
pointues à leur Commet, & prefque de la forme de
celles d’un Plaqueminier ou de celles de YHaleJia :
elles l’ont vertes , molles , glabres en leurs fur-
faces 3 légèrement velues fur les bords lorfqu’elles
font jeunes , & marquée» en défions de nervures
rameufes peu Caillantes -, leurs pétioles n’orit que
2 ou 3 lignes de longueur. Les fleurs font
petites, d’une couleur herbacée-jaunâtre , naiflent
communément un peu avant le développement
des feuilles| & font difpofées le long des rameaux,
par petits paquets latéraux, fefflles, compofées
de 3 à 5 fleurs pédicellées. Ces paquets de
fleurs font des ombellules fore petites, ayant
chacune à leur bafe une collerette de 4 écailles
ovales, arrondies^ concaves, & qui ne font
que les écailles du bourgeon même. Ces fleurs
paroilfent dioïques ; car fur certains individus ,
conftamment ftériles, leurs étamines font aflez
bien développées. Les fleurs de ces individus
ont un calice à 6 divifions & 9 étamines inégales.
Celles des individus femelles ont un calice
à 4 ou 5 divifions, & un piftil non accompagné
d’étamines. Les fruits font- de très-petites baies,
d’abord rouges , mais enfuite brunes ou noirâtres
dans leur maturité, nues où fans calice, & ovales-
oblongues.
Cet arbriffeau croît naturellement dans l’Amérique
feptentrionale, dans des lieux humides.
On le cultive au Jardin du R o i, où il paffe
facilement en pleine terre. T? • ( v/. v* )
Dans quelques parties» de l’Amérique fepten-,
trionale , le peuple Ce fert des graines du Laurier
benjoin , contre les coliques venteufes; & durant
la guerre on l’employoit fouvent en guife de
piment. On dit que le fuc exprimé de Ion écorce,
eft un antidote contre le poilon des ferpens à
fonnettes. .
23, L aurier mëüflo ûejLaurus melijftfolia. Laurus
foliis cordato-lanceojatis venofis membranaceis
fubtus pubefemtibus, gemmis fejjîlibus trifloris,
drupis rubris. Walt. Fl. Garol. p. 134*
Ce laurier paroît tenir le milieu, par fes
cara&ères , entre le Laurier benjoin & le Laurier
faffafras. Mais il eft bien diftingué de Tun &
de l’autre , & eft velu plus abondamment qu’aucune
efpèce que je .cohnoifle. On n’a .encore
rien publié lur la grandeur 8c lés autres
qualités de cet arbre -, ainfi je n’en parlerai que
d’après des rameaux qui m’ont été communiqués
par M. Frafer.
Ses rameaux font îcylindriques , velus lorfqu ils
font jeunes ou encore tendres : ils font garnis
de feuilles alternes, ovales-oblongues, un peu
pointues à >leur fbmmet , obtufes a leur baie
fans être échancrées !en coeur , ^portées fur des.
pétioles velus & fort courts ; elles font mollesy
vertes & prefque .glabres en-.deflus, & . abondamment
velues en -deffous, principalement fur
Jçs nervures. Les plus jeunes font prefque l^nugïfieufes.
Les fleurs font petites , jaunâtres ; Iar
térales, fefliles , & ramaflees 2 ou 3 enfemble
dans les écailles involueriformes des bourgeons.
Ce laurier croît dans la Caroline méridionale,
( v- ƒ• ) Ses drupes ■ font rouges , félon M."
Walter , & il paroît qu’il quitte fes feuilles
dans la mauyaife faifon. C’eft peut-être le
cornus mas ƒ. fajfafras laurinis-foliis indivifis .
de Pluknet, ( Amaldi. 6 6 ).
H - Laurier faffafras -, Laurus fajfafras.L. Lau
rusfoliis integris trilobifque , gemmis terminalibus
racemiferis* N.*
Sajfafras arbor ex fiorida , ficulneo folio.
Bauh. Pin. 431» Sajfafras monardL Dalech. Hift.
178^. Sajfafras lignumpavanum. J. B. 1. part. 1;
p. 483. Avhuiba. Pif. Braf. 146. Sajfafras. Raj.
rîift. 1568. Cornus mas odorata , folio trifido ,
margine piano, fajfafras diBa. Pluk. Alm. iao.
t. 1 1 1 . f» 6. Catesb. Carol. 1. p. 55. t. <5.
