
très-facilement, à l'oeil nud, fur les gaines des
feuilles 8z fur la partie convexe des entre-
îioeuds. Il pouffe, du collet de la racine, des
tiges droites, articulées, hautes d’environ deux
pieds, & munies de rameaux alternes, ou fo-
ïîtaires, ou falciciilés deux à trois enfemble.
Ces tiges font aplaties & glabres du côté qui
regarde ces rameaux, convexes & pi lentes du
côté oppofé. Les feuilles font graminées, pointues,
médiocrement longues, larges d’environ
quatre lignes, engainées à la bafe, à gaines
un peu renflées beaucoup plus courtes que les
entre-noeuds. Les flou-s viennent en épis grêles,
comme granuleux , axillaires & terminaux , quel- !
quéfois folitaires, mais le plus fouvent raffem-
blés au nombre de trois à cinq, en quelque
forte fafciculés. Ces épis font accompagnés chacun
d’une petite feuille qui leur tient de bractée
& les enveloppe dans le bas en manière
de gaine. Us paroiffent chargés de deux fortes
de fleurs embriquées, munies chacune d’un cali.
ce propre bivalve. Celles qui font inférées le
pins près du côté fupérieur de l'épi, ont les
valves du calice planes, ovales, pointues ,flliées
longitudinalement. Mais, dans celles qui font
tournées en deffous, la valve calicinale externe
gft concave, prefqu’entièremeni fphérique, d’un
blanc jaunâtre, comme calleufe & couverte de
rides tuberculeuiës. Cette valve eft à-peu-pres
de la groffeur d’un grain de Millet: elle eft
échancrée à la bafo pour embraffer 1 axe de
l ’ép i, & s’applique exactement fur la valve interne
qui eft plus petite, ovale, obtufe, comme
çollée à l’ axe. Cette Graminée croît naturellement
dans les Antilles. Elle vient aufli à l’île .
de. France d’où Commerfon en a rapporté des
exemplaires. IV. ƒ.]
(Par M ,D e s r o u s s e a u x . )
MANULÉE ; M a n v i e a . Genre de plantes à
fleurs monopétalées, de la divifion des Perforées
, qui a cfo grands rapports avec les Erines.,
qui comprend des herbes ou des arbuftes
exotiques, à feuilles Amples, oppofées ou alternes
à fleurs axillaires & terminales, formant
des épis ou des grappes. \ ^
Le oara&ère effentiel de ce genre eft d’avoir
Le c a l i c e q a in q u c f j e ; l a c o r o l le tu b u le u f e , à
limbe p a r ta g é en c in q d é c o u p u r e s e n t iè r e s , é v a -
fces, u n peu in é g a l e s ; u n e ç a p f u le b i lo c u la i r e ., po-
iyfperme*
C A R A C T E R E G E N E R I Q U E .
^ C h a q u e f l e u r offre 1°. Un calice monophylle
à cinq divifions linéaires, pointues, droites,
égales, perfiftantes.
1 ° , Une corolle monopétâle, à tube cylindrique,
.pour l’ordinaire un peu élargi dans le
Jiauî, & à limbe partagé en cinq découpures
évafées, entières, plus ou moins irrégulières
communément plus courres que le tube.
30. Quatre eramines didynamiques, en général
non faillanr.es, & dont les fiiamens, attachés
à la paroi interne du tube de la corolle,
portent des anthères ovales ou oblongues.
40. Un ovaire fupérieur ovale ou arrondi,
furmonté d’un fryle filiforme, un peu moins
long que les étamines, à ftigir.ate fimple.
Le f r u i t confifte en une capfule ovale, bilo-
culaire, bivalve, à loges polyfpermes 8c à cloi-
fon formée par les bords rentrans des valves^
O b s e r v a t io n •
Le caraâère effentiel, que j’attribue à ce
genre , n’étant pas tout - à - fait le même que
celui préfenté par Linné, je dois ici quelque
compte des motifs qui ont déterminé ces différences.
