
trou circulaire à leur fommet , comme Linné
dit que c’eût le propre des Ludwigia. Ces cap-
l'ules , indépendamment de ce trou , , s’ouvri-
roient elles encore fur les angles, comme le dit
M. Gærtner $ ou cet auteur auroit-il , fous le
110m de Ludwigia alternifolia , une plante différente
de la mienne ?
E s p è c e s .
i . Lüduige à feuilles alternes; Ludwigia al-
ternifblia. Lin. Ludwigia glabra foliis alternis,
lanceolatis ; pedunculis unifions axillaribus ; caule
credo angulofo.
Lyjimachia non pappofa , flore luteo majore ,
flliquâ caryophylloide minore , ex Virginia. Plukn.
Alm. pag. 0.3 5 - Phyt. Tab. 2.03. Fig. 2. Fru-
tex faligneis foliis ; caule purpureo , capfularis ;
ex Florida ? Plukn, Amalth. pag. 99. Phyt. Tab.
412.. Fig. 1. Ludwigia foliis alternis Lanceolatis.
Gronov. Vîrg. Ed. 1. P. 17 Ed. a. p. zo. Threw.
Ehr. 2. Tab. 1. Ludwigia alternifolia. Mill. Dîét.
nQ. 1. Gærtn. deFruét. Tab. 51. Fig. 8. Lam.Ill.
Gen. Tab. 77.
C ’eft une plante glabre, herbacée, qui a affez le J
port du Jujfl&a oüandra , & qui eft remarquable
par la grandeur de fes calices. Ses racines font
charnues , napiformes , fafciculées , & donnent
naiffance à une tige droite, anguleufe, liffe, haute
d’environ un pied, diviféeen beaucoup de rameaux.
Les feuilles font alternes, feffiles, lancéolées ou linéaires
lancéolées, pointues , très-entières , d’un
vert pâle en deffons. Les fleurs viennent aux a if
Telles des feuilles , fur des pédoncules.axillaires ,
folitaires, droits, longs de deux à trois lignes &
munis à peu de1 diftance de leur extrémité, de
deux bradées oppofées, cadugues, linéaires, pointues,
très-étroites , qui ne fe prolongent guères
eue jnfqu’à la bafe des découpures du calice. Ces
pédoncules foutiennent à leur fommet une feule
fleur. Lep divifions du calice font grandes ,
ovales , pointues & commencent à s’ouyrir par les
côtés. Les pétales font ovales, de couleur jaune
& ne débordent pas le calice. Les étamines
^bnt petites , au nombre de quatre. Le ftigmate
eft capité, tétragone. L’ovaire eft quadrangti-
îaire , ailé fur les angles par les découpures cali-
cinales. Il devient une capfule prefque cubique ,
un peu arrondie à fa bafe , à angles membraneux*
Les découpures du calice ont dans le fruit quatre
à cinq lignes de longueur. Cette efpèce croîs naturellement
en Virginie. M. de la Marck en pof-
sède un exemplaire rapporté delà Caroline méridionale
parM. Frafer. O . (v. ƒ. )
2. Lüduige velue; Ludwigia liirfuta. Ludwigia
foliis alternis , lanceolatis; floribus axillaribus ,
folitariis, fubfeflilitus ; caule tereti , dijfufo. -
Ludwigia pi lofa ? Walter. Fl. Carol. pag. 89.
Elle a dans la forme & la difpofîtion de fes
feuilles, beaucoup d’analogie avec le Ludwigia J
alternifolia, dont elle eft néanmoins affez d#ftinâre
pour qu’on ne puiffç aifément confondre ces
deux efpèces.
Toute la plante eft velue. Sa tige paroît ligneu-
fe. Elle eft cylindrique , rameufe , à rameaux alternes
, ouverts, diffus. Les feuilles font alternes
feffiles, lancéolées ou oblongues-lancéolées entières
, longues de dix-huit à vingt lignes fur
trois lignes & demie à quatre lignes de largeur.
Les fleurs naiffent folitaires, aux aiffelles des
feuilles, fur des pédoncules û courts qu’elles
femblent fefTiles : elles o n t , à leur bafe , deux
bradées linéaires , oppofées , très-étroites, prefque
fétacées; plus longues que l’ovaire. Cejui-ci
eft velu, à peine anguleux & furmonté d’un calice
à quatre découpures petites, ovales, pointues
, évalées. Le fruit eft une capfule velue ^légèrement
turbinée , moins anguleufe que' dans
les autres efpèces, longue' feulement d’environ
deux lignes & couronnée par les divifions du calice
qui n’ont guères plus d’une ligne de longueur.