&. Hort. p. 17. n°. 30. Selignii Au. Ic. %. 1 . 10.
Sajfafras. Blackw. t. 267. Laurus. foliis integris
trilobifque. Lin. HortvQifF. j 54. Duhanu Arb. 1.
p. 350. n°. 7. Laurus fajfafras. Mill. Did.
11e. 7. Trew. Ehret. t. 59. 60.
Le Saflafras e ft, des efpèces de ce genre,
la plus remarquable par fon feuillage : elle inté-!
refl’e par la beauté 8c par les qualités aromatiques
& les vertus de fon bois. C’eft un arbre
qui s’élève jufqu’à lo ou 30 pieds, & dont
le tronc acquiert quelquefois plus d’un pied de
diamètre -, mais c’ eft fur-tout dans les parties les
plus chaudes de l’Amérique feptentrionale, comme
la Floride & la Caroline méridionale , que cet
arbre s’élève & grofllt le plus , & qu’il a en
même temps le bois plus aromatique ; car
dans la Virginie & principalement dans le Canada
où on le retrouve encore , il n’y forme plus qu’un
arbriffeau s’élevant , en buiffon , à. 8 ou 10 pieds
de hauteur, & quelquefois beaucoup moins.
Cet arbre trace, & pouffe quantité de rejets
de fes racines qui rampent & s’étendent fort
au loin | fur-tout dans fon pays natal. Son tronc
fedivife en beaucoup de branches rameufes, ouvertes
ou étalées ,& qui lui forment une cime large,
garnie d’un beau feuillage. Ses rameaux font
cylindriques , glabres , & recouverts d’une
écorce liff©& verdâtre-, ils font munis de feuilles
alternes, pétiolées , 8c qui font très-variées dans
leur forme & leur grandeur. Quelques-unes font
ovales & entièrès,: tandis que les autres font
incifées aflez profondément en deux & plusfouvent
en-trois lobes, prefqu’à la manière de .celles du
Figuier commun : ces feuilles, tout-à-fair glabres
dans leur parfait développement, font d’un vert-
; foncé en deffus , d une. couleur pâle & un peu:
glauque en deffous , avec des nervures rameufes-,
8c les, unes font au moins aufli grandes & aufli
larges.que la main, tandis que les autres, -de
.diyerfes dimenftons, font fouvent beaucoup plus.
petites. Lorfque ces feuilles' font naîffantés ou
nouvellement forties du bourgeon qui les con-
tenoit j elles font molles, velues , 8c même un
peu lanugta'eufes1 * principalement en deffous.’
* Du bourgeon qui termine' chaque rameau de
l’année précédente , on voit fbrrir au printemps y
avant l’entier développement des nouvelles feuilles,
plufieurs petites grappes lâches, prefque corym-
bifôrmes ou paniculées, longues d'un à deux
poucës , & dont les pédoncules font velus &
garnis de quelques bradées linéaires, très-étroites,
velues & Caduques. Ces grappes lbütiennent des
fleurs affey petites, herbacées ou d’un Blanc
jaunâtre, hermaphrodites fur certains individus,
mâles ou ftériles fur d’autres pieds-. Leur calice
eftdivifé-profondément enfix découpures linéaires ,
légèrement concaves , & qui s’ouvrent en etoile.
Celles qui font hermaphrodites ont fix étamines
plus courtes, que le calice , à anthères jaunes,
droites, & leurs filamens n’oftrent aucune glande $
le piftil de ces fleurs confifte en un ovaire
ovale y fe terminant en un- .ftyle plus long, que
les étamines, à ftigmace obtus ou tronqué. Les
fleurs dés individus mâles ont 8 éramines félon
Miller. Les fruits font des drupes ovales, bleuâtres
dans leur maturité , foutenus chacun fur un
calice'rouge , en forme de petite- cupule.
