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f>lufieurs tiges grêles , hautes d’environ tm pied ,
un peu rameufes , feuillées, ftriées, & hériffées
fur-tout inférieurement de poils blancs ,/très-nom-
.breux , qui les rendent un peu rudes au toucher.
v>es feuilles font alternes ou éparfes , étroites,
Jincaires-Iancéolées, rétrécies très-diftinftement
vers leur bafe ( caraftère qui n’a point lieu Hans
l ’efpèce qui luit ) hériffées ou hilpides, très-
ondulées , prefque crépues & quelquefois dentées ..
•fur les bords. Les têtes de fleurs font terminales, -
folitaires, prefque d’un pouce de diamètre , & .
4’une belle couleur bleue : elles font portées cha-
.eune fiir des pédoncule nus & fort longs. Les
folioles de la collerette font plus courtes que la
tête de fleurs qu’ elles accompagnent, & ont quelques
dents en leurs bords. Cette plante croît en
Europe, fur les coteaux focs, fur le bord des
.champs, des chemina & des bois, aux lieux un
peu fablonneux. 0 . ( v. v. ) Elle eft qn peu lai-
teufe à la manière des Campanules. La plante 0 eft
beaucoup plus petite, ne s’élève qu’à deux ou trois
pouces, & a fès tiges uniflores ; elle croît dans
.les Provinces méridionales de la France.
2. J a s io n s vivace , Jajionè perennis. Jajïone
foliis. linearibusfubhxvibus plants obtufiufculis. N .
Jajïone lavis, r l . Fr. 6. n°. I. Jajïone mon-
tan a , radice perenni. Lin. F- Suppl. 391. var. 8.
Il y a plus de dix ans que j’ai publié .la defçrip-
tlon de cette efpèce , que je trouve diftinguée de
3a précédente non-feulement par fa racine vivace ,
^nais encore par fos feuilles, qui ne font-point
ondulées ou crépues fur les bords , & ne vont pas
■ en fe rétréciffant vers leur bafo.
Sa tige eft droite, Ample ou raméufe à fa bafo,
fiffe dans Ja plante cultivée , chargée de poils
Lianes dans fon lieu natal, & très - garnie de
feuilles dans fa moitié inférieure : elle s’élève un
peu au-delà d’un pied. Ses feuilles font nombreuses
, éparfes , véritablement linéaires , longues
d’un pouce 8c demi à deux pouces & demi, larges
de deux lignes, un peu obtufes, entières, planes,
prefque glabres dans 4es individus cultivés , mais
un peu velues ou hifpides dans les autres-.. Les
fleurs fontdifpoféesen têtes terminales, folitaires,
de couleur bleue», un peu plus grandes que dans
l'elpèce ci-defiùs, 8c portées chacune fur un pédoncule
nu , long de fix à huit pouces. La collerette
eft compoféé de douze ou treize folioles
planes, horizontales, bordées de .quelques dents
aiguës. Cette plante croît fur le Mont-d’Or en
Auvergne , ;où M. le Monniér l’a ohfervée le premier
, & où depuis je l’ai retrouvée: on la cultive
âii Jardin du Roi. Tp.^v.v.')
JASMINS j ( les ) famille de plante ainfl nom-
ruée , parce qu’elle comprend plufieùrs genres qui
ont des rapports affez marqués avec le genre
même des Jafmins qu’elle comprend également.
Les plantes de cette famille l'on t des arbres oti
J A s
des arbrîffeaux à feuilles le plus fouvent oppofées,
& à fleurs foit axillaires, îbit terminales, ayant
une corolle monopétale communément régulière,
à quatre , cinq ou huit divifions , & deux à cinq
étamines. Ces plantes, fur-tout .celles de la fécondé
fe&ion, paroiffent fo rapprocher de la famille des
1Salariées , dont la première divifîon, compoféé des
Liciets, des Ceftraux , & c . fëmble en faire le
paffage. Voici les principaux genres que nous
rapportons à cette famille.
* Deux étamines..
Le Jafmin, Jafminum.*
Le Mogori , JMogorium.
Le Nyftante , JSfyclanthes.
Le Lilas , Lilac.
Lé Troène, higuflrunu
Le Filaria , Phillyrea.
