
H A L
H ‘1LIJSIER , Ua l e s i a ,* genre de plante à
fleurs monopétalées , qui , d’après l’afpeâ de Tes
fleurs & de Fera port même , femble avoir de
grands rapports avec l’Aliboufier ( Stirax y , 8c
qui comprend des a r briffe aux exotiques , fufeep-
tibles d’être cultivés en pleine terre dans notre
climat , ayant des feuilles fimples& alternes , 8c
des fleurs latérales, campanulées & pendantes.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre i ° . un calice fupérieur,
ÿerfiftant, très-petit, monophylley & à quatre
dents fort courtes.
2.°. Une eorolle monopétale , campanulee, &
dontx ie bord eft légèrement divifé en quatre lobes
courts & obtus.
. 3°. Douze étamines ou environ , dont les fîla-
mens en alêne , droits , réunis à leur bafe, 8c un
peu moins longs que la corolle , portent des an-
îh ères ovales oblongues.
. 40. Un ovaire inférieur , oblong, chargé d’un
fty le filiforme , un peu plus long que la corolle,
à ftigmate (impie.
Le. fruit eft,un drupe oblong, rétréci vers Fâ
baFe , tétragène , & muni latéralement de deux
ou quatre ailes membraneufes. Son noyau eft
®ur , cannelé, & divifé intérieurement en deux
©u quatre loges renfermant chacun une femence.
Observation.
Malgré les rapports très-apparens des Halefiers
avec les Aliboüfiers-, l’ovaire inférieur , dans les
premiers , 8s. fupérieur dans les féconds , non-
feulement les diftingue fortement y mars même
nous paroît les éloigner un peu. La conlidération
des fruits des Halefiers fcmbleroit indiquer quelques
rapports entre ces arbriffeaux & les Chigo-
Hiiers , ou peut-être encore les Gouanes ; mais
cette analogie ne fe retrouve pas la même dans les
autres parties de la fructification de ces plantes.
Enfin , la corolle, quoique monopétale , ne portant
pas bien di(Hnélément les étamines, nous
porte, dans la recherche des vrais rapports des
Halefiers, à les rapprocher des Airelles , dans la
famille des Bruyères , plutôt que de les placer
avec M. Adanfon dans la famille des Chèvrefeuilles.
E s p e c e s , I.
I. H alesifr à quatre ailes, Haie fia tetraptera.
H ile fia foliis nvato lanceôlaûs acuminatis fubtus
fubtomentojis, fru&ibus quadrialatis. N.
H A L
Frutex padifoliis ferratis ,floribus monopetalis
albis campanifonnibus , fruciu crajfo tetragonov
Catesb. Car» I . p. 64. t. 64. Halejîa fruâibus
mevihranaceo - quadrangulatis. Eilif Act. Angl.
v. 51. p. 931. t. 2.2. f. A. An Raie fiet tec optera.
Lin.
C’eft un arbrifleau aflez grande ramëux , lâche ,
s’élevant à la hauteur de dix à quinze pieds , &
quelquefois davantage. Ses rameaux Font cylindriques
& alternes-, les feuillesfont aufli alternes,
ovales ou ova l’es-l-ancédées , acumiriées, dentées
légèrement Fur les-bords-, vertes & prel'que glabres
en deffus, pâles ou blanchâtres & un peu
velues en deffous , Fur-tout dans leur jeunefle , où
elles Font un peu cotonneulès. Ces feuilles Font
larges de deux pouces ou deux pouce# & demi,
Fur environ quatre pouces de longueur, ont à
peu près la forme de celles du S tewartïa , &
Font portées Fur des pétioles longs de cinq ou fix
lignes , puhefeens , ayant quelquefois des points
ou tubercules en forme de glandes , 8c très-fou-
vent en étant tout-à-fait dépourvues. Les fleurs
font blanches, latérales', pédonculées, penchées,
ou pendantes., viennent trois ou quatreenfemble
par petits bouquets fur le vieux bois ou fur les
parties non feuiîlées des rameaux -, elles s’épanouiF-
fént avant le développement complet des feuilles 5
c’eft-à* dire dans un temps où les rameaux n’ônc
encore que de jeunes feuilles , qui Font alors fort
petites oii au moins beaucoup plus petites que;
