leur moitié inférieure , & s’ouvrent par leur font-
met en deux valves pointues , conlervant chacune
le ftyle qui les termine. Cette plante croit naturellement
dans la Virginie, 8c eft cultivée en
pleine terre au Jardin du Roi. Tjj. ( v. v. )
a. Heuchère dichotome, Heuckera dickotoma.
M. Heuckera caule ramofo , pedunculis bifloris
axillaribus , foliis lineari - lanceolatis oppofitis
integris caulinis. Murr. in Comra. Gott, 1772.»
p. 64. t. I. ^ : . A
Je ne connois point cette plante ; mais il paroit
qu’elle eft fort différente de celle qui précède par
l'on port, puifqu’elle a une tige rameufe, garnie
de feuilles oppofées, linéaires-lancéolées & entières,
& que fes pédoncules font axHlaires &
biflores,
HEVÉ ou CAOUTCHOU de la Guiane, He -
V EA Guifinenjis. Aubl.'Guian. 871. t. 335*
Pao feringa. A6t. Parif. I75 I: t. 20. Mala.
Jatropha elaflica. L. F . Suppl. 422* Ce Caoutchouc
Rich. Journal de Phyf. 1785. Août. p. 229. t. a.
Buc’hoz. ïc . t. 79. & Diff.
cc.Hevea Guianenfis , foliis ternatis , foliohs
ovato- cuneiformibus apice rotundatis fubtus glaucis«
g. Eadem ? foliis ternatis , foîiolis ovato-lan-
ceolatis acuminatis fubtus pallidis tenuioribus.
Il exifte deux arbres de ce genre , & que nous
rapportons ici à la même efpèce comme variétés
l ’une de l’autre., mais qui font peutr|tre deux
efpèces diftinttes -, ce que nous ne pouvons déterminer
, n’ayant vu que les feuilles de chacun
<i’eux. .
Le premier de ces arbres , & qui eft celui dont
Aublet a fait mention, s’ élève, félon cet Auteur ,
à la hauteur de cinquante à foixante pieds | fur
un tronc de deux pieds & demi de diamètre. Son.
bois eft blanc ,> peu compaét * fon écorce eft
épaiffe , grisâtre ou rougeâtre. Le tronc pouffe
a fon fommet plufieurs branches, les unes droites
& les autres inclinées, qui s’étendent au loin &
fe répandent en tous fens i elles font chargées; .de
rameaux garnis à leur extrémité de feuilles épar-
fos peu écartées les unes des au tre sc e s feuilles
font compofées chacune de trois folioles ovalesr
cunéiformes , arrondies à leur fom m e ta y an t
quelquefois une pointe fort courte, rétrécies vers
leur bafe, très-entières, & portées fur un pétiole
commun aufli long, ou plus long qu’elles. Ces
folioles font un peu épaiffes pu coriaces, glabres
des deux côtés , vertes en deflus, d’une couleur
.cendrée, u» peu glauque en defibus, ont desjier*
vures latérales parallèles 8c affez nombreufes,
& font longues de trois à quatre ponces , fur près
de deux .pouces de largeur. Leur pétiole commun
eft cylindrique, légèrement canàlicuie en deflus.
Les fleurs font fort petites , viennent au fommet
des rameaux fur des grappes compofées ,
panieulées ? terminales, plus courtes que les feuilles.
qui les environnent : elles font unifexujelles , me-
noïques , & non-feulement les mâles 8c les femelles
font fituées fur le même individu , mais
encore fur la même panicule, où les mâles
font nombreufes > & les femelles foiitaires & ter- I
minales. • - •
Chaque fleu r mâle eft incomplète , & a 1°. un I
calice monophylle, urcéolé , fémi-quinquefide, |
à découpures pointues 2°. cinq étamines non I
faillantçs hors du c a lic e , & dont les filamens I
réunis en.une petite colonne cylindrique , portent I
des anthères ovales , .échancrees fuperieurement, I
pointues à la bafe , biloculaires., & attachées par I
le dos un peu au-deffous du fommet de la c.o- I
lonne. . ; ■ - , ' , 1 \
Chaque fleur femelle eft incomplète comme la I
fleur m â le , & a l ? , un calice monophylle , tur- I
biné , campanulé, caduc, & dont le bord eft I
divifé en cinq dents pointues, ouvertes ou umpeu I
réfléchies -, a0, un ovaire fupérieur , globuleux ,
conique, dépourvu de fty le , & chargé de trois j
ftigmates fefliles, un peu épais , applatis , bilobés. I
Le fru it eft une groffe cap fuie ligneule, ovale, l
à trois lobes latéraux , arrondis , triloctilaire, a I
loges bivalves-, chaque loge contient une a trois. I
femences ovoïdes, roufleâtres , bariolées de noir, I
à tunique mince & caftante , recouvrant une I
amande blanche , bonne à manger.
