
Ses feuilles font radicales, en touffe,' engainées
Inférieurement ÿ graminées , carinées , larges de
deux lignes , & longues de 4 à 5 pouces. La tige
eft triangulaire, nue , un peu plus longue que les
plus grandes feuilles : elle eft terminée par un épi
court, ovale, communément à trois lobes,dont les
latéraux font fort courts : cet épi eft d’un brun-
j’oufleâtre, sud à fa bafe, & eompofé d’environ
douze épillets ovales, fort ferrés les uns contre les
autres. Les écailles de la bafe des épillets & de
l ’épi font mucronées. Cette plante croît fur les
montagnes de la Suiffe , du Dauphiné & du
Piémont. Tp. (v. f ) Dans certains individus l ’épi
eft oblcurément lo b é , & approche un peu de
celui du Sckeenus co.nprejfus.
9. Laïche du Mont Balde ; Carex BalJenfs.
L . Carex fpicis ternis congefiis fefjîlibus ovatis
triquetris andregynis , involucro diphyllo• Lin.
Amoen. Acad. 4. p. 331. no. 199.^
Gramen junçeum montanum , capite fquamofo.
Bauh. Pin. 6. Prodr. 13. t. 13. Theatr. 79. Morif.
Hift. 3. p. 227. 5- Sec. 8. t. 9 .L 5. Gramen
junceum e Monte Baldo. J. B. 2. p. 509. Carex
alpina , capitulis al bis fquaniojis triquetris &
pulchrè lucentibus. Seg. Ver. 1. p. 12.5,
- Il paroît que cette plante eft rare, car Haller
8c M. A.iioni n’en font point mention , & nous
n’avons encore pu la voir. Si l’on peut fuppofer
que la collerette de deux feuilles (ituée fous l’épi,
foie fufceptible de varier au point de manquer
totalement, ce que Haller a obferve dans ion
Carex n°. 13-->5 , alors il feroit pofïible que la
plante dont nous traitons maintenant , ne fort
qu’ une variété de la précédente.
Ses feuiiles font radicales, un peu étroites, une
fois plus courtes que la tige quelles embraffent
inférieurement par leur gaine. La tige eft nue
triangulaire, haute de fept pouces ou davantage :
elle eft terminée par trois épis ramaffés, fefîiles,
courts, d’un rouge-brun ou blanchâtre (ce que
dit M- Séguier), formant commeun épi ou paquet
commun à trois lobes. Sous cet épi commun eft une
collerette de deux feuilles allongées, inégales , ouvertes
ou réfléchies. Cette plante croît fur le
Mont Balde, & dans les environs de Véronne. Tp.
10. Laïc he courbée 5 Carex curvula. Carex
cülmo foliifque duris curvulis, fpica unica , glur
mis ariftatis. Hall. Helv. no. 1^.53.
A n Carex curvula. Allion, Fl. Ped. no. 2295.
t. 92. f. 3.
Ses feuilles font étroites, jonciforme« , d’un
verd glauque, longues de 3 à 4 pouces : elles
font, ainfi que les tiges , dures, un peu courbées,
^onciformes, & difpofees en touffe. Les tiges
font grêles, nues, aufli longues , ou un peu plus
longues que les feuilles, & terminées chacune
par un épi court, qui paroît fimple , mais qui eft
eompofé d’épillets fort rapprochés les uns des
autres. Les écailles dé l’épi font lancéolées p
aigues, rouffeâtres, fearieutes & blanchâtres fur
les bords. Celles de la baie font plus grandes que
les autres. On trouve cette plante dans la Suiffe
le Dauphiné, le Piémont, furies plus haute®
montagnes. Tp. ( v. f. ) L’épi n’èft eompofé que de
deux ou trois épillets non féparés.
ï ï . L à i c h e à deux épis > Carex bipartita. Ail»
Carex culmo tereti nudo , fpicis binis terminali-
bus, fuprema compojita. Allion. Fl. Pedem. n°.
2301. t. 89. f. 5.
