
ai^ J A R
* Cette quantité de Jardins publics & particuliers
confacrés à la Botanique , & qui exiftent en
Europe , annonce a fiez le goût qu’on y a généralement
pour cette belle partie de l ’étude de la
nature , où l’Obfervateur philofophe trouve -l’inf-
tru&ion , la ftnté , & la paix de l’aine. Voÿe[ le
Journal de Phyfique (Janvier 1787) , où nous
avons extrait le fond de cet article, en y faifant
quelques légers changemens qui nous ont paru
néceflaires.
Parties ejfentielles d*un Jardin de Botanique de/krié
a l’inftrufiioa-publique.
Un Jardin de Botanique bien fondé, 8c deftiné
à l’inftruôion publique, doit avoir ,
1°. Une école, c’eft-à-dire un local fpacieux où
toutes les efpèces cultivées dans ce Jardin, feront
placées chacune dans leur genre, 8c difpofées fekm
l ’ordre ou la méthode adoptée par le Erofefieur.
La difpofition par familles , ou fondée fur.la con-
fideration des rapports naturels, nous paroît préférable
à toute autre , pour l’arrangement d’ un
Jardin d’étude •, parce que les ordres fyftêmatiques
, qui peuvent être utiles dans les livres pour
faire trouver des noms , déplacent tou t, & rom-
.pent prefque par-tout les rapports les plus marqués
; & que dans les Jardins , où.l’on peut em-
braflérd’un feul coup-d’eeil.iinê quantité de plantes
affez considérable , les rapprochemens convenables
habituent ceux qui étudient, 0 fentir les .vrais
rapports qui lient entr’elles les-plantes , 8c conduisent
à une connoiflance plus digne d’une .homme
.raifonnable & d’un Philofophe obfervateur, que
celle d’une Jimpîe nomenclature. Dans l’Ecole dont
*il s’ a g it, chaque plante s’y trouvera.en.une feule
touffe ou en quelques individus rapprochés , la
répétition des individus d’une même efpèce y étant
jinutile & même gênante. C’eft d^ns cette Ecole ,
que le Profefleur fera , tous les ans, la démonftra-
tion-des plantes du Jardin , dans la faifpn convenable.
2.°, Un parterre vaffe, où l’on placera à demeure,
& fans autre ordre que celui qui peut
.contribuer à l’ornement, les plantes vivaces de
.pleine terre, c’eft-à-dire celles qui perdent tous
lès ans leurs tiges, mais dont la racine , quifub-
fifte pendant un certain nombre d’années, ne périt
point par l’effet du froid. Ce parterre fournira
aux obfervations des Amateurs & des Elèves , &
feraen même temps un lieu de dépôt pour les
plantes vivaces que l’on y multipliera jufqü’à un
certain peint , en y tenant environ quatre ou cinq
.touffes de chaque efpèce , pour s’aflurer de leur
xonfervation, G’eft dans ce lieu que l’on prendra
celles de ces plantes qui devront être placées dans
l ’Ecole pour (Servir aux démonftrations.
30. Un lieu bas xîu enfoncé , un peu humide ,
8c ombragé du côté du midi * lieu où l ’on tiendra-
;les plan tes. & arbuftes des pays froids & humides,
J A ï t
comme les plantes du Canada ou de quelqu’autre
région de l’Amérique feptentrionale; celles même
de nos montagnes, parce que , dans leur lieu
natal, elles font la plupart à l’ombre & dans un
fol humide ; enfin , les plantes de certaines famille
s , comme les Bruyères , les Andromèdes., les
Airelles , les Kalmies, lesRofages, les Pyroles,
les Saxifrages , les petites Gentianes , les Gales,
&c. plantes qui exigent une expofition femblablc
pour être confervées. On tiendra ces plantes dans
un terreau de Bruyère , c’eft-à-dire dans un terreau
compofé de débris de végétaux & d’un.fable
très-fin qui le rend peu compaél & facile à être
pénétré par les racines fibtëeufes les plus tenues.
