
3*4 J U L
C e f te p lan te c r o î t fu r les b o rds d e la m e r , dans
le s P ro v in c e s mé r id ion a le s d e la F r a n c e & en
J ilp sgn e . O n la c u ltiv e dans les ja rd in s à fleu rs ,
fu r - to u t fa v a r ié té à fleu rs d o u b le s , & e l le en fa it
la d é co ra t io n pen dant le „printemps & une pa rtie
d e P é t é . on en m e t dans le s v a fe s q u i ferv en t à
o rn e r les te r ra ffe s & le s g ran d s p a rte r re s , <ƒ» ou f? •
< & f; )
l r , Ju l i e n n e ch iffo n n é e , Hefperis fenefiralis.
h efperis eaule baß nudo indivij'o , f o i n s confertis
uhdaus recürvàto-phcafis , filiqiers apicecùrvis. N.
Cheîranthus ( f t najîralis ) foliis confcrto-capi-
tulis recurvatis undatis , caule indivij'o*. L in . F .
D e c . 3 1 . t 16, M i U- D i â . n°. 10. J â c q . H o r t .
V o l 1 . 1. T79.
L e feuillage- f in g u lie r , trè s -fe r r é & com m e
r e c o q u illé ou ch ifto n n c d e c e t t e p lan te , la rend
a f l’e z r em a rq u a b le , & la d illingue princ ipa lement
d e c e lle q u i p r é c è d e , a v e c la q u e lle e lle a d’ a illeu r s
d e fi g ran d s ra p p o r t s , q u ’ on p eu t la fou p çon n er
d e n ’en ê tre qu’ une v a r ié té .
E l l e s’ é lè v e à la h au teu r d e n e u f ou d ix p ou ce s ,
fu r une t ig e nue in fé r ie u r em e n t , a lle z é p a if fe ,
d u re & com m e lig n e u lé , tou t-à -.fa it (impie la
p r em iè r e année de fon d é v e lo p p em e n t , mais q u i
f e d iv ife en fu ite à fon fom m e t en deux ou tro is
ram e au x d ro its , c y lin d r iq u e s , fe u ille s & b lan c
h i , re s . Ses fe u i lle s fon t épa rfe s , fo r t rapp roch
é e s les unes des au tre s , com m e en p a q u e t , lan-
c é o lé e s - o v a lë s , ré t r é c ie s à le u r b a f e , e n t iè r e s ,
fo r t o n d u lé e s , c o n to u rn é e s , p lif fe é s , replié es ou
re c o u rb é e s ir r é gu liè r em en t , & un peu o b tu fe s à
le u r fom m e t ; e lle s fon t b la n c h â t r e s , lé g è r em e n t
c o to n n eu fe s , plus la rg e s & p lu s co u r te s q u e dans
1 fefpcce ci-d effu s . L e s fleu r s fo n t ro u g e s ou p u r purines
, mo in s g ran d e s & m o in s o d o ra n te s q ue
dan s c e lle q u i p r é c è d e , p éd ic e llé e s & difpofées
en grapp es d ro ite s & te rm in a le s . L e s c a lic e s fon t
co ron r.eux ; le s péta le s fon t o b tu s & e n t ie r s ; le s
f iliq u e s fon t lo n g u e s d’ un p o u c e & d e m i , d ro i te s ,
b la n c h â t r e s , co to n n e u fè s ’, & co u rb é e s à leu r
fom m e t. L e f ligm a te q u i le s termine e f t com p ofé
d e deu x pépites lè v r e s , con n iv en re s au fom m e t &
un peu o u v e r te s ou fépâré es à le u r b a fe , p r é c ifé -
ju e n t com m e l ’in d iq u e l e ca ra é lè r e q u e L in n é a
a t tr ib u e a fbn g e n r e Hefperis. C e t t e plan te e f t c u lt
iv é e d epuis plu fieu r s ann ées au Jard in du R o i ;
fo n lieu .n a ta l n-eft p o in t co n n u , <ƒ* oirVft • ( v . v. )
I I . Ju l ie n n e d’ é t é , Hefperis cefiiva. Hefperis
foliis lineari- lanceolatis ob tu fis fubiritegerrimis ,
petalis emarginatis , filiquis apicè a cutis. N.
Ltucoïum iricanum minus. Bau h . P in . 200.
T o u r n e f . 1 2 1 . R a j. H i ft . 779* Jeucoïum oeftivum ,
flore purpureo & rofeo & albo. J. B . 2 . p. 8 7 5 .
Leucoium candi dum minus fc annuum D o d , P emp t.
1 59* n°* ab fq u e I c ô n e . Cheîranthus annùus. Lin.
M il) . I ) i â . n°. 5. F l . F r . 5 3 1 ” 4 - K n ip h . C e n t . 12,.
Ji°. 16. V u lg . le Quaramain , le Violet (Pété, ï
J Ü L
Eadem foliis -utrinque g 1,abris fubviridihus
Cheîranthus gracus. H. R. Le Quarantain ou Vio-
lier glabre.
