
d’un pied ou quelquefois un peu plus. Ses feuilles
font éparfes, linéaires-fubuléeî , un peu canali-
culées en deffus, lanugineuiès & grifeâtres des
deux côtes, droites, un peu lâches , 8c longues
d’environ un pouce & demi. Les fleurs viennent au
nombre de douze à dix-huit en un corymbe un
peu paniculé & terminal-, leur calice eft arrondi
ou hemifphérique, tout à-fait blanc , argenté &
embriqué d’écailies ovales-pointues & luifantes.
Les fleurons font affez nombreux , & d’une couleur
pâle , à peine jaunâtre ; les fiiamens de,l’aigrette
font légèrement velus , fans être plumeux.
Cette Immortelle croît naturellement en Afrique.
Tj. (■ ■ ƒ•),
La variété S eft affez remarquable , & mérite-
rcit prefqne d’être diftinguée ; les feuilles font
plus nombreufes , plus rapprochées, plus régulièrement
dilpoi’ées , plus roides, un peu piquantes
a leur fommer, & tou es arquées ou courbées en
dehors dans leur partie lupérieure 5, elles ont à
peine un pouce de longueur. Ses fleurs font un peu
plus groffes, & au nombre de fix à huit fur chaque
corymbe. On la trouve aulli dans l’Afrique, .
2.3* I m m o r t e l l e à corymbe , Xeranthemum
corymbofum. Xeranthemum foliis cordato-lanceo-
latis Jabrus tomeniojis ampléxicaulibus , corymbo
ramôfo terminait. N.
Son feuillage & Ion corymbe la dHKnguent au
premier afpeéf des autres efpèces de ce genre , 8c
lès calices luifans 8c dorés la rendent fort agréable
à voir. Sa tige eft cylindrique, cotonneufe, blanchâtre
, médiocrement feuillée vers fon fommet
& à fa bafe , paroît herbacée, & haute d’un pied
ou environ. Ses feuilles font alternes, amplexi-
caules , ovales-pointues pu ovales-lancéolées ,
planes, molles , verdâtres en deffus , blanches &
cotonneufes en delfous. Celles de la partie moyenne'
delà tige font les plus grandes; elles ont prefqu’un
pouce & demi de longueur, fur une largeur d’environ
fept lignes; les inférieures font courtes ,
plus petites & plus rares. Le corymbe eft pédoncule
^ divifé , rameux - inégal ; les ramifications i
foutiennent dès fleurs prefque ramaffées , un peu
plus grandes que celles de l’efpèce ci- deflTus, &
auxquelles ellesrefTemblent par leur forme 8c leur
cara&ère ; mais leur caKce eft d’un jaune d’or un
peu pâle, & a fes écailles très-luifantes. Cette
plante croît au Cap de Bonne-Efpérance. ( v .f. )
Elle a des rapports avec la Gnaphale grandïflore
n°. 3 , qui ne devroit pas s’en trouver écartée dans
un autre gênre. Voÿe^ les oblervations qui précèdent
& terminent le genre des Gnaphales.
IMPERATOIRE commune ou dés montagnes ,
I M P E R A T O R I A o f ir u th ium . Lin. Mill. Did.
Hill. t. 44.
Imperatoria major. Bauh. Pin. 156. Tourref.
3I7. Imperatoria. J. B. 3. Part. %. p. 137. RaL '
Hift, 436. Morif. Hift. 3. p. 278. Sec. 9. t. 4. f. j,
Afieantia, Dod. Pcmpt. 320. Magifirantia. Cam.
epi.t. 592.. Imperatoria ofiruthium. Lob. Ic. 700.
Laferpitium Gerntanicum. Fuchf. Hift. p, 762. Xc,
763. Imperatoria major. Garid. Tab. 55. Selinum
Imperatoria. Crantz. Auftr. p. 174. n°. 9. Inipera-
toria. Hall. Helv., n®, 8o>..
C’eft une plante de la famille des Ombellifêres,
qui a tout-à- fait le port & le feuillage d’une Angélique
, mais qui le rapproche beaucoup des Seiins
pur le caradère ,de fes fruits.
. Cette plante conftitue un genre,particulier dont
le caradère effentiel eft d’avoir l’ombelle ouverte,
la collerette univérfelle nulle; les femences ovales
, bordées d’un feuillet où d’une aile remarquable.
