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pubelcentes en deffus, réticulées endeffous, longues
de fept pouces , & marquées de nervures
Taillantes. Elles ont le pétiole velu , très-court.
Les fleurs font.fèfliles & ramafltes plulieurs en—
femble aux extrémités des rameaux. Leurs corolles
font blanches & femblables à celles du Nyâan-
thés Sambac. Le fruit eft iphérique y un peu plus
gros qu’ un oeuf de Paon , & chargé très - abondamment
de poils droits, de couleur brune. Ce
fruit a une laveur agréable. On le fért à Surinam
lur les tables.
Chaque fleur offre IQ. un calice fupérieur,
monophylle, cylindrique, étroit, tronque, très-
court , perfiffant.
0.0. Une corolle monopétale , compofée d’un
tube cylindrique & d’un limbe évafé , à fîx divi-
fioas ovales, de la longueur du tube.
30. Six anthères oblongues, felliles fur la paroi
interne du tuhe de la corolle.
40. Un ovaire inférieur, lurmonté d’unfiyle
filiforme, de la longueur du tube , & terminé
par deux ftigmates.
Le fruit confifte en une pomme ( ou groffe baie)
giobuleufe , ombiliquée , très-pileui’e , qui renferme
beaucoup de lèmences ovalès , planes, entièrement
glabres, difpoiées fur un double rang ,
& nichées dans fa pulpe.
Cet arbre croit à Surinam. 11 n’eft: pas rare que
plufieurs de fes fleurs avortent : on en trouve auffi
qui font abfolument dénuées d’ovaire, "fr •
Linné fils a dédié ce genre a un médecin de
Brunfwick nommé Duroi. i
Si l’obfervation de M. Schreber eft fondée , il
eft bien étonnant de voir ce que Linné fils nous
apprend du Duroia eriopila quadrer fi mal avec la
figure & la defeription qu’Aublet nous a laiflées
du Cacao fylveflris» I c i, en effet ( dans le Cacao
fylveftris ) , les feuilles font alternes , acuminées,
de forme ovale- oblongue ; là un les dit oppol'ées
& ovoïdes , un peu obtufes. Ici les paquets de
fleurs viennent fur les parties latesales au tronc &
des branches 5 là on les dit terminaux. Ici le
nombre des parties de la fruélification e f t , a plufieurs
égards, autre que là. Ici enfin les fruits
font ovales , quinqpéloculaires , a loges diftinctes
par des cloifpns très - fenfibles 5 la ils ont une
forme l'phérique , & on ne parle ni de leurs loges,
ni de leurs cloifons. Il n’y a pas de doute que les
Botaniftes n’euffent lu gré à M. Schreber de fixer
leur opinion fur ces différences.
( Par M. D e s r o u s s e a u x . )
MAROTTI ( Le ) Rheed. Mal. vol. 1. p. 65.
Tab. 36.
Arbre du Malabar, dont la fructification paroît
n’avoir pas encore été obfervéè par les Botaniftes
modernes , & qui vraifemblablement pourra dans
la fuite conftituer un genre particulier très-diflin-
gué de tous ceux que l’on c o n n o îtc e qu’ indiquent
déjà les notions que Rheed nous en donne.
M A.R
C ’eft un arbre élevé’, dont le tronc dévient
affez épais pour qu’uii liommè ne l’embrafle qu’a*,
vec peine, & dtint la cime eft ample, large,
touffue. Les rameaux font velus, de couleur cendrée,
& garnis de feuilles alternes , portées fur
de courts pétioles, ovales ou ovales - oblongues,
pointues , dentées en feie , fermes , épaiffss,
luifantes, d’un vert fombre en deffus, nervées
tranfverfalemenr. Ces feuilles ont à peu près fept
pouces de longueur. Les fleurs font petites , pedi-
cellées, & raffemblées, au nombre de fept à huit
ou environ, fur des pédoncules communs, courts,
latéraux ou axillaires. Il paroît, félon Rheed,
qu’elles font compofées d’un calice à cinq folioles
verdâtres ; de dix pétales rangés fur un double
rang, dont les intérieurs , au nombre de cinq,
font petits, pointus, d’un rouge brun, velus,
doux & lui fa ns comme du velours, pendant que
les autres font plus grands , arrondis , concaves ,
rjulsâtres, & chargés, principalement fur les
bords , de poils blancs ; enfin d’un piftil arrondi
& entouré de cinq étamines dont les filamens ,
velus dans le bas , foutiennent des anthères jaunes.
