
1 7 . M a r r u b e à p etite s fet.iîlles à M a r r u b iu m
m i c r o p h y llu n i . M a r r u b iu m to tu e n io fum f o l i i s f i t b -
c o r d a i o - o v a t i s , e x q u i f it e c r è n u la i i s j c a ly c e in fu n -
d ib u l i fo rm i 5 b r a c le is J p a tu la d s , a c u t i s •
Cette plante eft remarquable par la petiteffe de
fes feuilles , & par le velouté abondant & doux
au toucher dont elle eft couverte. Les tiges font
tétragones , un peu flexueufes' , & garnies de
feuilles oppoféesi prcfque fertiles , ovales , à peine
échancrées à la baie , molles , epaifles , très-
finement & très - régulièrement crénelées. Ces
feuilles n’ont guères que fept à huit lignes de longueur
fur une largeur d’environ quatre lignes. Les
verticilles font compofés de beaucoup de fleurs
fertiles entremêlées d’un grand nombre de bractées
fpatulées & pointues , à peu près de la longueur
des calices. Ces calices font infundibulifor-
mes j ils font veinés & peu velus lors delà maturité
des graines. Leur limbe eft a dsmi-evafé,,. &
divifé en dix dents pointues, dont cinq font plus
petites. Cette efpèce, que nous avons vue lans
étiquette dans l’Herbier de M. de Juflieu, vient
vraifemblablement du Levant ou de l’Efpagne.
( v .y . ) . Nous ne connoiftons pas fes corolles.
* Marrubium ( candidijfimum ) foliis fubova-
tis lanatis fuperné emarginatomcrenatis , denticulis
calycinis fubulatis. Lin.
* Marrubium ( africanum ) foliis cordatis fub-
fptundis emarginatomcrenatis. Lin.
(P a r M. D e s r o u s s e a u x ) .
MARSILE -, L e MMA. Genre de plantes cryptogames,
de la férié de celles que M. de la Marck
nomme Fougères fauffes , qui paroît avoir de
grands rapports avec les Salvinia, & qui comprend
des herbes rampantes , à feuilles alternes,
compofées de quatre folioles , enroulées dans leur
jeunefle comme celles des Fougères vraies, & â
fleurs fituées dans .des capfules pédicellées, qui
naiffent vers le bas des pétioles.
Le cara&ère effentiel de ce genre eft d’avoir
,
La fructification c&nftituèe par des capfules
pédicellées, ovales , multiloculaires , à loges
contenant les deux fexes difpofés çonfufèment fur
le même réceptacle•
CARACTERE GENERIQUE.
La capfule, qui eft renferme les fleurs du Lemma, une coque ov^le , un peu aplatie, épaifle,
ferme, s’ouvrant par le tranchant inférieur où eft
foudé fon pédicule , partagée intérieurement ,
félon fa longueur, par une ploifon membraneufe
ondulée, en deujc portions égales, divifées chacune
en fept ou huit loges d’inégale grandeur,
par d’autres clqifons qui partent des anglesfaillans
de la cloifon ondée. Chaque loge contient une
fleur hermaphrodite.
Le réceptacle de chaque fleur eft une membrane
blanche, longue , étroite , un peu charnue , collée
fur les parois intérieures de la coque.
La fleur offre 10. des étamines nombreufes,
qui font de très -petites véficules, de figure de
p'en'e alongée, attachées par la pointe au réceptacle
, qui n’ont qu’une cavité, s’ouvrent tranfverfà-
lement, & répandent des grains fphériques de
pouflière, de couleur jaune.
2o. Trois à huit piftils ovales, pofés de fuite fur
le même réceptacle, entourés des étamines à
leurs bafes. Ces piftils font autant d’embryons de
graine , enveloppés d’ure pellicule tranfparente ,
qui va former fur la tête de l ’embryon un ftigmate
court & obtus.
Le péricarpe eft la coque qui fert de capfule aux
piftils devenus autant de femences dans la maturité.
Les femences font ovales, menues 8c blanchâtres.
Obfervation.
M. de Jurtieu remarque [ Gen. VI. p. 16. àVar-
ticle Lemma ] que les plantes de ce genre ont été
mal-à-propos réunies par Linné avec les Salviniay
qui paroiffent’en différer fur-tout par les capfiiles
uniloculaires , & qui d’ailleurs n ont pas les
feuilles enroulées.