Cette plante a beaucoup de rapports avec la
Julienne giroflée n°. 10; mais elle eft annuelle
c èft-a-dire que dans l’année même de fa naiflance
elle fleurit, perfeéïionne fa graine, 8c périt bien-
tôt apres. Sa végétation même eft ftprompte, que
quarante jours après avoir été femée, elle montre
des boutons de fleurs capables de faire ju^er fi fes
fleurs feront (impies ou doubles : on lui a donné
d’après cela le nom Quarantain.
Elle s’élève à environ un pied & demi de hauteur,
fur une tige cylindrique, droite, garnie
dans fa partie fupérieure de quelques rameaux
lâches, veloutés, & peu nombreux. Ses feuilles
font alongées, linéaires-lancéblées, un peu obtufes.>
rétrécies vers leur bafe, entières , veloutées
& d’un vert blanchâtre. Les fleurs font grandes *
rouges , ou purpurines, ou blanches , & ont une
odeur agréable j elles font pédicellées & difpofées
en grappes terminales. Leurs pétales font larges
arrondis , un peu échancrés ; les filiques font cylindriques,
pointues à leur fommet. Cette efpèce
croît dans les lieux maritimes des régions auftrales
de l’Europe : on la cultive dans les parterres. Q .
( v. v. )
La variété B eft cultivée au Jardin du Roi j fes
feuilles font glabres & verdâtres des deux côtés •
fes fleurs font blanches, & ontleur calice glabre,
auriculé à fa bafe de chaque cô,té.
13. Julienne des falines, Hefperis fàlina. Hefperis
foüis. lanceolatis obtufis integerrimis , caule
erecto , antkeris inclufis. N. & Lin. Sub eheirantho
fatino.
Cheîranthus falinus. Lin. Mant. 03.
Elle eft par-tout très-légèrement tomenteufe,
& reffemble à la Julienne giroflée n°. 10 • mais elle
eft huit fois plus petite. Ses tiges font droites ,
perfiftent quelques années. Scs feuilles font lancéolées,
obtufes & très-entières. Les corolles
font purpurines, jaunârres à leur orifice, c ’eft-à-
dire à Rentrée du tube formé par les onglets des
pétales ; les anthères ne font point Caillantes hors
de ce tube. Le ftigmate eft obtus , un peu épais,
bifide; l’odeur des fleurs reffemble à celle delà
Julienne giroflée. Cette plante croît aux Salines de
la Sibérie & de la Tartane. fj .
* * Stigmate fini pie ou obfcurèment divifè.
Efpèces voifines des Arabettesparleurs rapports.
14. Julienne maritime , Hefpefis mariiima»
Fl. Fr. 529-6. Hefperis foliis petiolatrs ellipticis
obtufis fubdentatis viridibus, petalis obeordatis. N»
Hefperis maritimafupina exigud.Taumei. 22J.
Leucoium marinnm pdrvum , f olio virentè crafliuf
culo. J» B. 1» p. 877* Leucoium minus y flore vio*
J U L
laceo, Barrel. Ic. I l 27. & forte, leucoium minus
marinum , fubrolundo folio , ’ purpureum , ejafd.
Ic. 1010. Cheîranthus maritimus. Lin. Amoen.
Acad. 4. p. 280. Mant. 568. » 1 D iâ . n°. 12.
Aliion. Fi. Ped. n°. 989.
Cette plante eft petite & a peu d’élégance dans
fon port ; mais fes fleurs ont beaucoup d’é c lat, &
lui donnent un afpeéi fort agréable. Sa racine
pouflTe des tiges rameufes , menues, dures à leur
bafe, inclinées ou un peu couchées inférieurement
, redrefiees, feuillées , légèrement velues
dans leu r partie fupérieure, lâches, & qui s’élèvent
à la hauteur de cinq à fept pouces. Les feuilles
font alternes , pétiolées, fpatulées, obtufes, verdâtres
des deux côtés, & chargées de quelques
poils féparés.& couchés-, elles ont la plupart quelques
dents anguleufes & peu remarquables en
leurs bords. Les fleurs font aflez grandes, pedon-
culées, difpofées en grappes courtes & terminales.
Leur couleur eft vive, éclatante , d’abord purpurine
, & devient enfuite un peu violette. Leur
calice eft prefque glabre , (erré , auriculé à fa
bafe ; la lame de leurs pétales eft échancrée en
coeur. Çette plante croît dans les lieux maritimes
8c fablonneux du Languedoc , du Comté de Nice 3
8c des Ifles Baléares. On la cultive fou vent dans
les jardins à fleurs, & on en forme des bordures
aflez jolies. Q . ( v .f. )
15. Ju l ie n n e de Chio, Hefperis Chia. Hefperis
foliis lanceolatis fabimegrrrim :s : iufimis fpathii-
lato - ovalibus , caulibus dijfufis , fligmate fubu-
lato. N.