Le fruit confifte en un drupe prefque fphé-
I rique & porté fur un pédoncule court, environ
une fois plus épais que le rameau auquel il eft
attaché. Ce drupe renferme , fous une écorcé
roufsâtre & feabre à- l’extérieur , un noyau gros,
épais, dur , jaunâtre, uniloculaire , lequel eft
revêtu intérieurement d’une pulpe blanche , ferme
, & contient, à fon milieu, dix à douze fe-
mences anguleufes, irrégulières , un peu oblongues.
Cet arbre , qui eft en fleurs toute l’année ,
produit un grand nombre de fruits. Les l’emences
font entourées d’une tunique propre allez épaiffe 9
rude au toucher. Elles fourniffent une huile douce
, émolliente , employée à divers ufages.
( Par M. D E s jl o u s s e A u x ).
MARRONIER d’Inde ; Æ sculxts kippocaf- 0
tanuni. Lin. Spec. Plant. n°. I.
Cajianea folio m.ilufldo. Bauh. Pin. 419. Cluf.
Hift. 1. p. 7. Hippocaflanum vulgare. Tournef,
611. Hall. Helv. 1O19***. Gærtn. de frmft. vol.
a.p. 135. Tab. m . Caftanea equina , folio muïti-
fida, J. B. Hift. I. p. 118. Caftanea equina. Dod.
Pempt. pag. 814. Lobel. Icon. 2. Tab. 161. Raj.
Hift. 2. pag. 1683. Hippocaftanum. Rivin. Pentap.
Tab. 123. (Elhaf. t. 37----39* Duham. Trair. D.
Arbr. vol. I. p. 2.93. Æfculus hippocaftanum, Mill.
Did. n°. 1. & Illuftr. Kniph. Cent. 3. no. 3.
Doerr. Naff. pag. 252. Fl. Fr. 573. Marronier
d’ Inde. Cour. Compl. d’Agric. vol. 6. p. 437*
* Variât fruHu nudiufculo , foliis albô vel luteo
variegâtis, &c.
Grand & bel arbre à fleurs polypétalées, de
la famille des Malpighies , qui a les plus grands
rapports avec 1 esPavia, & qui conftitue un genre
particulier dont le caradère effervtiel eft d’avoir
Un calice monophylle , campanulé , à cinq
dents
M A R
dents i une cprolle irrégulièreç.inq;p étales ’ fept
étamines ; un ftyi& > une cap fuie triloculaire. ■
Le Marronier d’Inde, cultivé aujourd’hui 8c
prefque nàtùrâlifé dans-toute l ’Europe, éft , Jorfi-
qu’tl eft en fleurs , un des arbres. qiii frappent le
plus agréablement là vue. Son feuillage Ja, au
printemps, une verdure charmante , qui Revient
plus-loin bxe à mêfuré'.que la fai ion s’avànçë.
11 a lé tronc droit , la tête large , touffue ,
régulière , pyramidale | impénétrable aux rayons
du foleil , èc s’élève à plus de foixante ’ pieds.
Dans la jeuneffe de l’arbre, Ion 'écorce eft lifte ou
cendrée; lorjqu’ïl eft dans ia force , elle brunit
& le gerfe. Les feuilles font oppofées , grandes ,
digitees , Sc compilées de cinq à fept folioles
ovoïdes - oblongues, açuminées , irrégulièrement
dentées en fçie , nervées tranlveVfâiément, un
peu pliffées, glabres , vertes, plus pâles en dèf-
ï'ous, & fefliles à l'extrémité d’un pétiole commun
. cylindrique , affez long. Çes folioles font
difpol’ées orbiculairèméntbien ouvèrtés, & tra-
verfées , dans leur longueur , par une côte
moyenne très-Taillante fur le dos de la feuille. Les
plus extérieures ont communément huit à neuf
pouces de longueur elles fqnt plus larges, plus
longues & plus ôybïdés que Tes autres, qui ont fou-
vent une forme prefque lancéolée. Les fleurs font,
blaoches ou jaunâtres , panachées de rouge très-
nombreufes, pédicèllées , & dilpôfées en bouquets
pédoncules , de forme’pyramidale , longs
de huit à douze pouces. Ces pyramides fleuries
reflortent avec éclat fur un beau fond de verdure,
& s’élèvent verticalement du bout de chaque rameau.
