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de la même efpèce que ceux qu’Aublet a trouvés
à Cayenne. T? • ( v. f.')
Les Garipons , dit Aublet, emploiend’amande
: du fruit de cet arbre pour faire des émulfions
. avec lefquelles ils fe purgent-, quelques habitans
de 'Cayenne en font le meme uiàge. Ils connoif-
• fen.t ce fruit fous fe nom de Mirobelan. Les Ga-
libis & les Nègres üfënt du bois de cet arbre ,
étant fec , comme nous faifons de. 1ramadou ÿ- il
: prend facilement feu fous le briquet.
HERNIAIRE s. He r n i a r i a ; genre de plante
à fleurs incomplètes, de la famille des Polygo-
■ nées , qui a des rapports avec les Paroniques , &
qui comprend des herbes & de tres-petits fons-
arbrïffeaux , dont les feuilles.font Amples, la plupart
oppofées , 8c dont les fleurs font très-petites,
-herbacéesj ramaffées dans les aiffelles des feuilles»
C A R À CT ERE G £ 19 £ R- 1 Q U E.
La fleur nrà point de corolle-, elle offre i° . un
.calice divifé profondément en quatre ou cinq découpures
lancéolées r colorées intérieurement.
. 2°. Quatre ou cinq étamines à- peine auffi, longues
que le calice, & dont les filamens très-
petits , portent- des anthères obrondes-; en outre ,
quatre ou cinq filamens nus ou Renies r placés
alternativement entfe les étamines.
3°. Un ovaire fupérieur ovale , chargé de
trois flyles courts y à Rigmates Amples & pointus.
Le fruit eR une capfuîe très-petite , mince,
;qui ne s’ouvre pas , enfermée dans le calice, contenant
une femence luifante..
E s r e c e sv
I.- Herniaire glabre a Herniaria giabra.- E.
Herniaria kerbacea giabra yglomerulis muhifioris
fpicîTformibus. N.
Herniaria giabra.- J. B. 3'. p. 378. Tournef,
:S©7. Polygonumminus f.-mille grana major. Bauh.
Pin. 181. Motif. Hift. 2»p. 593. Herniaria. Dod.
-Pempt. 114. Raj. HiR. p. 214.^°. 6» & Angh.3.
;p. léO; Petiv. Angî.. t. 10. f. y. Herba turca f.
Herniaria. Lob. Ic, 42.1. Herniaria. Hall. Helv-.
,n°.. 15 52.. Bkckw. r, 32.0. Fl. Dan. t. 52.9. Leers.
Herb. n°. 189. Pollich. Pal.- n®; 2.43. Allion. Fl. j
Pedem. n0. 2,056. Garf. t. 303.. Vulgairement la
furqu ette-, l’Herniaire ou VHerniole..
Les tiges de cette petite plante font grêles,
très-rameuPes, glabres , fouillées , longues de
-quatre à fix pouces, tout-à-fait couchées & étalées
fur la terre» Ses feuilles font petites r ovales-
oblongues, rétrécies à leur bafe,- entièresvertes
, glabres^ oppofoes dans la jeunefTe de la
plante , mais Reviennent alternes par la chtfte de
celles qui fe trouvoient du coté-de chaque épi
ou. rameau fleuri,. les autres perfiflant davantage :
ces feuilles font un peu plus, courtes que les en-
H E R
tre-noeuds, & n’ont que deux à trois lignes de
longueur. On trouve aux- articulations des Ripules
fearieufes-, blanches , & très-petites. Les fleurs
font,fort petites, verdâtres , prefque feffiles-,. &
ramaffées par petits pelottons axillaires , qui fe
développent & s’alongent par la fuite en rameaux
courts, alternes, reffemblant à de petits'épis.
Quelques-unes font quadrifides ; mais la- plupart
font quinquefides, à calice peu ouvert, & à-ovaire
rempliffant toute la concavité du calice. Les anthères
font jaunes ; les fligmates font obtus. On
trouve cette plante en Europe , dans les lieux
fàblonneux, les lieux pierreux 8c incultes". (T)'.
■ (’ *’.• v .) ' . "
Elle paffe pour afiringente , anti'-herniaire ,
anti-çalculeufe ,. §£-diurétique. Les anciens l’ont
beaucoup louée pour la guérifon dès hernies ,
foit prife intérieurement, f oit: appliquée en topique
;> mais à préfent- on l ’emploie très-peu pour
guérir cette maladie. Lieutaud dit qu’on a
peut-être plus de droit de la mettre au nombre des
remèdes diurétiques ; car fort fouverrt elle lève
les embarras formés dans- les reins ; 8c par c et
effet, elle fait ceffer les fuppreffions d’urines,
dont la caufe eR un- vice desseins mêmes.