Us font particulièrement fondés d’abord
fur ce que le caraéirère donné par Linné ne fem-
ble convenir qu'au foui M a n u l e a C k e i r a n th u s ,
d’après lequel il a été compofé. Ces motifs portent
en fécond lieu fur ce qu’il étoit utile de
pouvoir rapporter à un genre quelconque des
plantes qui fe trouvent diiperfées, fans en avoir
les cara&ères, dans les genres E r in u s 8c B u c h -
n e r a • En effet quiconque fe donnera la peine
d’examiner 8c d’apprécier avec impartialité ces
deux derniers genres tels qu’ils exiftent aâuelle-
ment, foit en les comparant enfemble, foit en
en faifant l’application aux plantes qui font rangées
fous eux, les trouvera d’une part diftin-
gués par des confédérations trop minutieufos,
8c de l’ autre applicables feulement à un petit
nombre d’efpèces, pendant que le refte des plantes
qu’on y a rapportées, n’y occupent qu’une
place abfolument précaire. Ce font-là des imperfections
d’autant plus grandes que les genres
n’ont d’utilité réelle que lorfqu’ils nous offrent
de bonnes divifions & des groupes d’efpèces
marquées toutes d’un fceau commun. On préviendra,
fi je ne me trompe, ces inconvéniens
qui font autant d’entraves à l’étude de la Botanique.
en réduifant au nombre de deux les trois
genres M a n u l e a , E r in u s & B u c h n e r a . Ainfi les
efpèces qui auront une ou plufieurs des cinq découpures
de la corolle échancrées confîitueront
pour moi le genre E r i n u s , 8c celles dans qui
ces découpures feront toutes entières appartiendront
au genre M a n u l e a . Au moyen de ce léger
changement, qui établit entre les deux genres
Une ligne de démarcation exaCte, 8c leur
afiïgne à chacun des caraSères moins exclüfifs,
beaucoup d’efpèces dont la détermination pré-
cife étoit arbitraire ou même impoflible, viendront
dorénavant & , pour aînfi dire, d’elles-
mêtnes fo ranger à leur véritable place fous l’oeil
de l’obfervateur.
E s p e c e s ,
E s p e c e s .
T. Manulée à tiges nues ; M a n u l e a c k e ir a n th u s .
M a n u l e a f o l i i s ïru d is , c a u l ib u s f u b a p h y l l i s , p e d i -
c e l l i s a lt e r t ii s u n i f i o n s . Lin. Spec. Plant, no. I.
C h e i r a n th o s a f r i c a n a f lo r e lu t e o . Commel. Hort.
a. p. 83. Tab. 41. N em ia c k e i r a n th u s . Berg. Cap.
p. 160.
Cette efpèce paroît finguîièrement remarquable
par la longueur des divifions de fa corolle , divi-
fionSqui reffemblent en quelque forte a celles de
la corolle du C h io n a n tu s .
C ’eft unë plante herbacée , droite, haute de
huit à dix pouces, divifée dans le bas en plufieurs
rameaux aicendans. La tige & les rameaux font
cylindriques , feabres, très peu feuilles , garnis
de fleurs dans leur partie fupérïeure. Les feuilles
font alternes (oppofées fuivant M. Bergîus), fefli-
le s , ovales-alongées, un peu ovoïdes, dentées
en feie, quelques-unes comme inciiëes, vertes ,
nues, rétrécies en pétiole à la bafe. Les radicales
font couchées à terre, 8c ont, dit Commelin,
deux pouces de longueur fur une largeur d’un pouce
Les fupérieures font'beaucoup, plus petites 8c
bordées de dents plus pointues. Les fleurs viennent
en grappes terminales, lâches, droites , affez longues
> 8c munies, à leurs divifions , de bradées
linéaires plus courtes que les calices. Les corolles
font d’un jaune foncé, à tube grêle , & à limbe
divifé profondément en cinq lanières étroites-
linéaires, prefque fubulées, dont l’inférieure eft
éloignée des autres 8c réfléchie en bas. Le limbe
de ces corolles préfente en quelque forte l’apparence
d’une main dont les doigts lbroient écartés ,
ce qui a donné lieu à la dénomination générique
M a n u le a . M. Bergius dit que les deux anthères
fupérieures' font turbinèes, obtufes, & les deux
autres oblongues Cette plante croît naturellement
a u cap de B ohne-E fpér an ce. Q .
z. Manulée tomenteufe ; M m ù h a tom tn to fa .
Lin. M a r iu iç a tom e n tn fa f o l i i s o b o v a t i s } c r e n a t is ;
ra c e m is c om p o j î t i s ; c a u le b a j î p r o fir a to . ’ ,
P la n t a . Plukn. Phyt. Tab. 319. Fig. 1 . M a n u le
a tom e n to fa . Jacq. Colled. vol. 4. Icon. Rar.
vol. 1 . Meerburg. Plant. Rar. Tab. 8. S e la g o t o m
e n to fa . Lin. Amoen. Acad. vol. 6. A fric. a i .
