
molles , glabres des deux côtés , &* marquées en
deflous par des ^nervures latérales un peu laillan-
tes , avçc des veines traniVerl’es ou perpendiculaires
à ces nervures, 8c d’une finôfle extrême.
Les pius grandes reuilies ont huit ou neuf pouces
de longueur, iur une largeur d’environ cinq pouces.
Leur pétiole eft long d’un pouce & demi,
roufleâtre , couvert de poils çpurts , ainii que la
principale Tiervuje. Les ftipules font lancéolées ,
intermediaires, très - caduques- Les; fleurs font
blanches, veloutées en dehors , & ne reflemblent
pas mal à celles des Jafmin-s, &. fur-tout à celles
des ÎSycianihes ( voye{ Mogouri. ) Elles, font
portées iur de longs pédoncules communs nus inférieurement
, .d-iehotom.es à leur fommet, longs
de quatre pouces, & qui naiffent dans les ait-
ielles des feuilles fupérieures. Ces fleurs font
fefliles fur leur pédoncule commun , alternes.., &
difpofées toutes longitudinalement au côté fupé-
rieur de chaque bifurcation des pédoncules. Le
limbe des corolles varie de fept à neuf découpures ,
8c ce dernier nombre eft le plus ordinaire/, celui
des étamines lui eft proportionné. Les fleurs nous
ont paru toutes hermaphrodites y quelques-unes
néanmoins avortent fur chaque cîme ; mais cette
xonfidér-ation, qui pmurroit faire? rapporter cet
arbre à la Polygamie, dans le fyftême de Linné ,
n’eft aflurément point dans lé cas de le faire placer
dans la Monoecie.
Cet arbre croît naturellement dans l’ Inde , au
.Malabar, & dans l’ Ifle de Java : on l’y cultive
dans les jardins à caufe de l’odeur de la fleür , qui
eft très-agréâble. M. Sonnerat nous en a communiqué
des échantillons en fleur & en fruit. J7 .
X v . f . ) Si le Niâentk.es hirfuta de Linné a été
établi d’après, la confidération du Ravà-peu de
Rhcede , c’eft un double emploi dans l’expofition
de cette plante.
<2. Guettard argenté, Guettarda argentea.
Guettarda foliis ovatis fubtus argent ci s & vents
tranfverfis élégant erjlriatis, corollis fubfexfidis. N.
Hdlejîa arborefems , foliis fubrotundis fubtus
argenteis, fpicis fioriim ligeminis , fujfenticulis
Ion gis alaribus. Brown. Jam. 20>. t. 20. f. I.
Cette efpèce eft bien diftinguée de la précédente
par le caractère de les feuilles, par la forme
des ftipules, & par un nombre moindre dans les
divifions des fleurs. Les feuilles font oppofées ,.
pétiolées , ovales, très-entières , acuminées, glabres
& finement ridées en defTus , velues & argentées
en deflous,, & remarquables par quantité de,
veines rranfverfes fituées .entre les nervures latérales
, & qui les font paroîrre élégamment ftriees
entre ces nervures* Ces feuilles ont cinq à fix
pouces de longueur , fur une largeur de près de
trois pouces. le s ftipules font intermédiaires,
larges à leur bafe, terminées par une pointe aiguë
pu en alêne.,Les pédoncules & les fleurs font dif-
pofés connue dans l ’efpèçe cbdeflps yle caractère
des fleurs eft aufli le même, mais le limbe des
corolles n’eft communément qu’à fix divifions. Les
pétioles , les pédoncules & les fleurs à l’extérieur
font chargés d'un 'duvet cotonneux très-fin. Le
fruit eft un drupe arrondi, déprimé ou applati en
deflus , 8c diyife intérieurement en fix loges monofpermes.
Cet arbre croît à la Jamaïque & dans
rifle de Cayenne , d’pù M. Stoupy en a rapporté-
des échantillons, J?. ( v. f. t)
3 . G u e t t a r d à fleurs rouges , Guettarda cq c -*
cinea. Aubl. Guettarda foliis ovato-oblongis acutis
fubtus pubejeentibus , panicula brachiata terminait.
N.
Guettarda folio amplifjimo ovato acuto , forum
racemis eredis terminalibus , fructu coccinco•
Aubl. Guian. 317. t. 123.
