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hériflees par les petites pointes qui terminent les
folioles des calices, & par la faillie des ftigmates.
Les capfules contiennent trois femences. On trouve
cette plante en Europe , dans les prés fecs , le
long des chemins, & fur les peloufes qui bordent
les bois & les champs. TjC. ( v. v. ) Elle fleurit en
Avril. J’en ai trouvé des individus fur les montagnes
, dont les tiges avoient prefqu’un pied de
longueur. Dans une variété que.je rencontrai en
abondance aux mêmes lieux, les têtes de fleurs
portées fur des pédoncules droits, courts , mais
toujours inégaux, formoient une ombelle un peu
glomérulée or terminale. La variété £ fe trouve
en quantité à St. Léger, près de Paris, fur le bord
d’ un bois ; elle eft fort effilée , n’a que deux ou
plus rarement trois têtes de fleurs médiocrement
pédonculées & peu disantes. Ses capfules font
obtufes. Il s’en trouve des individus qui reflem-
blent au Juncus de Gmelin (Sib. i. t. 17. f. I. ) ,
qui eft une variété de cette efpèce., & non de la
fuivante.
31. Jonc à ép i, Juncus fpicatus. L. Juncus foliis
angujlis jubplanis rariter pilojîs , fpica racemofa
nu tante. N.
Juncaîdes quod Juncus Alpinus latifolius , pani-
cüla racemofa ni gri conte pendilla. Michel. Nov.
Gen. p. 41. n°. 7. Juncus Alpinus latifolius , pUtù-
cula racemofa nigricante pendula. Till. Pif. 91.
Juncus. Ger. Prov. 140. no. 9. Allion. Fl. Ped.
no. 2.087.
ë. Idem foliis minoribus & brevior bus. Juncus
foliis planis , fpica racemofa nutante terrninato.
_ Lin. Fl. Lapp. p. 89. t. 70 f. 4.
Il eft.certain que ce Jonc-a beaucoup de rapports
avec l’efpèce précédente, comme l’a penfé Haller,
qui l’y a réuni ; mais en même temps on ne fauroit
douter qu’il foit dans le cas d’être diftingué comme
efpèce, la dilpofirion de fes fleurs étant conftam-
jnent différente. Je ne le connois qu’à feuilles
étroites , & ie ne vois pas pourquoi dans l’Honus
pifanus & dans le Nova généra de Michelin les
phrafes citées lui attribuent des feuilles larges.
Ses tiges viennent en touffe : elles font droites ,
fort grêles , médiocrement garnies de feuilles, &
hautes de fept à dix pouces. Les feuilles radicales
font droites, un peu courtes , moins planes que
les caulinaires, garnies de poils rares , & larges
d’ une ligne ou environ. Celles de la tige font planes
, étroites, prefqu’entièrement glabres, & plus
courtes que leur gaîne. L’épi qui termine chaque
tige eft I ng d’un pouce à un pouce & demi, (impie
vers fon Commet0 un peu compofé à fa bafe ;
il forme une efpèce de grappe qui s’incline d’un
cô té , & qui eft brune ou noirâtre , mais un peu
panachée par les écailles membraneufes des paquets
de fleurs, & par les bords un peu fcarieux des
folioles calicinales. Les capfules font ovales, pref-
qu’obtufes ou fe terminant fubitement en une
pointe fort courte, & légèrement Caillante hors
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des calices; elles font uniloculaires , trivalves,'
& contiennent trois femences. J’ai trouvé ce Jonc
fur lé Montd’O r , en Auvergne -, il croît auili lut*
les Montagnes de laSuifiè, du Dauphiné , delà
Provence & du Piémont. Tp. ( v. v. )
La variété $ croît fur les montagnes de la Lappo-
nie; il paroît qu’elle eft plus petite, qiie fes feuilles
font plus courtes , que les caulinaires font plus
rares , & que fon épi eft moins compofé à fa bafe,
32. Jonc denté, Juncus ferratus. L. F. Juncus
foliis enjîformibus planis ferratis fubtus canis,
paniculce vaginis fubulatis perfoliatis. L. F. Suppl,
n°8.