1 . Herniaire velue , Herniaria Jiirfutai L»
Herniaria kerbacea hirfuta r glotnerulis parvis
pauciflovis. N»
Herniaria hirfuta. J. B. 3; p. 379. Tourne!
£07. Ray» Synopfi 3; p'. 161. Pétiv. Angl.. t. 10;
fi IO. Zanichell» le. 284* Herniaria. Hall. Helv-.
n®. 1553, Allion.'Fl. Ped. n°. 2057.
Gette plante reffemble beaucoup à la précédente
, & femble prefque n’en être qu’une variété",
mais elle eR velue êc même hifpide dans toutes
fes parties-;, fes tiges , aufii très-menues , très-
rameufes & étalées fur la terre acquièrent plus
de dureté pendant- làvmaturation des graines, &
fes fleurs un peu plus petites & hériffées de poils
féparés ,. forment des pelotons moins garnis. Les
Ripules fearieufes des articulations font un peu
plus remarquables; On la trouve en France , en
Angleterre, en Allemagne, & c. dans les champs ,
aux lieux incultes fàblonneux ou pierreux. 0 .
ou o*. (v~v. ),
3. Herniaire blanchâtre , Herniaria incana.
Herniaria fruticulofa , foliis ovato-oblongis pilo-
fis’r calycibus pilofo-incanis. N.
Gette plante eR peut-être 1 '‘Herniaria lenticu-
hita de Linné, & c’èR en effet le nom qu’elle
porte au Jardin du Roi , où* on la cultive depuis
long-temps : cependant toute la fynonymie que
Linné rapporté à fon Herniaria lenticulaia , ne
convient en aucune manière à la plante dont nous
traitons ici» En effet, le Polygonum minus Vcnti-
folium de G. Bauhi-n (Prodr. 131. ) , eR yna
petite plante entièrement verte, dont les feuilles
font arrondie i ; le Polygonum figuré dans Pluknet',,
H E R
, Table « , f. 3 , a aulTi les feuilles prefque
rondes, & il les dit épaiffes & luifantes. La gure
ch/e par Linné de P r iv e r eft la^ême que ce e
de Pluknet; il n’y a que le Campharata f i
cens , S'c. de Buxbaume . (Cent. I. p. l» .
f q u i, n’ayant point les feuilles arrondies,
fembleroit plutôt avoir des rapports avec notre
■ plante; mais nous doutons que cetteplamte, ]ue
Buxbaume dit avoir dés feuilles roides &ner?eu-
Tes, foit' une Herniaire. - ■ '
Notre Herniaire blanchâtre pouffe de; fa racine,
qui eft-vivace & ligneufe, quantité de tiges menues
, comme fruticuleufes yers leur bafe, extrêmement
rameufes , longues de cinq à lept pouces,
couchées & étalées fur la" terre, formant une
touffe bien garnie, molle , & blanchâtre. Les
feuilles font oblongues ou ovales - oblongues ,
rétrécies vers leur bafe, velues, dune couleur
cendrée, longues de trois à quatre lignes. Les
1 fleurs font petites , ramaffées cinq ou fix ^ en-
fèmble par petits paquets latéraux & axillaires.
Leur calice eR quinquefide, peu ouvert, abondamment
velu 8c blanchâtre.- ^
Nous avons reçu du Dauphine un exemplaire
de cette plante cueillie par M. Liottard, proche
le Bourg-d’Oifans -, fa fouche radicale tout-à-fait
lignéufe , la diftingue de VHerniaire velue n°. 2 ,
•à laquelle elle reffemble beaucoup d’ailleurs. Elle
croît vrâifemblablement auffi dans le Languedoc ,
4. Herniaire de montagne, Herniaria alpef-
tris. Herniaria caulïbiis frùticofis , foliis obovatis
1 confertis, fionbus quadrifidis & quinquefidis hirtis
fubtermindlibus. N»
A n polygonum minus lentifolium. Bauh. Prodr.
