
clentes ; mais elle a le même port, excepté qu’elle
pouffe du collet de fa racine des rejets rampans
& traçans , qui là multiplient comme le Fraifier'
par fes courans ou filets. Les feuilles font radicales
, pétiolées, réniformes , crénelées , veineu-
les , & à peu près de la grandeur de celles du
Tujjilago Alpin a. Elles font prefque glabres, ont
des pétioles longs de deux à cinq pouces-, droits ,
chargés de poils rares, & enveloppés à leur bafe
par des écailles ou ftipules membraneufes , qui
naiffent du collet de la racine.
Les^pie'ds mâles ou ftériles pouffent de la racine
des hampes nues , droites, aulli hautes & même
plus hautes que les feuilles, & terminées par une
grappe compofée, nue, longue d’un pouce &
demi. Les pédoncules ou ramifications de la grappe
font courts , terminés chacun par une fleur mâle.
Chaque fleur mâle a un calice de deux écailles
réfléchies extrêmement petites , & deux étamines,
dont les filamens un peu courts , portent des anthères
affez groffes , ovales, tétragènes.
Les pieds femelles pouffent auflidela racine.des
hampes nues, mais d’abord tellement courtes, que
lçs fleurs qui les terminent forment, lorfqu’elles
fpnt.épanouies, une grappe feflile, courte, ferrée,
ovale , n’ayant pas un pouce de longueur. Chaque
fleur femelle confifte en un ovaire ovale, chargé
de deux ftyles longs , fétacés , veloutés ou pub.
efcens , à ftigmates Amples.
Les fruits font de petites capfules bivalves ,
lîionofpermes, ayant l ’afpeâ: de petits grains nus ;
là grappe qui les foutient eft alors portée fur une
hampe haute de quelques pouces, mais plus courte
que les feuilles.
Commerfon a trouvé cette plante au détroit
de Magellan, Il la nomme la Boudeufe. ( v. f. )
jj GYNANDRIQUES (fleurs) , F l o r e s Gy-
nandri. Linné a établi le caractère de ces fleurs
d’après la confidération de la fituation très-fingu-
lière de leurs étamines. En e ffet, ces fleurs ont
cela de particulier, que leurs étamines , au lieu
d’être attachées foit au réceptacle, foit au calice,
foit à la corolle , comme dans les fleurs du plus
grand nombre .des végétaux, font fituées fur le
ftyle même a ou au moins fur un réceptacle'alofigé
en forme de ftyle , foutenant l’ovaire. Les Gre-
nadilles, les Ariftoloches , les Sterculiers , les
Cadabas, & c. offrent des fleurs véritablement
gynandriques ; mais il ne faut pas attribuer ce
qara&ère aux fleurs des Bermudiennes & à celles
des Ferrâtes, comme l’a fait Linné. Nous ne
voyons non plus rien de gynandrique dans les fleurs
de la famille des Gouets, comme celles des Arum,
JDracuntium , Calla , Pothos , & c,
la découverte dans leur voyage de la mer du Sud
rapportent' plufieurs efpèces dont la defcription
n’a pas encore été publiée. ,
•GYNOPOGON , G y n o POGON ; nouveau
genre de plante à fleurs monopétalées, qui femble
ï‘e rapprocher des Calaes ( Cariffal) par fes rap- I
ppj-ts, & auquel MM." Forfter, qui çn ont fait !
CARACTERE GÊNÉRI QÜÏ . É>
La fleur offre 1 ° . un calice monophylle, très-
petit, perfiftant, fémi-quinquefide, à découpures
linéaires , droites , pointues,
2°. Une corolle monopétale , à tubé cylindrique
, plus grand que le calice, ventru fous le
limbe , refferré à fon orifice, & à limbe plane ,
quinquefide, à diyifions ovales.
3°, Cinq étamines, dont les filamenstrès-courts
& attachés dans la partie fupérieure du tube de la
corolle , portent des anthères linéaires y droites ,
fituées à l’entrée du. tube.
4®. Un ovaire fupérieur , ovale, chargé d’un
ftyle (impie-, plus court que le tube , à ftigmate
globuleux, didyme , velu à fon'fommet.