Ses tiges font longues de quatre à fix pieds,
feuillées , cylindriques, de l ’épai fleur du petit
doigt. Les feuilles font alternes, graminées, dures,
un peu nerveufes , lifl’es , dentées , a peine de la
longueur des tiges. La panicule eft peu étalée ,
chargée de fleurs ramaflees par paquets épars; Ce
Jonc croît au Cap de Bonne-Efpérance. Il a des
rapports avec le Juncus pilofus. L. ( notre Jonc de
montagne vraifemblablement ) ; mais il eft beaucoup
plus grand que le Jonc aigu n°. I.
* Juncus (fuhulatus ) foliis fubulatis , paniculis
terminalibus, involucro diphyllo Jubulato. Forsk.
Ægypt.p. 75. n®. 37.
Juncus ( fpinofus) involucris paniculoe infima
pungentibus ; fuperioris fetiferis. Forsk. Ægypt,
p. 75. n<>. 38.
JONCIWELLE , ER IO C A U LO N ; genre de
plante unilobée , de la famille des Joncs, qui a des
rapports avec le Xiris & la Tonine , & qui corn-
* prend des herbes exotiques , dont les tiges ordinairement
nues , grêles , effilées & ànguleufes, Contiennent
à leur Commet une,petite tête «Scailleufe,
otbiculée ou hémifphérique , & o.nt prefque l’af-
peét de celles du Statice armeria.
Le caradere ejfentiel de ce genre eft d’avoir
un calice commun embriqué , multiflore ; des
fleurs aggrégées, monoïques , avec un calice a
deux ou trois divifions-, quatre ou fix étamines3
un fruit fupérieurà deux ou trois loges.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font aggrégées , mono’fques, males
au centre, femelles à la circonférence , & toutes
ramaflees dans un calice commun, embriqué
hémifphérique.
Les fleurettes ont un calice propre de deux ou
trois- folioles , & en outre une ou deux écailles
velues qui les enveloppent à leur bafe; quatre ou
fix étamines dans les mâles ; & dans les femelles,
un ovaire fupérieur, Chargé d’un ftylé a deux ou
trois divifions , ayant les ftigmates fimpies. ,
Le fruit e f t , à ce qu’il paroît P une eapuile 9
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deux ou trois loges, renfermant chacune une
femence arrondie.
Obfervation.
Il y a apparence que le nombrenaturel dans les
divifions des parties de chaque fleurette , eft d'avoir
un calice de trois folioles ( indépendamment
des écailles qui l ’ a c c o m p a g n e n t - ; , fix e t a m m e s ,
un ovaire chargé d’un feul ftyle trifide ; & que le
fruit eft à trois loges. Mais dans la Joncinelle de-
canpulaire , on a obfervé un tiers de moins dans
les divifions des parties de. fa fructification ; ainfi
elle a un calice de deux folioles , quatre étamines,
un ftyle bifide , & un fruit feulement à deux
loges. Aurefte, la petitefle des fleurs rend ici la
détermination de leurs caractères fort difficile.
E s p è c e s .
I. Jo n c in e l l e n a in e , Eriocaulon minimum.
Eriocaulon culmis fetaceis, foliis enjîformibus ,
capitula minimo fubglobofo. N. ,
An Eriocaulon fexangulare. Burm. F l. Ind.
t. 9. f. 4. .
Je ne trouve pas dans les angles des tiges, autant
de reflource que Linné , pour distinguer les
efpèces de ce genre ; en effet, dans prefque toutes ,
les angles dont il s’agit font peu élevés, & en
outre féparés par des cannelures, de maniéré qu il
eft difficile d’en bien diftinguer le nombre.
L ’efpèce dont je traite ici eft fort petite, ne
s’élève qu’à un pouce & demi de hauteur , 8c me
paroît aflez bien rendue dans la figure citée de
M. Burman ; mais je doute que ce foit VEriocaulon
fexangulare de Linné , car il dit dans fon
Flora Zeylanica ( p. 10. n<>. 49. ) > que les folioles
de fon calice commun font orbiculees , ce qui
n’eft pas vrai pour cette efpèce.
