
ënfemble, uniflores , & quelquefois pluriflores,
comme dans un individu que je pofsède. Les fleurs
font petites , blanches , peu ouvertes ? & ont leur
corolle à peine Taillante hors du calice. Le calice
extérieur a les folioles étroites lancéolées, ciliées
ou hifpides -, l’intérieur eft extrêmement velu ou
comme laineux , & à peine plus grand que l’ex-
tcrieur.'Cette plante croît dans la'Sicile , & eft
cultivée au Jardin du Roi. Q . ( y. v. )
GUNDELE*du Levant, - G u n d e i i a Tour-
jiefonii. Lin. Gron. Orient. 251. Mill. Ic. t. 287,
Buc’hoz. Ic.
Gundeiia Orientales', dcanthi àculeati folio ,
capite glabro. Tournef. Cor. 51. & It. Orient»
Vül. 2. p. 251. cum fCône. Hacub ƒ. jjlybum qui-
bufddm. J. B. 3. p. 84. cum Icône. Raj. Hift. 310.
Eryngium Syriacurn , fohis chavueleontis lotigis
& fpitiojis. Morif.; Hift. 3. p. 167. Silybum Diof-
coridisf. hacub alcardegj'erapionis. Rauw. Itin. 74.
ê. Gundeiia oriencalis , acanthi aejileati folio ,
floribus intenfe purpureis , capite araneofa , lanu-
gine objito. Tournef. Cor. 51.
Ç ’e ftu n e plante à fleurs compofées-flofculeu-
les , qui fe rapproche des Echinopes par fès rapports
, & qui eft fort remarquable par le réeèpta-
cle de fes fleurs , lequel paroît en quelque forte
compofé. Cette plante lingulière eft épineufe ,
a le feuillage d’un Chardon ou d’une Carline , le
port 8c le i‘uc laiteux d’un Scolyme, 8c les têtes
de fleurs d’une Cardère ou d’un Panicaut. Elle
«’élève à la hauteur d’ un pied ou un peu plus , fur
line tige cylindrique, un peu épaifte , glabre 8c
rameulè. Ses feuilles radicales font longues , vertes
, nues , incifées afiez profondément & inégalement
fur les bords en découpures épineufes. La
côte de ces feuilles -eft un peu greffe, blanche ,
relevée en deffous, & garnie d’un peu de duvet
lanugineux. Les feuilles caulinaîrës font fefîrles ,
& même fémi-déciirrentes fur les rameaux -, elles-
paroilfent un peu larges , parce qu’elles font plus
courtes & moins profondément découpées ■ que'
les radicales. Les rieurs font rougeâtres ou purpurines,
naiflent fur des ^têtes-ovales-coniqùes,
lefliles, folitaires, terminales ,' d’une forme approchante
de celle des têtes de là Cardère ( Dip-
facus ) 3 ou de celle du Panicaut des Alpes ( Eryngium
Alp. ) , & garnies chacune à leur bafe de
quelques bradées feffiles , inégales, involucri-
formes.
Chaque tête de fleurs a un réceptacle commun
conique, chargé de paillettes concaves , entre
Jefqu'eiîes font interpofes des réceptacles particuliers
quinqueflores. Ces réceptacles particuliers
font turbines , obtufément tétragènes , à bords
nus & comme tronqués : on peut les prendre pour
des calices dont la bafe eft charnue , & qui portent
chacun cinq fleurons.
Les fleurons font tubuleux quiriquefides',
réguliers, à cinq étamines fyngénéfîques , à
ftigmate bifide, & à ovaire inférieur plongé en
partie dans le réceptacle qui le foutient. Les quatre
fleurons de la circonférence font mâles ou
llériles, & celui du centre eft-hermaphrodite.
Le fruit confifte en plufiëurs fémences ovales,
un peu en pointe à leur fommet, nues , lolitaires,
8c dépourvues d’aigrette.
