
* Jungcrmannia ( vagin ata ) furculls repenti-
lu s , fo h i s a le rnis cuneiformibus retujis compli-
catis amplexicaulibus. Lin. F* Diff, Meth. Mule.
P -35- 5-
JOUBARBES j •( les ) famille de plante ainfi
fjommée , parce qu’elle comprend plufieurs genres
qui ont de grands rapports ayec le genre même de
la Joubarbe , qui en fait également partie.
Les plantes |de .cette famille par.oiffent tenir le
milieu , par leurs rapports, entre les Pourpiers &
les Saxifrages : elles font remarquables par leurs
feuilles épaiffes , charnues & fucculentes : elles
n’ont point de ftipules , & leurs fleurs font difpo-
fé e s en cîhie corymbiforme^ ou , plus rarement,
en grappe terminale.
Leur fruéiificatipn offre conft.amment , dans
les fleurs, plufieurs ovaires en nombre égal à celui
des pétales ( pu des divifions de lg corplle lorf-
qu’elle eft d’une feule pièce ) , avec des étamines
quelquefois 2ufii en nombre ég a l, mais plus fou-
vent en nombre double de celui d(es pétales ou des
ovaires. Ces oy^ires, dans le fruit, font changés
.en autant de capfules pointues, polyfpermes, s’ouvrant
longitudinalement par leur côté intérieur.
Voici les principaux genres qu’on rapporte à cepte
famille ;
La Joubarbe,
L-’Orpin ,
Le Penthcre ,
La 'Rhodiole ,
La Craffuïe ,
Le Cotylet ,
La Septade,
La Tillée,
Sempervirum»
Sedum.
Penthorum,
Rhodiola.
CraJJula.
Cotylédon
Sep ta
Tïllcea-
JOUBARBE , S e m p e r v i v u m ; genre de
plante à fleurs pojypétalées , de la famille du
même 110m, qui a de très-grands rapports avec les
Prpins, & qui comprend dés herbes & des plantes
frutefeentes , dont les feuilles font rrès-fimple? ,
charnues, tendres, fucculentes, éparfes ou embri-
quées fur les. tiges , ramaffees en rofettes remarquables
fur les fouches non développées , & dont
Jes fleurs viennent en cime rameufe ou en pani-
cule terminale.
Le (araft'erê ejfentiel de ce genre eft d’avoir un
calice partagé en fix à dix-huit découpures ; fix à
dix-huit pétales ; douze à trer.fe-fix étamines ;
£x à dix-huit capfules polyfpernjes.
C a r a c t è r e ; g én b r i q u e .
La fleur offre i° . un calice divifé profondément
en fix à dix-huit découpures ou folioles pointues
Se perfiftantes.
o9 ; Six à dix-huit pétales lancéolés, ouverts ,
formes à leur bafe , un peu plus grands que ie
palic'e,
3°. Douze â trente-fix étamines, dont les- fila-
mens un peu moins longs ou àufii longs que les
pétales, portent des anthères arrondies.
4°. Six à dix-huit ovaires çblongs , pointus^
droits , difpoiés'en rond , laiffant communément
un vuide au centre de la fleur, & fe terminant
chacun en un ftyle fimplp, courbé en dehors, à
ftigmate en fillon longitudinal, adné en la façç
interne du ftyle.
L e fru it confifte en fix à dix-huit capfules oblon-
gues, poinrues , un peu comprimées fur les çôtés,
uniloculaires , s’ouvrant longitudinalement dans
leur angle ou côté intérieur, & contenant plufieurs
femences oblongues, attachées en unp rangée
fimple, à la future de chaque çapfule,
E s p è c e s .
J f Joubarbe arborefeente, Sempervivum arbo•
reum. L. Sempervivum çaule arborefeente lavi
ramofo, Lin.
Sedum majus arborefçens. J. B. 3. p. 686. Tourne?.
262. Morif. Hift. 3. p. 470, Sec. la . t. 6. f. r.
Raj.Hift. 687. Sedum majus arborçfcens y flofcülis
candidis. Bauh. Pin. 2,8a. Bradl. Sucç. a. p. 58.
Sedum majus legitimum. Cluf. Hift. a. p. 58»
Sempervivum f fedum arborefçens majus• Dpd.
Pempt. 117. Sedum arborefçens, gracum. Lob. Ic.
