
L I S à trois loges. Mais il n’avoit pas affez otferv.é :
que ces trois caradères n’ étoient pas tellement
inleparables qujils ne fuffent fouvent divifés. En
effet beaucoup de corolles infundibuliformes
renferment des ftigmates non capités h & l’ on
apperçoit fouvent des ftigmafes en tete dans
des corolles campanulées. Ainfi nous avons cru
devoir renoncer à diftinguer les Liferons des Qua-
moclits par la confidcration de la corolle , &
il nous a femblé plus naturel d’avoir égard feulement
au nombre des -«divifions du fligmate ,
qui nous indiquent affez positivement celui des
loges de la capfule.
La- plante, dont il s’agit maintenant , eft remarquable
par fon feuillage & par l’éclat de
fes corolles. Elle eft glabre dans toutes fes
parties. Ses tiges font foibles, menues , volubiles
, & grimpent à fept ou huit pieds, lorf-
que des flippons leur en donnent lés moyens.
Elle a des feuilles d’un beau vert , alterne# ,
pétiolées , pedinées, élégamment pinnatifides ,
& fi profondément qu’ elles paroiffent entièrement
ailées. Leurs pinnules font linéaires, pref-
que filiformes, très-fouvent oppofées, fimples
^ celles /de la bafe feulement - offr en t quelquefois
desfubdivifions ). On remarque fréquemment aux
aiffelles des feuilles de jeunes pouffes qui ne fe
développent point, & ont l ’apparence de fti-
pules pe&inëes. Les pédoncules font axillaires &
plus longs que les feuilles. II leur arrive fou-
vent de porter deux fleurs ; & alors c’eft au-
deffus de leur milieu , à l’endroit d’où partent
deux petites bradées lùbulées,-qu’ils fe bifurquent.
Depuis cet endr<5ît jufqu’à leur fbmmet,
ils vont en sepaiffiffant , & l’on y remarque un
renflement plus fenfible immédiatement au-défi*
fous des calices. Le-calice'eft petit, & fes di-
tifiôns font pointues» Là corolle eft infundibü-
liforme, de couleur écarlate très - vive , fie longue
de plus d’un pouce. Son tube eft étroit. Son
limbe efl petit, beaucoup plus court que le
tube , & à cinq divifions pointues. Le ftig-
aiate efl en tête à deux lobes. Cette plante croît
dans le's Indes orientales, & efl cultivée au
Jardin du Roi. 0 . ( v. v. ). Nous lifons, dans
Rheed que fon (Le efl flemutatoire, & employé
comme tel avec fuecès dans quelques efpèces
de maux de fêté.
* Convolvulus ( caïricas ) f i li i s pinnato -paU
matis , ferratis ; pedunculis filifirmibus s pani-
ciilatis v calycibus loevibus. Lin.
- Si cetté" efpèce efl différente de. celle que
nous avons décrite fous le nom de Liferon fli-
pulé , Linné lui a mal - à - propos attribué comme
fynonyme le Convolvulus foliis laciniatis vel
quinquefolius. Bauh. Pin. »95. Quant à la figure
qu’il cite danrVefiingius, elle nous paroît convenir
à notre Liferon althæiforrae. Var* y. Ainfi
L I S
nous Ignorons complètement quelle eft FePpèe«
dont il .efl ici queflion.
* Convolvulus ( anceps ) foliis cordatis ,• caulc
volubili utrinque carinato. Lin. Mant. 43.
* Convolvulus ( fpitham&us ) foliis cordatis
pubefeentibus , cauls reâo , pedunculis unifions.
Lin.
* Convolvulus ( ver tic Hiatus ) foliis cordatis
ob Ion gis nudis , pedunculis umbellatis bifidis muU
tifloris. Lin.
* Convolvulus ( crinitus ) foliis cordatis , fub-
nudis ; capilulis hirfutifiimis , longe peduncula-
tis y involucratis ; capfuld Uvi, Cauiis herbaceus,
volubilis. ( v. f i In Herb. D, Juff. ).