Hefperis filiquis hirfutis , flore parvo rubello.
M Elth. p. 180. t. 148. f. 178. Leu coium thlaf-
pios fade. Herm. Par. 192. t. 193. Hefperis Chia
faxatilis , leucoii folio ferrato y flore parvo. Tourn.
Cor. ié.Boerh. Index. PI. Part. 2. p. 20. Chei-
rantkus Chius. Lin. Mil!. Diâ. n°. 13. Murr.
Prodr. 166.
Elle a beaucoup de rapports avec la précédente;
mais elle a des feuilles plus étroites:', des fleurs
une fois plus petites, & qui n’ont pas, à beaucoup
près, autant d’é c lat, ni un alpeft auffi agréable.
Ses tiges font grêles , fort rameufes , diffufes
étalées , redrefTécs , longues de cinq à huit pouces,
légèrement velues, à rameaux ouverts & diver-
gens. Les feuilles font oblonguesou lancéolées,
rétrécies vers leur bafe j quelques-unes prefque
obtufes , d’autres un peu pointues , la plupart très-
entieres, verdâtres , & légèrement feabres ou
âpres au toucher : elles paroiflent prefque glabres
dans les individus cultivés ; mais dans ceux recueillis
dans leur lieu natal, ces feuilles font chargées
de poils courts , quelquefois allez abondans.
Les fleurs font petites , rougeâtres, purpurines ou
même d'un pourpre violet, 8c font difpofées comme
«ans la précédente. Les onglets des pétales font
Un Peu plus longs que le calice,- leur lame eft
courte, & médiocrement échancrée. Les filiques
T U L 3 2 ;
font fort grêles , cylindriques, verdâtres, chargées
de poils courts, & terminées par un ftigmate
aigu : elles font un peu noueufes dans la maturité
des graines. Cette plante croît dans l’Ide de Chio
ou Scio , fur la côte de Barbarie, en Efpagne. On
la cultive au Jardin du Roi. 0 . ( v. v .)
16. Julienne lâche, Hefperis taxa. Hefperis
. foliis ovatis acutis dentato-anguhfis lavibus , caule
laxo , petalis integerrimis.
Cheîranthus, an Chius ? Pall. It. Vol. I . n°. 1 16j
Dans l’état où nous voyons actuellement cette
plante au Jardin du R o i, nous la trouvons fort
différente de celle qui précède , quoiqu’elle ait
avec elle beaucoup de rapport : elle eft au moins
quatre fois plus grande , & a des feuilles beaucoup
plus larges , & moins entières. Ses tiges (ont
longues de deux à trois pieds, fort rameufes ,
lâches, cylindriques , dures, munies de poils rares
& très-petits inférieurement, & très-glabresdans
toute leur partie fupérieure. Les feuilles font alternes,
ovales-poinrues , quelques unes ovales lancéolées
, glabres des deux côtés, bordées de dents
anguleufes & diftantes. Les feuilles inferieures
font plus alongées,' rétrécies vers leur bals . &
félon M. Pal las, les radicales font pin.iatifides.
Celles-ci n’exiftent plus îorfque la plante frudifie,
8c nous avons négligé de les' çbfèrver dans la jeu-
neffe de la plante. Les fleurs font purpurines, très-
petites , 8c même un peu plus petites que celles
de l’efpèce ci-deffus. Leurs pétales font entiers.
Les fiiiques (ont glabres , cylindriques , menues,
fouvent arquées , 8c longues de trois pouces ou
même un peu plus ; elles font pointues à leur fommet.
Cette plante croît dans la Tartarie , furies
bords inondés du Volga ; elle eft cultivée depuis
peu au Jardin du Roi. 0 . ( v. v. ) Le ftigmate eft
bifide ; mais fa petiteffe permet à peine de remarquer
fes lobes. ,
17. Julienne en lyre, Hefperis lyrata. Hefperis
foliis oblongis lyratp pinnatifidis fubleevibus , fU -
quis fejfiltbus ereclis fubhifpidis acutis.
Elle a des rapports évidens avec la Julienne
A ’Afrique; mais elle eft moins rameufe, moins
diftufe , & s’en diftingue fur-tout par la forme de
fes feuilles. Sa tige eft haute de cinq à fix pouces ,
légèrement velue,feuillée , & garnie de quelques
rameaux courts. Ses feuilles font pétiolées, lancéolées
, pinnatîfides ou découpées en lyre, vertes
, prefque glables ; les fleurs font petites , purpurines
, (effiles, alternes, difpofées en grappe
terminale. Leurs pétales font entiers , à lame allez
petite ,"droite , oblongue ovale. Les filiques font
linéaires, fe Ailes, dro-ires , longues de deux pouces
8c demi, hifpides , pointues à leur fommet. Cette
plante eft cultivée depuis peu au Jardin du Roi ;
nous la croyons originaire de Sibérie. 0 . £ v. v. )
18. Julienne d’Afrique, Hefperis Africana. L*