Ce Laurier croît naturellement dans plufieurs
parties de l’Amérique feptentrionale. On lexultive
depuis quelques années en France , dans les
jardins des curieux & des amateurs , où il paffe
aflez bien en pleine terre , même dans le climat
de Paris;' mais on a remarqué q ue, parvenu à
une certaine grandeur, il périt fouvent fans
qu’on puiffe, découvrir la caufe de fa mort. Il
aime une terre légère , un peu humide, & fè
plaît-à l’ombre; nous en avons vu un bel individu
dans le jardin de M. le Monnier, cultivé
dans une ferré de bruyère un peu fraîche ; il
fleurit tous les ans, mais il ne donne point de
graines. J} . ( v. v. ') ' •
Son bois , qu’on nous apporte de la Floride,
eft aromatique , a un goût un peu piquant , &
une odeur qui approche de celle du Fenouil ;
il eft fudorifique , incifif, & apéritif; il incife
& réfout les humeurs épaiffes & vifqueufes ,
adoucit les douleurs de la goutte, remédie à
ia paralyfie, & eft très-utile dans les fluxions
froides. Dans ce dernier cas, je me fuis moi-même
fouvent très-bien trouvé de l’ufage que j’en ai
fait de la manière fuivante. Coupez plufieurs
petites tranches bien minces de ce bois,* faites
les infufer dans de l’eau, à la manière du Thé,
mettez dans cette eau du fucre & un peu de
■ vin, & prenez chaudement cette boiffon. Elle
eft agréable, excite la tranfpiration , & diflipe
promptement les fluxions catarrhales. C’eft dans
le bois le plus près -de la racine & dans celui
^e la racine même qu’on a obfervé. les propriétés
dp ce bois au degré le plus énûnçiuj.
maïs on prétend que l’écorce de la racine a
beaucoup plus de vertu. Elle fournit une grande
quantité d’huile aromatique ; cette écorce rnife
en poudre, & unie à d’autres fébrifuges, a
éic donnée avec fuccès- dans les fièvres intermittentes.
Efpèces- encor» peu cotinues ou douteufes•
* Laurus quitos. Borbonia Peruviana, lauri
folio y cupu’a fruBus ampla expanfa aromatica ,
cortice ligni cinnamomeo. Jofeph. Juif. Herb. Je
n’ai vu de ce Laurier, dans l’herbier de M. de
Juffieu, que des rameaux feuilles , dépourvus
dé fructification. - Ses feuilles font alternes,
ovales-oblongues, acumiriées, ' glabres , rer-
Veufes, & à pétioles courts. On le nomme,
au Pérou, arbre de la Canelle.
* Laurus peumo. Domb. Peumus foliis alternis
petiolatis ovalibus integerrimis. Molin. Chil. p.
185-. M. Dombei m’a communiqué les fruits
de cet arbre & du fuivant, qui croiffent naturellement
au Chili; mais fon herbier , qu’il a
donné au R o i, ayant été dépofé chez M. l’Hé-
ririer, je né pourrai rien dire de leurs cara&ères
jufqu’ à. ce que M. l’Héritier les ait publiés.
* Laurus Keule. Domb. An lucuma ( Keule )
foliis alternis petiolatis ovalibus fubferratis. Molin.
Chil. p. 187.
Veye1 plufieurs Lauriers mentionnés ^ mais
non décrits, dans le Prodromus de M. Swartz,
p. 65.
LAUROSE;FT,£J2JZ7Jif. Genre déplantés à fleurs
monopétalées, de la famille des Apocins, qui
a des rapports avec les Franchipaniers & les
Echites, 8c qui comprend des arbriffeaux toujours
vefts', à feuilles oppofees ou teïnées, & à fleurs
difpofées en corymbe terminal, d’un afpeâ extrêmement
agréable.
Le caraBere ejfcntiel de ce genre eft d’avoîr
une corolle infundibulifornie , à tube terminé
par une couronne lacérée,’ frangée , qui naît de
la bafe intérieure du limbe : deux follicules
alongés , droits , à femences plumeufes. '
C a r a c t è r e g é n I r i q u e .
La fleur offre, I?. un calice petit r perfifFanr^
divifé profondément en cinq découpures pointues -•
2°. Une.corolle monopétale yïnfundibuliforme ,
à tube plus long que le calice, & à limbe grand ,
évafé,partagé en cinq découpures larges,obliques,
obtufes d4ns la plupart des efpèçes : en outre
des appendices lacérés ,. fitués à la bafe interne
du limbe, formant une. couronne frangée
. à l’orifice de la. fleur.,*
3®. Cinq étamines enfermées dans le tube de
la corolle',, à filamens courts, inférés au tube,,