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Je.s- fleurs , remarquables eif général par leur
grandeur & leur beauté, naiflent an Commet
des rameaux. > ■ • • *•'.** ’ • '
Le caraâère effentiel de ce genreeft.d’avoir
XJn calice à -trois feuilles î n eu f pétales -,' ■ des
ftamines nombreufes -, beaucoup- de jlyles ; un
f r u it compofé de cap fuie s bivalves , embriqùées
£rt maniéré de cône' j-des femences bazcifornies >
fiifpendües par un filet:
C A R A' C T È R fe GÊNER l‘Q U K.
La fleur offre i° . un calice triphylle, à folio-*,
les ovales , 'concaves j pétaliformes-, caduques..
2o. Une corolle à neuf pétales oblongs, concaves
, obtus j rétrécis à la bafe-
30. Des étamines nombreufes à filamens courts
pointus, comprimés , attachés au réceptacle,
& qui foutiennent des anthères linéaires, âd-
nées à leurs bords.
40. Beaucoup d’ovaires ovales^oblongs ,
comme embriqués fur un réceptacle alongé,
furmontés chacun d’un ftyle court, tors, recourbé,
qui fe termine par un ftigmate vélü*,1 *
aufii long que lui.
Le fru it eft” fupérieur : il confifte en une
grande quantité de capfules comprimées, triangulaires
, coriaces, uniloculaires j| bivalves, s’oü-
vrant en dehors, perfiftantes , leffiles, ramaf-
iees autour d’un axeT( ou réceptacle commun),
& formant une forte de cône. Chacune dé ces
capfules contient communément deux femences
réunies (quelquefois une feule ) , bacciformes,
arrondies ou ovoïdes -, 8c q u i, après leur fortie
des capfules, reftent fulpendues par des filets,
I ESs P E C E S.
1. Magnolier à grandes fleurs-, Magnolia
grandiflora. Lin. Magnolia fo li i s ' ovato-lanceo•'
la t is , coriaçeis perennantibus. s junioribus fu b-
liis ferrugineis. , . ■ ' <
Magnolia altifflma ; flore ingenti candi do, Ca-
telb. Car. z. p. 61. Tab. 61, 8c Hcrt. n°. 1.
Tab. I. Magnolia maxinw flore;, fo liis fub nie
ferrugineis. Threw. Ehr. Tab. 33*:Tulipifcra ar-
bnr floridana , Lauri longé amplioribus J'plendentibus
& denfioribus fo liis , flore majore albo. Pluk,
Amalth. p. 2.06. Magnolia. Duham. Traite des
Arbr. & Atbuft. v. a. p. I . Magnolia altiffima ,
faiirocerafi fo lio , flore ingenti candide?. Amoen.
Angl.Tab. 14. Magnolia fo liis lapceolatis perfif-
tentibus, caule ereBo arboreo. Mill. Diél. no. 2. &
le . Tab. I72. GroJblumige MagnoUe. Linn. Pfl.
Syft. 2. p* 75. Magnolia grandiflora. Gærtfier.
Tab. 70. f. 5. Marshall. Car. p. 130. Ait. Hort.
Kew. v . z. p. 151» Walt. Fl* Car. p. 158.
De tous les arbres, introduits dans notre climat
, 8c capables de réfifter à la rigueur de
M. A G
nos hyvers $ au moins dans -n-ès^ dcpartern'ens’mé-»
ridionaux 5 iil n?en‘ -èft pas d’aulli beaux- que
celui-ci. L’amplitude de fes • fleurs j leur écla t,
l’odeur agréable quelles exhalent, la fingulière
ftpuélure. dé (es fruits, qui font des cônes purpurins
, d’où l’on voit pendre des femences d’une
vive écarlate., fes . feuilles grandes & toujours
vertes , tout cela le rend infiniment intéreflant,
& en fait le- plus bel ornement des* forêts antiques
de l’Amérique feptentrionale. Audi les
curieüx & les amateurs de culture le recherchent
ils. beaucoup. Leur induftrie d’ailleurs les
flatte qu’ils parviendront à le naturalifer complètement
en Europe, où leur imagination' le
leur peint d’avance s’élevant, à plus de quatre-
vingt pieds de hauteur’,' comme dap.s les lieux;
où les mains de la nature-l’ont placé (^.parant,'
durant une grande partie - de l ’knnee ,
d’un nombre prodigieux :de* fleurs-qui n’ont rien
de comparable dans les autres arbres connus
jufqu’à ce jour. • -
Ses branches forment une tête régulière; au
fommet dhm tronc droit, qui- a deux pieds: &;
davantage dé diamètre. Elles font garnies de
feuilles affez grandes, ovales ou ovaies4ancéo-
lées , pointues, entières ,>'épai(Tes , coriaces.,
perfiftantes, & • portées fur de courts pétioles.