Cet arbre s’éloigne des deux .précédens par la
dilpofition de fes,fleurs , 8c.lur-tout par les fruits
qui font pulpeux, ,& dont les loges ne font pas
monofpermes 5 ce qui pourra permettre de le dif-
tinguer comme un genre : féparé y cependant,
comme il a de grands rapports avec les deux qui
précèdent, nous ne trouvpns pas de néceflitépour
le. préfent de créer un nouveau genre , le carac-
tère eflentiel du genre Guettarda pouvant être
conftitué par la confédération des fleurs tubuleufes
munies de fix à neuf étamines , 8c de fruits couronnés
, divifés intérieurement en fix loges. &
Le tronc de cet arbre s’ élève à dix ou douze
pieds , 8c acquiert-fept à huit pouces de diamètre
•, fon écorce eft gercée & roufleâtre ; fon bois
eft blanc 8c peu compare. Il pouffe à fon fommet
plufiëurs branchesà quatre angles, droites, chargées
de ràmeaux'Oppofés', cannelés , couverts
d’un duvet roufleâtre. Les ftipules l’ont lancéo-
-lées, interfoliacces, caduques. Les feuilles font
oppofées, pétiolées, ovales ouovales-oblongues ,
pointues , très-entières, lifles en deflus , pubef*
centes & d’une couleur cendrée en deflous , avec
des nervures latérales obliques , éntre lef quelles
on voit des veines tranfverfes comme dans les
deuxj premières efpèces: Les fleurs font rouges ,
naiffent en une panicule branchue, droite , &
terminale. Cette pànicule eft munie fous chaque
divifion des pédoncules de deux braélees , oppofées
, courtes & pointues y dans chaque bifurcation
des pédoncules on trouve une fleur fcffilë.
Chaque fleur a un calice monophylle , court,
urçéolé, 8c à quatre dents fort courtes ; une corolle
tubuleufe, longue de deux pouces , velue
en dehors, à limbe petit, peu ouvert, partagé
en fix divifions pointues y fix etamines fituees à
l’orifice de la corolle , à filamens courts , & à
anthères oblongues ; un ovaire inférieur, furmonté
d’un ftyle de la longueur du tube , à ftigmate à
-fix rayons courts.
Le fruit eft une baie globuleufe , couronnée
rouge dans fa »aturité , 8c à jfix loges. Chaque
loge contient une petite coque remplie de fe-
mençes menues & anguleufes* ..
Cet arbre croît à la Guiane., dans les bois. Il
eft en fleur & en fruit dans prefque tous les mois
de l’année. Nous en avons vu des exemplaires
rapportés de Cayenne par M. Stoupy. • ( v . f )
Le bois de cet arbre eft amer -, les baies font douces
8c bonnes à manger. La décoâion de fes
feuilles eft employée par les Créoles en fomentation
,, en bain , & en douche pour guérir les enflures.
G U I , Vi s c u m j genre de plante à fleurs
Incomplètes, qui paroît le rapprocher des Loran- -
thés par fes rapports, & qui comprend des plantes
la plupart ligneufes & parafites des arbres , à
feuilles fimples & oppofées, & à fleurs difpofées
en épis1 ou en grappes axillaires , auxquelles fuc-
cèdent de petites baies monofpermes.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font dioïques , c’eft-à-dire toutes
mâles fur certains pieds , 8c toutes femelles fur
d’autres.
Chaque fleur mâle offre un calice monophylle , "
court, divile profondément en’quatre découpures ’
ovales j quatre étamines dépourvues de filamens ,
& dont les anthères oblongues & fefliles font
attachées aux divifions dh calice'.
Chaque fleur femelle a un calice fupérieur ,
caduc, & compofé de quatre folioles ovales,
petites & fefliles j un ovaire inférieur ovale ou
oblong , dépourvu dé ftylé , & chargé d’un ftig-
■ matë obtus , à peine échancré*-' ^
Le fruit eft une baie globuleufe , glabre remplie
d’une pulpe vifcjueufe , & contenant une1
femence en coeur , un peu comprimée. & charnue.
E s p e c e s .
1. Gui commun ou à fruits blancs , Vifcum
album. L. Vifcum foliis oblongis obtujis , caule
dichotomo , floribus glomerdtis axillàribus & fejji-
libus. N.
Vifcum baccis albis. Bauh. Pin. 423. Tournef.