Obfervations.
Outre le grand nombre de Liferons que nous
préfentons i c i , il en exifte encore, dans les
Herbiers que nous avons été à même de con-
fultcr, plufieurs autres defquels nous n’avons
pas entrepris la defcripiion , parce que les mor»
ceaux que nous en avons vus , étoient trop
défedueüx, & r.e pouvaient fervir qu’à nous
faire préfumer l’exiflence de ces efpèces. Il efl
poffible que quelquefois nous ayons offert comme
efpèces diftindes de fimples variétés , ou c om m e
variétés des efpèces d i f f e r e n t e s . De pareilles erreurs
nous paroiffent difficiles à éviter dans'un
genre fi nombreux , & fur- tout dans celui -ci
où la valeur des cara&ères efl fi difficile à apprécier
, où ces caraélères font la plupart fi
inconflans , & où prefque toutes les efpèçps font
exotiques. Les grands rapports des L i f e r o n s avec
les Quatnocllts, & la difficulté d ’ap p e r c e v o i r ,
fur des échantillons defféchés 8c fouvent, incomplets,
la marque qui lés diftingue, font une autre
fource d’erreur ; & v r a i f em b k b l em e n l t q u e lq u e s 1-
uns de nos Liferons devront être , lorfqu’on les
; connoîtra davantage , rangés parmi les Qua-
! moclits. Relativement aux fedions qu’il eft toujours
important d’établir dans de grands genres
, nous avons éprouvé à l’égard d é celui-cr
de nouveaux embarras. En effet la divifion que
Linné a faite des Liferons, en volubiles & en
non volubiles, bien que la plus naturelle, à
-notre avis , eft pleine de difficultés en ce qu’elle
ne nous offre p o in t de ligne de d ém a r c a t io n
exaéle , & en ce que fort fouvent les Herbiers
ne nous montrent pas à laquelle des deux1 fe c-
tions un Liferon dort appartenir. D ’ a i l le u r s le
nombre des Liferons volubiles eft plus co n fid é -
rable» de beaucoup que celui des non volubiles ;
ce' qui rend les coupes d i fp r o p o r d o n n é e s . Nous
ne nous diffimulons pas que la diftinélion que
nous avons adoptée , & qui eft fondée fur le
nombre des fleurs , rompt dès rapports naturels
, & a aufii des rnconvéniens ; mais elle nous
a femblé plus commode & moins difficile.
Par M. D i s r o u s s e a u x .
‘ liserons
L I S
LISERONS (Tes) ; famille de plante ainfi
nommée , : parce qu’elle comprefld*plufieurs genres
qui ont’des rapports très - marqués avec celui
des Liferons proprement dits, qu’elle comprend
également. ,
Les plantes qu’on rapporte à cette famille
font la plupart herbacées, quelques-unes ligneu-
fes, & plufieurs un peu ladlefcentes. Leur tige
fouvent eft farmenteufe, volubile ; & leurs
feuilles , le plus fouvent fimples , font toutes
alternes. Prefque toutes ces plantes n’ont point
de véritables ftipules.
Leurs fleurs font hermaphrodites , complexes,
& ont en général un calice partagé en cinq folioles
ou cinq découpures ; une corolle monopétale
, régulière , à.limbe le plus fouvent
quinquéfide j cinq étamines attachées à la corolle
y & un ovaire Tupérieur , qui fe change
en une cap Pu le à plufieurs loges. Voici les principaux
genres qui appartiennent, à cette famille.
( v. Juff. Gen. 132.
* Un ƒeut Jïyle,
Le Maiipa . . . . . . . . Maripa.
Le Mouroucou . . . . . Mouroucoa.
Le Retzi . . . . . . . . . Ret^ia. ,
L ’Endrach . . . . . . . . Humbertia,
Le Liferon ..............Convolvulus.