Elfes reffemblent un peu à celles du Laurier -
cerife. La fur face’Supérieure, de. cés fëuilles eft
glabre , d’un vert luifant, comme tverniffée- ;
mais l’inféf-iéüre, dans les plus-jeunes , eft fou-
vent teinte de rouille. La côte moyenne eft
faillante en deffous , & les nervures’latérales
qui en partent, font extrêmement menues, Lés
fleurs font blanchês, terminales , foîitàîr.ès &
aucun des autres' arbres connus n’én - produit,
félon Linné, d’aufli grandes.-*Elles ont les folioles
calicinales. alongées , étroites , rougeâtres
s la‘corolle compofée de neuf pétales oblongs,
un peu concaves, ouverts, d’un blanc p u f, rétrécis
vers la bafe, plus larges , légèrement arrondis
& -ondulés au fommet. Il leur fuccède
des fruits oblongs , coniques. Les capfules , félon
Gærtr.êr y font-rangées autour d’un axe prefque
cylindrique. Elles- foht tapiflees à l’intérieur par
une membrane propre » comme papyracée; 8c
leur côté extérieur eft épais, tubéreux , pnbef-
cent : on voit à leur partie antérieure le ftyle
perfiftant, converti en une foie ligneufe. 11 part,
du fond de chacune d’elles, une efpèce; de cordon
ombilical filiforme, très-long , qui , lors
de leur maturité , tient fufpendues des femences
couletir; d’écarlate , 8c entourées d’une triple
enveloppe, l’une ^externe , charnue, plus epaifTe
vers la grolfe extrémité, la fécondé mince,, dure,
prefqué ctuftacéo, placée au-delfous de .la pre-
: mière , la troifième enfin tout-â- fait intérieure,
membraneufe , d*urç rouge brun. Ce bel arbre
croît naturellement dans la Floride & dans la
Caroline méridionale. On le cultivé en Europe,
M A G
dans les jardins des curieux. D . ( v. v. ). Il varie
un ;péu:, dans les dimenfions de fes feuilles.
Dans un exemplaire que nous polTéclons &
qui, a été rapporté de la Cafoline , le bourgeon
cil plus velu 8c plus rouffeâtre qu’il ne l’eft d ol-
dinaire dans nos jardins.
Obfé C’eft dans les parties baffes de la Caroline
qu’on trouve cet arbre en plus grande abondance
: mais on dit qu’il n’y eft, plus aufli commun
depuis l’introduélion des bêtes a cornes 8c
des Pourceaux dans ces contrées , parce que ces
animaux font très-friands de fes- jeunes pouffes,
8c le dévorent avec avidité suffi tôt qu’il fort
de terre. Les tentatives qu’on a faites jufquà
préfent pour l’acclimater , tant en Angleterre
qu’en France , nous font efpérer qu’on y réuffira
à force de foins. Il eft affez fenfible au froid
tant qu’il n’a pas atteint la hauteur de deux ou
trois pieds ; mais alors il y j'efifte beaucoup
plus facilement ; 8c l’on a obferve qu en Angleterre,
dans le rude hyver d e l ’a n i7 4 0 , les
individus , qui avoient acquis cette taille ,
avoient à peine été endommagés , tandis q u e ,
dans les mêmes endroits , ceux qui étoient plus
jeunes avoient tous péri malgré la précaution
qu’on avoit eue. de les couvrir de paille , &
de leur faire des abris. Il eft donc prudent de
le. ferrer à l’orangerie durant les hyvers , au
moins dans les premières années 5 8c lorfqu on
le plante en pleine terre-, il faut lui choifir
une fituation ch au d e , où il foit à l’abri des
coups de vent & garanti du Nord & de rEft.
Jufqu’à préfent, dans nos climats, il ne commence
à fleurir que fur la fin de Juin ; mais
dans fon pays natal , il donne , dès le milieu
de M a i, des fleurs q.ui fe fucçèdent longtemps.
1 . Magnolier parafol-, Magnolia umbrella.
Magnolia, fo liis lanceolato - ovatis , umbellatim
confertis, patentifjimis j pstalis exterioribus de-
pendentibus.
