
quelque erreur à cet égard , qupiqffellefoit, nous
dit-on , dans l'Herbier .• de &L Kalm ; mais j e fuis
ssfluré que cette meme plante eft indigène de
l’Europe, & qu’ elle eft même affez commune
dans nos montagnes , où je l’ ài obferyée en abondance.
. ,
Sa racine eft épaiffe, blanchâtre,. garnie de
fibres rampantes & traçantes : elle pouffe une
tige droite , haute de quatre bu cinq pieds y de
l épaiffeur du doigt cylindrique , fiftuleulè ,
prefque fimple , feuillée, glabre inférieurement,
& hériffée dans fa partie fupérieure de petits
poils féparés & vifqueux. Ses feuilles font alternes
, amples , amplexicaules ;, pinnatifides eu de-
coupées en lyre , dentées irrégulièrement , &
terminées . par. un lobe fort grand , triangulaire
, dentés elles font glabres , mais leur côte
poftérieure eft chargée! de quelques poils-lâches.
Les feuilles Tupérieures font : étroites , aiguës ,
prefqu’entières , & ciliées d’une manière remarquable.
Les fleurs font bleues, quelquefois blanches,
affez grandes , ‘ pédonculées, & difpoféeS
en une grappe compofée & terminale. Les pédoncules
& môme les calices, font hériffés de poils
vifqueux. Les-calices font un peu ventrus à leur
bafe. Cette plante croît dans les lieux humides &
ombragés des montagnes de la Suiffe, dn Dauphiné
, de l’Auvergne , & c . Elle eft très-diftin-
guée delà fuivante , par fon port, & par les poils
de fes pédoncules & de fes calices.- Tp. ( v. v. )
ifl. L aitron :à grandes feuilles, Sonchus plu-
merii. L. Sonchusptdunculis calycibufque glabris ,
florïbus paniculjto-corymbojïs 3 foliis ruticinatis
ampli[Jimis. N. . _ '
LaBuca Alpina glabra ,- acanthi folio , flore
magna caruleo. Vaill. Act. 1721. p. 200. Monnier.
Obf. 1 5 7 . Sonchus plumeri. Gouan. Illuft. p. 54*
Sa tige eft haute de trois pieds ou davantage ,
épaiffe , fiftuleufe , ■ liffe , fimple, feuillée, &
verdâtre. Ses feuilles radicales ou inférieures font
fort grandes , longues d’un pied & demi » fur une
largeur de fix pouces , ronçinees , à cinq ou fix
grandes découpures de chaque côté avec un lobe
terminal un peu plus grand que le s découpures ,
à pétiole aîlé , & dentées très-inégalement fur
les bords de leurs découpures, de leur lobe terminal,
& des, membranes décurrentes de leur
pétiole : ces feuilles font glabres , vertes en d eff
i l é glauques nerveufes en deffous. Les feuilles
caulinaires font beaucoup plus petites, plu? étroites
5 à lobe terminal fort aigu , & amplexicau le s
à leur bafe, les fupérieurés font entières , fe terminent
par une pointe en alêne. L e s fleurs font
bleues , grandes comme celles de la Chicorée,
pédohculées, difpofees en une panicule large,
corymbiforrae & terminale!. Les pédoncules &
les calices font très=glabres. Les femences font
oblongues, un peu rétrécies en pointe à leur
femmet, & couronnées d’une- aigrette fimple &
feflile , non pédiculée. comme Linné l’a dît.
Cette belle efpèce croît dans-les Pyrénées , & au
Mont-d’ô r , en Auvergne , où M. le Monnier l’a
découverte, & où nous l’avons o'bfervée depuis.
T p .( v ,v .)
Elle eft très-diftinguée du Laitron de montagne
^ non-foulement par fes pédoncules & fes
calices glabres, mais encore par la grandeur &
le difpoiition de fes fleurs, & par le caraétère de
fes feuilles 5 elle s’élève d’ailleurs un peu moins ,
& même au Jardin du Roi , où on la cultive
fa tige n’y acquiert que deux pieds & demi de
hauteur.
LAÎTUE , L a c t tr c a ; genre de plante â
fleurs coiwpopfées, de la divifion des Chicoracées
ou1 fomi-flofculeùfes, qui a de très>grands rapports
avec les Laitrons, 8è qui comprend des
-herbes laiteufes, à feuilles alternes, amplexicau-
les , entières ou découpées, & à fleurs prefque
cylindriques , difpofees^foit en grappe , Toit en-
panicule corymbiforme qui termifte la plante.