celles des rameaux fruélifères. Les pédoncules Font
velus ou pubefeens , & longs de quatre à fix
lignes, Les fruits Font oblongs , quadrangulaires ,
à quatre ailes , vont en Fe rétréciflant vers leur
bafe , & Font muer onces à leur fommet parle ftyle
qui eft perfïfhmt. Cet arbrifiesu croît dans là
Caroline, 8c eft cultivé au jardin du Roi -, il quitte
fes feuilles tous les hivers, p ff ( v .v . ),
2. Halhsier- à deux ailes, Haie fia diptera.
Halef a foliis ovatis venofis utrinque nudis , fruc-
tibus bialatis. N.
Nous ne croyons pas que Linné ait parlé d e là
plante dont nous traitons i c i , Fous Fon Halefïa dip-
ter a .car la figure d'Ellis repréfente un individu en
fru it, ayant alors fès feuilles bien développées ,
8c appartenant à l’efpèce cr-defius. C’eft apparemment
ce qui lui a fait croire que fon Hile fia
diptera avoir Fes feuilles fix fois plus grandes que
celles du précédent.
Le rameau que nous avons vu de cet arbrifleau
dans l’Herbier de M. Lemonnier , étoit glabre ,
garni de feuilles alternes , pétiolées , ovales ou
ovales-obrondes , veineufes, glabres des deux
m r
côtes , & à peine aufli longues que ccLes de la
première efpèce. Les fruits , difpofés comme dans
cette première efpèce , étoient Feulement à deux
ailes , 8c Fe trouvoient fillonnés ou cannelés Fur
les deux faces dépourvues d’ailes. Cet arbrifleau
croît dans la Penfylvanie. 1). ( v. ƒ! )
HALLER luifant, HALLERIA lucida. Lin.
Halleria ejufd. Kort. Clifti 323. Miil.Diéi.Fabric.
Helm. p. 389*
Lonicera foliis luci'dis acuminatis dentatis,
fruciu rotundo. Burm. Afr. 244. t. 89. f. 2.
Lonicera folio acuto ferrato , flore pendulo ,
frudu oblongo. Burm. Afr. 243* fi 89. f* I.
C ’eft un arbrifleau de fix à huit pieds, fort
rameux , ayant l’ afpeéï d’un Chèvrefeuille par
fon feuillage & même par fes corolles ; mais qui
s ’en éloigne par le caraélère bien décidé de fon
ovaire fupérieur ■ caractère indiqué par les figures
citées de Burman , 8c que je puis certifier , l’ayant
vérifié fur le vivant, & en confervant des témoignages
dans mon Herbier. Je n’ infifte fur cet
objet, que parce que Fabricius (dans Fon Rortus
Relmfiadienfis ) ayant dit mal-à-propos què le
fruit du Halleria étoit couronné_par ,1e calice,
Linné a admis cette erreur ( Mant. 141. ) , & elle
s’eft propagée dans les éditions qu’on a données par
la Fuite de-fon fyftêrae dés végétaux.
Cet arbrifleau eft glabre, 8c a Fes petits rameaux
oppofés , grêles, cylindriques , & feuilles -, fes
feuilles Font oppofées, petites, ovales , pointues ,
aflez finement dentées , plus larges à leur bafe ,
vertes , luifantes , & portées fur des pétioles
courts -, elles n’ont qu’un pouce ou un pouce &
demi de longueur. Xes fleurs Font latérales , pé-
doiiculees , penchées ou pendantes, un peu irrégulières
, 8c d’un rouge brun ou roufièâtre. Elles
naiflent une ou deux enfemble , foit des aiflelies
des feuilles, (bit des parties non feuiîlées des
rameaux , 8c tiennent à. des pédoncules longs de
fix à huit lignes , munis chacun de deux bradées
très-petites & linéaires.
Chaque fleur offre i°. un calice inférieur, mo-
nophyile , très-court , ouvert, 8c divifé en trois
lobés obtus.