Cet arbre croît naturellement dans les forets de I
la Guiane , & au Bréfil. T) . ( v. f l ) U eft fort I
diftingué par fes fleurs du genre, des Jatropha, I
( voye{ MÉdicinier) , où Linné fils l’a rapporte 9
d’après là confidération de fon fruit, n ayant pas I
vu fes fleurs -, mais il nous paroît extrêmement I
voifin des Crotons par fes principaux rapports. Cependant
fes fleurs mâles n’ayant que cinq étânm I
n é s, point de pétales, & point de glandes fur le I
réceptacle , & les femelles n’ayant point de ftyle,, I
mais trois ftigmates fefliles , nous croyons que I
cet arbre peut être regardé comme formant un I
genre particulier , diftingué des Crotons ,, avec I
lefquels il a les plus grands rapports. C’eit a ;
M. Richard , Botanifte François , très-diftingue
par fes connoiflances Botaniques, & q u i, pour,
l’intérêt de là Sciepce qu’il cultiv e, voyage de- g
puis plufieurs années dans la Guiane & aux Antilles, I
que l’on doit la defcription des fleurs de cet arbre, 1
fleurs que perfonne, avant lu i, n’avoit obforvees»
Pour peu qu’on entaille l’écorce de cet arbre,
dit Au blet, il en découle unfuc laiteux-, & quand
on veut en tirer une grande quantité, on çom
mence par faire au bas du tronc une entaille pro
fonde qui pénètre dans le bois. On fait eiî uitc
une incifion qui prend du haut du tronc ju qua
l’entaille , & par diftance on en pratique d autres
latérales & obliques qui viennent aboutir a 1 /»: |
cifion longitudinale. Toutes ces incitions ain
pratiquées , conduifent le fuc laiteux d^ns un ya
placé à l’ouverture de l’entaille j ce fuc s ePai * ’
I perd fon humidité , & devient une W M j
rotifteâtre , & élaftique. C’eft cette fmgulière
réfine qui eft également indifloluble dans 1 eau
& dans l’efprit-de-vin , qui eft flexible, extenli-,
ble & douée de reflort, que l ’on connoit vulgairement
fous le nom de Gomme elajlique , or que
l ’on nous envoie de î’Amérique méridionale. Lorl-,
que le fuc dont elle eft formée eft tres-recent, il
prend la forme des inftrumens & des vafes fiir
lefquels on l’applique couche par couche , que
l ’on fait fécher à mefure en l’expofant à la chaleur
du feu. Cette couverture devient plus ou
moins épaiffe , en raifon du nombre de couches
que l’on applique; mais elle eft toujours molle 8c
flexible. Si les vafes ( qui ont fervi de moule)
font de terre-glaife , on introduit de l ’eau pour
la délayer & la faire fortir; fi c’eft un vafè de
terre cuite, on le brife en petits morceaux,- c ’eft,
ajoute Aublet, la façon d’opérer des Garipons.
On fait avec- cette réfine des boules fclides
; q u i, étant féchées , font fort éîaftiques. On en
peut faire toutes fortes de petits inftrumens,
comme feringues, bouteilles , bottes , fouliers J
on en fait aufli des torches 8c des flambeaux dont
la lumière eft éclatante. Cette fubftance fingu-
lière , comme je le viens de d ir e, étant véritablement
réfineufe 8c huileufe, ne fe diflout point
dans l ’eau -, & comme elle eft très-flexible , &
qu’on peut l’appliquer fur des corps qui ont de
lafouplefïe, elle a la propriété de rendre imperméables
à l’eau les toiles & les étoffés qui en
font enduites du verniflees. Aufli en a-t-on fait
en Europe des furtouts qui vous garantirent de la
pluie , 8c l’on s’en eft fervi avec fuccès pour ver-
niflerles taffetas que l’on emploie dans la conftruc-
tion des ballons à air inflammable , connus fous
le nom d’Aérofîates ; enfin on fait avec cette
réfine des fondes éîaftiques, & d’autres inftrumens
ou petits meubles qui peuvent être utiles
ou commodes pour différens objets. Les Deflina-
teurs s’en fervent pour enlever le crayon de deflus
le papier avec plus de facilité qu’avep la mie de pain.