Le Quamoclit . . . . . . Iponua,
% ♦ Plufieurs fiyles.
L a L ife ro le .............. . . Evolyulusl
Le Nama . . . . . . . . Nama.
La Cou ta rd e .....................Hydrolea, -
La Sagcne . . . . . . . . Sagonea.
La Greffe . . . . . . . . Crefis..
La Cufcut'e . . . . . . . Çufçuta.
LISIMACHIES ( les) -, famille de plante ainfi
nommée parce qu’elle comprend plufieurs genres
qui ont de très-grands rapports avec celui des
Lifimaqu&s , qu’elle comprend également.
Les plantes qu’on rapporte à cette famille font
communémentfdes herbes y la plupart vivaces parleurs
racines , ayant des feuilles oppofées ou alternes,
& des fleurs monopétales, le plus fou-
vent régulières axillaires ou terminales.
Les_ fleurs de ces plantes font bêtmaphradites,
complettes , & offrent en général un calice à
cinq divifions (rarement moins ou davantage)}
une corolle monopétale , en roue ou hypôcra-
tériforme, à limbe-Te plus fouvent quinquéfide ;
cinq étamines ( rarement plus ou moins),attachées
à la corolle, & au même,nombre que
botanique. Tome 111+
L I S
fes divifions auxquelles elles font oppofées ; un
ovaire fupérieur, qui fe change en une capfule
uniloculaire, contenant plufieurs femences attachées
à un placenta libre & central. Voici'les
principaux genres qui appartiennent à cette famille.
( v. Juff. Gen. 95. ).
La Primevère . . . . . • Prima la.
L’Androface....................... Androfa:e,
* La Cortufe . . . . . . . Cortufa.
La Soldanelle . . . . . Soldanella.
La Gyrofelle . . . . Dodecatheon,
Le Cyclame....................Cyclamen. .
L’Hottone . . . . . . . Hoitonia.
. La Lifimaque................. Lyfimachia.
Le Mou ron................. Anagallis.
La Centenille................. Centunculusv
Le Samole ....................... Samolu:.
Le ShefSède . . . . . . Shèjfieldia.
L’Eupare . . . . . • ' . Euparea.
LaTrientale . . . . . . . Trientalis.
La Limofelle . . . . . . Limofiella,
L’Utriculaire ... . . . . . Utricularia.
La Graffette................. Pinguicula.
L IS IM Â Q U E *, Ly simach ia. Genre de
plante à fleurs monopétàlées, 4e la famille des
Lifimackies , qui a des rapports avec le Mouron y
& qui comprend des herbes à feuilles fimples,
oppofées ou verticiilées , & à fleurs foit axillaires
, foit terminales fouvent d’un afpeél très-
agréable.
Le caraflère éffentiel de ce genre eft d’avoir
un calice quinquéfide ; la corolle en goué ; cinq
étamines ; une capfule globuleufe , uniloculaire T
â cinq ou dix valves*
x C A R A C T E R E GENE R I QUE .
Chaque fleur offre x°. un calice pèrfiftan^,
partagé en cinq découpures pointues.
1 ° . Une corolle- monopétale, en roue j tube1
nul ou prefque nul ; limbe plane, partagé etV
lobés ovales - oblongs.
30. Cinq étamines , dont les filamerrs fibules,
oppofés aux divifions de la corolle , élargis vers-
leur bafe, portent des anthères ovales - pointues
, prefque fagittees.
40. Un ovaire fupérieur, arrondi, chargé d’un?
ftyle filiforme , de la longueur des- étamines j;
à ftigmate obtus.
Le fruit efl une-capfule globuleule, uniloculaire
s’ouvrant par fon fommet en cinq ou di»
valves , & contenant plufieurs femences angu-
! leufes attachées à un placenta libre , central r
globuleux 8c pondue..
G c c $