
rofette , longues de huit à dix pouces & quelquefois
même d’un pied ou davantage. Les folioles
de les feuilles font ovoïdes , obtufes, quelques
unes échancrées en coeur à l ’extrémité .
d’autres prefque rhomboïdales, entières dans leur
moitié inférieure , denticulées au fom'met. Les
flipules font lancéolées , aigues, dentées pofté-
rieurement & légèrement décurrentes fur le pétiole
commun. Celui-cieftlégèrementcanaliculé.
Les- pédoncules font axillaires folitaires, fou-
vent plus longs que les feuilles & foutiennent à
leur extrémité des fleurs jaunes, pédicellées ,
très-petites, qui y font ramaffées en un épi court,
ovale, ferré , ou en une tête hémiiTohérique. On
voit au-deffpus de chaque pédoncule propre Une
braélée fubulée, très-courte. L’érendard efl plus
grand que les autres pétales & les enveloppe. 11
luccède aux fleurs de petites gouffes mondfpermes
réniformes , prefque circulaires , peu compri-
,niées, noirâtres dans leur maturité , chargées de
quelques poils & marquées de rides ou fines
parallèles à leur circonférence. Cette plante eft
très-commune en Europe dans les champs , dans
les prés , le long des chemins. 0*. ( v. v.)
Il n’eft pas d’efpçcéqui ait les Heurs auffipetites
& les fruits aufü courts. Haller dît qu’on a commencé
à la cultiver dans quelques endroits.
6. L u z e r n e l e n t i c u l a i r e ; Medicàgo lenticu-
■ laris. Medicàgo flipulis dentato-fimbriatis j pey
dunculis fubfèxfioris ; leguminis midi , vetiojî,
lentiformis gyro fimplici.
Medicàgo maritima , trifolia , 'XsWK*e.'7icç y fruc-
tu torofo , non fpinofo ? Till. Pis. pag. 110. Tab.
4-- Fig. 1 . Medicàgo annua , italien , polycar-
pos. Michel, ex Herbario D. de Juffieu. Medi-
cag') obfcura. Retz. Fafc. I . p. 14; Tab-. 1.
Cette plante a des rapports avec le Medicàgo
Tugofa -, mais fes pédoncules font chargés d’un
plus grand nombre de fleurs que dans cette
dernière efpèoe. Ses gouffes d’ailleurs ont le
bord externe plus mince 4 ne font pas ridées de
même , ne font qu’une feule circonvolution à la
manière de celles du Medicàgo radiata, & ne renferment
ordinairement qu’une femence.
Les tiges font anguleufes , dilfufes , tombantes
, rameufes, légèrement velues comme le relie
de la plante , & longues d’un pied ou d’un pied 8e
demi. Les feuilles font composées de trois folioles
affez grandes, cunéiformes , plus ou moins obtufes
, quelquefois prefque rhomboïdales au fom-
rnet, & bordées , dans leur moitié fuperleure ,
de dents fines , aiguës, nombreuiès. La fuperficie
deces folioles efl marquée de nervures obliques,
aflez faïl 1 a n tes , partant de la côte moyenne. Le
pétiole commun efl long & muni, à fa bafe , de
deux flipules lancéolées , aiguës,’ auriculées pof-
térieuremenî , frangées fur les bords. Les pédoncules
viennent dans les aiffelles des feuilles: ils
font folitaires 7 plus longs que les pétioles , & foutiennent
communément n« leur extrémité cinq à
huit fleurs petites , jaunes , prefque feiïiles , ra-
maflees en une efpèce de tête. Les gouffes font
glabres , comprimées, mu tiques, mucronées pat
i eM » & marquées à leur fuperficie de veines
diÿofées en rayons. Ces gouffes ne font ftir elles-
memes qu’un feul tour en fpirale de manière à former
un corps orbiculaire, mince à fa circonférence
, à peu près de la forme & de la grandeur
d’une Lentille. La fomence qu’elles renferment
efl rériiforme & plus greffe que dans les autres
efpeces de ce genre. Vraifemblablement cette
plante efl annuelle , & croît naturellement dans
les parties méridionales de l’Europe. ( v. f . commuai
catam à D. de Juffieu.'). M. Retzius la foujr-
çonne «riginaire d’Allemagne.
7. L userne faucille; Medicàgo fa i t ata. Me-
d;cago pedunculis racemofs , leguminibus lunatis,
caule profirato. Lin. Spec. Plant, no, 6.
T ri fini um jylvefr e Ititeum, filiquâ cornu la-, vel
medica frutefcens. Eau h. Pin. 33b. Medica fylvef-
tris fioribus croceis. Tournef. 410. Medicafiavo
flore. C lui. Hifl. a. p. 143. Medica fylvefîris. J.