VHevé dont nous venons de traiter , n’eft
; point, à ce qu’il paroît, le foui arbre qui four-
nifle une réfine élaftique: on prétend qu’on recueille
de cette fingulière forte de réfine fur diffé-
[rens arbres •, &en effet, Linné fils dit qu’on ramafle
dans plufieurs Provinces de l ’Amérique méridionale
un fuc élaftique analogue à l’efpèce de réfine
) dont il vient d’être queftion , & qu’on l’obtient du
Figuier des Indes , du Coulequin , 8c de plufieurs
autres arbres.
La variété £ eft remarquable par les folioles de
1 les feuilles , qui font moins larges , ovales-lan-
5 cédées , pointues aux deux bouts, & plus minces.
Les feuilles do cette variété ont été envoyées du
m m ^ ^ ca^^mie^es Sciences, par M. de Pu jet,
fon Correfpondant. ( v . f l )
HILLE parafite , H t l I I A parafitical
Jacq. Amer. 96. t. 66. & Fia. p. 50.'t. 97.
Botanique. Tome I I I .
Lin.
C’eft un arbrifleau rampant, qui croît fur les
vieux murs , 8c qui eft parafite des arbres. Ses
tiges font cylindriques , glabres , couchées inférieurement
, d’ailleurs droites, 8c pouffent de
tous côtés des racines cylindriques 8c fibreufes.
Les,feuilles font oppofées , ovales , entières , glabres
, pétiolées, un peupointués aux deux bouts -,
elfes font longues d’environ trois pouces. La fleur,
eft terminale, folitaire , fefiile , longue de fix
pouces, d’un blanc jaunâtre , 8c a fon calice caché-
entre quelques feuille,s florales.
La fleur a 1°. un calice fupérieur, compofé
de fix folioles droites , oblongues , planes, &
pointues.
2.°.. Une corolle monopétale 9 ayant un tubo
très-long, cylindrique, marqué de fix filio n s,
8c un limbe partagé en fix découpures oblongues ,
ouvertes , trois fois plus courtes que le tube.
3°. Six étamines, dont les filamens extrêmement
courts , portent des anthères oblongues ,
fituées à l’orifice de la corolle fans être faillantes.
4. Un ovaire inférieur , oblong , obscurément
hexagone, chargé d’un ftyle de ,1a longueur du
tube ,. à ftigmate en tête.
L e fr u it ( que M. Jacquin n’a point vu dans fa
maturité ) eft un péricarpe oblong, légèrement
comprimé , bilocuîaire , contenant dans chaque
loge des femences très-petites & nombreufes.
Cet arbrifleau croît dans les bois épais & hu-.
mides du Mont Calebafle, à la Martinique. Il
fleurit en Avril, f) • On voit par ce qui précède ,
que le Mille eft extrêmement voifin des Qardènes
qu’il n’en diffère réellement que parce que fes
fleurs ont un fixième de plus dans,1e nombre de
divifions de leurs parties , & j’ajoute que cet
arbrifleau a les plus grands rapports avec la Gar-
dène à longues fleurs , n°. 4 > & avec notre Gar-
dène de Madagafcar n°. 5 .Linné rend les rapports
du Mille avec les Gardèhes encore plus prochains ,
en difant que le fruit du Mille eft une baie-, mais
d’après quelle obfervation s’eft-il afluré de ce
caraftère ? Le Fagréde Ceylan reflemble au H ïlle
un'peu par fon port-, & davantage par l’afpeâ
de fes fleurs ; mais comme elles ont l’ovaire fupé-
rieur , il eft neceflairement d’une autre famille.
HIPOCISTEo« CYTINEL parafite, C YTI-
N U S hypociflis. Lin. Fl. F r .n 0. 972.
Hypocifiis. Bauhr-Pin. 465. Cam. epit. 96. 97.
Tourn. Cor. Suppl, p. 46. t. 477. Duham. Arb. 1.
p. 169* t. 68. Orobanclie miner e cijlo nafcens,
Morif. Hift. 3. p. 502. Orobanche quoe- hypociflis
dicitur. Raj. Hift. 12.28. A farum hypociflis e L.
Spec. PI. 633. Thyrfine. Gleditfch.Verm. Abhandl.
I. 226. t. 2.
Petite plante parafite , de la famille des Arif-
toloches, qui a beaucoup de rapports avec les
Afarets , & qui , par fon afpeél, reflemble un
peu au Sucepin ( Monotropa hypopithys. ) Sa tige
eft haute de trois pouces, épaiffe , rougeâtre