
Laurtis foliis fibtripUnerviis ' ûvatis aoutninatls,
paniculis tenuibus lateralibus'. N.
Camphoraojjicinarum. Bauh. Pin, 500. Cdphura
quce falicis folio dicitur. J. B. I. part. 1. 33$*
virbor camphorifera Japonica. Breyn. Prodr. 1. p.
16. Ic. lot 1.1 . Comme!. Hort. 1. p. Ï85. £.95.
Raj.Hift. 1679. Camphora. RIackw. t. 347. Laurus
camphorifera ; Japonicc , S/'o, yulgo Rus Nofci ,
cltis Ndmbock. Koempf. Àmoen. Exot, 770. t. 771*
Laurus camphora. Mill. n°. 9. Fabr. Helm. 400.
Thunb. Fi. Jap..172.
Ce Laurier forme un arhre élevé, d’ un port
élégant, approchant de celui d’un beau Tilleul ,
& ayant un joli feuillage. Son tronc eft droit &
divifé fupérieurement en plufieurs branches fort
rameufes; Son bois eft blanc , peu ferré, panaché
en ondes roufsâtres ou rougeâtres, 8c d’une
odeur aromatique fort agréable. Ses rameaux
lont menus , glabres , cylindriques , & pourprés
ou d’un rouge brun : ils font garnis de feuilles
alternes , pétiolées, ovales , quelquefois ovales-
lancéolées, acuminées, pointues même à leur bafe,
entières, glabres des deux côtés , un peu luifantes
en deflus , d'un vert allez brillant, & munies de
trois nervures principales qui naifîent à environ
quatre lignes au deflils de la bafe de la feuille, 8c
n’atteignent'pôint fon fommer. Ces feuilles l’ont
longues de deux pouces & demi à trois pouces ,
fur un pouce & demi ou deux pouces de largeur,
8c ont leur pétiole menu, çanaliculé , rougeâtre ,
8c long d’un pouce ; lorlqu’on les froifle ^ elles
exhalent une forte. odeur de Camphre, aiafi que
les autres parties de cet arbre. Les bourgeons font
ovales, embriqués de beaucoup d’écailles obtufes,
& reflemblent à de petits cônes. Les pédoncules
font fort grêjeS, latéraux , les uns fitués dans les
aiflelles des feuilles , 8c les autres dans les entrenoeuds,
ces pédoncules font un peu moins longs que
les feuilles, 8c portent chacun une petite pani-
culç de quinze à dix-huit fleurs blanchâtres. Ces
fleurs font fort petites , dioïques ou polygames,
8c ont un caüce à fix divifions obtufes , & neuf
étamines, au moins dans les mâles. Les fruits font
des baies drupacées de la grofleur'd’un gros pois ,
arrondies-ovales, d’ iin pourpre noirâtre dans leur
maturité, luifantes 8c portées chacune fur un calice
court, tronqué en fon bord. La chair pul-
peufe de ces fruits eft d’une faveur qui tient du
Camphre & de la Canelle, & d’une odeur plus
pénétrante que celle des feuilles. Leur noyau eft
de la groflèur d’un grain de Poivre, & renferme
une amande huileufe & d’une faveur fade;
Cet arbre croît naturellement au Japon, &
dans plufieurs parties des Indes orientales ; on le
cultive naturellement aü Jardin du Roi* On en
polsède un aflez bel individu au Jardin royal de
Trianon j mais nous en avons v u #un individu
beaucoup plus’ beau au Jardin Royal de Berlin.
Tg ( v. y • ) . Il eft toujours vert', & fleurit en
Juin 8c Juillet. On emploie fon bols dafis plufieurs
ouvrages, à càufe de Ion odeur.
C ’eft de cet arbre qu’on retire par la fubli-
mation, prefque tout le Camphre qu’on apporte
en Europe , & dont on fait ufage,dans la Médecine
& dans.les Arts.
Le "CamphreTeft, comme on fait, une réfine
blanche , tranfparente , ‘ friable1, -concrète, très-
volatile, très-inflammable , d’une, odeur très-pénétrante
, 8c d’un goût amer, âcre 8c piquant.
Cette fubftance eft fi légère qu’elle lurnageà l’eau,
& fa combuftibilité eft li grande qu’elle brûle entièrement
fur ce fluide : propriété qui la fait employer
daus la matière des feux d’artifice. On en
mêle aufii dans quelques compofitions de vérriis,
particulièrement dans celui qui eft deftiné à imiter
le vieux laque. On dit que dans les cours
des Princes orientaux, on le brûle avec de la cire
pour éclairer pendant la nuit.
