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leur écorce , comme celles du Gui commun , &
paroiflènt le nourrir des lues fieveux actuellement
en circulation ; car M. Jacquin a remarqué que
ce Loranthe il l’on coupoit le rameau même
très gros à* la fommité duquel il le trouvoit,
étoit flétri des le lendemain , & périfloit bientôt.
Ses tiges font ligneufes , rameules , diffufës,
caflantes. Les feuilles font pétiolées , de forme
à peu-près ovale , épaifles, coriaces , fans, veines
apparences, entières , luilantes, oppofées , quelquefois
alternes , fouvent rongées & difformes ,
[ ce que M. Jacquin attribue à l’aétion forte des
vents auxquels cette plante, vu la région élevée
dans laquelle elle végète , eft prefque continuellement
expofée ] . Les fleurs fontnombreufes,
agréables à v o ir, tabuleufes, pendantes, longues
d’un pouce & demi } inodores, de couleur
d’écarlate , & naiffent en petits corymbes fur
des pédoncules rameux , axillaires ou terminaux.
Les dernières divliions de ces pédoncules fou-
tiennent allez ordinairement trois fleurs pédi-
cellées. Les calices font courts, comme tronqués
, à bords un peu irréguliers. La coroile eft
longue , tufei leufe , arquée & divifée profondément
en fix découpures étroites, pointues,
d o n t l e s extrémités légèrement réfléchies le portent
toutes du même côté. Les étamines font
de la longueur de la corolle & au nombre de
{ïx. Cette efpèce croît naturellement à la Martinique
dans les bois qui couvrent les montagnes.
T? • .
Obfervat. I. Nous ne fommes pas de l’avis
de M. Goertnerqùi regarde comme cercaio ( d e
f r u & u s p. 131.) que fon Lomcera ZeyLan'c i
«ft le même que le Lonicerat Plum, Gen. p. 17.
& Icon. tab. 166. f. 1. Car la conlidération
fur laquelle il fe fonde , nous paréît infuffifanre
€ n ce qu’elle porte lur un cara&ère qui peut être
commun à plusieurs efpèces du même genre.
D ’ailleurs il efl d’autant plus vraifemblable que
les deux plante^, dont il s’agit ici , lont différentes
, qu'elles vivent dans des pays fort éloignés
l’un de l’autre, & que la forme des fruits n’eft
pas la même , comme il eft aifé de s’en convaincre
à la {impie infpection des figures. ( Voyez
Loranthus indicus n°. 19*)
O b f e r v a t . a. J’ai vu , chez M. de Juffieu, la
plante à laquelle fe rapporte le fynonyme cité
de Plumier. Elle a lés feuilles ovales-âllongées ,
un peu obtufes, entières , d’un vert fonce, rétrécies
à la bafe en un court pétiole, longues
d’environ trois pouces fur une largeur de quinze
à vingt lignes & marquées, comme celles du Plantain
de cinq à fept nervures longitudinales peu
faillantes. L’un des bords eft un peu plus convexe
que le bord oppofé , t e qui donne à ces
feuilles une forme légèrement irregu hère.
Les fleurs font difpofées en efpcces dé xîmes
& fur des pédoncules communément deux fois
ternes. Les corolles*font aflez verticales, du
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moins avant d’être épanouies: elles Imitent alors,'
juiqu’à un certain point , par leur long tube renfle
6c courbé au fommec, Je eou 8c la tête d’une oie.
L’Ovaire devient une baie turbïnée , noiïâtre ,
de la girofleur d’une Cérife. Je crois que cette plante
ne diffère pas eJlentkelïement de celle qui eft fi-
"guree dans Jacquin. En effet les légères diflem-
biances qu’elle préfente dans la forme & les
nervures des feuilles, &c. peuvent tenir à des
circonftances accidentelles. On preflent aifément,
par exemple, que le defléchemenc, dans les feuilles
charnues , peut rendre apparentes des veines &
des nervures qui ne l’étoient pas dans l’état frais.
On fait de plus que les formes & les dire&ions font
1 fufceptibles d’être plus ou moins altérées félon
que les agens , capables de les vicier , ont èxer-
cé fur elles, une aétion plus ou moins forte, plus
ou moins confiante, (v. ƒ. in îîerb. D . de Juffieu.)
