblongs , très,-ob tus , 8c ont leur
peau par-tout hériflee de pointes courtes fi tuées
chacune au milieu d’une petite aréole pentagêfie
ou hexagone. Ces fruits tiennent fur les gjqûps
branches 8c fur le tronc .de l’arbre , & ont un pied
8c d mi de longueur 8c quelquefois plus, fur en*-,
viton dix pouces d’épatfleur.. Leur chair, jaunâtre
dans fa maturité, contient quantité de noyaux
obiongs , en pri !me.pentagone. •Il; parpît que ces
fruits’ varient beaucoup dans leurs qualités -, car
Rhéede dit que leur chair a, une faveur douce ;,
agréable une bonne - odeur -, & Commerfon
leur atribue une odeur puante déteflable. On
fait rôtir , comme des Châtaignes , les-grainès de.
ce f'U 't, & alors elles ont un très-bon goût. L’axe
du même fruit , qui n’eft qu'un prolongement de
fon pédoncule, efl fort épais. Ce Jaquier croît
dans les Indes orientales ,v & eft cultivé à,Rifle de
Fiance. f>.. (v . f. ) Nous en avons v u , dans
l’Herbier de M. de JufTieu, une. variété à plus petites
feuilles , envoyée de la Chine par le P. d’In-
rannl-e. La variété- ? .q u i croît à Amboine & à
Java , fe diflingué en ce qu’elle à fes. rameaux , fes
pétioles, fes pédoncules & le deflous de fes, feuilles
cha-gés de poils.*
4. Jaqvtsr des Philippines , Artocarpus Plii-
' lippe n fis. Artocarpus foliis obovatisrtiufis integris
globris , a me mis viafcuUs erectis. N,
Je ne trouve nulle part aucune indication de ce
Jacuier . que je fuppofe être une efpèce conflam-
mejit diftin&c, d’après la forme aflez remarquable
dé fes feuilles , mais dont "je n’ai ?u que des rameaux
munis de quelques chatons peu développés,
rapportés des Philippines par M. Sonnerat. Ces
rameaux font garnis de feuilles alternes , pétiolées
, prefque rondes Ou ovoïdes 8i très-obtufes,
avec une pointe courte, entières, glabres des deux
côtés , veinéufes 8c finement réticulées én deflous
entre les nervures , & à péine de la largeur.de la
main. Les chatons mâles font pédoncules, droits,.
cylindriques, obtus & épaiflrs à leur fammet ,,
munis chacun à leur baie d’un petit anneau invo-
lucriforme , & fitués dans les aiffelles des feuilles
fupérièurés. Ce Jaquier croît dans les Philippines ;
il s’en trouve quelques exemplaires dans l’Herbier,
de'Commerfon. ï>.. (
y. Jaquier velu,., Artocarpus Jiirfita. Àrtoçar~
pus foliis lato-ovalibiis fubinteg/is infernè afperis ,
amentis inàfcùlfs peridults., gtdnma hirftua. N*.
AnsjdL Rheed. Mal. 3. p'. Q.5. t. 3a. .Cajîanea •
Malàbarica eingep.no. dicla*.%ai. Hifl. I3§4-
D;’âpres ce qüë- Rhéédé nous .apprend fur ce
Jaquier ,. il me fembîë' qu’on ne peut douter qu’il
né conflitue une véritable efpèce/ En e’ffet, le peu
de grofleur dè/e|fruits, 8c fes feuilles nonpinna-
tifldes le diflinguent aflez du Jaquier inciféu0. I.
La forme & ladiipofitioh de fes-chatons mal es ,
le velu de fes hameaux., de fes bourgeons & du def-
fous de' fes feuilles , ne permettent pas.qu’ on la
confonde avec les ëfpcces ncs. 1 , ,3 & d*-
C’eR un grand arbre , dont le tronc fort épais
fou tient une cîmë tre:s-îameufë'-, les rameàux font
cylindriques, velus , & ibmblent articulés à^caufe
des cicatrices circulaires dont.ils font marqués.
