
 
		sur-tout pour pouvoir produire une  flexion prompte  
 et  complète  :  car,  la  libre musculaire  ne  pouvant  
 perdre  qu’une  fraction  déterminée  de  sa longueur  
 dans  la contraction  ,  si  le muscle s’étoit  inséré  loin  
 de 1 articulation,  l’os mobile ne  se  seroit  rapproché  
 de  l ’autre  que  d’une petite  quantité  angulaire j au  
 lieu qu’en  s’insérant très-près du sommet de l’angle,  
 mi  petit  raccourcissement  produit  un  rapprochement  
 considérable.  C’est  aux  dépens  de  la  force  
 musculaire que  cet effet a  lieu  :  aussi  ces  sortes  de  
 muscles exercent-ils  un pouvoir qui  surpasse  l’imagination. 
 Nous trouvons cependant, en anatomie comparée,  
 des  exemples de muscles  qui  s’insèrent  très-loin du  
 point d’appui. Les  oiseaux  en ont  un qui  s’étend du  
 haut  de  l ’épaule  à  l ’extrémité  de  l ’avant-bras  la  
 plus voisine du  poignet ;  mais  c’est que  tout  l ’angle  
 forme  par  le  bras  et  1 avant-bras  est  rempli  chez  
 eux  par  une  membrane  destinée  à  augmenter  la  
 surface de  l ’aile. 
 C’est  aussi le peu  de  raccourcissement de la  fibre  
 -musculaire  qui fait  que  les  os  courts  ,  qui  doivent  
 être  entièrement fléchis,  le sont par des muscles attaches  
 a  des  os  éloignés.  Les  vertebres  et  les  phalanges  
 des doigts sont  dans  ce cas.  Des  muscles  qui  
 se  seroient  étendus  de  l’un  à  l ’autre de  ces  os  seulement  
 , n’auroient pu  leur imprimer des inflexions  
 suffisantes  :  ceux  des'  phalanges  auroient  de  plus  
 beaucoup  trop  grossi  les  doigts.  Ces  sortes  de  
 muscles  avoient  besoin  que  leurs  tendons  fussent 
 fixés  sur tous  les  os  sur  lesquels  ils  passent  :  sans  
 quoi,  lorsque  ces  os  se  fléchissent  de  manière  à  
 former  un  arc ,  les muscles  et  leurs tendons  restés  
 en  ligne droite  en auroient formé  comme la  corde j  
 de là  les ligamens annulaires  , les gaines, et les perforations. 
   Ce dernier moyen , qui n’a lieu que pour  
 les fléchisseurs  des  doigts  des mains  et des pieds  de  
 l’homme,  des quadrupèdes et des  reptiles,  et pour  
 ceux des pieds seulement  des  oiseaux  ,  consiste  en  
 ce  que  les  muscles  qui  doivent  aller  plus  loin  sônt  
 placés  plus  près des os ,  et  que  leurs  tendons  perforent  
 ceux  des muscles qui  s’insèrent  plus près, et  
 qui  sont  placés  sur  les  premiers.  Il  n’y   a  qu’une  
 seule perforation lorsqu’il n’y  a que trois phalanges ;  
 les oiseaux qui  ont un  doigt à quatre ,  et  un  à  cinq  
 phalanges,  y  ont  deux perforations  ,  et  par  conséquent  
 trois  muscles,  un perforé  ,  un  perforant  et  
 perforé , et un perforant. 
 Les vertèbr^ qui doivent exercer de grands mou-  
 vemens,  comme  celles du cou des oiseaux  et celles  
 de  la queue  des quadrupèdes , ont aussi des muscles  
 très-éloignés ;  mais  leurs  longs  et  minces  tendons  
 sont  renfermés dans des  gaines ,  dont  ils ne  sortent  
 que vis-à-vis du point où chacun d’eux doit s’insérer.