4. Le R an THE du Bréfil -, Loranthut Brafilicnfii,
Loranthus hexàpetalus fo in s lanceolato-ovxiïs \
co foliis ante f o r efeentiam longe tubulofis , récris ,
clavatis.
Son feuillage a en quelque façon l’afpe£l: de
celui de V Avicennia tomentofay mais il eft très-
gl.ibre ainlï que les autres parties delà plante.
Les tiges font ligneufes , cylindriques , rameu-
fes. Les rameaux ont une teinte jaunâtre & font
garnis de feuilles péfiolées , alternes , rarement
oppolees , .iancéolées-ovales, entières, glabres,
milan'tp's -en deflus , médiocrement épaifles , ner-
vées obliquement , afllz droites , longues de trois
pouces à f ois pouces & demi fur une largeur de
d uze à qmnse lignes. Les pétioles font canali-
cuiés" 6c ont trois à quatre lignes de longueur.
Les rieurs font dJbüiécs aux fommités des rameaux
fur des pédoncules' ordinairement deux
fois ternés & donc plu') u s en même temps
icnt loi ir aires aux aiffe îes des feuilles fupé-
rieures. 'Les divifiôns de ces pédoncules fup-
porcent à leur fommet , immédiatement au-
deff’us d’une petite braftée écailleufé , -trois pédoncules
propres turbinés , longs de trois lignes
ou environ & dont lapartie fupérieure, é va fée en
maniéré de petite coupe , reçoit la fleur. Le calice
fupérieur eft un bord droit , membraneux ,
obrcurémeiyt denté. La corolle forme , avant fon
épanouiflemertt, un tube d ro it, hexaèdre , long
d’environ dix - huit lignes & renflé en maflue à
l’extrémité : bientôt elle s’ouvre jufqu’a la bafe en
fix pétales linéaires, un peu élargis fupérieure-
menti Les étamines font au nombre de fix , un
peu moins longues que. les pétales. Leurs filamens
ne fom. libres que vers le bas du tiers fupérieur de
la corolle. Les anthères font oblongues , & s’infèrent
fur leurs filets par leur partie moyenne.
Cette efpèce croît naturellement au Bréfil. T? »
( v. f . in Herb. D . de Juffieu. )
5. Loranthe marginé; L o r a n th u t m a rg in a tus*.
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'L o ra n th u s f o l i i s o v a t i s , fubacuminatis , m a r g in é
f e a r io f i s r a c em is i f o l i t a r i i s , a x i l la r i b u s ; p e d i -
c e l l i s t r f i o n s .
Cette efpèce a toutes les parties glabres &
lifles. Ses rameaux l’ont ligneux , cylindriques ,
finement -fines, grêles 6c élancés. Les feuilles
font pétiolées , oppofées ou un peu alternes, ovales
, légèrement âcuminées ; très-entières , médiocrement
épaifles , longues d’environ deux
pouces fur douze à quinze lignes de largeur ,
marquées de quelques nervures obliques ,
naiflant de la côte moyenne. Leur circonférence
eft brune, Icarieufe & tranfparente. Les pétioles
font canalicults & longs de trois à quatre
lignes. On voit à chaque aiflelle une grappe axillaire
, folitaire , tantôt droite , tantôt horifon-
tale, un peu moins longue que les feuilles. Les
ramifications latérales? de ces giappes font op-
pôl’ées ou prefqu’oppofces, ouvertes, longues
d’une ligne ou une ligne & demie , un peu d if-
tan tes les unes dès autres, 8c foutiènnent, chacune
à leur fommet, trois fleurs petites, fef
files', munies à la bafe de courtes écailles qui
leur tiennent lieu de calice inférieur. Le calice
fupérieur eft un bord obfcurément denticulé ,
entourant la bafe de la corolle. Celle-ci a à
peine deux lignes de longueur : elle a , avant
fon épanouiflement , la forme d’ur e rcsfïue ,
s’ouvre enfiiite julqu'à la bafe en fix pétales un
peu plus longs que les étamines 6c qui fie ren-
verfènt à leur partie 'moyenne la où ies filets
commencent d’être libres. Les anthères font
p e tite s, ov a les, & s’insèrent fur leur filamens,
non par leur extrémité-inférieure comme dans
la plupart des Loranthus, mais par leur partie
moyenne. L’ovaire fait , à l’intérieur dé la c o
rolle, une faillie aflez confidérable. Cette plante a
été trouvée, par M. Dombey, au Bréfil on elle croie
naturellement. . ( v . f . in Herb. D . de Julfieu.)