Cette plante croît naturellement dans l’Arménie
& la Syrie, aux lieux arides 8c incultes. Tour*
nefort l’obferva dans fon voyage du Levant, 8c
la nomma Gundeiia , du nom de Gundelsheimer ,
fon ami, qui l’accompagna dans ce voyage ; elle
fut cultivée pendant long-temps au Jardin du Roi ,
de graines provenues de ce voyage : on la perdit
enfuite -, mais maintenant on la pofsède de nouveau
de graines communiquées par M. André
Michaut, qui a voyagé dans le Levant, & qui eft
maintenant en Amérique pour y faire des recherches
de Botanique i enfin, on vient encore d’en
recevoir des graines envoyées au Jardin du Roi
par M. delà Billardîere, Botanifte zélé & fort
inftruit, qui voyage maintenant dans le Levant
pour l’avantage de la Botanique & de toute l’H if-
toire naturelle. Tfi. ( v. v. ) La Gundele varie à
têtes de fleurs plus ou moins lanugineufes.
GUNNÈRE, G u n n e r a ; genre de plante
à fleurs incomplètes , qui paroît voifin des Poivres
par fes rapports, 8c qui comprend des herbes
exotiques , dont les feuilles font radicales, réni-
formes ou palmées | & dont la fruélification naît
fur une grappe droite , terminale , portée fur une
hampe nue.
CARACTERE GÉNÉRIQUE.
Les fleurs font hermaphrodites^gynandriques ,
& naiffent fur un chaton compofé ou rameux ,
muni d’é'caiiles uniflores.
Chaque fleur eft dépourvue de calice ,. à moins
que les deux petites dents qu’on remarque fur
•l’ovaire n’appartiennent à un calice fiipérieur ;
• il n’y a point de corolle. Les étamines font au
nombre de deux , Oppofées, pdfés fur l’ovaire aa
dehors des dents", à filamens courts, portant des
anthères oblongues. Le piftil eft un ovaire ovale ,
à deux dents à fon fommet, chargé dé deux ftyleç
en alêne (fitués entre les dents de l ’o v a ire ), à
ftigmates (impies.
Le fruit eft une femence ovale , paroifTant dépourvue
de péricarpe , & revêtue d’une écorce
qui fémble être calicinale.
Obfervation.
La cortnoiflance que mous avons du Mtfandra
dé Commet fo n , que nous décrivons à la fuite de
; ce genre , parce que nous préfixons qu’il en eft-
une efpèce, nous fait fcupçoïiner que les plantes
de cé genre font véritablement dioïques ; nous
«nfcns en effet que Linné a pu fe tromper dans
ce qu’il a pris pour les étamines de fon Gnnnera-
verpenfa , H n’a réellement vu qu’ un .nd.vrdu
chargé'de fleurs femelles-, que c eft un c
individu chargé de fleurs femelles ( mais un
autre efpèce ) que Feuille appelle Panke , &uont
il a donné la figure ; mais que, de 1 une tic üe
l’ autre efpèoe, les individus mâles n’ ont pas encore
été obfervés. Nous avons vu cher M. de Jullteu
les individus mâles & les individus femelles du
Milandra de Commerfon , que nous nommons
Gunnère de Magellan ; l’individu prétendu femelle
du Panke , que nous nommons Gunnère du Chili ;
enfin, Tindividu auffi prétendu femelle du Gûnnera
perpenfa, que nous nommons Gunnère d’ Afn-
que. Si notre préfomptioft fe trouve fondée, îl
en réfultera que le vrai caraétère de ce genre fera
d’avoir : |
I®. Des fleurs dioïques difpofées fur des grappes
droites, qui terminent les hampes radicales. ^
1 ° . Dés fleurs mâles fans calice (à moins qu on
ne prenne pour tel les très-petites écailles qui
font à. leur bafe , fur les ramifications de la grappe
) - 8c fans corolle , étant compofées chacune de
deux étamines à filamens courts 8c à anthères
x>vales-oblongiiçs, tétragènes.
3°. Des fleurs femelles, aufiï fans calice, ( a
moins qu’on ne prenne pour caliçe deux petits
appendices peu remarquables qu’on trouve fur
Tovaire ) , & fans corolle , ayant iln ovaire ovale ,
chargé de deux ftyles filiformes & caduques.
Les fruits font des capfules bivalves, monof-
E s p e c e s .
I . Gunnère d’Afrique, Gunnera perpenfa. Lin.
Mant. la i . , Aman. Acad. 7. p. 495- Gunnera
feapis fruSiferis folies aldorïbus, racemo laxiuf-
culo- N«
Blitum Africanum, caltka paluflris folio ,
caule iiudo cubitali fpicam pedalem fujiinente. Pluk.