Magnolia amplijjîma , flore albo , fruBu çocci-
neo. Catesb. Car. a . pag. 8ô. Tab. 80. & Hort.
n°. 4. Fig. 4. Magnolia, fo liis ovato-oblongis ad
b afin & apicem angiiftis utrinque virentibus. Threw.
Ehret. Tàb. 6 1 & 63. Magnolia fo liis lanceolatis ,
ampliffimisi annuis, petalis exterioribus depen-
dentibus. Mill. D iâ . no. 3. Magnolia tripetala.
Linn. Sp. PI. n°. 4. Marshall. Car. p. 13.0. M agnolia
flore maximo albo, foetido, foliis décidais
amplis , florem ad ramulorum.feriem fph&ricè cin-
gentibus, fruBu majori. Gron. Virg. Ed. 2.'
P- 83- ,
Cette efpece a les fleurs à-peu-près de la grandeur
de celles du Magnolia grandiflora. On la
reconnoîc d’abord à fes, feuilles amples, ramaf-
fées aux extrémités des branches, 8c ouvertes
en manière d’ombelle ou de parafol. Elle eft
d’autant plus précieufe que Yraifemblablemenc
Botanique. Tome I I I ,
M A G É 7 3
elle Ce nituralifera très - facilement dans l ’Europe,
car M. de la Marck en vie en pleine
terre à la Haye, dans le Jardin de M. Schwenck,
un individu haut de plus de quinze pieds, Sc
tout couvert de fleurs.
Elle s’élève ordinairement à la hauteur de
feize à vingt pieds fur une tige mince de cinq
à fix pouces de diamètre, 8c recouverte, d’une
écorce liffe. Ses feuilles font pétiolée.s, laricéo-
lées-ovales, rétrécies fubitement en une pointe
courte au fommet, beaucoup plus étroites 8c
plus prolongées en pointe vers la bafe, entières,
affez minces, éparfes & ramaffées d’une manière
circulaire au bout des branches où leur affemd
blage forme une forte de parafol prefqu’impé-
nétrable, foit à la pluie, foit aux rayons du
foleil. Elles font glabres en deffus , longues de
quatorze,à quinze pouces, ou même quelquefois
davantage , fur environ f ix ’pouces de largeur,
& Aiarquéés d’une côte, moyenne, Taillante
en-deffous, de laquelle ft parc beaucoup
de nervures parallèles, obliques, prefque tranï-
v et fai ©s, fort apparentes, qui fe prolongent,
pour ainfi dire, jufqu’à la circonférence. La fur-
face inférieure, dans lés jeunes feuilles, eft lé gèrement
velue 9 principalement fur les nervures.
Les pétioles n’ont guères que deux pouces de
longueur. Les fleurs font très-grandes , folitaires ,
terminales, blanches, odorantes : elles ont au
moins dix pouces de diamètre. Les calices font
compofés de trois folioles ovales - alongées,
membraneufes, prefque de la forme des pétales.
La corolle éft à,neuf ou douze pétales oblongs,
lancéolés, nervés dans leur longueur. Les pétales
extérieurs, fuivant la figure citée de Catesb y,
font réfléchis & pendent fans ordre. Les cônes
font longs de trois à quatre pouces fur un pouce
8c demi de diamètre , 8c laiffent échapper, quand
ils font mûrs, des femences colorées d’écarlate.
Cette plante: croît naturellement dans la Caroline.
On la trouve aufii, mais en petite quantité ,
dans la Virginie. . [v .? .]
Cet arbre forme un ombrage très - épais &
très-agréable. Il fubfifte fort bien en, pleine terre,
fur-tout .quand il. a pris un peu de confiftance.
Ses feuilles tombent dès. le commencement de
l’hyver. On dit que fon bois eft mou & (pon-
gieux. D’après un exemplaire fe c , rapporté de
la Caroline par M. Frafer, il paroît que, dans
fon pays natal, les jeunes feuilles font prefque
cotonneufès en deffous.
3. Magnoliér auriculé ; Magnolia auriculata.
Magnolia fo liis obovaùs, bafi attenuatis, auri~
culatis.
Magnolia Fr a fe r z. Walt. Fl. Carol. p. 159,
C’eft le feul des Magnpliers connus , qui ait
la feuille auriculée, caraélère qui le diftingue ,
au premier a fpeâ , de tous les autres.
Ses branches font ligneufes, cylindriques, con-
Q i i i