Sa racine, qui eft ffbreufe , pouffe des feuilles
& des tiges ramaffées en touffe. Les tiges font
nues, ftriées , cylindriques, une fois plus longues C?
que les feuilles, & hautes à peine de 4 ou 5
pouces. Les feuilles font graminées , glabres, un
peu roulées en leurs bords, ftriées, aigues', pref-
que piquantes. On voit au fommet de la tige
deux épis , dont un terminal, a jufqu’à un pouce
de longueur, & eft eompofé d’épillets, fefîiles ,
alternes, ramaffés ou ferrés les uns contre les
autres t l’autre épi, fitué latéralement un peu au-
deffous du premier , eft plus coiîrt, ovale, pédi-
ce llé , & placé dans l’aiffelle d^une braâée ou
foliole argue, d’un rouge-brun , les écailles font
ovales, pointues , non ariftées, brunes , blan-
chiffent fur les bords en vfeüHffant. Rarement on
obferve un troifième épi au-de flous de ceux dont
il vient d’être queftion. Cette plante croît fur les
montagnes du Piémont, aux lieux fangeux. Tp,
Î2. Laïche noirâtre ; Carex atràta. L. Carex
fpiculis androgynis ovatis pedunculatis : florenti-
bus ered'is , fructiferis penduïis N.
Cypsroides alpïnüm pulchrum , foliis caryephil-
leis, fpicis atris b tumentibus. Scheuch. Gram,
481. t. 11. f. 1 . 2. Carex. Hall. Helv. n°. 1369,
Carex atrata. Sçop. Carn. 2. n®. 1155. Carex. FL
Dan. t. 15 S.
Sa racine eft groffe, rameufe, flbreufe, traçante
: elle pouffe une tige haute de 8 ou 9
pouces , quelquefois même d’un pied , triangulaire
, feuillée feulement à fa baie , & nue dans le
refte de fa longueur. Ses feuilles font radicales *
larges d’environ deux lignes, à'bords, un peu
rudes au toucher. Il naît au fommet de la tige 3
0U4 épillets ovales, noirâtres , androgyns ou monoïques
, pédonculés , rapprochés les uns des
autres , droits pendant la florarfon , inclinés &
uif peu pendons lorfqu’ils font en fruits. A la bafe
de l ’epillef inferieur , eft une braâée ou foliole
étroite , droite, brune à fa naiffance, longue
prefque d’un pouce. Les écailles font ovales, un
peu pointues. Les capfules font ovales, trigônes-,
un peu mucronées, glabres, 8c noirâtres. Haller
ne les a vues que jeunes, puifau’il leur attribue
feulement une couleur jaune. Cette plante croît
fur les montagnes de la Suiffe , du Dauphiné, d»
Piémont, &c. Tp. ( v. f . ) Je ne vois pas pourquoi
Linné la range dans la feâion des épis
unifexuels, c’oft-à-dire, des épis dont toutes les
fleurs font d’un feul fexè, les épis étant androgyns
, femelles inférieurement & mâles à leur
fommet.
13. Laiché des fanges, 5 Carex utiginofa. L.
Carex fpica compojita, fpiculis androgynis : infe-
rioribus remotioribus feliolo longiori infirucUs f
culmo tereti. Lin. Fl. Suec. p. 3x5. n°. 836.
Nous ne nierons pas l ’exiftence de cette efpèee,
quoique malgré nos recherches à fon égard nous
n’ayons pas encore pu la connoître. Nous poffé-
dons quantité d’exemplaires du Sclunus com-
■ y r e f u s , bien repréfenté dans l’ouvrage de M.
Leers (F l . Herborn. t. 1. f. 1 .) dont plufieurs.
nous ont été communiqués pour le Carex uligi-
nofa, avec doute , mais qui ne lui appartiennent
pas.
- Selon Linné, fa racine eft fibreufè, & ne paroît
pas rampante : elle pouffe une tige de la longueur
du doigt, cylindrique, M e , nue. L’épi eft terminal,
d’une couleur ferrugineufe, oc eompofé
de 7 ou 8 épillets androgyns, un peu écartés les
uns des.autres. A la bafe de l’épi eft une feuille
ou braâée linéaire , liffe , droite comme terminale,
de la longueur de l’épi. Les feuilles radicales
font alternes , linéaires,, acuminées, cartaliculéesf
en deffus , convexes en deffous , glabres des deux
côtés, luifantes , liffes fur les bords, & de la
longueur de la tige. Cette plante croît dans Les
bois marécageux de la Suède. Elle a prefque l’af-
peâ de la fuivante. |
14. L a ï c H e des fables ; Carex dfetidrtd.• L.
Carex fpica compojita, fpiculis androgynis : infe -
rioribus remotioribus foliolo longiori inftrufî.s -*
culmo triqùetro. Lin. Fl. Suec. p. 325. n®. 835.
Carex maritima humilis , radice repente , caute
trilatero , fpica fpadicea nonnihil folio fa ,
Mich. Gen. 67. t. 33. f. 4. Gramen Cyperoides ex
monte ballori jimile humilius, in maritimis & are-
nofis nafeens, Raj. Hift. 1297. n®. 6. &Synopf.