.Ses feuilles font alternes, ovales , -entières , plus
larges que la main , glabres- en.deflus , chargées
en defleus de poils très-courts 8c roi des qui les
rendent âpres au toucher , è8c portées, fur des pétioles
courts 8c veîùs. Lorfque. l’arbré efl encore
jeune , la plupart dé:fes feuilles; font i ne i fée s en
trois dézoiipUres. Le bourgeon terminal efl velu ,
& d’un vert teint de rouge brun. Leschatons mâles
font longs, Gyiindriqt.es, pendans., & n aillent,
comme dans les autres Jaquiers y dans les aiffelles
des'feuilles fupérièurés. tes chatons femelles font
ovales-arrondis, trc&svelus ou comme lanugineux
& chevelus,;.ils donnent naifjance. à des.fruits dè-
méme forme , un peu plus-gros que le poing , hé-
riffes à l’extérieur, d’ un vert jaunâtre dans leur
maturité, & qui .contiennent.plufieurs femences
ovales & fillomices., enfoncées dans leur pulpe ,
à la manière de celles du Jaquier n°. 3. Cet arbre
croît naturellement fur la côte de Malabar , aux
; lieux pierreux-& fabîonneux. Il vit fort-longtemps
, 8c donne des fruits tous les ans. vers le
rri&is de Décembre..
Toutes les parties de cet arbre Iaiflent couler un
fuc laiteux lorfqu’on les entame j fes fruits manges
trop avidement ou en trop grande quantité lcrk
qu’ils font mûrs , excitent- une diarrhée., que l’on.
sppalfe facilement en feuvant une décoélion de fes
racines 8c de fon écorce , qui font très-aflringen-
tes. Son bois fert à différèns ouvrages de menui-
ferie -, on en fait de grandes planches pour des
coffres & pour les vaifleaux 5 c’efl de fon tronc
creufé que les Indiens font- ces longues pirogues
appelées Mansjou-s, dont quelques-unes ont jiif-
qu’à quatre-vingt pieds de longueur, fur une
largeur de neuf pieds-, mais ce bois , quoique
du-r, efl fujet à la pourriture & aux vers , fur-
tout lorfqu’dn en fait ufage dans les eaux douces
des rivières.
J A R D I N de Botanique* On nomme’ ainfi
un êfpace de terrein quelconque ou l’on cultivé
à la-fois un grand nombre de plantes diveries ,
tant indigènes qu’exotiques. Il fuit de cette définition
que la richeffe, & par conféquent que la
grande utilité d’un Jardin de Botanique eonfifle
plus dans le nombre des plantés différentes qui y
font cultivées, que dans le nombre des individus
d’une même plante que la culture pourroit y mul-
'tipliqr avec profufion.
O r , relativement à l’utilité du Jardin dont il
S’agit, on ne fauroit difeonvehir que , de tous les
moyens qui peuvent contribuer â l ’avancement de
la Botanique , & conféquemment à étendre 8c
perfeélionner la connoiflance fi utile, dés plantes ,
celui qu’offrent les Jardins de Botanique, né fdit
le principal, le plus avantageux , le plus commode
, & en même temps le plus propre à multiplier
le nombre des Amateurs de cette belle partie
•de l’Hifloirenaturelle.
En effet, on ne peut voir raflemblées , dans un
•petit êfpace, beaucoup de plantes vivantes &
diverfes, que parle moyen d’un Jardin de Botanique
-, & par conféquent on nepeut étudier, obfët-
ver commodément, 8c comparer entré elles ces
diverfes plantes , que îorfqu'on les trouve rapprochée
» dans la eolleéïiony'îvânte -dont 11 s’agit.
Les cour fes que l’on fait à la campagne, pour
y examiner les plantes j & qu’on nomme Herbert
fations , p.euv.ent jufqu’à un certain point fuppléer
les Jardins- de Botanique , - pour ce qui Concerne
1,es végétaux indigènes -, mais ce n’efl que dans' eès
jardins qu*é^l’on peut fufh(animent- exanîiner 8c
connoître , fans voyager., un grand nombre dé
plantes 'étrangères. Or , cet avantagé' eft tel que
nous pouvons dire , fans " exagération, qù’avec le
fecours d’un Jardin de Botanique âùfli riche que
1 eft, par exemple, le Jardin royal des plantés dé
Paris, on peut voir & obfêrver un plus grlnd
nombre de plantes vivantes., que fi l’ on parcou-
foit pour le même objet les régions dé la terre les
plus éfpignées de l ’Europe.
