
Obfervation.
La première Seâion de ce genre comprend des
plantes convenablement rapprochées félon l’ordre
des rapports , & qui ont de l’ affinité avec les
Parties , dont elles font cependant bien diftin-
guées , n’ayant poiqt leurbâle calicinale trivalve.
Mais les plantes de la fécondé fection nous pa-
roiffent affez mal, affociées aux premières dans le
même genre. Les unes (comme les numéros 7
& 8 ) , pourroient ê y e rapportées au genre des
Avoines, puisqu’ elles ont leurbâle pluriflore &
des barbes doriales-, & les autres ( comme le
n°. 9 , & peut-être le n®. 10. ) , pourroient l’être
à celui des Canches. Outre Cela , beaucoup
à'Holcus auroient pu être rangés parmi les Atidro-
pogon ; l’arbitraire feul paroît les avoir fait rapporter
ici, Foye% l’obfervation fous l’efpèce n°. 6.
E s p è c e s ,
* Baies toutes uniflores.
I . Houque forgho , Holcus forghum. Hotcus
panicula ovata erecta , glumis turgidis pubefeend-
bus ariftatis. N.
Milium arundinaceunt, fubrotunfio femine, forgo
nominatum. Bauh. Pin. 26. Tournef. 5*4'
Hift. 3. p. 196. Sec. 8. t. 5. f. 7. Frumentum lndi-
cum quod milium Indicum vocant. Bauh. Theatr.
488. Melica f . forghum. Dod. Pempt. 508. Sorgo
Melica italorum. Lob, le. 41. Sorgi. Fuchf. Hift.
77 1. J. B. a. p. 447. Sorghum. Raj. Hift. 1252.
Sorgum f battari. Rumph. Amb. 5. t. 75. Holcus
durra. Forsk. Ægypt. n®. 76. Vulgairement le
grand Millet.
1. à femences blanches.
2. à femences jaunes ou roufièâtrés.
3. à femences noirâtres.
4. à paniculetrès lâche, pourprée, & à feuilles
plus étroites. Holcus dochna. Forsk. Ægypt.
P - I7 4 ?
Les tiges de cette belle Oramiriée fontépaiffes,
pleines de moelle , articulées , feuilléës, & s’élèvent
comme de grands rofeaux à la hauteur de
fept à neuf pieds. Ses feuilles font alternes, graminées
, grandes comme celles de la Canamelle
officinale , & prefque comme celles du Maïs :
elles font longues de trois pieds , larges de deux
pouces & quelquefois un peu plus, glabres des
deux côtés , excepté à l ’entrée de leur gaine,
vertes des deux côtés, mais traverfées dans leur
longueur par une groffe nervure blanche. La pani-
cule eft terminale , droite , ovale , médiocre en
t aifon de la grandeur de la plante , longue de cinq
à fept pouces , & a fes ramifications principales
verticilléés par étages , fur un rachis ou axe anguleux
& légèrement velu. Les ramifications de cette
panicule font un peu ramifiées elles-mêmes , &
portent des bâles ramaflees prefqu’en épi & unilatérales.
Ces baies font hermaphrodites, courtes :
ovales , larges ou ventrues, légèrement pubef-
çentes, & terminées par une barbe qui ne naît
point de la graine , mais du fommet d’une des deux
valves florales. A côté de ces grofies bâles hermaphrodites
, on en voit d’autres qui font grêles ,
pointues , ftériles, s’ouvrant rarement. Les femences
font arrondies , un peu pointues à leur bafe,
beaucoup plus grofies que celles du Millet ( Pa-
meum milium. L .) , moins grofies cependant que
celles du Maïs ( Zea. L. ) , & varient pour la
couleur , du blanc au jaune, à la couleur ferru-
gineufe , & au pourpre noirâtre. Les bâles des
panicules varient aufli à peu près dans les mêmes
couleurs j quelquefois leurs barbes font courtes
& droites , d’autres fois affez longues & un peu
tortillées , & quelquefois elles manquent la plupart
; mais ces différences nous ont paru peu
confiantes , minutieufes , & peu dignes de constituer
des diftinclions fpécifiques. Cette plante
croît dans les Indes , où l’ on fait fervir fés femences
à engraifferla volaille : onia cultive aufil en
Italie & dans quelques autres parties de l’Europe
auftrâle, pour le même objet. Les Arabes la
cultivent pour en faire du pain; ils en font trois
récoltes chaque année. 0 . ( v. v. ) Vraifembla-
blement 1*Holcus faccharatus 8c VHolcus bicolor
de Linné fe trouvent compris dans notre efpèce.
