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multiplications monftrueufés qui s’opèrent dans
les fleurs, aux dépens de leurs organes les plus
effentiels. Ces multiplications monflrueufes, produites
fans doute par une sève abondante qui donne
lieu a un développement ou un accroiffement
vicieux des parties de la fruflification, confirment
ce qu’on nomme fleurs pleines, fleurs doubles ,
fleurs fé.r.i-doubles-, 8c font pour les Fleurifles un
objet d’agrément & fort recherché. Mais le Bota-
nifte qui a uniquement en vue de çonnoître la
nature, ^e retrouve plus dans ces plantes les vrais
traits, qui la caraélerifeiit St qu’ il cherche. Ainfi
les parties des plantes qui ont fubi ces changemens
qui les dénaturent, ne font plusfufceptibles d’être
étudiées, ni d’être indiquées pour exemple des
caraflères naturels des végétaux auxquels elles
appartiennent. L’on doit donc exclure des Jardins
de Botanique tous les- végétaux dont les fleurs
dont devenues doubles ou pleines, par une.abondance
de sève ou une vigoureufe végétation.' .
Si l ’on en excepte cette connoiffance particulière
du local St du vrai port des plantes , que les
Jardii s ne donnent point, & que I on ne peut par
conféquent fe procurer qu’en les obfervant dans le
lieu même où les a placées la nature y on peut
d’ailleurs connaître- très-bien les caractères des
plantes que l’on a vues dans les Jardins, La raifon
en eftque les caractères naturels des plantes peuvent
être altérés,, mais ne font jamais changés
par la culture. Par exemple . les organes effentiels
des fleurs-peuvent difparoître j>ar l’effet de là
transformation de ces organes en d’autres parties
moins effentielles -, ainfi les étamines d’une fleur
peuvent être changées.en pétales , St dans ce cas ,
la fleur ceffc d’être propre à l’etude des caractères
de la plante , St le Bo.tanifle inftruit de ce fait ,
n’eft point trompé ; mais tant que les étamines
fu b fiflen te lle s font toujours ce qu elles doivent
être. Il n’arrive point , par exemple ,.que les étamines
naturellement attachées-au réceptacle dans
les fleurs du Chou, puiffent, par Reflet delà culture
, fe trouver attachées fur les pétales, nique
celles de la Sauge- -puiflentpar la même caufe,
fe trouver fixées fur le réceptacle. Cette même
caufe ne changera pas les anthères obrondes
des plantes ombeflifer.es, en« anthères alongées,
comme, celle des Graminées , des Compofées ,.&rc,
ni les anthères arrondies ou réniformes des Mal**
vacées , en anthères pointues, comme celles dès
Cyclames, de la- Gyroièîlfey & c , Enfin , on ne
verra point la fleur du Lys avoir un ovaire deftitué
de ftyle,. comme dans la Tulipe,, ni- celle de là
• Tulipe produire fur ion ovaire un long ftyle,, comme
dans le Lys., par l’effet des changemens que la
culture peut opérer.. Ainfi. dans les Jardins,
l ’abondance de là sève peut déformer St anéantir
les organes effentiels des fleurs; mais les caraflères
qui fubfiflent ne trompent point : tant qu’on peut
lies retrouver, à, ils font ca qu’il convient qu’ ils
1 J A R
C-’efl au grand, nombre de Jardins dé Botanique
, tant publics que particuliers, que l’on voie
maintenant en Europe , qu’on doit attribuer, une
partie des progrès rapides que la Botanique a faits
depuis un demi-fièçle.. Le nombre de ces Jardins
s’accroît encore tous les jours, ainfi que celui des
Amateurs de Botanique qui s’y perfeflionnent dans
la connoiffance des plantes ; St la plupart de. ces
Jardins font continuellement enrichis par les découvertes
intéreffantes que les V.oyageurs-Natu-
raliftes font dans grefqjae toutes les parties de notre
Globe.
Nous terminerons cet article en donnant une
idée: fort fuccinfle des principales parties qui doivent
comp'ofer un Jardin de Botanique deftiné à
à l’entretien d’un grand nombre, de plantes tant
exotiques qu’ indigènes -, mais- auparavant, nous
allons feulement citer les. Jardins de Botanique
les plus intéreffans ou les plus connussent Europe,
avec le nom des Profeffeurs chargés d’y faire la
démonftration des plantes*
. E N F R A N C E . .
A, Parts. Jardin publie fondé en I-élé , fous
Louis XIII. Gui de la Broffe en fut le premier
Intendant, St Profeffeur, JVl, le. Marquis de la
Billarderie, qui a fuccédé à M. le Comte de Buffon ,
en-, efl l ’Intendant aftuely M. Desfontaines, le
Profeffeur ;. M. A. L. de Juftieu le Démonftra-
teiïr ; & M. Thouin le: Jardinier en chef.
a. Montpellier. Jardin public fondé en 1670,
fous Henri IV. M. Cuffon > Profeffeur.
a- Strasbourg.. Jardin public, Profeffeur
M. Hermann,. ~
. j a Dijon, Jardin public, Profeffeur a M. Du-
tande,
a Nangi. Jardin public. Profeffeur *,M. Wil»
lem et.-j- j p | ■
a Louvain, Jardin public. Profeffeur:,. M;
Michaur.
a. Lille en Flandre. Jardimpublîc. Profeffeur^
M , Leftiboudois.
a Rouen. Jardin.de l’Académie., Profeffeur,
M,Pinar.„ .
a- C aen. Jardin public.. Profeffeur ,.M. Dei-
moueux.
a A miens. Jardin public. Dire fleur M. Deu
de Pen h es.