L’Olivier, Qlea.
' Le Thouin , . > Thouinia.
Le Chionante, ÇhionanthuSp
Le Frêne ? î f Fraxinus ?
^ * Quatre ou cinq étamines..
Le Calac, Çariffa.
Le Haller, Halleria>
: L’Anaffer , \Anaffer■ R.
Le Rouhamon , Rouhamon. Aub.
Ls Vomiquier, Sti.ychnos & Ignatia.
Le Coquemollier, Theophrafla.
Le Calebafiiér i .Créffentia ?
JASMIN , JASMINUM ; genre de plante à
■ fleurs monopétalées , de la famille du même
nom, qui a de très-grands rapports avec les Mo-
goris, & qui comprend des arbriffeaux toujours
verts', dont les feuilles, foit oppofées , foit alternes
, font ordinairement compofées •, 8ç dont les
fleurs, limées à l’extrémité des rameaux, ont un
afpeft agréable , & répandent, dans • plufieurs
efpèces , une odeur extrêmement fuavè.
Le caraâère ejjentiél de ce genre eft d’ avoir une
corolle à cinq divifions ; deux étamines enfermées
dans le tube de la corolle , & une baie bilçr
culaire, dilperme.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
La fleur offre 1°. un calice monophylle , court,
à peine tubuleux, à cinq dents droites & pointues.
a®. Une corolle monopétale, hypocratériforine,
à tube plus long que le calice , & à limbe partage
en cinq découpures moins longues que le tube,
& ouvertes.
30. Deux étamines enfermées dans le tube 0?
la corolle, à- filamens courts, attachés aufomriict
, du tube , 8c à anthères oblongues.
4°. Un ovaire fupériêur, arrondi, chargé dun
ftyle fimpiep à ftigmate bifide.
U
J A S
Je fruit eft une baie ovale, - glabre, à deux
loges , & qui contient deux feniences applaties en
leur côté intérieur , convexes de l’autre côté, 8c
munies d’une tunique propre.
E s p è c e s .
* Feuilles oppofées.
l. J a sm in commun , Fl. Fr. Jafminum officinale.
L. Jafniinum foliis oppojïtis pinnatis., foliolo
terminait pedolato longijjîmo. N.
Jafminum vulgatius , flore albo. Bauh. Pin. 397.
Tournef. $97.' Duham. Arb. 1. p. 309. t. l i a .
Jafminum f . gelfeminum flore albo. J. B. i . p. lo i .
Gelfeminum vulgatius J afniinum. Joh , 1c. a. p. IOJ.
Jafminum. Dod. Pempt. 409. Jafminum album.
Raj. Hift. 1599. Jafminum. Hall. Helv. n°. 529.
Blackw. t. 13. Mill. D iâ . n°. I. Kniph. Orig.
Cent. 3. n°. 47. Ludw. Eft. t. n i .
C’eft un joli arbriffeau , que l’on cultive depuis
long-temps en Europe comme ornement dans les I
jardins., & qui intéreffe non-feulement par l’élégance
dë fon feuillage , mais fur-tout à caufo du
grand nombre de fleurs dont il eft continuellement
garni pendant la plus grande partie de l’été & de
l ’automne, fleurs qui exhalent une odeur déli-
cieufe.
Cet arbriffeau pouffe des tiges farmenteufes ,
foibles, fort rameufes , longues -, &qui s’ élèvent
a la hauteur de huit à douze pieds , lorfqu’on leur
fournit un foutiei>. Ses rameaux font menus ,
plians, verts , glabres, 8c ftriés. Ils font garnis
de fouilles oppofées , ailées avec impaire , com-
pofées chacune de fopt folioles toutes diftinftès ,
pëtiolees, ovales-pointues , vertes, à peu près
glabres, & dont la terminale , beaucoup plus
longue que les autres, finit par une pointe longue
, fort aiguë. Les fleurs font blanches , pédon-
ciflées , 8c dilpofées à l’extrémité des rameaux en
bouquet lâche, court, & corymbiforme. Les
divifions de leur calice font pr.efque- fotacées ou
capillaires, & un peu plus longues que le calice
meme.
