
vert glauque } fes épis femelles font pédoncules
lâches , inclines ou prefque pend a ns. !
Nous p©(Tedons en herbier les trois variétés
qui conftituent cette efpèce ; elles croiffent en
Europe , dans les marais, les prés humides &
fangeux, & font aflez communes : elles fleurilfent
• au printemps. 7fS. ( v . v . ) Si l’on faifît toutes les
nuances de grandeur dans lesquelles on peut les
rencontrer, ainfi que beaucoup d'autres efpèces
de ce genre qui font fort fujettes à varier, &
que l ’on ne s’arrête point aux caractères le s plus
eflentiels & les plus conftans, on rendra pref-
qu’impoffible l’étude de ce même genre , & l’on
aie pourra connoître que très-confufément les véritables
efpèces qui le compofent.
6[. L a i c h e velue, Carex hirta. L. Carex foliis
eapfulifque villojis , fpicis mafculis plïlribus :
fbemineis remotis axïllarïbus fubfejjibus. N.
Cypero'ides pnlyftachyon lanüginofum. Tourn.
■ 'Ja.9- Scheuch. Gram. 478. Michel, p. 57. no. 15.
•Crânien cyperoides polyflachyon lanuginofum.Rà),
Hift. 1294. & Synopf. 3. p. 418. no. 7. Morif.
Hift. 3. p. 243. Sec. 8. t. 12. f. 10. Pluk. Alm.
378. t. 34. f. 6. Czrea-.Hall.Helv. no. 1403. Carex
hirta. Leérs. Herb. no. 725. t. 16. f. 3. Pollich.
Pal. no. 897. FI. Fr. 147-54. Fl. Dan.' t. 379.
On peut regarder cette efpèce comme très-
diftinéte & des plus faciles à reconnoître, à caufe
des poils dont elle eft chargée principalement fur
les gaînes de fes feuilles, & fur fes capfules. Sa
<ige eft haute d’un pied ou quelquefois un p.eu
plus , menue fur-tout vers fon fommet, foible ,
trigône, garnie de quelques feuilles diftantes :
«lie eft molle au toucher ainfi que Ies,àutres parties
de la plante. Ses feuilles font largés d’une
ligne & demie, de grandeur médiocre, chargées
de poils rares fur leur lame , mais abondamment
-velues & comme lanugineufes fur leur gaîne.
Xeurs poils font blancs & très-mous. Les épis
mâles font au nombre de deux ou trois, peu écarté
s , d’une couleur pâle ou rouffeâtpe, pubefeens ,
1& à peine longs d’un pouce. Les épis femelles ,
au nçmbre de deux ou trois, font très-écartés
les uns des autres , plus gros que les épis mâles ,
droits, prefque fefïiles où à pédoncules courts,
& places dans les aiffolles des feuilles fupérieures.
Les écailles de ces épis font très-acuminées ou
mucronées. Les capfules font ovales-coniques,
f enflées, velues , blanchâtres, à pointe bifide.
On trouve cette efpèce en Europe, dans les lieux
Immides & fablonneux. *Ç7. ( v. v. )
C2. L a i c h e a tige courte, Carex puntila. Th.
‘'Carex fpicis mafculis duabus termiaalïbus feffi-
libus : foemineis duabus pedunculatis oblongis erec-
iis. Thunb. Fl. Jap. 39.
Sa tige eft très-cou r t e , prefque nulle. Ses
feuilles font linéaires, amincies , à bords roulés
en dedans , glabres, & plus longues que la tige.
Les épis mâles font au nombre de deux Iinéaî"
tes J l’inférieur eft leftiie plus petit 5 le fupérieut
elt une fois plus long & terminal. Les épis femelles,
suffi au nombre de deux, font pédoncules,
obfongs, glabres, à capfules glabres
enflees , ovales , pointues. Cette plante croît
Japon ( dans l’Ifle Niphon ) , aux lieux fablonneux
, le long |des chemins.
Elle eft à peine diftinde de la Laiche véficu-
leufe par fescaradères : néanmoins elle en diffère
évidemment en ce qu’elle eft prefque fans tige
de manière que fes épis femblent s’élever immédiatement
de lafoperficie de la terre , au lieu que
dans la Laiche véficuleufè , la t ig e , comparativement,
eft fort longue.