A. G rekobla. Jardin, public.- Profeffeur , Mi
Villars-'
a. T oulouse.. Jardin public. Proféffeur, M. le
Baron de la Peyroufé. . .
a. Bordeaux,. Jardin,public. Profeffeur , M,
Latopië. ^ .
a Angers. Jardin pubJiç. Profeffeur ,, M. Bu*
rollan. ■ , f : ; u . .. i
a C lermont .en Auvérgne., Jardin publié
Profeffeur j M. l’Abbé dç.l’Arbre.
A. Or lé an s. Jardin public. Profeff. ,M . Prozetj-
J A R
* La Nation Françoife a d’ailleurs un Jardin
public à l’ Ifle de France, fous la. direflion de
M. Géré:, où oh cultive avec fuccès les arbres à
épicerie des Moluques & de l’Inde , qui y ont été
apportés par les foins de M. Poivre ; & en outre
un très-grand nombre de plantes St d’arbres des
Indes orientales, des Moluques , des Philippines,
de Madagafcar, des Ifles de la mer du Sud , la
plupart encore très-peu connus des Botaniftes.^
Indépendamment de ces Jardins publics, il y
a en France un grand nombre de Jardins de
Botanique particuliers, où l’on cultive quantité
de plantes rares & intéreffantes. On y remarque
celui de M. le Monnier , à Montreuil, proche
Verfailles ; celui de la Refoe , à Tiianon ; celui
du Comte d’Artois , à Bagatelles ; celui du Duc
d’Orléans , à Mouceau y celui des Apothicaires,
celui de M-de St. Germain , celui de M* l’Héritier
, & celui de M. Cels, à Paris * celui de M. de
Malsherhes , à Maîesherbes ; celui de M. de Fou-
geroux, à Denainvilliers ; celui du Maréchal de
Noailles, à St.. Germain-en-Laÿe y celui de M.
Gravier , à Nifmes.; celui de M. Nefme , à Mar-
jfeille ; celui de M. .de Magneville, à Caen ; celui
deM. le Marquis de Becclaer , à Cambrai ; celui
de M. de la Tourette, à Lyon y celui d’Alfort, près
Charehton., &c. Stc.
E N A N G L E T E R R E .
a K ew. Jardin public, Profeffeur , M. Alton.
A C helsea. Jardin des Apothicaires. Directeur
, M. Forfyth.
a Hammersmith , près Londres. Jardin particulier
de M. Lee.
a Oxfor-t. Jardin public, Profeffeur , M. Sib-
tliorp,
-a Edimbourg. Jardin public. Profeffeur,
M. Hope.
E N E S P A G N E . .
a Madrid. Ja'rdin public. Premier Profeffeur,
M. Ortega 5 fécond Profeffeur, M. Palao,
E N P O R T U G A L ,
a Coindre, Jardin èublic. Profeffeur, M , Van-
delli. .
E N I T A L I E .
ti Naples. Jardin public. Profeffeur , M. C y rille.
N
a Rome. Jardin publie. Profeffeur , M^ Minafi.
a Mantoue. Jardin public. Profeffeur, M. Ange
Goilandris,
a Florence. Jardin public. Profeffeur ,M . Fa-
broni,
a V icence. Jardin public. Profeffeur, M. Turra.
a Pavie. Jardin public. Profeffeur, M ,,. . . .
fiicceffeur de. feu M, Scopoli.
J A R 2 1 J
A Milan . Jardin particulier de M. le Comte do
Cafliglioni.
E N S A V O I E .
A T urin, Jardin public. Profeffeur, M, Allient*
E N S U I S S E .
a L ausanne. Jardin particulier de M.FoulquieTy
a Geneve. Jardin particulier deM. Gauflènde
Chapeau-rouge.
E N A L L E M A G N E .
a V ienne. Jardin public. Profeff., M . JacqihnV
A Schonbrun. Jardin particulier de l’Empereur^
Direfleur, M. Richard-Vanden Scott.
A Berlin. Jardin public.Profeffeur, M. Mayerfl
fucceffeur de feu M. Gleditfch.
a Gotti-ngue. Jardin publie. Profeffeur „•
M.Murrai.
a Leipstcx. Jardin public. Profeffeur , M,
Ludwig.
a T ubinge. Jardin public. Profeffeur r M. Rewsî
A M a n h b i m . J a r d in d e l ’Ë l e f l e u r P a l a t in . P r o fe
ffe u r . ., M. M e d i c u s .
A Ans-pach. Jardin public-, Profeffeur, Mb,
Schmidl.
E N H O L L A N D E .
a Amsterdam. Jardin public. Profeffeurf
M. N. L. Burmann.
a Leyde. Jardin public. Profeffeur , M. Van--
Royen.
a Utrecht. Jardin public. Profeffeur, Ml
Nahuys.
A- la Haye. Jardirt public. Profeffeur , m :
Schwenke.
a Harlém. Jardin particulier de MM. Voor-
lhem 8c Scheneevoogt.
A. Groningue. Jardin public, Profeffeur &
M. Munniks*
E N D A N N E M A R C K ,
a C openhague. Jardin publie, Profeffeur
M. Chriflian Fr.lis Rottbol, Et au Collège des%:
Nobles, autre Jardin public. Profeffeur, M.Mar-
tinVahl.
E N S C A N I E . .
a Lund. Jardin public; Profeffeur, M. Retziuÿi
E N S U E D E .
a-Uésal. Jardin public. ProfelT., M. Thunbergy
E N R U S S I E .-
a P etersbourg. Jardin public, Profeffeur^
M. Sobolew^ki,-