609. Dutvam. Arb. 1 . p'. 354. t. 104. Vifcum.
Dod. Péjnpt. 8aA. Lob. Ic. 636. Cam. epit. 555.
Raj. Hift. 1 583. Vifcum. L. Hort, Cliff. 441. &
Fl. Suec. p. 355 Hall. Helv. n°. 1609. Blackw.
t. 184. Mill. Illuftr. Ic".
C?eft une plante fort fingulière, comme toutesJ
les autres plantes parafites , pa^la faculté qu’elle'1
a de ne point croître fur la terre!, mais de végéter'
uniquement fur les arbres , 8c de s’y nourrir de
leur seve qu’elle pompe par fes racines implantées
dans leur* écorce.
plante ?eft ligneufe & toujours verte •,
elle forme f o r t e arbres dû elle vient des touffes
rameute , ordinairement arrondies : fa tige eft
longue d’un à deux pieds, cylindrique , un peu
rude , divifée en rameaux dichotomes , articulés,
extrêmement nombreux, 8c diffus. Ses feuilles
font oppofées, oblongues , obtufes , entières, uii
peu dures, épaifles, rétrécies vers leur bafe ,
vertes ou d’un vert jaunâtre , 8c marquées de trois
ou cinq nervures fines & longitudinales; elles font
fefliles, & ont environ deux pouces de longueur.
Les fleurs font axillaires, fefliles , jaunâtres , &
ramaflees trois & quelquefois quatre enfémble
dans les bifurcations iupérieures des rameaux. Les
fruits font de petites baies blanches , perlées ,
monofpermes , 8c remplies d'une fubftance très-
gluante.1
On trouve cette plante en Europe, fur les branches
d’un grand nombre d’arbres diftérens : on la
voit communément' fur. les Poiriers, les Pommiers
, l’Orme •, le T illeu l, le Frêne ; le Noyer , le
Peuplier , le Mélèze , le Chêne ,& c . & il fèmbler
qu’elle fbit greftee-fur l’arbre fur -lequel elle croît.
On fent par-là combien elle fait de tort aux arbres1
dont elle tire fa nourriture. Aufli les gens attentifs
à l'entretien de leurs vergers, tâchent-ils de
la détruire. Les fleurs du Gui paroiflent' au commencement
du printemps , & fes fruits mûriflenc'
en Septembre.
Le G ui, dette plante pour laquelle les Druyde^
avoient un rèfpeét fuperftitieux , n!eft point une
produdiori fpontanée, produite par l’èxtravafion'
du fuc nourricier des arbres qui le portent, ainfî
que l’eint dît plufléuts Autéurs anciens. Il vient
de fèmences qui germent fur l’écôrce des arbres,
& il n’eft pas néceflaire qüe ces femences aietît
pafle par l’eftomac des oifeaux pour être fufceb- '
tibles de germer, comme l’ont dît Théophrafte
& Pline. Il eft vrai qu’on pëiit croire que cet
arbufte naît fouvent de graines mangées' par les
grives , ou par d’autres oifeaux femblables , qui
les rendent enfuite fur- les branches des arbres oifc
ils fe repofent. Quand la jeune plante commence
à introduire fes racines dans l’écorce d’un arbre,
auffitôt la sève de cette même écorce s’extravafe 9
& forme à l ’endroit de l’infertion unegroffeur ou ‘
une loupe qui augmente à mefureque cette plante
parafîte fait dès progrès.
On faifoit autrefois- de la glu avec les baies
du Gui p maintenant on en fait avec l’écorce de
cette plante ,r ou bien avec celle du Houx. Pour
faire cette glu ^ l ’on pile l’écorce du Gui, 8c l’oit
en fait un peîoron.que l’on, fait pourrir , Sc qu’on
lave dansTèau à plufiëurs reprifés , jufqu’à te
qu’il forme une pâte gluante , que l’on confèrve'
pôurl.’ufage, en la tenant en boule dans un poc
avec de l’eau.
Le GW, principalement celui qui a cru fur le
Chêne, ^eft , à ce qu’on prétend ; anti-fpafmodi—
que , & éft recommandé pour guéri.r l ’épîlepfie ÿ
les vertiges , '& c : ; mais il ne paroît pas que ces
vertus foiènt bien conftatees par l’expérience. Les
baiès du Gui fent actés , am è r e s& l’on dit que -