B. Hifl. a., p. 383? Lens major repens. Tabern. p.
50I.' Medica frutefcens , five fiavo flore Clufii
Park. Raj. Hift. p. 960. Falcata. Riv. Tab. 2g6:.
Medica fylvefîris frutefcens vel trifolium falca-
tum feu Medica filiquâ cornutâ tortili. Morif.
Hifl. z . p. 157. Seél. 2. Tab. 16. Fig. I. Medica
fylvefîris fioribus è luteo pallefceneibus.
(Eder. t. 2.33. Medica fo liis oblongis , ferratis ,
filiquis femilunaribus racemofis. Hall. Helv. no.
381. Medicàgo racemis axillaribus j filiquis polyl-
permis , falcatis , compreffis. Scopol. Garni©!'.
Ed. 1. p. 519. Ed. z. n®. 9 4 I. Medica falcata.
Mill. Diél. n°. z . Fl. Fr. 590. nu. 7. Medi-
cago falcata. Crantz. Auflr. p. 434. Pollich. Pal.
n°. 713. Doerr. NafT. p. i j o . Kniph. Cent. 1 r,
p. 67. Gærtn. de Fruél. vol. 2. p. 348. Tab.
j« - , .
Elle reffemble , à plufieurs égards , à la Lu»
ferne cultivée; mais , outre qu’elle ne s’élève
pas de même , elle en diffère par fes gouffes,
qui , pour l’ordinaire , ne Font pas fur elles-
mêmes une circonvolution complette 3 ce qui
rapproche extrêmement cette plante des Tri-
gonellesô
Ses tiges font foibles , cylindriques ou légèrement
anguleufes , rameufes , couchées à la
bafe, un peu redreffées dans leur partie fupé-
rieure, affez dures pour que quelques auteurs
les aient crues ligneufes. Les feuilles font plus
petites que dans le Medicàgo fativa , & com-
pofées de trois folioles étroites , lancéolées ,
ovales ou cunéiformes , quelquefois linéaires ,
fouvent obrufes , ou même tronquées au fommet
, mucronées par la nervure principale ,
dentées à leur partie fupérieure , d’un vert
gai , prefqu’entièrement glabres comme le
refte de la plante. Les flipules font lancéolées,
aiguës , légèrement dentées poflérieurement. Les
pédoncules font axillaires, folitaires , communément
plus longs quelles feuilles , & foutiennent
à leur extrémité des fleurs difpofées en grappes
ovales, peu ferrées, munies de petites bra&ées
fetiformes. La couleur de ces fleurs efl fou-
vent jaune, mais quelquefois purpurine, v io lette
, bleuâtre. Les corolles font prefqu’une
fois auffi, longues que les calices. L’étendard
éfl ovale , affez large , légèrement emarginé ,
abaiflo fur les côtés, plus grand que les autres
pétales. Les fruits font des gouffes comprimées,
fort arquées , fémi-lunaires , mucronées , glabres
, polyfpermes. Cette efpèce croît naturellement
en Europe, dans les prés fëcs & raon-
tueux , le long des chemins. Tp. ( v. v, ) .
8 . Luserne cultivée; Medicàgo fativa. M e-
dicago pedunculis racemofis, leguminibus contor-
ds , caule erecto glabro. Lin. Spec. Plant. n°. 5*
Trifolium filiquâ cornutâ five Med ca. Bauh.
Pin. 33®- Medica major , ereâior, fioribus purpu-
rafeentibus. J. B. Hifl. 1 . p. 382. Haj. Hifl. p.
çôo.Tournef. p. 4 I 0 . Medica légitima. Cluf. Hift.
% p. 242. Medica fativa flore violaceo. Gefn. Coll.
Medica fativa five Trifolium fativum filiquâ cor-,
nutâ magis tortili. Morif. Hifl. 2*p. 158. Seâ. 2.
Tab. 16. Fig. 2. Foenum burgundiacum. Lobel.
Icon. 2. p. 36. Medica. D od. Pempt. 575. Medica
eaule reclo, fo liis oblongis , ferratis , racemis
ereSis , filiquis 'planis , iterato contortis. Hall.
Helv. n®. 382. Medica faùva. Mill. Diéfc. n°. 1.
FL Fr. 590. nQ. 6. Medicàgo fativa. Crantz.
Auflr. p. 434. Pollich. Pal. n°. 712. Pall. It. 1. p.
37O. Kniph. Cent. 8. no. 67. Lufeme. Cours
cômpl. d’Agric. vol. 6. p. 333. Tab. 8.