6. Loranthe trigoné ; Loranthus jîe lis Lin. Lo-
ranthus racemis trichotomis , pedunculis trigo-
nis , fioribus aqualibus. Lin. Spec. Plant, no. 7.
Loranthus Jlelis. Loefl. Iter. 187. Cumanifche
Riemenblume. Lirtn. Pflanzenfyft-, 3. p. 393.
C’eft une plante ligneufe, parafite des arbres ,
branchue , à rameaux ouverts & técragones.
Les feuilles font oppofées & alternes , ovaies ou
un pou ovoïdes, légèrement1 oblongues , très-
entières . glabres, fermes, coriaces, aflez épaifles,
longues d’environ un pouce & demi fur un
pouce de largeur. Elles font portées fur de
courts pétioles & marquées de nervures obliques
, peu l’aillantes , partant de la côte moyenne.
Les pétioles n’or.t que deux à trois lignes de longueur.
le,s fleurs font petites, d’un vert jaunâtre ou
d’un, blanc fa le : elles naiffent fur de's pédoncules
longs de fix ï huit lignes & rafleinblos
Jpluûeurs enfemfcie aux aiflelles des feuilles, Ces
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pédoncules font divifës en deux ou trois parties
vers leur extrémité, & chacune de leurs divi-
fions foutient à fon fominet , qui eft plus épais
& trigône , trois fleurs {effiles, dilpofées dans
un ordre triangulaire. Le calice inférieur con-
fifte -en une très - petite b radiée fquamiforme ,
fi tuée, à la' bafe de la fleur , au côté externe»
le fupérieur eft un bord court, obfeurémenc
6c irrégulièrement denticulé. La corolle eft com-
pofee de fix pétales grêles , fe renverfant en
arrière à leur partie moyenne. Les étamines font
au nombre de fix , à peu près de la longueur
de la corolle. L’ovaire devient une baie ovale ,
un peu oblongue , monofperme , noirâtre dans
fa maturité. Cette efpèce croît naturellement
dans l’Amérique méridionale. T? • ( v. f . in Herb.
D. de Juffieu. )
7. Loranthe coriace; Loranthus coriaceus.
Loranthus pentander foliis ovalibus , ob'orguf-
culis y fubfejjilibüs, fioribus ad axillas racemofo-
capitatis.
Periclymenum indicum, fo r e fiavefeente ? Tour-
nef. p. 609. Itti-Canni ? Rheed. Hort. Mal. v, 7.
p. 55. t. 2.9. Loranthus loniceroides? Lin. Spec.
Plant, no. 6.
La figure que nous citons de Rheed rend aflez
bien la lorme des feuilles, & la dil’pofition des
fleurs de ce Loranthe. Nous ne douterions
même pas qu’elle ne lui appartînt, fi les pétioles
étoieut plus courts. Toute la plante eft:
glabre Les tiges font cylindriques., 6c garnies
ds feuilles , tantôt oppofées tantôt alternes ,
prefque feffiles , ovales, fouvent, ovales - obion-
gues , un peu obtufes , entières, coriaces, épaif-,
lés , lifles, d’un vert foncé, marquées de quelques
nervures obliques partant de la côte moyenne.
Ces feuilles font longues de trois pouces & demi
à quatre pouces fur line largeur de deux pouces
ou un peu moins. Les fleurs viennent fur des
grappes latérales , très - courtes , où elles font
prefque rama liées eh tête. Elles ont le calice
très-petit; la corolle tu bu le U lé , légèrement
arquée, longue d’un pouce, divifee fupérieure-
ment & peu profondément en cinq découpures
étroites , réfléchies à leur fommet, ainfi que
la figure citée de Rheed nous les repréfente. Les
étamines font au nombre de cinq , de la longueur
de la corolle. Les anthères font jaunâtres.
Cette efpèce croît naturellement dans l’Inde ,
& nous a été communiquée par M. Sonnerar,
On la trouve dans l’Herbier de Commerfon fous
le nom de Gludnago. . ( v. fi ).
8. Loranthe farineux; Loranthus farinofusi
Lorant'.us p r n ta n d - r foliis ovato - 0 blond s ; m--
certiis fiirinofïs ax.ill.ir:bus ; corollis tubulofo - ver.,-
tricofis , ap ce reflexis.
Ses tiges font ligneufes, cylindriques, rasneii?*