E s p e c e s .
I. Ma r s il e à quatre feuilles ; Lemma quàdri-.
folia. Lemma foliis quaternis integerrimis. Lin.
Spec. Plant. n°. 2. Sub Marfilea.
Lenticula paluflris quadrifolia. Bauh. Pin. 362*
Sloan. Jam.vol. I. pag. 67. no. 13. Lens paluflris
quadrifolia. B. Pin. Phytop. Ic. 7 . J. B. Hift.J.
p. 789. Mapp. Alfat. pag. 166. Tab. 160. Monf.
Hift. 3. pag. 619. Se a . I*. Tab. 4. Fig. 5. Raj.
Hift. vol. 1. pag. I l 8. Lenticula paluflris fecunda.
Tabern. Icon. 1. 504. Lens paluflris altéra. -Ca-
mer. Epit. 853. Stratiotes paluflris , lujuU foliis.
Petiv. Gazoph. Nat. Tab. 5. Fig. 12. Lemmapa-
luftris quadrifolia. Plum. MIT. vol. 5. Tab. 94.
Lemma. Bern. Juff. Ad. 174° ’ PaS - 163. Tab. 15.
Guett. Stamp. vol. 1. p. 6 i. Juif. Gen. Plant, pag.
16. Marfilea quadrifolia. Fl. Fr. I244. n°* I .
On prendroit, au premier afpeét, le feuillage
de cette plante pour celui d’un Trefïe ou a un
Oxalis qui auroient les feuilles à quatre folioles.
Sa tige eft une Couche rampante, cylindrique ,
rameufe, & qui produit, de diftance en diftance,
des paquets de racines fibreufes , fouples, liantes,
longues quelquefois de trois à quatre pouces. Ces
racines naiffent du côté inférieur, & font placées
ou
■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■
M A R
ou â la baie des pétioles, ou dans le milieu des
intervalles qui fe trouvent entre chaque rameau ,
ou dans le fommet des angles que font les rameaux
avec la fouche. Les jeunes pouffes font couvertes
de poils couchés, roufsâtres. On obfçrve
aurti les mêmes poils fur les feuilles nairtkntes.Ces
feuilles alors font enroulées fpiralement jufqtfau
bas du pétiole, & d’une manière d’autant plus
étroite qu’elles font moins avancées. Elles perdent
leurs poils à mefure qu’elles fe développent : mais,
dans l’état adulte, leur fuperficie devient parfaitement
glabre. Elles font compofccs de quatre
folioles ovoïdes, obtufes , prefque cunéiformes,
arrondies à leur fommet, ordinairement très -
entières , ouvertes , liffes , minces, un peu charnues
, d’un beau vert, finement nervées dans leur
longueur , t ’effiles, légèrement réunies à la bafe ,
au moins les deux moyennes, & difpofées, en manière
de croix, à l ’extrémité de longs pétioles
chargés de quelques poils. Les folioles ont fix à
huit lign.es de longueur, & font fou vent d’un rouge
foncé à la pointe de l’angle par lequel elles tiennent
au pétiole. La longueur des pétioles eft de
deux à trois pouces. Ces pétioles font grêles : ils
partent alternativement de droite à gauche 8c de
gauche à droite des côtés des branches & des rameaux
, pour s’élever verticalement. Les globules,
g)u coques, qui contiennent la fruâification de
cette plante, font ovales , un peu comprimés latéralement
, folitaires ou géminés, quelquefois
ternés, velus, d’un jaune verdâtre, à peu près de
la groffeur d’un grain de Vicia fativa , & portés
fur des pédoncules longs de quatre à fix lignes,
qui naiffent vers le bas des pétioles, à quelque
diftance de leur origine. Ces pédoncules font fim-
ples ou rameux, félon qu’ils font chargés d’une
feule ou de plufieurs coques , & ne s’insèrent pas
précifément à l’extrémité de la coque, mais un peu
au-deflous, de manière qu’on apperçoit, au-defliis
de leur point d’infertion, une légère faillie ou protubérance
qui paroît n’ être autre chofe que cette
extrémité elle-même. La coque eft intérieurement
féparée en deux parties égales par une cloifon
ondulée, délicate & membraneülb. Des angles
faillans de cette cloifon partent d’autres cleifons