Cette efpcce croît naturellement dans la Caroline
méridionale d’où elle a été rapportée par M. Fra*
•fer. ( v. ƒ )
. 3. L üduige Juffioide ; Ludwigia juffieoides,
Ludwigia frutefeens glabra foliis alternis , line a-
ri-lanceolatis ; floribus axillaribus, folitariis ;
gerniène longifflmo.
Cette efpèce a tellement le port & l’inflo-
refcence des Juffi&a. qu’il n’y a guères que le nombre
des étamines qui empêche de la rapporter à
ce dernier genre.
Ses tiges font frutefeentes, droites, cylindriques
, rameufes prefqu’à la manière du Ly-
thrum virgatum , glabres comme le refte de la
plante, & paroiffent s’élever à la hauteur d’un
pied & demi à deux pieds. Elles font garnies de
feuilles alternes, éparfes, linéaires-lancéolées,
pointues , très-entières , vertes des deux côtés ,
rétrécies en. pétiole à la bafe , longues de deux
pouces à deux pouces & demi, fur une largeur
de deux à trois lignes. Les fleurs viennest dans
les aiffelles des feuilles fur des pédoncules axillaires
, folitaires, longs feulement d’une ligne
ou d’une ligne & demie, & munis vers leur fom*
met de deux braâées f é t â c é e s , oppofées, extrêmement
courtes. Ces pédoncules foutiennent à
leur extrémité un ovaire étroit , obfcurément
tétragone, long de, fix à fept lignes & couronné
par un calice é v a f é , partagé jufqu’ à la bafe en
quatre divifions o v a l e s - l a n c é o l é e s , entières , un
peu acuminées. La corolle paroît de cottleur
jaune & ne pas excéder la longueur du calice.
On v o it , à fon intérieur, quatre étamines un peu
plus courtes que le ftyle. Celui-ci eft implanté
fur une faillie tétragone, pyramidale, que fait
l’ovaire au dedans du' calice , & fé termine par
un ftigmate capité, q ù a d r angulaire, blanchâtre,
comme pubefeent. La faillie dont je viens de
parler , a fes angles velus & alternes avec le s étamines.
Le fruit eft une capfule allongée , qui va
en s’épaifliffant un peu1 jufqu'à fa partie moyenne,
8c conferve à-peii-près le même diamètre dans .1
le refte de fon étendue. Cette capfule eft d’abord
couronnée par le calice qui s’en fépare lorf-
qu’elle approche de fa maturité. Cette plante
croît naturellement à l’Ile de France dans^ les endroits
marécageux. Elle a été communiquée à M.
de la Marck par M. Jofeph Martin. T? . ( v. ƒ. )
C’eft fur-tout au JuJJi&a que M. de la Marck a
nommé angufiïfolia {Dia. n ° .y .) qu’elle reffemble
davantage. Mais indépendamment des autres
différences , la feüle infpeâion des fruits peut
faire diftinguer ces deux plantes ; car on n’ap-
perçoit pas, fur ceux du JuJJisa anguflifolia, le
corps anguleux qui termine fuperieurement
les capfules du Ludwigia jujji&oides.
4. LudVige à feuilles oppofées ; Ludwigia Ç>p-
pojîtifolie. Ludwigia foliis oppojkis lanceolatis ,
caule dijfufo. Lin* Spec. Plant, no. 2.
Je me contenterois de paffer fous filence ce
prétendu Ludwigia , fi je ne croyois qu’il fût utile
de faire obferver au leâeur le peu de foin qu il
arrive quelquefois à Linné de mettre d ans ladéter-
mination des caraâères fpécifiques des plantes. En
effe t, â l’occafion de cette efpèce , fi nous dit d un
côté qu’elle a les feuilles oppofées y tandis que de
l’autre ilia décrit à feuilles alternes & lui donne en
outre comme fynonyme une figure ( Caratnbu.
Rheed. Mal. 2. Tab. 49. ) qu’il rapporte ailleurs à
l ’un de fes JuJJi&a. Quoi qu’il enfoit , voici la def-
cription qu’on en voit dans fon Flora 1 eylanica.
n^. 66.