131. n°. 4. An polygonum manûmum longius radi-
' catïim nofirasferpylli folio crajfo çircinato nitente,
Piuk. Alm. 302. t. 53. î: J. Petiv. Angl, t. 10.
f. 6. Raj. Synopf. 3. p. 16 11
Cette efpèce eR remarquable par fes feuilles
extrêmement petites fort rapprochées les unes
'des autres , & qui ne font point oblongues comme
; celles des efpèces ci-deffus. Sa fouche eR ligneufe ,
nue , cylindrique , marquée de cicatrices circulaires
, & longue d’un pouce & demi ou deux
pouces-, cette "fouche efi une tige couchée, divi-
fée , enfuite très-rameufe, formant de petites
touffes étalées , dures , vertes, larges de trois à
- quatre pouces. Leè petits' rameaux font grêles ,
feuillés , nombreux, diffus , n’ont pas un pouce
de loRgiiêur. Les feuilles font petites , ovales où-
même ovoïdes , un peu épaiffes , vertes ; légèrement
velues ou ciliées. Les Ripules font petites ,
fearieufes, ciliées» Les fleurs viennent en petit
nombre aux extrémités des: petits rameaux-, elles
y font prefque feffiles , terminales1, & ont leur
calice peu ouvert, quadrifide-, quelquefois quinquefide
, & très-hériffé de poils. Cette plante croît
les hautes montagnes du Dauphiné elle nous.
H E R n y
a été communiquée par M. Liottard , qui l’a
cueillie près de la-Renoncule glaciale, à la montagne
de ReveL f) • ( v - f f p p r a des rapports avec
la fuivante , mais elle en eR; diRinguée.
5.. Herniaire frutiqueufe, Herniaria fruti-
cofa. L. Herniaria caulibus fruticofis y foliis con-
gefiis y floribus quadrifidis lateralibus. N.
Herniaria frutieofa ^ viticulis lignofis, Bauh.
Pin. 382. Tournef. 507. Polygonum Herniaria:
fo liis & fa c ie , perampla radiçe Afiragaliti. J. B. 3..
p. .378. Lob. Ic. 2. p. 85- Mala. An Polygomun
fupinum frutieofum verticiUatum , foliis minimisa
Barrel. Ic. 715. A n polygonum ejufd. Ic. 713. ?
Cette efpèce eR moins couchée que les autres1,
& a fes feuilles aufïï petites que celle qui précède
; mais elles font toutes par petits paquets ou
Taifceaux , à caufe des pouffes axillaires non développées.
Sa racine eR groffe prefque comme le
petit doigt; elle fe divilè à fon collet en plufieur.s
fouches épaiffes ,.ligneufes, tortueufes, noueules ,
articulées , grisâtres,. très-rameufes, formant des
touffes plus ou moins, étalées,, dures ,- larges de
cinq ou fix pouces» Les petits rameaux font grêles,
feuilles , un peu pubefcèns. Les feuilles font fort
‘ petites , ovales , feffiles prefque glabres , un-
peu charnues , d’un vert grisâtre , 8c difpofées par
petits paquets. Les fleurs font latérales , feffiles ,
.prefque folitaires, d’une, couleur herbacée, 8c
feulement quadrifides» Cette plante croît naturellement
en Éfpagne, dans la Provence , 8cc.-
.Elle a été cultivée au Jardin du Roi. D . (v..v. )
HETRE commun ou des forêts, Fagus fylva-
ùca. L. Fagus foliis ovatis obfolete ferratis. Lin.
Hort. Cliff. 447. & Fl. Suec. p. 34I.
Faaus. Bauh. Pin. 419. Dod. Pempt. 832. Catn.
epit. ^2. Tournef. ' 584. Raj. HiR. 1381. Lob.
Ic. 2. p .'i6 e . F agus Latinoruniy pxya Grtzcorun?»
J. B. 1. p. I l 7. Fagus. Duham. Àrb. I. p. 231.
‘ t. 98. Hall. Helv. n°. 162.2. Miîi. Di£h Fagus
fylvatica.Pollich. Pall. n°. 91p. Wiliich. Obi', y.
Vulgairement le Hêtre, le F au ou le Foyard.
• /?» Eadem. foliis ladoribus purpureofufeis. L e
Hêtre-pourpre
C ’eR un grand arbre, fe plus beau peut-être-
de.ceux qui compofent nos forêts ,, l’un de ceux-
au moins qui tiennent 1e premier fan g parmi les>
arbres fbreftiers , ayant d’ ailleurs l’avantage-fur
les-autres de croître promptement, & devenir
dans un fol très-pierreux , joignant enfin à ces-
qualités le mérite d’ être très-utile, quoiqu’i l le -
cède au Chêne pour la bonté de fon bois.
Ce bel arbre s’élève à quatre-vingt pieds de-
hauteur. , fur un tronc droit, affez gros , garni de
beaucoup de branches qui lui forment une ample
cime., & muni d’un feuillage affez épais , brillant
& glacé. L’écôrce de fon tronc eR très-unie ,
& d’une couleur cendrée ou grisâtre. Ses rameaux
font diyifés ,, menus , feuillés y. un peu pendans ;