Pour fentir le fondë'méht dé ceque nous venons
d’avancer, il ne faut pas réduire le nombre des
plantes différentes que l’on peut connoître dans le
Jardin, de Botanique que nOus venons de citer
jpour exemple, à celui des plantes qui y font oulti1-
vées â-la-foîs , quoique ce nombre foît cependant
confidérable. Il y a dans la belle eolleélion de
plantes de ce Jardin , une mutation continuelle
occafionnée par les pertes inévitables qu’on y fait
des plantes difficiles à conferver, & par les nouvelles
plantes qu’on fe procure fans cefle , fort par
la eorrefpondance qu’on y entretient avec les Pro-
fefl’eurs des autres Jardins de Botanique, ainfi
qu’avec les Botanifles cultivateurs de différèns
pays, foit- par les femences & les envois qu’on y
reçoit de divers- Voyageurs naturalifles. O r , ces
plantes difficiles à conferv'er, y fubfifler.t cependant
aflez en général , pour que leBotanifte atten-
tif.à fui v ré le Jardin; inté reliant dont mus parlons,
ait pu les voir & en examiner les caraâères j &
il en réfulte qu’au bout d’an certain nombre d’années
, la quantité de plantes qu’il a pu eonnoîcre
dans ce riche Jardin y efl extrêmement confidérable
, & fiirrtout l’eft bien davantage que fi cë
même Botanifle eût voyagé pendant le même
efpace de temps.
■ On en- fera convaincu , fi l’on fait attention à
l ’étendue. difproportionnée; des plus belles collée^
tionsde plantes sèches que les Voyageurs-Boranif-
tes les plus célèbres de notre fiècle ont rapportées
de leurs voyages , après y avoir employé , à la
recherche des plantes , un nombre d’années aflez
confidérable. En effet , les plantes que le P. Plumier
a obfervées; dans les Antilles; celles que
Tournefort a trouvées dans Je Levant -, celles que
Commerfon a recueillies dans fes voyages aux
Ifles de la mer du Sud , à Java, au Magellan , au
Bréfil, à Madagafcar, aux Mes de France & de-
Bourbon; celles qu’Aublet a découvertes dans la-
Guiane; celles : que M, Sonnerat a ramaflees dans
l’Inde,-aux Moluques, aux Philippines , àMada-
gnlcar, au Cap de Bonne-Efpérance ; celles enfin,
i que M. Dombey a rapportées du Pérou , du Chili
; 8c du Bréfil, ne forment pas , pour chaque collée*?
tion particulière -de ces Botapifles-Voyageurs ,t
j 30 go efpèce s différentes; & cependant il efl à
préfumer que ces Voyageurs célèbres ont recueilli
! ou noté tout ce qu’ils ont été à portée d’obfèrver
I dans le cours de leurs voyages. Il efl donc évident
! qu’un Jardin de Botanique, tel que le Jardin
\ royal de Paris , 01V Bon cultive à-la-fois 5000
| efpècés. différentes, & où l ’on peut en voir beau-
| ebiip davantage dans le cours de plufieurs années
i d’bbrfèrvation , à caufe des mutations qui s’y opèrent
-continuèllement, préfente plus de plantes
différentes à l’exacnen du Botanifle qui le fuitavec
foin-, que de longs voyages dans les pays étrangers
ne lui : en euffènt fait connoître.
‘ On peut reprocher aux Jardins d’avoir Pinçon-
vénient 'de changer un peu le vrai port des plantes ;
i de ne donner de ce port qu’une idée imparfaite &
i quelquefois trompéufe ; d’augmenter prefque tou-
i jours les dïmenfions des parties des plantes qu’on
; y cultivé-; 8c fouvenc d’altérer en elles les.parties
1 qui appavtiaQB£|&. à la frudificarion. par des
O d ij