379. Sempervivum. Mil!. D iâ . n°. 5.
La tige de cette Joubarbe eft haute de trois
pieds , arborefeente, perfiftante, cylindrique,
épaiffe, charnue , glabre , nue inférieurement,
avec des cicatrices éparfes, &divifée à fonfommec
en pljufieurs ranjeaux terminés chacun par une
belle rofette de feuilles. Souvent il part de la tige
& même dés rameaux , des racines filiformes qui,
en s’alongeant, vont s'enfoncer dans la terre,
comme on le voit dans la figure citée de Morifon.
Les feuilles font cunéiformes, fpatulées, obtufes
arec une petite pointe , charnues, fucculentes,
verdâtres, finement dentées en leurs bords ; elles
font nombreyfes, glabre? , éparfes , & rapprochées
en rofettes terminales. Les fleurs naiffent
fur une grappe paniculée, ample , termihafe^dont
les dernières ramifications font courtes, dicho-
tomes, ouvertes, courbées & pluriflores. Les rameaux
de cei*e panipule font munis de quelques
braétées prefque linéaires, étroites, 8c caduques.
Les fleurs font pédicellées, jaunâtres , & ont un
calice de dix ou douze folioles pointues , verdar
très, & un peu courtes-, dix ou douae pétales
linéaire?, pointus, jaunes , & un peu plus grands
que le calice ; dix-huit ou vingt étamines jaunâtres
, de la longueur des pétales, & neuf ou dix
ovaires, Gette plante croît naturellement dans le
Portugal, furîa côte de Barbarie, & dans l’Ifle
dcCandy, celle de Corfou , de Zante, 8cc. On
la cultive aü Jardin du Roi , où npus l’^yon? vu
flpurir. ]} . ( v. v. )
* Joubarbe des Canaries, Sempervivum Cana-
rierifi. L- Sempervivum caule fimplici ruderibus
foliorum lacero, f i t i i s retujis pubefientibus. N.
J Sedum rofeum Canaricum latifolium humilius ,
foliis inflexis molli kirfutie pubefcentibus. Morif.
Hift. 3. p* 47°- n°* Z. Sedum majus Cànarinum
acaulon , pilis adoras foliorum hifpid is, 6’c.Pluk.
Ahn. 340. t. 314. f- Sedum majus Canarinum ,
pilis ad oras foliorum hifpidis argenteis lucidis.
Raj. Hift. 3- P* 361. n°. 2. Sedum Canarinum -,
foliis omnium maximis. Commel. Hort. a. p. 189.
Aucune efpèce connue ne forme avec fes feuilles
utie rofette auffi ample que celle qu’offre cette
Joubarbe , ce qui, joint à la confidération de la
largeur &: du duvet qui couvre fes feuilles, la
fait recorinottre au premier afpeéh II paroît, malgré
cela , que cette plante ne s’élève pas autant
que celle qui précède ; mais hors de fon lieu natal,
elle développe rarement fa tige j au moins dans
ce pays, où on la cultive depuis long-temps , nous
ne la voyons pas s’élever ni fructifier. Ses feuilles
radicales font nombreufes, grandes, fpatulées,
concaves , élargies & obtufes à leur fommetavec
une pointe courte, charnues, fucculentes, pub.ef-
centes, d’une couleur grifeâtre ou cendrée, ciliées
en leur bord, &~difpofées~en une rofette régulière
& fefiile , qui a fept à dix pouces de diamètre,
lorfque la plante prend de l’accroiffement pour
fruâifier, elle pouffe une tige fimple * courte
( d’un pied ou environ ) , épaifle , inégale ou
comme chiffonnée en fa fuperficie , par les reftes
ou les veftiges baveufes des feuilles tombées ‘cette
tige foutient une grande rofette de feuilles ; & du
centre de cette rofette , il naît une grappe pyramidale
, fort grande , garnie d’un grand nombre
de fleurs. Cette plante croît dans les Ifles Canaries
, & eft cultivée au Jardin du Roi. L’hiver on
la tient dans la ferre ou fous un vitrage. Tp. (v . v.
fans fleur. )
3* Joubarbe des toits , Fl. Fr. Sempervivum
tedorum. L. Sempervivum fo liis rofularum glabris
ciliatis, ramis pluribus fpicatis patentérecurvis
hirfutïs.N.
Sedum majus vulgare. Bauh. Pin. 283. J. B. 3*
p- 687. Tournef. a6l* Morif. Hift. 3, p. 474. Sec.
la . t. 7. f. 41. Sempervivum majus alterum f .jo v is
baba. Dod. Pçmpt, 127. Lob. Ic. 373. fig. ext.