La racine de cette plants eft épaiffe, noueufe,
comme tubéreufe, & garnie de fibres longues &
rampantes. Elle .pouffe une tige cylindrique , un
peu épaiffe, creufe , glabre, haute d’unipied &
demi à deux pieds. Ses feuilles radicales font amples
, pétiolées, divifées communément en trois
parties qui portent chacune trois folioles larges ,
trilobées & dentées. Les feuilles caulinaires font
alternes, rares, moins grandes, à pétioles courts,
élargis & membraneux inférieurement ; elles fong
compoiees de trois folioles lobées & dentées
, comme celles des autres feuilles. Les fleurs font
1 petites , .blanchâtres , viennent fur une ombelle
' amplr, terminale, compofée, plane, ayant vingt-
: cinq à trente rayons , dont les extérieurs font graduellement
plus grands que les autres.
L’ombelle univerfelle eft dépourvue de collerette
; mais fous les ombelles partielles on trouve
quelques folioles très-étroites, qui ne débordent
point les ombellules.
Chaque fleur eft dépourvue de calice apparent,
& offre 1°. cinq pétales en coeur , prefqu’égaux &
ouverts; 20. cinq étamines dont les fiiamens aufli
longs que les pétales, portent d-s anthères arrondies;
3 °. un ovaire inférieur, chargé de deùx
ftyles ouverts ou réfléchis, à ftigmates globuleux.
Le fruit eft compofé de deux lèmences ovales ,
jointes enfemble par leur face interne qui eft
applatie , convexes fur leur dos, où elles ont trois
petites côtes , 8c garnies en leurs bords d’une aile
ou d’un feuillet large.
Cette plante croît naturellement dans l’Europe
tempérée & auftrale, aux lieux ombragés des
montagnes. J’en ai trouvé abondamment au Mont-
<JOr en Auvergne, dans les bois fitués fous le
rocher du Capucin. Tp. ( v. v . ) Elle fleurit en
Juin& Juillet.
Sa racine eft aromatique ; d’un goût âcre &
très-piquant, & légèrement amère ; l'es principes
font tres-adifs : elle eft ftomachique, carmina-
tive^, incifive, eniménagogue , fudorifique , &
alexipharmaque.
Obfenvatiot,1.
N pus gouyons affurer maintenant 9 d’après les.
nouvelles obfervationsque nous avons faîtes, que
les fruits de 1 lmpératoire commune mentionnée
c\ deffus , étant comparés à ceux de l’Angélique
fauvage n°. 2 , & à ceux de l ’Angélique verticillee
n°. 3 , ont parfaitement le même caradère , c eft-
à dire que leurs femences font àilees fur les bords,
8c ont trois côtes ou trois fines fur leur dos. Au
contraire , les fruits de l’Angélique des jardins •
n°. 1 , & ceux de quelques autres Angéliques,
font très-diftérens de ceux de l’ lmpératoire dont
nous venons de traiter ; ils ne font nullement ailes,
8c fè rapprochent beaucoup de ceux des Liy.ech.es,
f voyez ce genre. ) Il réfulte de cette obfervation
que le genre Angelica nous.paroît dans le cas d etre
fupprimé 5 les plantes qu’on y a rapportées devant
les unes faire partie du genre des Livèches , &
les autres être rangées parmi les Impératoires. En
attendant que nous nous occupions particulièrement
de ce travail, voici la manière de diftinguer
les trois plantes qui fuivent , comme étant des
çlpèces d’un même genre.
I . Imperatoria ( ofiruthium ) foliis fubtriterna-
fis , foliolis latis Jerratis lobatis. N.
a. Imperatoria ffylveftris. FI. Fr. ) foliis bipin-
iiatis , foliolis ovato-lanceolatis ferratis. N.
3. Imperatoria, ( verticillata ) foliis tripinnatis ,
foliolis ovato - deltoidibus ferratis , umbellarum
pedunçulis verticillaùs. N.
INCARVILLE de Chine , IN C A R V IZ Z E A
Sinenfis. Incarvillea. Juff. Gen. p. 138.
C’eft une plante de la famille des Perfonnées,
qui paroît fe rapprocher des Bignones 8c des Ga-
lanes par fès rapports , qui reflemble en quelque
forte par fon feuillage au Papaver hÿbridum de
Linné , & qui conftitue un genre particulier dont
le caraSère ejfetitiel eft d’avoir,
Ün calice quinquefide , garni de trois bradées;
tine corolle infundibuliforme, à cinq lobes inégaux
; quatro étamines didynamiques , dont deux
inférieures ont leurs anthères à deux dents lèta-
cées ; une capfule en forme de filique & bilocu-
laire.