Elles font tellementefpacées qu’on nepour-
rb ït , avec la main , les diftribuer d’une maniéré
plus agréable. En même temps qu’ il fe trouve
entre chacune d’elles affez d’intervalle pour les
empêcher dé fe confondre & les faire mieux fe
détacher aux regards , elles ne font pas fuffifam-
nient diftantes pour que l ’arbre n’en fôit pas
paré de la manière tout à la fois la plus riche &
la plus élégante. Les ramifications de la panicule
font éparfes, & chargées d’un duvet court, rouf-
sâtré, peu abondant.
Chaque fleur offre i ° . Un calice monophylle,
campanulé, petit, à cinq dents.
2°. Une corolle compofée de cinq pétales finement
ciliés, nuancés de diverfes couleurs, irrégulièrement
ouverts, dont les onglets, à peu
près de la longueur du calice , fe terminent en un
limbe arrondi, légèrement ondulé.
30. Sept étamines , dont les filamens fubniés ,
inclines, afeendans à l’extrémité, au moins aufli
longs que la corolle, foutiennent des anthères
ovales , didymes, de couleur jaune ou orangéë..
40. Un ovaire fupérieur, arrondi, velu, fur-
monte d’un ftyle fubulé, à peu près de la longueur
des étamines , à ftigraate pointu.
Le fruit confifte en une capfule giobuleufe,
coriace , trivalve , triloculaire , ordinairement
Botanique. Tome IIIt
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c.o.nyei;te de pointes roides, un peu piquantes. Les
.logça lon; ieparées par des cloUbns qui naiffent du
milieu des valves : elles contiennent chacune
deux femences, mais qui avortent feuvent, de
manière à ce qu’il ne s’en développe parfaitement
qu’une à .trois dans chaque capfule. Ces femences
, qui reffeinblent prefque tout-à-fait à celles
du Châtaignier, .à l’exception qu’elles n’ont pas
de pointe , font glabres , Juifantes, arrondies du
côté extérieur , obtufes fupë.ri eu renient, diverfe-
ment anguleufes & aplaties dans le refte de leur
étendue félon l’efpace qu’elles ont à occuper dans
la capfule. Elles font entourées d’une double tunique
: l’extérieure brune ou d’un brun rougeâtre ,
ferme, coriace, épaiffe ; l ’intérieure membraneu-
fe , roufsâtre , fortement adhérente à l’amande.
Leur bafe eft marquée d’une empreinte ou large
tache, cendrée , quelquefois blanchâtre , à peu
près circulaire dans fa circonfcription.
Il n’eft pas rare de rencontrer des fleurs mâles
mêlées aux fleurs hermaphrodites. On n’y trouve
alors qu’un rudiment de piftil.
Cet arbre eft originaire de l ’Afie. ï ) . (v . v. )
On en diftingue une variété dont les fruits ne
font pas épineux 8c tombent plus vite: cette variété
s’élève moins, eft mains rameufe , moins
fouillée , & fes fleurs paroiffent plutôt. Il varie
aufli à feuilles panachées de jaune ou de blanc:
mais on ne réuflït guères à maintenir ces altérations
de couleur 3 car , pour peu que les individus
, fur Iefquels on greffe les branches air.fi dé-"
naturées., aient de vigueur, les feuilles reprennent
bientôt leur yerdure naturelle. D’ailleurs, cett&
bigarrure, qui plaît dans certains arbres , a , dans
celui-ci , une apparence de foibleffe & de maladie
qui en ôte tout l’agrément.
Quelques perfonnes prétendent que le Marro-
nier nous vient du nouveau monde : mais leur
opinion ne paroît pas fùffifamment fondée, & ne
porte peut- être que for ce que Duhamel dit :
»» Nous favons que cet arbre fe trouve vers les
» Illinois ; car on en apporta des fruits à M. le
» marquis de la Galifonière, lorfqu’il étoit gou-
m verneur du Canada. 35 Je né-regarde pas même
comme très-certain qu’il croiffe naturellement en
Amérique, car je ne connois rien qui le prouve
d’ailleurs. Ainfi , en attendant de nouveaux ren-
feignemens, je me réduirai, avec la plupart des
auteurs, à le croire uniquement d’origine afia-
tique.
C ’eft vers l’an îfÇ o qu’on l’apporta en Europe
des parties feptentrionales de l’Afie. Clufius l’in-
troduifit à Vienne en Autriche en 1588 ; &
M. Bachelier , en 161$ , l’apporta de Conftan-
tinople à Paris , & le planta au jardin de Sou*
bife. Le fécond fut planté au jardin du R o i, & le
troifième au Luxembourg. Celui du Jardin-royal
fut planté en 1656 , & il eft mort en 1767.
Le Marronier d’Inde eft d’un tempérament dur
& robufte, d’un accroiffement prompt & régu-
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