Le Camphre eft difperfê par toutes les parties
du Laurier Camphre çu Camphrier dont on vient
de faire l’expofition ; & Kempfer dit qu’au Japon,
dans la Province de Satfuma & leslfles Gôt’no ,
les payfans coupent la racine 8c le bois du Camphrier
en petits morceaux : ils- les font bouillir
avec de l’eau dans un pot de fer fait en veflie , fur
l.equel ils placent une forte de grand chapiteau
argilleux, pointu, & rempli de çhaume ou de
natte. Le Camphre fe fublime comme de la fuie
blanche., ilsledétachent en fécoûant le chapiteau,
8c ils en font des mafies friables, grenues , jaunâtres
ou bifes comme de la Gaflonade , remplies
d’impuretés. Tel eft l’efpèce de Camphre que les
Hollandois nous apportent des Indes. Ils ont feuls
l’art de le rafiner: en grand ; 8c quoique Pomet,
l’Emery & GeofFroi nous en ayent donné lè procédé,
on a été toujours fort indéçis fur la méthode
que les Hollandois employent pour y parvenir.
L’opinion la plus commune & la plus reçue,
dit M. Val mont de Bomart, eft que l’état où nous
recevons lé Camphre, eft un effet de la fufion.
Çette opinion eft fondée fur ce que les huiles
eflèntielles concrètes ( comme eft le Camphre ) ,
ne peuvent fe fondre qu’a un degré de chaleur fem-
blable à celui de l’eau bouillante, 8c qu’elles fe
décompofent à ce'dégréqui feroit néceflaire pour
opérer leur fublimation. .Cet objet, continue M.
de Bomart, excita ma curiofité dans un de mes
voyages en Hollande. J’ entrai dans un laboratoire
à raffinerie de Camphre, 3c je vins à b.out de dé»
cou r ir une grande partie de l’appareil nécefiaire
à l’opération. Il réfulte des observations de M.
Valmont de Bomart, que la purification ou le
raffinement du Camphre ne s’opère point par la
fufion de cette fubftance , mais par fa fubli-
mation.
Quoique, comme nous l’avons dit ci»deffus,
prefquè tout le Camphre qu’on nous apporte des
Indes, & qu’on trouve dans le commerce, provienne
de l’efpèce de Laurier que nous avons
décrite dans cet article cependant cette plante
n’eft pas la feule qui produife du Camphre. On
en retira aufii de la plante appelée Campbèe , du
fhiffi) du Romarin, delà Lavande, dé la Menthe
delà Sauge, de presque toutes les Labiées,, de l'Au*
ronne des racines du Laurier-Canellier, 8cc. 8c
yraifemblabiement on peut en retirer de beaucoup
d’autres plantes.
Le Camphre eft regardé comme un des plus
excellens remèdes dont la Médecine fafle ufage.
Il eft calmant, anti-fpafmodique, anti-putride ,
alexitère, diaphorétique, 8c réfolutif. On l’emploie
intérieurement 8c extérieurement : pris à
l’intérieur, il réfifte aux poifons , 8c à la malignité
des humeurs •, c’eft pourquoi l’on en a fait
un fréquent ufage dans la pefte', les fievres putrides
j la petite veröle, & les autres maladies. qui
ont un carâftère de malignité. Il excite les règles
8c les urines -, il guérit la fufFocation utérine j il
remédie aux ulcères de la matrice, des, reins,
& de la veflie 5 on le recommande aufii dans la
gonorrhée & les fleurs blanches, & pouf diminuer
la fréquence des pollutions noôurnes. Enfin on dit
qu’il eft utile dans les hémorragies & fur-tout
dans le crachement de fang , qu’il calme le délire ,
fait cefier les convulfions , & difpofe au fommeil.
Néanmoins quelques Médecins prétendent qu’on
ne doit pas regarder le Camphre comme abfolu-
men^f incapable défaire du mal: car quelquefois
il rend la tête pelante, & nuit à l’eftomac. Il faut
dit-on , ^rejeter fon ufage, i° . dans la plupart des
maladies convulfives , accompagnées de vives douleurs
de tête,ü°. dans toute efpèce de maladie où
le fang fe porte vers la tête avec trop d’impé-
tuofité; 3°. au commencement des. maladies' inflammatoires
, particulièrement de celle du foie,
de l’eftomac, des inteftim ; 40. dans le plus grand
nombre des maladies de rétention-, 50. dans les
fièvres intermittentes 5 6°. dans les maladies éva-
çuatoires, 8cc. Les plus habiles Praticiens regardent
le Nitre cornme propréà être le correftifdu
Camphre 3 ce qui fait qu’on les aflociè fort fou*
vent. ’
* * Feuilles a nervures vagues j elles font per-
ßßantes.