1. Une corolle monopétale , tubuîeufe , irrégulière
, élargie à Fa bafe, à tube un peu courbé,
légèrement ventru ou renflé vers Fon fora ni e t , 8c
a limbe oblique, non ouvert, divifé en quatre
petits lobes obtus.
3°*' Quatre eramines dont les filamens un peu
plus longs que la corolle 8c attachés dans la moitié
inferieure de Fon tube , portent des anthères petites
, arrondies , didymes»
4°. Un ovaire Fupérieur , ovale, chargé d’un
fiyle filiforme , aufli long que les étamines , à
fiigmàte prefque Fini pie ou obfcurément bilobé.
Le fruit eft une baie arrondie ou ovale , glabre
, pq-lee fur le calice , mucronées par le ftyle
«u par une portion du -ftyle , vraiFeinblablement
biîoculaire, & contenant plufieurs fbmencescom-
primées.
Cet arbrifleau croît naturellement en Afrique ,
& eft cultivé au Jardin du Roi. J7 . ( v. v. ) Il eft
toujours vert-, & exige l’orangerie dans la mau-
vaife Fai Fon. fî paroît avoir quelques rapports avec
les Calacs ; mais nous croyons néanmoins qu’on
doit le rapporter à la famille des Perfonnées ,
dans le voifinage des Bignones.
HAMADRIADË de Magellan, Ha m a d r y a s
MageLlanica. D i ce cia , poiyandria. Cal. 5.. ĥ 6-
phyllus y Cor. 10. f 11-petâla. ftam. numéro fa
infl mafe. germ. numéro fa in feem.
Hamadryas. Commerf. Herb.
Petite plante qui a l ’alpeét d’une Renoncule,
qui fe rapproche en effet confidérablement de ce
genre par fes rapports j mais qui forme un genre
nouveau bien diftingué des autres & des Renoncules
mêmes, non-Feulement par la féparation des
fexes & par le nombre des pétales de Fes fleurs ,
mais encore par le défaut d’écaille nectarifère en
l’onglet de fes pétales.
Cette plante ne s’élève qu’à la hauteur de trois
à cinq pouces. Ses feuilles Font radicales , -lana-
gineufes, pétiolées, prefqu’en coeur, 8t divifées
profondément en trois lobes pointus -, incifés ,
prefque pinnatifides. Leur largeur eft d’un pouce
ou un peu plus , & la longueur de leur pctiole
eft de deux ou trois pouces. La hampe eft nue ,
lanugineufe, Ample , un peu plus haute que les
feuilles , porte à Fon fommet deux ou trois fleurs
dans les individus mâles, 8c deux à cinq dans les
individus femelles. Ces fleurs Font alternes , Fe filles
pouf la plupart , & difpofées prefqu’en épi. Elles
Font dioïques, c’eft-à-dire d'un feulfexefur chaque
individu. Leur couleur eft jaune , & leur diamètre.
eft de cinq ou fix lignes.
Chaque f l ’ ur male offre i u. un calice de cinq ou
fix folioles ovales, pointues, concaves, & caduques.
2°. Dix ou douze pétales linéaires , très-aigus ,-
un peu plus longs que le calice, n’ayant point
d’écaille nectarifère à leur bafe.
30. Un~grand nombre d’étamines ( environ cinquante),
dont les filamens Fêta ces & beaucoup
plus courts que les pétales , portent des anthères
ovales ou oblongues.
Chaque fleur femelle a 1°. un calice & une corolle
comme la fleur mâle.
20. Des ovaires nombreux , ramaffés en tête
dépourvus de ftyle , à ftigmates aigus, un peu
courbés en dedans.
Le fruit n’ a point été obfervé 5 il y a apparence
qu’il confifte en quantité de feraences nues, ra-
maflees en tête , ou en capfules norribreuFes( vrai-
femblablement monofpermes ) , diipofées de la
même manière. '
CommerFon ?. trouvé cette plante au Détroit de.
Magellan , fur là fommet des mon.agnes. Nous
I ij