^ffî11111 eff » à ce qu’on prétend , originaire
de la côte de Malabar & de quelques autres parties
des Indes, d’où il a été apporté il y a trçs-
fong-temps en Europe. On l’a faiqpaffer , dit le
Baron de Tfchoudi, fuccelîivément des forres-,
chaudes dans les Orangeries-, maintenant on le
plante en pleine terre à de bonnes expofitions , 8c
nos hivers les plus rigoureux ne lui font effuyer
que peu de perte.-Cet ancien Colon a prodigieu-
fement multiplié fous nos climats froids, & peut-
etl’f . temps 8c l’habitude pourront-ils le natutaliier
entièrement (comme il l ’eft déjà dans la
ourfle ) -, quoiqu’il fîeuriffe très-bien dans nos clim.
ats, on ne l’a pas encore vu y donner des fruits.
D- (v. v .)
l-éJafniin commun eft très-propre à garnir des
botanique.'Tome III.
J A S 217
terraffes, des murs & des treillages, dans les lieux
abrités. C’e f t , dit encore le Baron de Tfchoudi,
un des plus précieux ornemens des bofquets de
Juillet 8c Août. Onqjeut en garnir le bas des- tonnelles
i il embaumeroit délicieufement l ’air frais
qu’on y va refpirer. Qu’on le jette en buiffon parmi
des arbuftes toujours verts qui lui forviroienc
d’abri, & fur lefquels fos feftons fleuris forpen-
teroient avec grâce ; qu’on le déploie en haie
devant une paliffade de ces arbuftes , qui le pare-
roient des vents froids , fous toutes ces formes, il
fora d’un effets charmant, & ce tribut de l’Inde
embellira nos étés. On multiplie facilement ce
Jafmin de marcottes 8c même de boutures. On en
a deux variétés-, l’une a les feuilles tachées de
jaune , & l ’autre les a tachées de blanc.Elles font
plus délicates que l’efpèce commune à laquelle
elles appartiennent,
- 1. J a sm in à grandes fleurs, Jafminum grandi-
forum. L. Jafminum foliis oppojïtis pinnatis :
folioüs extimis conflucntibus. Lin. Mill. Dicb,
n°. 4.
Jafminum Difpanicum , flore majore externe
rubente. J. B. a. p. 10r. Ic, 10a. Tournef. 597.
Merian. Surin, t.. 46. Jafminum humïlius , magno
flore. Bauh. Pin.398, Raj. Hift. l6co. Gelfeminum
Catalonicum. Cam. epit. 37. Jafminum candidirum.
Tabern. Ic. 885. Pitsjegam*mulla.Kheed*
Mal. 6. p. 91. t. 52. Vulgairement le Jafmin
d’Efpagne.
Ce Jafmin eft originaire du Malabar , comme
nous le dirons plus bas, & ne doit pas confé-
quemment être nommé en François Jafmin
d’Efpagne. Il a de grands rapports avec le
Jafmin commun, mais fos fleurs font plus grandes ;
d’ailleurs il s’élève moins , 8c la foliole terminale
de fos feuilles eft moins longue & moins pétiolée
que dans le précédent.
La tige de ce Jafmin eft droite , affez ferme,
s’élève, .communément dans nos Jardins , à deux
ou trois pieds., fous la forme de celle d’ un petit
. arbre , & pouffe à fon fommet quantité de branches
rameufes , menues , foibles , . feuillées, qui
forment une touffe lâche, mais élégante- Ses
feuilles font oppofées, pinnées, compofées de fept
folioles ovales, dont les trois fupérieuresfont fou-
vent confluentes , 8c moins pétiolées que les autres.
Ces,feuilles font d’ailleurs vertes, glabres,
8c fort approchantes de celles de l’efpèce ci-deffus.
Les fleurs font blanches intérieurement, rougeâtres
ou pourprées en dehors , pédonculées, difpo-
fées au fommet des rameaux trois ou cinq enfem-
ble, comme dans l’efpèce ci-deffus, & exhalent
l’odeur la plus fuave. Elles font plus grandes que
celles du Jafmin commun , 8c même que celles
des autres efpèces de ce genre ,& ont les divifions.
de leur limbe.-oyaîes-oblongues, obliques, grandes
, & obtufes. Les divifions de leur calice font
fétacées.
Ee