Le fruit eft une baie pédicellée., ovale-globu-
leufe , coriace, & remplie par un noyau cartilagineux
qui paroît à deux loges. Chaque loge contient
une ou deux femences 5 mais fouvent ce fruit
avorte 8c ne contient aucune graine.
E s p e c e s .
1. Gynopogon (Jlellatum ) foliis verticillatis
ternis lanceolatis. Forft. Gen. p. 36. & Prodr.
p. 19. n°. 117. Habitat in infulis Societatis&
Amicorum.
2. Gynopogon ( alyxia ) foliis verticillatis.
quinis obovatis. Forft. Prodr. 19* n°. I l B. Habitat
in infula Norfolciæ.
3. Gynopogon (fcandens) foliis oppojitis ova-
tis cojlatis. Forft. Gen. p. 36. & .Prodr. p. 19.
n°. 119. Habitat in infulis Societatis.
Objerv. Ce genre ne nous paroît différer réellement
de celui des Calaes , que parce que, les corolles
font plus courtes , . & que les baies font
pédicellées dans le calice ; au lieu que dans les-
Calaes, les baies font fefliles dans le calice qui
perfifte fous chacune d’elles. Dans tout le refte,
la fr unification offre peu de différence.
GYPSOPHILE , Gt p s o p é i l a ; genre de
plante à fleurs polypétaîées , de la famille des
(Eilfèts , qui a de très-grands rapports avec les
Savonaires y & qui comprend des herbes la plupart
indigènes de l ’Europe , à feuilles fimples ,
oppofées, connées, & à fleurs petites, panicu-
lées, terminales, remarquables par leur calice
cou rt, campanulé , 8c fémi-quinquefide.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre 1°. un calice monophylle ,'
nu , campanulé , anguleux, perfiftant, 8c diyile
jufqu’à moitié ( ou au-delà ) en cinq découpures
ovales. ^
a°. Cinq pétales ovales , obtus, ouverts, prefque
fans onglets, & un peu plus grands que le
calice.
3p. Dix étamines, dont les filamens en alêne
& un peu plus courts que les pétales , portent des
anthères arrondies.
40. Un ovaire ‘fupérieur, prefque globuleux ,
chargé de deux ftyles filiformes , à ftigmates
fimples.
Le fruit eft une capfule globuleufe, uniloculaire,
à cinq valves , 8c qui contient des feraen-
ces arrondies 8c nombreufes.
Obfervation.
Les Gypfopkiles ne font que très-imparfaitement
diftinguées des Savonaires par les caradères
effentiels de leur frunification j leurs pétales n’étant
pas totalement fans onglets , 8c ceux des
Savonaires à petites fleurs , comme le Saponaria
porrigetrs 8c quelques autres , n’ayant comme les
Gypfopkiles que des, onglets médiocres. Néanmoins
la confidération du calice campanule & au
moins fémi-quinquefide , peut fuffire pour confer-
ver ce genre établi par Linné , les Savonaires ayant
leur calice ovale-cylindrique ou ovale-conique ,
& point diviféjul’qu a moitié. Le Gypfopkila faxi-
fraga. L. eft un véritable (Sillet, fon calice étant
double ou garni d’écailles à fa bafè.
E s p e c e s .
I . Gypsophile étalée, Gypfopkila projlrata.
Gypfopkila foliis lineari - lanceolatis y caulibus
proflratis dijf'ujis , corollis campumilat s emargi-
natis ex albo purpurafcëntibus. N.
«. Lycknis Alpina hnifolia multiflora , peram-
■ pla radice. Tournef 338. Lychuls Alpina glabrct,
caryopkilli holofîei flore. Morif. PræL p. 382..
Caryophyllus Alpinus linariæ foliis yfîoribus varie
gatis. Boçc. Muf. 2.3. t. 5. Alfine caryophyl-
loiles angujîifolia multiflora glakra purpurafeens,
radice ajlragaliti. Pluk. Alm. a i . t. 75. f. 2. Sa-
■ ponaria. Hall. Helv. n°. 905. Gypfopkila. Ger.
Prov. 409. n°. 2. t. 15. f. a.