Sa racine, qui eft fibreufe , pouffe des feuilles
étroites , er.fiformes , graminées , concaves en
deflus, & à peine longues d’un pouce. Les tiges
font fétacées , n’ont qu’un pouce & demi ou rarement
deux pouces de'longueur , viennent en faif-
ceau , 8c font enveloppées chacune à leur baffe par
une feuille courte & vaginale. Les têtes de fleurs
font fort petites , comme globuleufes , glabres ,
& ont un calice commun d’environ fept folioles
oblongués} ovales & obtüfes. Cette petite plante
croît dans l’Inde , & m’a été communiquée par
M. Sonnerat. ( v. f )
1 . Joncinelle fétacce , Eriocaulon fetaceum.
L. Eriocaulon culmo fexangulari , foliis fetaceis.
Lin. Fl. Zeyl. p. 20. n°. 50.
Tsjeru- cotsjïletti-pullu. Rheed. Mal. 12. p. 119.
t. 68. Raj.Hift. p. 604. n°. 13. Randiala Mata-
barica, capillaceo folio. Petiv. Gaz. t. 5JV ^ l0-
La racine de cette plante eft longue , & garnie
de fibres ; elle pouffe à fon collet quantité de
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feuilles fétacées, entre lefquelîes s’élèvent pju*
fleurs tiges ou hampes menues, à fix ang es lelon
Linné, enveloppées chacune, inférieurement par
une gaîne membraneufe. Chaque tige eft terminée
par une petite tête arrondie. Gette plante croit
dans l’Inde, aux lieux aquatiques.
3 .‘‘Joncinelle cannelee , Eriocaulon ßriatum.
Eriocaulon culmo nudo Jiriato , foliis enßformibus
ereäis glabris , capilulo conve'xo. N.
An Eriocolon ( quinquanguläre ) culmo quin-
quangulari , foliis enßformibus , calyce umverfall
pentaphyllo. Lin. Fl. Zeyl. ao. n<L 48. Scabiofa
graminea nudica'ulis , capilulis argenteis , f ßatica
minima Mader'afpatana. Pluk. Alm. 336. t. H I .
f. 7* , .,
Cette efpèce reffembleroit prefqu’entieremenfl
à un Statice armeria > fi fa tête de fleurs etoit
moins petite. Ses tiges ou hampes font greles, nues,
cannelées, glabres , enveloppées chacune inférieurement
d’une gaîne longue dé deux pouces , &
s’élèvent à fept ou huit pouces de hauteur. Les
feuillés font radicales , enfiformes ou graminées ,
en gouttière , glabres, longues d’environ deux
pouces , & la plupart droites. La tête de fleurs eft
large de trois lignes & demie, convexe en deflus
avec des poils blancs fort petits qui couvrent fes
petites fleurs , & elle a un calice commun de fix
ou fept folioles ou écailles' ovales , un peuluifan-
tes & argentées. Cette Joncinelle croît dans les
Indes orientales. % . { v . f . ) Elle approche beaucoup
du Xyris Indica par fon port & fon feuillage.
Il s’en trouve des variétés moins élevées ou plus
petites.
4. Joncinelle rampante, Eriocaulon repens,
Eriocaulon furculis foliofis repentibus, feapis nu-
dis y foliis conféras enfiformibus recurvis. N .
Elle a des Touches ou efpèces de tiges feuillées ,
en partie couchées , rampantes , longues de trois
à cinq pouces , & qui la font aifément reconnou
- tre. De l’extrémité des Touches & de leurs côtes ,
s’ élèvent plufieurs hampes fort grêles, nues, an-
guleufes ou ftriées , longues de cinq ou fix pouces ,
& enveloppées chacune à leur bafe d’une gaîne
étroite , longue d’un pouce , qui a en quelque
forte l’ afpeét du perichcetium de certains Hypnes.
La forme & la difpofition de fon feuillage , celle
de fes fouches & de fes hampes lui donnent même
l ’afpeâ d’un grand Hypne; mais au lieu d’urne,
chaque hampe eft terminée par une tête globu-
leufe velue , blanchâtre, delà grofleur d’un Pois
médiocre. Le calice commun eft compofé de neuf
à douze folioles ou écailles avales , un peu luifan-
tes, & embriquées. A mefure que la fruûifîcation
fe développe , ce calice fe réfléchit , & fe trouva
entièrement caché fous les fleurs, qui font alors
difpofées en boule comme dans l’Echinope. Com-
merfon a trouvé certe efpèce dans l’ ifle de Bourbon.
( v .f . ) Ses feuilles fontenfiformes, courtes,
M m ij