La Lulèrne cultivée efl une de ces plantes économiques
avec lefquelles on peut former des
prairies artificielles d’une grande utilité , tant
par l’abondance de la nourriture, qu’elles four-'
niflent aux befliaux , que par l’avantage qu’elles
ont de durer un nombre d’années affez confidé-
rable , 8e de n’exiger du cultivateur d’autre foin
que celui de les faucher.
Ses racines font pivotantes , très - vivaces ,
s’enfoncent profondément en terre , 8e je les ai
vues quelquefois avoir plus de quatre pieds
de longueur. Il en fort dés tiges herbacées ,
fermes , droites , cylindriques ou un peu anguleufes
, rameufes , liffes, glabres , hautes
dun pied & demi à trois pieds. Les feuilles
font eompofées de trois folioles ovales ou ovales-
lancéoléés , fouvent obtufes & un peu ovoïdes ,
mucronées , dentées à leur partie fupéricure , ver-
tes des deux cô té s, quelquefois légèrement ve-
hies j longues d’environ un pouce fur quatre à
cinq lignes de largeur. Ces folioles ont chacune
un pétiole partiel court, jaunâtre fur le fec ,
comme il arrive dans plufieurs autres efpèces de
ee genre. Le pétiole commun a , â fa bafe , deux
flipules lancéolées, aigues , un peu dentées ou
frangées à leur bord poflérieur. Les fleurs font
pédicellées , 8e difpofées en grappes axillaires ,
médiocrement ferrées fur des pédoncules droits ,
folitaires, aulTi longs ou plus longs que les feuilles.
Elles font ordinairement de couleur violette ou
purpurine ; quelques-unes font jaunâtres , d’autres
nuancées de bleu 8e de blanc, ©n remarque ,
immédiatement au - deffous de chaque pédoncule
propre, une petite braélée fétiforme. Le calice efl
.divifé , jufqu’à fon milieu , en cinq depts feta-
cces, droites. Là corolle , plus loague que le calice,
efl compofée d’un étendard allong é, é tro it,
légèrement éehancré , qui dépaffe les autres pétales
j de deux ailes ovales, appendiculées ; d’une
carène obtufe, prefqu’aufli longue que les ailes ,
8e portée fur un double onglet. L’ovaire devient
une gouffe comprimée, à bords entiers, pclyfper-
me , roulée en fpirale deux à trois fois fur elle-
même comme la coquille d’un Limaçon. Cette,
plante fe trouve en France, en Efpagne, &c.
Elle efl aujourd’hui naturalisée dans un grand
nombre d’endroits. Quelques perfonnes la croient,
originaire de la Me die. 7p . ( v . v. ) .
^ Elle partage avec, le Trifolium pratenfe. Lin.
l’inconvénient de gonfler, jufqu’à les faire périr ,
les befliaux qui en mangent beaucoup, 8e particulièrement
les chéVaux. C’efl dans les terreins
gras, légers , & qui ont beaucoup de fond %
qu’elle fe plaît davantage. Dans les années favo%
râbles , on la fauche juiqu’à quatre & cinq fois.
Elle ne réuflit pas dans les terres sèches & arides.
On fe fert de fa racine , coupée par morceaux ,
qu’on effile par les deux bouts de manière à. ce
qu’ils imitent une petite broffç ou un pinceau .
pour fe frotter les dents, & y porter les poudres
ou ïes opiats deflinés à les nettoyer. Mais il faut
auparavant., par des ébullitipns à- grande eau &
réitérées plufieurs fois , la dépouiller de fa ma--
ticre extractive , de fon odeur forte & de fa laveur
défogréable.
9. Luserne. couchée j Medicàgo froflrata.
Jacq. Medicàgo perennis fo liis cuneato-linearibus’,
Jiipulis fubintegerrimis j pedunculis paucifloris ,*
leguminibus cochleatis inermibus.
Medicàgo pyoflrata. Lin. F. Suppl, p. 340, Jaçq,
Hort. Vind. v. 1. p. 5 9. Tab. 89.
Elle e f l , par fes gouffes , par fon petit nombre
de fleurs fur chaque pédoncule , par fes feuilles
plus étroites, &c. , parfaitement diflinéle du M o
dicago falcata , avec qui elle fçmble avoir plus de
rapports qu’avec aucune autre efpèce de ce
genre.
Ses tiges font herbacées, nombreufes ; anguleufes
, glabres, longues d’un à deux pieds , tout-
â- fait couchées , & divifées en beaucoup de rameaux
flexueux en zig - zag. Les feuilles fono