Le caractère ejfentiel de ce genre eft d’avoir le
calice embriqué, prefque cylindrique , à bord
des écailles-membraneux ; le réceptacle nud -, les
-femences couronnées d’une aigrette pédiculée.
C A R AC T E RE GÉNf iRIQ ü'E.
L a fleur a un calice commun prefqiië cylîn»
drique ou un peu conique , embriqué d’écailles.
droites , ferrées , pointues y naembraneufes ou
légèrement foarieufes fur les bords.
Elle confifte en quantité de demi-fleurons tous
hermaphrodites , à languette linéaire , tronquée,
à quatre ou cinq dents,-r ayant cinq étamines
fyngénéfiques , l’ovaire inférieur j & le ffyle terminé
par deux ftigmates. Ces demi-fleurons font
portés fur un réceptacle nu , & forment par leurs
languettes, qui fe recouvrent circulairement,
quoique médiocrement ouvertes , uné fleur com-
pofée-régulière. ^
Leflru.t confifte en plufieurs femences ovales
ou oblongues comprimées , & couronnées chacune
d’une aigrette fimple & pédiculée.
Le calice des Laitues eft moins ventru que
celui des L a ’ trons en général ; mais ce qui diftin-
gue principalement ces deux genres, c’eft que
l’aigrette des femences eft pédiculée dans les Laitues
, au lieu que dans les Laitrons elle eft,feffils*
E s P E C E S,
1. L aitue cultivée ou commune , La chic®
flativa. L. LaBu cafo liis rotundaùs , cauUnis corda
ti s , caule corymBofo. Lin.,
LaBuca fativa. B .tu h. Pin. 122. T ournef. 473*
Morif. Hift. 3. p. 57. Sec. 7. t. 2. f. W f i f
Hift. 220. LaBuca fativa vulgaris, non capitata•
J. B. 2. p. 9$7* LaBuca fa t iv a , fo lio fcariold»
Lob. Ic. 24T. LaBuca fativa. Dod. Pempt. 644.
Laâucd- E l a c\V- t. 8 8 .
. LaBuca. fa tiva capitata. LaBuca. capitata•
Bauh. Pin. 123. Tournef. 473. Morif. Hift. 3.
p. 57. Sec. 7. t. 2. f. 2. LaBuca capitata. Dod.
Pempt. 645- LaBuca fativa fefjihs f . capitata.
Lob. Ic, 242. Vulgairement la Laitue-pommée.
g. LaBuca. fativa crifpa. LaBuca crifpa. Bauh.
Pin. 123. LaBuca crifpa laciniata. J . B. 2. p-999-
Tourner., 473. LaBuca.crifpa, Dod. Pempt. 644,
Vulgairement Laitue f r i fée.
y. LaBuca fativa Longifolia. LaBuca romana
lenga dulcis. J. B. 2. p. 998. Tournef; 473» Raj.
Hill. 219- LaBuca fo lio obfcurius virente , femine
nigro. Bauh*. Pin. 123. Morif. Hift- 3. p. 57.
Sec. 7. t. 2. f. 9* LaBuca romana. Garf. t. 3J5.
Vulgairement Laitue-romaine ou Çhicon.
C’eft une des principales & des plus- intéref-
fantes de nos plantes potagères , l’une de celles
qui font le plus anciennement .& le plus généralement
cultivées dans les jardins, & celle en même
temps qui a produit par fa culture dans differens
pays , differens fols, &c. les variétés-les plus
nombreufes. On diftingue en effet maintenant
jufqu’à 149 variétés de cette efpèce intéreffante ;
mais toutes ces, variétés peuvent fe rapporter aux
trois principales dont nous venons de faire la
citation, & qui font les plus connues par l’ufage.
Elles en font des fous-variétés ,. c’eft-à-dire dés ,
variétés fécond aires plus ou moins remarquables,
& diftinguées.entre elles en général-, foit par la
couleur, les taches, le froncement plus ou moins
confidérable de leurs feuilles, foit par la groflèur,
de leur pomme, leur faveur , &c. & c.