Sempervivum majus. Cam. epir. 854. Sedum majus.
Fuchf. Hift. p. 3a. Blackw. t. 366. Sedum. Hall.
Helv. n°. 949. Sedum tedorum. Scop. Carn. a.
®°" 559- Sempervivum tedorum. Mill. DiCt. n°. I.
Follich. Pal. n°. 464. Fl- Dan. t. 601. Mill. Illuftr.
Ic. Allion. Fl. Ped. n°, 1935.
Sa racine eft a longée, un peu épaiffe , rameufe,
traçante & munie de fibres j elle fe garnit a fon
Collet de plufieurs rofettes de feuilles , fouvent
Nombreufes , ramaffées , ^ferrées les unes contre
j. -çs autre s , qui perfiftent l’hiver & même toute
Botanique. Tomé 1J I , ■
l ’année., & qui ont en quelque forte l ’afped de,
petits Artichauts amoncelés fur la terre. Ces ro-,
l’ettes font compoféës de feuilles ovales, pointues,
êmbriqùéesorbiculairement, ouvertes , charnues,
tendres , fucculentes , glabres en leur luperficie ,
ciliées en leurs bords , & fouvent rougeâtres vers
leur fômmet. De leur milieu s’élève une tige haute
d’un pied & demi, droite , cylindrique , velue,
garnie de feuilles éparfes, nombreulës, fembla-
blesâ celles des rofettes, mais-un peu plus étroite
s , plus pointues , & moins glabres. Cette tige
eft garnie dans fa partie fupérieure de rameaux
affez nombreux, ouverts, courbés en dehors,
ve.Ius , & fur lefquels font difpofees-, prefqu’en
forme d’ép i, des fléursalternes, purpurines, tournées
la plupart du même côté , portées fur des
pédoncules très-courts. Les pétales font au nombre
dé douze à quinze , & velus ainfi que le calice.
Cette Joubarbe croît en Europe, fur les toîts , les
vieux murs, les ruinés , & fur les collines pier-
reufes. T f. ( v. v. ) Elle fleurit après le folftice
d’été.
Elle eft rafraîchiflarite, un peu aftringente , &
très-anodine. Le fuc exprimé de ïès feuilles fé
donne dans lés fièvres intermittentes , qui n’ont
point de froid marqué. Ses feuilles, dépouillées
de leur peau & macérées dans l’eau , font employées
dans les fièvres ardentes, les inflammations
qui menacent de gangrène , & pour tous les cas
où la chaleur eft portée à un degré exceffif. Néanmoins
on s’en fert plus particulièrement à Texte-
rieur , foit pour amollir 'les cors des pieds , foifi
pour calmer les douleurs de la goutte , où celles
des hemorrhoïdes.
4 Joubarbe globifère, Sempervivum globife-
rum. L. Sêntpervivum foliorum rofûlis proliferis
c ilia tis , propaginibus globojîs deciduis radicand-
bus. N.
Sedum vulgari magfio fimile. J. B. 3. p. 688.
Tournef. a6a. Sedum majus , 'vulgari fimile , gld- Ibulis decidentibus. Moril. Hift 3. p. 47i * ^ec* I2,<
t. 7. f. 18. Raj. Suppl. 361. n°. I I . Sempervivum.
Hall. Helv. n°. 950. Sempervivum globife rum. Mill.
Diét. n°. a. Jacq. Auftr. Vol. 5. App. p. 50. t. 40.
Knorr. Dell. a . t. s. 4.
Ses feuilles font légèrement velues ,• ciliées en
leurs bords , d’un vert clair, ovales-lancéolces ,
& difpolees avant le développenient de la tige', en
rofettes affez nombreufes, remarquables par des
globules de différentes grôffeurs, qu’elles pouffent
çà & là dans leurs àiffel-les & qui n’y adhèrent
que par quelques fibres très-menues. Ces globules
font autant de rejets particuliers , conftitués par
de petites rofettes de feuilles connivcntes ; ils fé
détachent de la rofette qui leur a donné naiffance ,
fe fixent à la terre par de petites racines qui pouffent
de leur bafe , & multiplient la plante.
La tige eft droite , v elu e, feuillée, moins éle-
: yée & moins épaiffe que dans l’efpèce ci de-ffus’,
Ô o