•Plante couchée , longue d’environ fept pouces
& qui a le port du Ly thrum Hiffùpi folium.. Les rameaux
partent prefque, tous des environs de la racine.
Les feuilles font alternes , lancéolées , liffe s,
très-entières , {triées , rétrécies en pétiole à la
bafe. Les fleurs font axillaires , folitaires 8c ont
la forme du Clou de Girofle. L’ovaire eft plus
long que le calice. La corolle eft jaune , plus-
courte q,ue le calice & compofee de quatre pétales.
Les étamines font au nombre de quatre,
& le ftyle capité. Les capfules n’o'ns que moitié
de la longueur des feuilles. Cette efpèce croît
dans leS Indes Orientales. 7p*
5. Lüduige trifîore ; Ludwigia triflara. Lud-
wigid fo liis ôppofitis lanceolatis , • caule ereçt.o,
Lin. Spec. PI. .n? 3. Su.b nom n: L.ulw -, &erigats^,_
Sa tige eft herbacée ; droite , branchue , liffe ,
& s’élève à la hauteur d’un pied. Les feuilles font
oppofées , pétiolées , lancéolées., très-entières,
liffes comme la tige* Les pédoncules- font uni-
flores , 'terminaux , rarement axillaires , & r.af-
lèmblés ordinairement trois enfemble. Les fleurs-
ont l’ovaire tétragone, ailé fur les angles ; les
calices petits , la corolle à peine apparente. Il
leur fuccède une eapfirlg quadriloculaire., tétrttgone
, prefque cubique , à angles carînés. Cette
plante croît naturellement «{ans -les Indes Orientales.
0 ,
Quoique cette efpèce me foit inconnue , je
n’ai pas cru devoir lui conl’erver la dénomination
barb'are d,erigata fous laquelle on la trouve dans
les oeuvres de Linnée. Si les expreffions , gue l'on
eft fbuvent forcé d’employer en botanique , ae
font pas toujours fufceptibles d’élégance & de
pureté, au moins d o it-o n , lorfqu’H eft poffible
de le faire, refpeder davantage la langue dans
laquelle on écrit.
Par M. D e s r o u s s e a u x .
LUNAIRE; L u n ar i a . Genre depiantes à
fleurs polypétalées , de la famille des Crucifères,
très-voifin des Ri codés & des Draves par fes
rapports , & qui comprend des plantes herbacées,
indigènes de l’Europe, à feuilles, fimpîes,
déntées , alternes ou oppofées , & à fleurs terminales
, paniculées , auxquelles fuccèdent des
filicules fort remarquables par leur largeur.
Le caradère effentiel de ce genre eft d’avoir
Le calice fe r r é , auriculé à fa bafe • une f i ll eule
plane^ entière , pédiculée , à cloijons parallèles
aux valves.
Ca r a c t è r e g e n e r i q u e ,
La fleur offre i ° . un calice ferré, compofé de quatre
folioles ovales-oblongues , ob tu fes , concaves
intérieurement , connivences , caduques , dont
deux oppofées ont la bafe gibbeufe,
, 2°; Une corolle cruciforme , .à quatre pétales
entiers, obtus , affez grands , unguiculés dans
leur moitié inférieure , & terminés par une lame-
ouverte, aufli longue que le calice.
3°. Six étamines tétradynamiques , dont les
plus grandes dépaffeht un peu le calice , & dont
les filamens foutiennent des anthères droites
fagittses.
II èxiffe sn petit renflement glanduleux entrer
chacune dès courtes étamines & le pédicule de*
l’ovaire.
40 . Un ovaire foperieur, pédicellé, lancéolé y
furmonté d’un ftyle court, qui fe termine par
un ftigmate obtus , entier.
Le fruit confifte en une filleule très-grande,
pédiculée, plane,, ordinairement elliptique, entière
, droite , biloculaire, polyfperme , terminée-
par le ftyle , & qui s’ouvre, en deux valves. Ces-
deux valves font féparé'es. l’une de l’autre par
une cloifon mitoyenne , de même grandeur
qu’ell; * qui leur eft parallèle, & qui perfifter
après leur chûte. Les fomences font peu nom-
breufes, réniformes , comprimées , marginées ~
& difpofées, vers le milieu de la filicule, for
dès réceptacles filiformes, allongés, qui partent
" des futures.