4°. Un local un peu étendu , ayant duifond, &
que l’on deftinera a l’emplacement des arbres de
pleine terre. On les y laiflèra croître.librement &
fans.les défigurer par la taille ou par aucun genre
de contrainte, &;même fans les élaguer, afin qu’on
puiffe juger de leur véritable port, & s’en former
une jufte idée ; les pieds de chacun de ces arbres,
placés à l’Ecole dans leur genre., pour la démonf-
tration , devant être taillés & tenus bas, pour
qu’ils ne nuifent pas aux plantes voifines par leur
ombrage. On fa it , à cet égard , que quelque foie
l’ordre qu’on veuille établir dans la diftrihntion
des plantes d’une'Ecole de Botanique, celui qui
;fépareroit les herbes 8c les arbnftesdes arbrifieaux
-8c des arbres, ne peut .plus être admis dans l ’état
actuel de nos connoi fiance s. Voye{ ce que nous
avons dit à ce fuj-et au mot A rbre (V o l. 1. p. 132«
ligne 14. & fuiv. )
50. Un Heu propre pour .les femis. Ce lieu doit
être bien à l’abri des vents de nord 8c de nord-eft,
foitpar.une monricule.ou parune grande muraille,
foit par une plantation de grands arbres , foit
enfin par>l ’enfoncement même du local; afin que
.ces vents , qui régnent -en abondance au printemps
, au moins dans notre climat, ne nuifent
point à la germination des graines ; 8c ne brûlent
point les plantes nouvellement levées, alors fort
délicates. C’eft dans ce lieu que l’on conftrutra
tous les ans des couches de fumier , dans lèfquellës
on enfoncera les .pots récemment femés : ces pots
doivent contenir les plantes annuelles qu'il.faut
femer tous les ans , & les nouvelles plante.» vivaces
ou lignetifes dont on aura reçu dés graines.
Au Jardin du Roi., l’on.sème chaque année environ
3COO de ces pots ; aufii le lien deftiné.à l’emplacement
des couches, y -efc-il néceflairement
fpacieux.
6°. Une Orangerie ou ferre-froide, bâtiment
plus ou moins étendu félon le befoin, 8c dans
lequel'on renfermera pendant l’ hiver lès plantes
que la gelée peut faire périr , mais qui n’exigent
point d’ailleurs une température beaucoup au-
de fins .du terme de la congélation. Dans une bonne
Orangerie, la température de l ’air ne doit pas
defeendre plus bas que trois, ou au plus deux
degrés a,u-defiiis du terme de la glace , c’eft-à-dire
T A S
que.les limites de fa température pendant l’hiver
doivent être comprifes enr-re deux à dix degrés
au-defius de la congélation. Pour qu’une Orangerie
foit bonne, il faut qu’elle foit voûtée , bien
éclairée, 8c que, du côte du nord ainfi qu’aux
deux bouts , lbn mur foit épais 8c fermé. On lui
donne le nom d Orangerie, parce que c ’eft dans
cette ferre qu’on renferme, dans notre climat, les
Orangers que l ’hiver feroit périr, s’ils étoienc en
pleine terre»
7?. Une ferre tempérée ou ferre-chaude moyenne
; autre bâtiment dans lequel on renfermera les
plantes des pays chauds , auxquèlles la température
de l’Orangerie ne fauroit lûffire.poue les con-
férver , & qui , malgré cela , n’exigent pas une
chaleur aufii grande que les plantes originaires
delà zone torride. Cette ferre, que l ’on peut
chauffer avec un feul fourneau, r.e doit point avoir
fa température au: defious de dix degrés au-defius
du terme-de la glace; on pourra la tenir entre
quinze 8c dix-huit degrés, fans qu’il foit nécefiaire
'de lui donner plus de chaleur. Les plantes contenues
dans - cette ferre feront pofées fur des- gradins
j afin qu’ëlles fpjent toutes à peu pies également
éclairées , 8c qu’elles ne fe - fafient point
ombre les unes aux-^autres.-
$?. ' Enfin une ferrs-chaud:' proprement ditfe ,
ferre que l’on deftinera à contenir lés plantes exotiques
des climats -lés plus chauds , comme ceux
compris entre les deux tropiques, Cette ferre que
l’on peut -chauffer avec un fèul fourneau , fi’ elle
i r t * pas1 fort grande, .ma.»-qui doit avoir deux
ou trois fourneaux , fl elle a beaucoup d’étendue ,
doit ècre tenue â une température de quinze à
trente degrés au-deffus du terme de la glace. La
plupart des plantes que contiendra cette ferre &
far-tout celles -qui font le plus lenfibles au froid ,
feront tenues, dans des pots que. l ’orr enfoncera
dans une- tanée ,. c’eïï- à-dire dans une foffe remplie
de tan , conftruite exprès dans la ferre. Les autres
plantes, aufii tenues en pot, pourront êtreplacées
lui- des banquettes, & rapprochées du vitrage de
la ferre, où ciies jouiront de beaucoup de lumière
qui leur fera très a.ahtageuib ; elics-y poufferont
Sa pourront y fleurir. -
Telles font les principales parties d’ un Jardin
d.f Botanique , 8c dont jouit très en grand le
Jarim royal -de Paris. Nous les avons citées rapidement
, afin d’en donner une {impie idée ces
«bjets devant être traités plus au long & avec les
details néceffaires , dans le Diaionnaite de culture
do 1 Encyclopédie. C ’eft par cette .ra'fon que nous
"dgligeons-de citer bien des petits objets employés
& moine neceffairesdaro un Jardin de.Botanique-;
tnaus qui, étant de moindre cor.féquencc que ceux
dont nous venons de parler, nous éloigneraient'
- 11 conci“ On de notre plan , fi nous en traitions.