Alm. 6.8.. t. 18. f. 2. Petaftes Africanus , calthoe
paluflris folio. Herm. Lugdb. 488. Raj. Hift. 185.8.
Perpenfum blitifpermum». Burm. Prodr. 26.
Ses feuilles, font radicales pétiolées, encoedr,
_obtufes , prelque réniformes , crénelées, nues ,
- veinesifes , à pétioles un peu pubefeens. La hampe
eft nue , haute de deux pieds , 8c terminée -par
une grappe droite , longue de huit pouces ou
davantage , compofée de rameaux (impies , nombreux,
épars, longs d’environ un pouce, ayant
chacun à leur bafe une braûée linéaire lancéolée.
Les fleurs font petites , nues, ïèfilles., & difpofées
en afiez grand nombre dans la longueur des rameaux
latéraux de la grappe. Burman décrit ces
fleurs à peu près comme Linné , mais il les dit
monoïques. On trouve cette niante au Cap de
Bonnç-Efpérance , dans les lieux humides & marécageux.
7/2. ( v .f,$
GU N 61
I a, Gunnère dû-Chili , Gunnera Chtlmjîs. Gunnera
feapis frulhferis foliis brevioribus , racemo
crajfo , foliis palmata-angalojis. N.
f a r t e anapodbphylli folio. ïe w . Pcrnw. 1.
P.7 4 I . t. 30.
Cette plante, dont nous avons vu une grappe
fructifère rapportée du Chili par M- Dornbey,
reflenible entièrement, par fes ovaires & par fes
fruits , au Gunnera de Linné , de forte qu à notre
avis, il n’y a pas le moindre doute qu’elle ne foit
du même genre. Ainfi ce n’eft point celle que
décrit M. Molina, ( Hift. Nat. du Chili, p. 143.) ,
fous le nom de Panke caule eredo racèmifero , &
à laquelle îl attribue des fleurs hermaphrodites ,
ayant un calice quadrifide, une corolle campa-
nuiée à quatre divifions, neuf etamines , 8t un
' piltïi muni d’un ftyle filiforme. Ce Panke de
M. Molina femblé plutôt analogue par fes fleurs
au Llaupanke amplijjirno fonchtfolio de Fewille ,,
(Ibid. t. 3 1. ) qui n’eft pas du genre dont nous
traitons ici ; mais peut-être que le Panke racemo
dcaull Molïn. Hift. p. 14$. eft la même plante
que celle dont nous nous occupons maintenant.
La racine de cette plante eft groffe-, longue, garnie
de beaucoup de fibres , & a fon collet épais
& couvert d’écailles ftipulaires & comme fila-
menteufes. Les feuilles font radicales , pétiolées,
palmées, incifées dans leur contour en’lobes pointus
, anguleux & dentés : elles font larges d’environ
dix pouces, nerveufes, veineufes, un peu
pubefeentes en deffous. Leur pétiole eft cylindrique,
parfemé de petites pointes flexibles , & a
fIX pouces & demi de longueur. La hampe naît de
la racine entre les feuilles., eft cylindrique &
garnie de petites pointes comme les pétioles, &
acquiert environ fix pouces de hauteur 3 elle foutient
une grappe épaîffe , dont les ramifications
latérales font très-nombreufes , ferrées, & couvertes
de fruélification.
Cette plante , dit le P. Feuille, eft rafraîchif-
fante. On prend la dccofiion de fes feuilles dans
les chaleurs pour fe rafraîchir: on mange les pétioles
cruds , après en avoir ôté l’écorce. Les teinturiers
fe fervent de fa racine pour teindre èn
noir , après l’ avoir coupée par petites tranches ,
& fait bouillir avec une certaine terre noire._ Les
Tanneurs préparent leurs peaux avec les même«
racines , les mettant bouillir dans l ’eau les unes
avec les autres : alors elles fe dilatent & s épaifl
fi fient deux ou trois fois plus qu’elles 11e font naturellement.
Cette plante fe trouve au C h ili, dans
les lieux aquatiques &- marécageux, (v . f . )
* *.
. Gunnère du Magellan , Gunnera Magellahica.
Gunne ra feapis fruaiferis foliis brevioribus ,
| racemo ovato , foliis reniformibus. N.
t Mifandra. Commerf. Hcrb. . r
1 Cette efpèce eft plus petite que les deux prece