Gbferv ati&n»
Le Carex lithofperma de Linné fera mentionné
dans ce Didionnaire comme un genre,particu-
lier , fous le nom de ScVeriç.. Voye[ â l ’article
S c i e r i e , la defcription de pluiîeurs efpèces de ce
nouveau genre.
LAINEUSE (tig e , feuille, & c .) , caulis lana-
tu s , folium lanatum , &c. Lorfque les parties des
plantes , comme la tige, les rameaux, les feuilles,
les calices, & c. font couvertes de poils nombreux
, encaffés, courbés, & tellement entrelacés
qu’ils paroiffent former un tiffu en quelque
forte laineux, alors on dit que ces parties font
laineufes. On fe fort principalement de cette ex-
preffion lorfque le duvet ferré & entrelacé dont
il s’agit forme un tiffu d’un blanc fa le , grifeâ-
tre ou rouffeâtre, & qui a quelque chôfe de rude
au toucher. Tel eft celui qui couvre la tige &
les feuilles du Verbafcum thapfus ( voye[ Mo*
lene ) , qui eft véritablement laineux ; mais lorfque
ce même duvet ferré & entrelacé eft fin ,
tres-blanc , Sc fort doux au toucher, on le compare
alors a du coton , & on dit des parties qui
en font chargées, qu’elles font cotonneufes ( voye[
ce m o t) ; ainfi dans la plupart des Gnaphales ,
des Immortelles, & c. les tiges & les feuilles font
cotonnoufes , & non laineufes.
LAITRON , SoNchus $ genre de plante â
fleurs compofées, de là divifion desfémi-flofcu-
leufes ot: chicoracées , qui a de très-grands rapports
avec les Laitues & les Epervières , & qui
comprend des plantes laineufes , à feuilles alten*
nés , entières ou, découpées , & à fleurs terminales
, foit jaunes , foit rougeâtres ou bleuâtres.
Le caraSère effentiel de ce genre eft d’avoir le
calice embriqué, ventru -, le réceptacle nu j les
fomences couronnées d’une aigrette fèftile , non
plumeufo.
C a r a c t è r e g é n ê r ï q p p .
L a fleur a un calice commun ovale-conique,
veMru à fa-bafe , étroit à fon fsm m e t, & em-
briquâ d’éçailles inégales , droites , ferrées, &
dont les intérieures lent les plus longues.
Elle confifte en quantité de demi-fleurons tous
hermaphrodites , à languette linéaire , tronquée,
à cinq dents , ayant chacun cinq étamines fyn-
généfiques , l’ovaire inférieur, & le ftyle terminé
par deux ftigmates. Ces demi-fleurons font pofés
fur un réceptacle nu , & forment par leurs languettes
comme embriquées circulairement, une
fleur compofée - régulière, médiocrement épanouie
ou à orifice,étroit, à caufe du refferrement
de la partie fupérieure de fon calice.
Le fru it confifte en plufieurs fomences oblon-
gues , couronnées d’une aigrette foffile , dont les
poils font {Impies, non- plumeux.
E s p è c e s .
* Fleurs jaunes.
I . Laitron de Gorée, Sonchus Goraenfis.
Sonchus pedunculis lateralibus brevibus fquama-
tis , fquâmis feariofis , fo liis lyratis denticulato-
fpinulofis. N.
Sa tige eft haute d’un pied , cylindrique , glabre
, garnie de rameaux lâches. Ses feuilles font
alternes, diftantes, découpées en ly re, prefque
roncinées, amplexicaules, vertes , glabres, bordées
de petites dents terminées en fpinules j les
plus grandes n’ont qu’un pouce de largeur , fur
une longueur de deux pouces ou un peu plus -, il
s’en trouve , telles que les fupérieures & les ra-
niéales, de beaucoup plus petites & plus étroites.
Les fleurs font jaunes, latérales, portées fur des
pédoncules fort courts , de manière qu’elles pa-
roiflent prefque fefïiles le long des rameaux. Les
calices font très-glabres , embriqués , & prefque
cylindriques comme ceux des Laitues. Les pédon-
culeçaufîi très-glabres,font munis d’écailles blanches
& fearieufes fur les bords. L’aigrette des
femences eft foffile , blanche, & très-fimple.
Cette plante croît dans 1’Ifle de G orée , fur la
côte d’Afrique , où elle a été découverte par
M. Spartnan4 qui en a envoyé des graines au
Jardin du Roi. 0 . ( v . v . )
l . L a i t r o n maritime , Sonchus maritimus. L.