3- p. 423. no. 5. Pluk. Alm. 178. t. 34. f. g.
Sa tige eft haute de trois pouces ou davantage*
grele , triangulaire , feabre fur les angles, nue ,
& enveloppé inférieurement par les gaînes
«es feuilles radicales. Ces feuilles font étroites ,
canaliculées en deffus, convexes en deffous, un
peu dures, & prefque de la longueur de la tige.
L’epi eft terminal, long d’un pouce, ou un peu
plus , d’une couleur roufleâtre, ou d’un verd jaunâtre
, & eompofé de 5 à 7 épillets affez gros
feffiles, alternes, avales, dont les inférieurs font
nn peu écartes les uns des autres. Sous chaque
epilletl’on obferve une braâée ou foliole îinéairefera
cée , élargie à fa naiffance, & plus longue
que l’épillet même $ mais ces bradées font d’autant
moins longues j félon qu’elles font fi tuées
ous des épillets moins inférieurs. Les écailles
dès épillets font très-acuminées, liffes, & mem-
braneufes. Cette plante croît en Europe, dans
les fables voifins de la mer : l’individu que nous
pofïédons nous a été communiqué avec d’excellentes
notes, par M. de Bellevaî, qui l’a trouvé
fur les bords de la mer dans les fables, près le
le Crotoy , en Picardie. 7p . f v . f f
15. Laïche à épi ; Carex fpicata. Carex fpica
compojita fubnuda , fpiculis androgynis ovatis
acutis numerofis approximatis fubdifüchis fejjili-
bus. N.
Gramen nemorofum , panicula rufefeente molli.
Tournef. 5 xz. Gramen (ylvaticum parvum tenui-
folium rigidiufculum. J. B. 2. p. 509. Morif. Hift.
3. p. 244* n°* 2.7. Gramini cyperoidi ex Mente
Ballon f mile y fpica totali e pluribus fpicis compojita.
Raj. Hift. 1297. n°. 5. & Synopf, 3. p. 423.
n®. 4. Pluk. Alm. 178. t. 34. f. 7. Rudb. reliq.
elyf. p» 3. f. I . Carex palujiris elatior, &c.'
Michel. Gen. 67. t. 33. f. 3. Carex. Hall. Helv.
no. 1362 Carex arenaria. Leers. Herb. n°. 706#
t. 14. f. 2. Carex dijlicha. Hudf. Fl. Angl. 347.
Liglnf. Fl. Scot. p. 746. n°. 6. Carex fpicata,
Pollich. Pal. n6. 875.
Eadem ? Spica brevi , baji foliolo ihflructa y
interdum nuda.
■ Cette efjfêce pâroît tenir 1er. milieu entré la./
Laiçhe des fables & la Laiche léporine ;■ je Pavois
même d’abord regardée comme une variété de la
première mais un peu plus d’examen m’a fait
voir qu’elle eft véritablement diftinguée de l ’une
8c de l’autre.
Sa fige eft haute dVfi pied â utt pied & demi,
triangulaire, feuillée inférieurement, & à angles
rudes ou accrochans lorfqu’on la gliffe de haut
en bas entre les doigts. Se S feuilles fon C affezJ
longues, ont plus d’une ligne de largeur, &
enveloppent alternativement par leur gaîne la
partie inférieure de la tige. L’épi eft terminal ,
rouffeâtre, nud ou prefque nud, long d’un pouce
& demi à deux pouces, non interrompu à fa bafe
ou l’étant beaucoup moins que dans l’efpèce ci-
deffus. Il eft eompofé dé 1 5 à 2Û épillets fefîiles ,
ovales-oblongs , pointus, alternes , rapprochés
les uns des autres , & un peu diftiques. A la bafe
de l’épi commun on obferve une ou deux bractées
courtes & aigues , & fouvent il ne s’en
trouve aucune. Cette plante croît en Europe ,
dans les marais , les prés humides, &c. Elle eft
affez commune dans les environs de Paris. Tp.
( V. v. ) Ses écailles font membraneufes, pointues
, liffes , d’un roux brun, blanchâtres fur
les bords«
/ La plante P. croît dans les Provinces méridionales
de la France, d’où nous l’avons reçue ;
elle a l’épi très-court , d’un roux-brun no»
interrompu, garni à fa bafe d’une foliole courte ,
mais qui manque quelquefois. Peut - être con-
viendroit-il de la diftinguer comme efpèee. Cem