qui vont s’attacher aux parois intérieures de la coque
, & qui divifent chaque moitié, tantôt en
fept loges , & tantôt en huit : ces loges font de
grandeur inégale, celles du milieu de la coque
étant plus grandes que celles qui font vers les deux
bouts. Chaque loge renferme une fleur compofée
d’étamines & de piftils, & les fleurs ont un nombre
d’étamines & de piftils proportionné à la
grandeur des loges où elles font contenues : dans
les plus grandes , les fleurs ont fept à huit piftils ,
& feulement trois dans les plus petites ou celles
du bout de la coque. Les étamines font très-petites
& très-nombreufes. Le fommet de chaque piftil
s’étend jufqu’à l ’extrémité de la loge dans l’angle
■ rentrant de la cloifon ondulée. Les piftiis remplif-
. Botanique. Tome I I I *
M A R 7 î ï
fent plus de-la moitié de la loge du côté.de cetce
cloifon , & les étamines , fituées fur le même placenta
^ garniflent, dans le relie de la lo ge, les
intervalles que laiflent les piftils à leurs bafes. La
coque eft plus minceau tranchant fur lequel le pédicule
eft ibudé , que par-tout ailleurs j c’eft à ce
tranchant que fe fait une ouverture lors de l’épa-
nouiffement des fleurs, ou de la fortiedes'femen-
ces. Cette plante croît naturellement dans les
quatre parties du monde. On la trouve en France.
Elle vient dans les lieux humides, le long des
eaux donnantes. On la cultive au Jardin du Roi.
7p . [ v, y . ].
C ’eft tantôt,.dit Bernard de Jartieu, dans le
milieu des étangs d’eau douce qu’on l’obferve , &
alors elle a plus de volume & d’embonpoint ; tantôt
à demî-baignée , état dans lequel toutes les
parties diminuent de volume -, tantôt tout - â - fait
hors de l ’eau & à fec, état dans lequel elle eft fi
amaigrie dans toutes fes parties , qu’elle eft prel-
que méconnoiflable.
Voyez l’obfervation qui eft à la fuite de la de£
cription du Lemma minuta.
2. M arsile menue -, Lemma minuta. Lemma
foliis quaternis denticulaiis• Lin. Spec. Plant. ntf.
2. Sub Marfilea.
2. Marfilea cormandelica. Burm. Ind. 237.
Tab. 62. Fig. 3.
Celle-ci reflemble beaucoup à la précédente,
dont elle diffère en ce qu’elle eft plus petite dans
toutes fes parties, qui ont en même temps plus de
roideur. Les folioles de fes feuilles font bordées,
au fommet, de petites dents ou crênelures , 8c
font fept fois plus petites que dans le Lemma quadrifolia.
Les globules font lirtss, comprimés 8c
marqués de deux petites dents au bas de leur future
dorfale. Cette efpèce croît naturellement
dans l’ Inde. % .
Linné ne confidère la plante 0. , quoique très-
petite , que comme une variété de celle-ci. La
figure citée repréfente les folioles entières. Ces
folioles, félon Burman , font courtes , finement
veinées dans leur longueur, & portées fur des
pétioles longs d’environ un pouce , plus fins qu’un
cheveu.
Obf. J’ai vu , dans l’Herbier de Commerfon y
des exemplaires [cueillis aux Ifles de France &
de Bourbon ] que je rapporterois à cette efpèce ,
s’ils n’avoient pas les capfules velues , & les.
feuilles prefqu’aufli grandes que celles du Lemma
quadrifolia, dont il eft vraifemblable qu’ils ne
font qu’une variété. Les feuilles font la plupart
entières , mais quelques-unes légèrement denti-
culées au fommet. On apperçoit une à deux petites
dents ou éminences vers le bas de la nervure
dorfale des capfules. Si ces exemplaires ne font en
effet qu’une variété du Marfilea quadrifolia.
( comme induiroit artez à le croire l’obfervation
qu’a faite Bernard de Jurtieu, que cette dernière