La tige de cette plante eft herbacée, haute
d’environ un pied , ftriée , anguleufe, glabre, &
garnie de quelques rameaux. .Ses- feuilles font
alternes, glabres, pétiolées,, prefque bipinnéçs ,
à pinnules ou folioles étroites , pointues , 8c confluentes.
Les fleurs naiffent 'fur une grappe droite,
lâche , fpiciforme , & terminale ; elles font prefque
fefliles fur leur pédoncule commun, paroiffent
d’un pourpre violet, & ont un pouce de longueur.
Leur calice eft garni à fa bafe de trois bradées
étroites & pointues ; ces bradées font légèrement
pubefeentes ainfi que le calice qu’elles accompagnent;
la corolle a en quelque forte l ’afped de
celle d’une Bignone ou d’une Digitale.
Chaque fleur offre i°. un calice monophylle ,
turbine-çampaniforme , dont le Jbprd eft découpé
en cinq dents linéaires , pointues, étroites, droites
ou peu ouvertes.
1 ° . Une corolle monopétale, infundibuliforme,
dilatée & prefque ventrue à fon orifice , deux ou
trois'fois, plus grande que le calice , & dont le
limbe eft partagé en cinq lobes inégaux, courts ,
arrondis.
30. Quatre étamines didynamiques, enfermées
dans la corolle., à fiiamens glabres , inférées à la
bafe du tube v & à anthères bilobées, 'dont les
deux fupérieures font mutiques, tandis que les
deux inférieures font garnies de deux dents droites
, fétacées & fpinuliformes.
40 j Un ovaire Supérieur, furmonte d’un ftyle
fini pie, de la.longueur des étamines , à ftigmate
élargi, à deux lames inégales 8c ouvertes.
Le fruit,eft une Capfule linéairé-fubulée, étroite,
comprimée , glabre , ayant la forme d’une fili-
que, & longue au moins de ttois pouces , fur une
ligne de largeur. Cette capfule, félon M. de
Juffieu, eft biloculaire , bivalve, à cloifon oppo-
fee aux valves, & contient piufieurs femences
ailées.
Cette plante a été découverte aux environs de
Pékin par le P. d’Incarville. Le genre qu’elle confirme
nous paroît, bien diftingué de tous ceux que
l’onconnoît, d ’après la confidération du ca.racière
de fes étamines , & de celui de fes capfules. ( v .f.
i n herb. Jujf. )
INCOMPLÈTES ( fle u r s ) , F l o r e s in c om -
pletti. Nous donnons ce nom aux fleurs qui font
conftamment privées d’une ou de quelques-unes
des parties qui confirment les fleurs complètes ,
c’eft-à-dire aux fleurs qui ont effentiellement quelque
partie de moins que celles que nous nommons
fleurs complètes. Voyz\ ce mot, Vol. 1. p. 508.
Ainfi toute fleur unifexuelie eft néçeffairenient
in c om p lè t e , félon notre définition , foit qu’eile
ait un calice & une corolle, foit qu’elle n’ait qu’une
4e ces deux parties acceffoires des fleurs. Quant
aux fleurs hermaphrodites, elles ne peuvent être
in c om p lè t e s , que lorfqu’elles manquent ou de calice,
ou de corolle. T^oye^le mot C l a s s ï , Vol. 2 .
P- 31.
Si nous rapprochons dans une memeclaffe toutes
les plantes à fleurs incomplètes, lorfque cette
confidération ne les écarte pas de leurs congénères
, ce n’eft pas dans l’intention d’offrir un
moyen lyftématique ou méthodique , pour faire
i connoître ou retrouver toute la plante qui auroit
le caradcre dont il s’agit ; l’analyfe ( voye[ ce
mot ) , nous l’avons affez dit , peut feule remplir
convenablement cet objet. Mais comme dans un
ordre fpbordonné à la confidération des rapports,
nous avons reconnu qu’ il étoit néceffaire d’établir
des points de repos, pour que l’imagination puiffe
mieûx l’embraffer , nous nommons clajfcs les fix
coupes qui forment ces points de repos , & nous
fôirçmes très-perfuadés que notre quatrième claffe ,
H h i j