7. Laurtér cupulairè; Laurus', cupularis. Laurus
foliis ovatis glàbris paniculis (effclibus jub-
terminalibusy fruâibus glandiformibus calyce cupu-
la ri exceptis. N. .
Foliis uirinqiie acutisfupra nitiduVs , fruclu
ovali. Maurilianis vulgo , bois de Canelle.
b. Foliis bafi obtufioribus , fruclu oblongo.
y. Foliis latijßniis. '
Quoique ce Laurier ne foit point à feuilles tri-
8e- qu’il ait fes panicules fefiiles,,on s;ap-
perçoit en l’examinant, qu’il a des rapports aflez
marqués ayec le Laurier Camphrier mentionné cideflus.
Ce qu’il a principaleîhent de remarquable,
ce font fes fruits q u i, plus grands 8c plus alonges
que ceux du Camphrier, ont une apparence, de
gj an6s de Chêne , & font de même enveloppés à
Leur bafe par un calice à bord tronqué , ayant la
forme de cupule. Il fe pourroir que ce fûc cette,
efpèce ou une de fes variétés, dont on a parlé
d’une panière fort obfcure , comme étant l ’arbre
qui produit le Camphre des Ifies Bornéo 8c de
Sumatra : Camphre fort eftimé des Orientaux ,
qu’ils vendent fort cher , qu’on retire tout formé
du bois de l ’arbre , fans aucune préparation , mais
en très-petite quantité, 8c qui ne fe diflipe point à
l’air comme celui du Japon.
Au refte , 'l’efpèce dont nous trâirohs Ici eft la
même que celle qui eft mentionnée'dans Aublet à
la fin de fon article fur le Canellier ( Guiah. vol. | v
P* 3^3- ).» comme étant indigène de l’Ifle de
France. Ii croît , dit AubJet, danï les forêts de
cette Ifle , un très-grarid arbre qui eft un vrai
Laurier. Il diffère du nôtre par fa grofleur, par fa
hauteur, par fes feuilles plus grandes 8c moine
aromatiques, & par fes bais obibngues,
Les rameaux du Laurier cupulairè font glabres ,
feuilles, divifés , un peu roides, tuberculeux 8c
raboteux avec une écorce grisâtre fur le vieux
bois.Les feuilles font alternes, pétiolées, ovales,
pointues aux deux bouts, glabres des deux côtés,
un peu luifantes en deflus , 8c larges de deux
pouces ou davantage , fur" trois à cinq pouces de
longueur. Les fleurs font petites, hermaphrodites
légèrement veloutées .en dehors , à calice fexfide ,
8c difpofëes en panicule courte, feflile, terminale,
aflez bien garnie. Les pédoncules font rameux ,
veloutés dans leur jeunefle , munis fous leurs
divifions, ainfi qu’à la bafe des fleurs ,, de petites
bra&ées obldhgues-ovales, concaves , veloutées
& caduques l es fruits font ovales-oblongs , verdâtres,
reiïëmblent à de petits glands de Chêne ,
muni chacun d’une cupule glabre\ turbinée, tronquée
en fon bord.
Cet arbre croît natürellementauxlfles de France
8c de Bourbon dans les bois. Les exemplaires que
nous en pofledons, nous ont été communiqués par
M. Jofëph Martin qui l’a obfervé lui-même dans
le pays I7 . (v . f . ) Son bois , dit Aublet, fert à
faire des lambris , des planchers , & toutes fortes
de meubles en iriènuiferie. Lorfqu’on l’emploie ,
il exhale une odeur forte & défagréable. J1 a
beaucoup de rapports par fa couleur , au Noyer.
Il eft nommé, par les habitans bois de Canelle. Les
variétés £ & y font dans les'herbiers de MM. Com-
merfon 8c Sonnerat : fa dernière de ces variétcs
eft fingulièrement remarquable par la grandeu^
de fes feuilles qi-i fonr beaucoup plus larges que
la main, 8c prefqu’obtufès. aux deux bouts, {v.f^
8. L a u r i e r commun -, I.aurus nobilis. L. Laurus
foliis Iditceolatis coriaceis J'ubundulatis } uni