UHolcus dochna du Forskale paroît être la même
plante que notre quatrième variété , qui eft aufli
cultivée au Jardin du Roi. Sa defeription s’y rapporte
affez bien.
2. Houque compaâe, Holcus comparus. N'.
Holcus panicula ovata compacta ante maturefeen-
tiam cernua , glumis turgidis villojis fubarijlads ,
feminibus comprejjzs. N. *
Milium arundinaceuni piano alboque femine;
Bauh. Pin. 26. Tournef. 514. Raj. Hift. 3^2.53.
Morif. Hift. 3. p. 196. n®. 8. Sorgi album r milium
Indicum. J. B. 2. p. 448.
I l fe pourroit que cette plante ne fût qu’une
' variété de celle qui précède ; cependant fa panicule
plus épaifle , très-velue , penchée-& comme
torfe dans fa jeuneffe , & la forme applatie &
lenticulaire de ies femences , paroiffent fuffire
pour la diftinguer comme efpèce. Ses tiges font
de l’épaiffeur du pouce , articulées-, feuillées , &
s’élèvent jufqu’à dix pieds de hauteur. Les feuilles
font grandes , aufil longues & au moins aufil
larges que celles de l’efpèce ci-deffus , vertes,,
traverfées - pareillement par une grofle nervure
blanche & longitudinale ; ces feuilles font très-
glabres , excepté à l’entrée de leur gaîne , où elles
ont en dedans & en dehors des poils ramaffés &
arffez abondans. La panicule eft terminale, ovale ,
compaâe, médiocre ou même petite relativement
à la grandeur de la plante , inclinée plus ou
moins dans fa jeuneffe , fe redreffant entièrement
enfuite , ayant dans le commencement fes
ramifications to r fe s ou com m e co rd é e s , â la ma nière
d e ce lle s des jeun es ré g im e s de P a lm ie r ,
& fes bâles ram a fle e s , b lan ch â tre s , très- v elues
les unes munies de b a r b e s , 8c les au tres- ni u t i ques
, indépendamment de c e lle s q u i fon t males
ou ftérile s . Les barbes fon t un peu lo n g u e s , g la bres
, to r t illé e s . Les femences fon t t r è s -b là n ch e s ,
a r ro n d ie s , c om p r im é e s , 8c o n t - à leu r b a ie u n e ’
p e t ite ca v ité r em a rq u a b le , au fon d d e la q u e lle
on ap perçoit un co rps n o ir â t r e , tron q u é à fon
e x trémité , o ù fe t ro u v e l e p oint d’a t ta ch e de la
femence à la pan icu le . C e t t e plan té c ro î t ( ou eft
cu ltiv é e ) dans l’A ra b ie , fur la c ô t e de B a r b a r ie ,
& c . 8c e ft cu ltiv é e au Jardin du R o i. Q . (v. y.)
Ses femences fe p erfec tion nent rarement dans n o tre
clim a t.
3. H o u q u e d’Alep , Holcus Haiepenfis. L.
Holcus panicula laxa purpurafeente , fpiculis fub-
glabris arißads 8 muticis. N.
Gramen arundinaceum Halepcnfe , tragoponis
folio , panicula miliacea. P lu k . A lm . 176..t. 32.
f. I. Gramen paniculatum arundinaceum Syria-
cum hulliaun indigenis dictum. M o r i f . H i ft . 3.
p. 201. S e c . 8. t . 6. f.2 6 . Gramen, arundinaceum
paniculatum , locußis partim muticis, partim ariftatis.
S c reb . G ram . 509. t. 11. fi. 12. Holcus panicula
laxa nutante , glumis oblongis , foliis-acu-
minato-fetaceis. S h re b . G ram . 129. t. 18.Holcus
panicula fparfa terminali acuminata • locußis her*
maphroditis lanceolatis glabris ; feminibus oblongis
comptanads. M ie g . A«ä. H e ly . 8. p. 123. t. 4,
f. 2. R e ich . r .
. y. Idem glumis villojis , flofculis hermaphrodi-
ds omnibus ariftads.
Cette efpèce eft bien diftinguée des précédentes
, par fa panicule plus ample & plus lâche,
d’un pourpre bhin, & à bâles moins ventrues ;
par fes feuilles plus étroites, & parfa racinevivace.