• £. E a d e m , f o l i i s n u d e u fe u lis .
Toute la plante eft couverte d’un duvetxoton-
neux , blanchâtre, quelquefois très - abondant.,
compofé de poils articulés. Il pouffe dé fa racine
plufieurs tiges couchées à la bafeamendantes, ’
cylindriques , feui liées , peu rameufies , longues
de huit à dix pouces dans leur pays natal. Ces
tiges acquièrent julqu’à un pied & demi de longueur
dans les individus cultivés. Les feuilles font
oppofées, fouvent alternes dans le haiit, rétré-
B o ta n iq u e . T o m e I I I .
cies en pétiole à la bafo, ovoïdes ou ovoïdes-
cblong.ues, prefque ïpatulées, plus ou moins obtufes,
crénelées ou même quelquefois dentées in
Icie dans leur contour , molles, coromeufes,
longues de douze à quinze lignes fur une largeur
de quatre à fix. Les fleurs, quand e l l e s commencent
à fe développer, font difpofées , aux fommi-
tés de la plante, en bouquets ovales, ferrés,
prefque thyrfoïdes , qui s’alongent dans la fuite ,
8c forment des panicuies étroites , légèrement
feuiliées, qui font compofées de. grappes courtes ,
rameufes , munies de petites bradées linéaires.
Les corolles font d’un jaune foncé, à tube g rcle ,
légèrement tomenteux en dehors , prefque trois
fois aufli long que le calice , 8c à limbe ouvert,
affez régulier, divifé profondément en cinq découpures
courtes, linéaires, obtufes. La capfule
eft glabre , ovale, biloculaire , bivalve, à peu
près de la longueur du calice, légèrement comprimée
, & marquée extérieurement de deux
filions à l ’endroit où les valves s’unifient. Cetre
efpèce croît naturellement au cap de Bonne-Efpé-
rance. M. Sonnerat en a communiqué des exemplaires
à M. de la Marck. 0 . [ y . f . ].,
La variété ?. eft moins blanchâtre & revêtue
d’un duvet beaucoup plus rare. Elle vient aufli du
cap de Bonne-Efpérance. ( v. f . ).
3 . M a n u l é e à feu i lles de forriète:, M a n u le a
f à tu r e io id e s . M a n u l e a f r u t e fe e n s fo l i i s . f é f j î h b u s ,
U n e a r ib iis 1 o b tü J ïu fcuU s ; p e d u n c u li s a x i l la r ïb u s ,
u n i f i o n s } c o r o l ld b r e v io r tb u s . .
Cette efpèce, dont les exemplaires que j’ ai
fous les yeux, reffemblent en quelque, forte a
des rameaux du S d t u r e ia Jn io n ta n a , eft chargée,
fur toutes fes parties, d’un duvet court. Elle
a les tiges! frutefeentes 8c divifées en rameaux
grêles, cylindriques, feuiilés jufqu’à leur fom-
met- Les feuilles font feuiles, linéaires, un peu
obtufes, entières, celles du bas oppofées & quelquefois
verîicillées trois à trois, les fupérieures
ordinairement'alternes. Elles ont fix à neuf lignes
de longueur fur une largeur d’environ une
ligne. Les pédoncules1 font grêles, droits, axillaires,
folitaires, rarement géminés, au moins
une fois plus courts que la corolle, & n ai fient
le long des jeunes rameaux. Chacun d’eux ,fou-
tient une .foule’ fleur infundibuliformè, munie
affez fouvent, immédiatement au-deffous du calice
, d’une ou deux petites braôlées fubulées.
Ces fleurs ont le calice divifé profondément en
cinq découpures droites, ovales - lancéolées ; la
corolle environ trois fois plus longue que l e calice,
à tube droit, allant en s’élargiffant vers
lé haut & à limbe évafé, un peu irrégulier s.
partagé en cinq lobes entiers arrondis j quatre
étamines didynamiques dont les deux fupérieu-
res ont les anthères failîantes hors du tube,
pendant que les,deux autres les ont firuées à
for. orifice. L’ovaire devient une capfule glabre,
V v v f