JASIONE, J ASTON F genre de rlante'à fleurs
monopetalees, de la famille des.Ca:nj.a.nules-, qui
J A S
a des rapports avec les Raponcules ( P/yteuma )
8c qui comprend des herbes indigènes de l’Eû-
rope , dont les feuilles font fimples & alternes y
& dont les fleurs ramafiees en une tête terminale
comme dans la Globulaire , donnent à cette tête
l ’afpeél d’une fleur compofée , 8c l’apparence d’une
fleur de Scabieufe. .
Le caraclere d ifiin â if de ce genre eft d’avoir
des fleurs nombreufes , pédicellées , ramafiees en
une tête hémifphérique , munie d’une collerette
pqlyphylle ; la corolle profondément quinquefide ;
cinq étamines- réunies ; une capfule inférieure & -
biloculaire.
C a r a c t è r e g é i î é r i q u ï ;
Lès fleurs font petites, nombreufes, pédicellées ‘ -
ramafiles fur un réceptacle commun, & difpofées
en une te te hémifphériqûe , munie à fa bafe d’une
collerette de dix ou douze folioles planes ovales- *
pointues, fi tuées fur.deiix rangs.
Chaque fleur a i°. un calice propre fupérieur , -
pin?liant, à cinq dents, droites 8c aiguës.
2.°. Une corolle prefque- polypétale , divifée '
très-profondément en cinq découpures linéaires-
lancéolée«,- étroites, droites , plus longues que-
Je cance,- & jointes enlèmble à leur bafe.
3°. Cinq étamines un peu moins longues que la -
corolle , & dont les filamens courts, portent des
anthères oblongues , réunies inférieurement.
4°. Un ovaire inférieur, arrondi, chargé d'un
llyle plus long que- la corolle, à ftigmate échancré
ou bifide. -
Le f ia i t ett une petite capfule prefqu’arrbndie , ■
a cinq angles, couronnée par le calice, & partagée ■
Interieur,ment en deux - lo g es, qui contiennent
pluiieurs femences ovoidës.
E «-P | c e s.--
I. Javions ondulée , Jaßone unduïata. Fl. Fr.
0.-1. Jaßonc folies Unecri-lanceolatis baß an^uf-.
no no us hifpidis undufam-ciefpis. NV b J
Bapunt/tlas jca bin fc 'capitula ccmilér. Bauh
Fin.-ÿl. J-oun-.ef. IIJ . Sccbtofa gh.br,laris quai,
yvinam vacant. J. B. 3. p. I I . Rapuntium rnlfua-
- num ça p tta iam leptopkyUan. Col. ficphfr-i.ip ,
*1 ^ 7 -Scabiofa minhr (3). Dod, Pempt Va"-
Scabtaja g ed ta . L o b u le . 536. ApbyUanthcs. i .
Dalech. H,ft, 00 4 . Rapunculus ramofus ccrnica-'
latus , JcabioJoe capvmo cceruleo. MoriC Bift. o '
p. 464. Sec. 5. t. 5.. f. 48. Rapunculus. -Raj Hift*
P- 1?r ' n°' - Hall-, H e ld
' "■ l-'°,'.S,abb' Hort' I- »• 7é. Jaßone montanà
Linr-Polhch. Fa l.n”. 834. Fl. Dan. t. 3,-9; Kni^*
Cent. ia . n°. 58.-' t
Eadem humilior caulibus-unißQris. N
teunia crifpa. D>Bourrer. * ‘J~
La racine de cette plante eft menue-, blanchâtre
£ fibrcttfe y 8ç annuelle -, elle pouffe une ou.