Ses tiges font articulées , feuillées, droites, pleines
, de l’épaiffeur dhme groffe plume à écrire , 8c
hautes de cinq à fijTpieds. Ses feuilles font graminées,
longues de deux pieds ou quelquefois
un peu plus y larges au moins d’un pouce , vertes ,
traverfées longitudinalement par une côte blan-
che , très-glabres, &liffes des deux côtés ^ mais
chargées de poils courts à l’entrée de leur gaîne.
La panicule eft terminale,pyramidale très-lâche,
à ramifications verticilléea , grêles, ouvertes,
munies chacune à leur bafe interne d’un tubercule
coloré d’un pourpre brun. Les bâles .font liffes
prefqu’entièrement glabres, & d’une couleur pourl
pre-brun, même les anthères & les ftyles. te s
.baies hermaphodites font ordinairement munies
. de barbes, & les bâles ftériles ou imparfaites font
mutiques; tinné s’eft fort mal exprimé fur cet'
objet dans fa phrafe caraaériftique, L’exiftence
• de ces barbes n offre pas un caraftère confiant,
i C beaucouP de bâles hermaphrodites font mutiques
ou dépourvues de barbes ; 8c au Jardin du
1 Roi , on cultive une variété dont toutes les bâles ,
foie hermaphrodites, (bit ftériles ou imparfaites ,
font dépourvues de barbes. Cette plante croît dans
la Syrie, la Mauriranie, &c. & eft cultivée au
Jardin du Roi. TJC. ( v. y. ) La variété y croît dans
l’Inde , 8c nous a été communiquée par M. Sonia
erat 5 elle eft moins élevée , 8c fort remarquable
en ce que toutes fes bâles font très-velues , 8c que
les hermaphrodites font toutes munies de barbes.
( * • " ƒ )
4. Houque à é p i, Holcus fpicatus. L. Holcus
fpica denfa cylindracea , floribus fubquaternis
fafciculatis involucro fetofo obvoluds. N.
a. Spiça cylindrica obtufa , pedicellis fafciculo-
rum longiufculis 3 involucri fetis fubrequalibus. N,
Panicum Indicum fpica obtufa ccerulea. Bauh. Pin.
27. Theatr. 522. Tournef. 515. Morif. Hift. 3.
p. 188. Panicum cceruleum f . Indicum. J. B. 2.
p. 441* Panicum Indicum. D,od. Pempt. 507.
Gramen paniceum f. panicum fylvejîre maximum
Indice orientalis. Pluk. Alm. 174. t. 32. f. 4.
Ç>. Spica cylindraceo-fujïformi acuta , pedicellis
fafciculorum longiufculis , involucri fêta una Ion-
gijjima. N. ( v. f. )
y. Spica-cylindraceo-fujiformi acuta longijjima ,
pedicellis fafciculorum longitudine involucri. N,
Panicum Americanum fefquipedalis fpica. Cluf.
Hift. 2. p. 216. Panicum Indicum fpica longifjima.
Bauh. Theatr. 523. n°. 4. Morif. Hift. 3. p. 188.
n°. 6. Vulgairement le Coufcou, le Millet à chandelles.
Spiea cylindraceo - acuta fubgracilis , pedicellis
fafciculorum brevijjimis. N.
Nous comprenons ibus cette efpèce quatre
plantes fort remarquables , que nous regardons
comme variétés l’une de l’autre , parce qu’elles
ont de très-grands rapports encr’elles, m'ais qui
font peut-être conftamment diftinéles.
La première , qui eft la feule que nous ayons
vue vivante , pouffe des tiges hautes de quatre à
. cinq pieds , articulées , feuillées , de l’épaiffeur
du petit d oigt, pleines de moelle , ayant l’afpeâ
de celles de la Houque Sorgho. Ses feuilles font
longues, graminées, larges d’un pouce ou d’uit
pouce & demi, quelquefois glabres des deux
côtés & même fur leur gaîne , excepté à fon entrée,
qui eft velue ou ciliée, & quelquefois chargées
de poils lâches en deffus en deffous, 8c
principalement fur leur gaîne. L’épi eft terminal ,
cylindrique, denfe , au moins de l’épaiffeur du
pouce, long de quatre à fix pouces feulement,
velu , alopécuroïde, d’un yert blanchâtre , &
paroît teint d’un violet bleuâtre lorfqu’ il eft en
fleur, àca.ife de la couleur des anthères. Les fleur*
viennent ordinairement quatre enfemble en petits
faifeeaux très-nombreux , pédicellés , environnés
chacun d’une collerette de paillettes fétacées
velues , de la longueur du faifeeau qu’elles enve.-