La Laitue cultivée commune , celle qui ordinairement
monte en tige fans pommer, & qui
l’emble moins perfectionnée par la culture, eft
une plante annuelle , laiteufe, s’élevant à la hauteur
de deux pieds, fur. une tige droite , cylindrique,
glabre, feuillée, ramifiée en corymbe
dans fa partie fupérieure. Ses feuilles font alternes
, amplexicaules , ovales - oblongues , ondulées
, filles, tendres, d’un vert pâle quelquefois -
jaunâtre , & un peu dentées vers leur bafe. Les
inférieures ou radicales font les plus grandes ,
les plus larges, arrondies à leur l'ommet, & rétrécies
à. leur bafe j les fupérieures font les plus petites
, cordiformes , embraffantes, terminées en<
une pointe courte , prefqu’obtufe. Lesfleursfont
petites., pombreufes, jaunâtres, droites , fituées
vers le fommet des rameaux, fur des pédoncules
courts. Ces pédoncules font très-glabres , ' ainfi
que les calices. Les femences font petites, gri—
leatres,, ovales-oblongues , comprimées , couronnées.
d’une aigrette blanche-, fimple-, pédi-.
cujée. Cette plante, dont on ignore l’origine,,
f cultivée dans les jardins, où on la sème pour
a manger toute jeune en falade, foit feule ,
oit mélangée avec d’autres herbes que l’on meü
or mûrement dans les faladesau commencement
la b e lle fa ifo n .
La première variété de cette efpèce ( var. « . ) s
eft la Laitue pommée , c ’eft-à^dire celle qui ,
avant de monter en tig e , offre une large touffe
de feuilles arrondies , ondulées ou huilées, concaves
, & dont celles du centre Ce>recouvrant mu tuellement
& très-ferrées les unes contre les autres,
forment , .comme dans: le Chou commun,
une tête arrondie , compaéle.j ferme , feffile, &
qu’on nomme pomme ou coeur de Laitue. Les
feuilles & la tige fort raccourcie qui compofenc
cette pomme de Laitue font fort tendres , peu
colorées, d’un blanc jaunâtre, & d'une faveur
douce ou qui conferve très-peu de l’âmértume
naturelle de la .planté. C’eft cette même pomme
que l’on choifit pour l’ufàge , après-en avoir ôté
quelques-unes de, fes feuilles extérieures , qui
font plus colorées ,'plus vertes , & ont une amertume
plus, marquéè. On la coupe par quartiers,
& 011 en fait d’excellentes, falades, ou on la mange"
cuite & préparée dans differens mets. Voici les
principales fous-variétés de la Laitue pommée ,
empruntées, par extrait du Diâionnaire d’agriculture',
par: M.: l’Abbé Rofier.
Laitues-pommées.
U Impériale ou Laitue d'Autriche:, ou grofle
Allemande. On peut l’appeler la Reine des Laitues
à caufe de fa groffeur monftrueufë , fur-tout en
Hollande. Sa pomme eft trèsfferrée , & fa faveur
eft douce & fuerée Iorfque le terrein le climats
lui conviennent. Cette Laitue reftè long-temps
à faire fa pomme, & monte très-difficilement.
Les premières feuilles baffes ou. extérieures, de.
cette Laitue font très-grandes , lifles., d’un verc-
pâle ; fa pomme eft.de couleur jaune j les femen-
c.es. font., blanches.;
La Laitue cocajfe. Elle eft un peu amère , &
médiocrement tendre $.< cependant les Jardiniers
p.acoiffent, la préférer à toute; autre, pour l’été ,
parce que fa pomme eft greffe & fe fourient longtemps,
en cet; état avant de monter..Elle, eft très-
garnie de feuilles, & a fes femences blanches,
La Verf'ailles. Elle reffemble à la cocaffe à
beaucoup d’égards ,* mais elle eft moins amère ,
moins.garnieide feuilles , & a fa tête un peu appla-
tie. Ses feuilles font d’un: vert plusxlair que celles :
de la cocaffe , & n’ont aucune teinte de rouffeur. ’
L a Laitue-Batavia ou Laitue.de Siléjîe. Quoique
fa pomme , qui fe forme en deux mois &
d em i, ne foit pas très-pleine ni trèsrblanche , &
qu’elle foit un> peu amère quand elle a cru dans;
les. terres fortes', elle.eft fi; tendre., fi caffante ,
fi délicate , qu’elle peut paffer pour une des meilleures
Laitues. Elle eft une des trois plus groffes;
fés. feuilles un-, peu alongées font très-grandes ,
très-cbulléesi ou. comme frifées , d’un vert très-
E e e ij