Sonchus pedunculo nudo , fo liis lanceolatis am~
plexicaulibus indivifis retrorfum argutè denta-
tis. Lin.
Sonchus angujfifolius maritimus. Bauh. Pin.
I2.4* Prodr. 61. Tournefi 475. Morif. Hift 3.
P» 61. n®. 14. Pluk. Alm .354, t. 62. f. f . Mola.
Chondrilla palufiris longifolia Jînuata laviter
fpinofa. Raj. Suppl, 137. Sonchus maritimus an-
gufiifolius afper. Barrell. Ic. 341. Sonchus mari•
timus. Allion. F l, Ped. &r. 818; t. ï6 . f. 2.
Sa racine eft traçante & vivace ; elle pouffe
àes feuillS5 étroites-laneéolées, longues de quatre
prà- fi je pouces , glabres , vertes, glauques en def-
fous, non divilées , mais bordées de petites dents
un peu épinèufes & inégales. La tige eft haute
d’ un pied, liffe, cylindrique, un peu rameufe,
i & feuillée. Ses feuilles font amplexicaules ,%lon-
[ gées , étroites-laneéolées , faliciformes, les unes
très-entières, & les autres bordées, comme celles
de la racine, de petites dents inégales & épi—
! neufos. Les pédoncules , cotonneux dans leur
I jeuneffe , font nus dans leur entier développement
; ils portent des fleurs jaunes , de grandeur
| médiocre, dont le calice eft nu , ou rarement
J un peu cotonneux à fa bafe. Cette plante croît
dans les lieux humides & maritimes de l’Europe
: auftrale : on la cultive au Jardin du Roi. Tfi. (v, v.)
3. Laitron délicat, Sonchus tenerriftius. L»
Sonchus pedunculis fubhifpidis » calycibus baß
tomentofis, foliis runcinato pinnatißdis Ixvïbus. N .
Sonchus lavis in plurimas & tenuifßmas lacinias
divifus. Bauh. Pin. 124. Prodr. 61. Tourn. 475.
Morif. Hift. 3. p. 60. n°* 3. Chondrilla lulea. J.
B. 2. p. 101©. Hieracium foliis in tenues lacinias
profunde feclis , flore luteo. Pluk. Alm. 184* Tab.
93. f. 3. Bonn. Sonchus tenerrimus. Fl.Fr.81-I©*
Allion. Fl. Ped. n°. 816.
Il eft remarquable par la profondeur des découpures
de fes feuilles. Sa tige eft haute d’un
pied ou quelquefois un peu plus , liffe , un peu
grê le , , feuillée , & rameufe : elle eft chargée
dans fa partie fupérieure , ainfi que fur fos pédoncules
, de petits poils droits, féparés & gluti-
neux. Ces poils , plus abondans fur les pédon«
cules, les font paroître hilpïdes. Les feuilles font
alternes, amplexicaules, liffes, tendres, profondément
pinnatifides , roncinées , avec un lobe
terminal prefque hafté , & obfcurément anguleux
les fupérieures ont leurs découpures menue»
ou fort étroites. Les fleurs font jaunes , terminales
, ont leur calice un peu hifpide & cotonneux
à 1a bafe. Cette plante croît dans l’Italie &
les Provinces méridionales de la France :on la
cultive au Jardin du Roi. 0 . (v .v . )
4. L a i t r o n de Tange r, Sonchus Tingitanus
Sonchus pedunculis fquamofis, foliis omnibusrun-
cinatis amplexicdulibus. N.
Sonchus Tingitanus y papaveris folio. Tournef.
474. Raj, Suppl, p. I37. n°. 16. Chondrilla Tin-
gitana y florikus luteis , papaveris hortenfisfclio.
H erm Lugdb. 657.1. 659. Scor^oneraTingitana*
Lin. Forsk. Ægypt. p. 143. n°. 54*
U fulïit de connoître cette plante pour fontîr
qu’on ne doit pas la féparer du genre des Lai-
trons, auquel Tournefort Bavoir avec raifon
rapportée. Elle en conftitue -une jolie efpèce, remarquable
par fon feuillage qui approche de celui
du Pavot commun , & par la beauté de fos fleur»
qui la rendent fufceptible d’être cultivée comm»
ornement dans les parterres.