B. Æadem caul’btis longioribus, panicula amphore.
Gypjophila projlrata. Hort. Reg.
Sa racine eft grande, longue, blanchâtre ,
breufe , tres-divifée a fon collet : elle pouffe des
tiges nombreufes , rameufès , grêles , étalées ,
di ufes , articulées, coudées à leurs articulations,
Couchées , & longues de fix ou fept pouces. Les
ieuiltes font linéaires;, étroites , un peu charnues
comme cannées par un angle dorfal , & d’un vert
glauque. Les^ fleurs font campanulées ,. blanches
avec une légère teinte de pourpre , un peu plus
grandes, que celles des- autres Gypfopkiles, 8c
difpofées en panicule médiocre , fur des pédoncules
bifides & trifides. Leurs pétales font un peu
lehancrés , prefqu’une fois plus grands que le
calice , 8c ouverts ou même un peu réfléchis.
Les anthères font rougeâtres. Cette piantç croît
en Provence , dans la Suiffe , l’ Italie , les Pyrénées
, 8c eft cultivée au Jardin du Roi fous le
nom de Gypfopkila repens. . ( v. v. ) La plante B
n’en diffère réellement que par la grandeur de fes
parties. Ses tiges ont environ un pied de longueur.
Ses fleurs font plus blanches , de quelque choie
plus petites, conformées d’ailleurs de la même
manière , 8c plufieurs ont les deux ftyles un peu
faillans , quoiqu’écartésl’un de l ’autre.
2. Gypsophile paniculée , Gypfopkilapanica-
lata. Gypfopkila foliis lanceolatis , caulibus gerti-
culato -nodofis paniculatis, floribus minitnis niune-'
rojijjimis, petalis reflexis. N.
A n Gypfopkilla ( paniculata) foliis lanceolatis
fc abri s , floribus dioicis , corollis revolu'tis. Lin.
Ainoen, Acad. 3. p. 23. Miil. Di£L nü. 5* Jacq*
Fl, Auftr. Vol. 5. t. 1. Alfinz frutefeens , caryo-
pkilli folio , flore parvo âlbo. Gerb.Tanaif. 15.
La fineffe de fa panicule & la petiteffe de fes-
fleurs rendent cette efpèce affez remarquable >
elle s’élèvera la hauteur de deux pieds , fur des
tiges articulées, noueules aux articulations , très-
rameufes, amplement & très-finement paniculées.
Les feuilles font lancéolées , très-pointues, un-
peu feabres fur les bords. Les fleurs font extrêmement
petites , très-nombreufes , hermaphrodites
, blanches , à pétales réfléchis, à étamines
cachées dans la fleur, & à ftyles faillans, plus-
longs que la corolle, & courbés.Beaucoup.de
fleurs-néanmoins, dans la même panicule , fe
trouvent dépourvues d’étamines. Cette plante
croît dans la Sibérie & la Tartarie : on la cultive
au Jardin du Roi. % . ( v. v. ) Elle fleurit vers la
fin de Juin.
3. Gypsophilbélevée, Gypfopkila altiffima.Lr
Gypfopkila foliis lanceolatis fubtrinerviis , eau-
, libus reclis. Lin.
Lycknis caulibus dicko-tomis ,. corymbis fcifli-
- glatis, foliis lanceolatis trinsrviis. Gmel. Sib. 4.
p. 143. Tab. 60. Saponaria calycibus pentaphyllis y
corymbis faftigiatis , foliis lanceolatis, caule afeen-
dente. Lin* Hort. Upf. 107.
Sa racine eft grande, longue , garnie de fibres
elle pouffe des tiges droites , articulées , hautes;
de deux pieds ou davantage. Ses feuilles font lancéolées,
légèrement tr-inerves ; les inférieures font
de la longueur & de la largeur du doigt. Le»
.fleurs font petites, blanches, pédicellées , viennent
en panicule, corymbiforme , un peu lâche r
& terminale.' On trouve cette plante dans la»
Sibérie: onia cultive au Jardin du Roi. Tp. (v.v.)>
. Ses- feuilles inférieures reffemblenc à des feuille»
de Buplèy.re*.